Pourquoi le tétragramme apparaitrait 112 fois dans l'AT et ensuite dans les 112 citations du NT il disparait alors que ce sont les mêmes citations?
Que s'est-il donc passé sur plusieurs siècles par rapport à la traduction?
Première remarque, PERSONNE ne répond à mon message n° 747.
Deuxièmement, l'idée qu'il faille introduire l'occurrence "Jéhovah" dans le NT quand il cite l'AT est une hypothèse qu'émet la TMN mais que je ne partage pas.
Quand je précise que 125 versets du NT de la TMN mentionnent l'occurrence "Jéhovah" sans que cela soit une citation de l'AT, c'est juste pour faire remarquer que la TMN ne respecte pas sa propre règle et pour demander qu'est ce qui justifie l'introduction de Nom "Jéhovah" dans ces versets alors que le Tétragramme n'apparait pas dans les manuscrits du NT et que ce n'est pas une citation de l'AT.
Même avec cette règle qui veut que chaque fois que le rédacteur du NT cite l'AT, il doit ontroduire le tétragramme, il reste 125 versets sur les 237 qui posent problème .
Quant aux 112 versets qui sont une citation de l'AT, la TMN a trahi (DANS CERTAINS CAS) le sens que les auteurs voulaient donner aux textes en questions.
L'exemple le plus caracteristique est celui de Romains 10:9-13 (TMN) :
«
9 Car si tu déclares publiquement cette ‘ parole dans ta bouche même ’, que
Jésus est Seigneur, et si tu exerces la foi dans ton cœur que Dieu l’a relevé d’entre les morts, tu seras sauvé.
10 Car c’est avec le cœur qu’on exerce la foi pour la justice, mais c’est avec la bouche qu’on fait la déclaration publique pour le salut.
11 Car l’Écriture dit : “ Quiconque met sa foi en lui ne sera pas déçu. ”
12 Il n’y a pas en effet de distinction entre Juif et Grec, car
il y a le même Seigneur au-dessus de tous, qui est riche pour tous ceux qui
l’invoquent. 13 Car “tout homme qui invoquera le
nom de Jéhovah sera sauvé”. »
Comme partout ailleurs dans le NT, le verset 13 (en grec) ne parle pas du “
nom de Jéhovah” ou “
de Yhwh”, mais de celui “
du Seigneur” (
Pâs gar ôs ân épikaléstètaï to önoma kuriou sothèsetaï).
Paul cite en effet Joël, certes, mais n’applique pas du tout ce verset à Yhwh, ni au Père, ni à Dieu, mais bien au
Seigneur , qui, au verset 9, et sans aucune ambiguïté, est identifié à Jésus.
Ici la traduction des TdJ en traduisant deux fois “kurios” par “Seigneur”, mais la troisième fois par Jéhovah à quelques versets de distance brise toute la cohérence de l’argumentation paulinienne.
A contrario, le fait que Paul cite
justement ce passage ici, pour prouver qu’il faut “invoquer Jésus comme Seigneur”
nous prouve qu’il trouve bien “kurios” dans le texte grec auquel il se réfère. C’est justement
parce qu’il trouve “kurios” dans son texte de Joël qu’il consulte qu’il peut l’utiliser ici. Si le “texte-preuve” (« car… ») que cite Paul devait porter un autre mot que
kurios, Paul n’aurait aucune raison de le citer ici !
Même chose pour
Actes 2, 21, qui cite le prophète Joël :
« Alors quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé » (
Joël 3, 5), Pierre cite un verset qui concerne Yhwh mais l'applique à Jésus (Voir Actes 4, 10-12), la TMN en introduisant l'occurrence "Jéhovah" trahi l'intention de l'apôtre.
Quant aux autres passages (des 112) qui sont une citation de l'AT et que l'auteur du NT applique à Dieu, les rédacteurs du NT ont adopté la leçon de la Septante qui à la place du Tétragramme présent dans le texte hébreu mettait
Adonaï, ou
Kurios (traduit par « Seigneur ») en grec.
Je précise que seule une minorité de version de la Septante ont conservé le Tétragramme (papyrus Fouad 266), le tétragramme a été conservé tel quel lors de la traduction : il continue d’y figurer, dans le texte grec, en caractères hébreux archaïques. Il appert que, dans ce cas précis, les scribes-traducteurs ont préféré ne pas y toucher. Sans doute le considéraient-il comme trop sacré pour être retranscrit en grec (translittéré), traduit, ou pour lui substituer une autre appellation
(Kurios).
Sur le papyrus Fouad 266 (fragments conservés au Caire), on notera que le tétragramme ne figure pas en hébreu carré mais, comme nous l’avons dit, en hébreu archaïque. C'est également en caractères archaïques que le Nom était inscrit sur le
pétalon, la lame d'or que le grand prêtre arborait sur le front. Ces caractères étaient appelés
« lettres saintes » (
Lettre d'Aristée, VII, 98) et considérés comme sacrés, contrairement à l'hébreu carré (emprunté à l'araméen) déjà utilisé du temps de Jésus et encore aujourd'hui en Israël. Dans un
Commentaire sur les Psaumes, Origène nous apprend que de son temps (vers 240 apr. J.-C.), le texte hébreu de l'Ancien Testament (alors rédigé en hébreu carré, comme aujourd'hui) conservait l'écriture archaïque pour le tétragramme. Il va de soi que le Nom sacré en caractères archaïques, pas plus que le tétragramme plus récent en hébreu carré, n'était prononcé, si ce n'est par le grand prêtre lors des grandes solennités.