« Martur » a écrit:Je trouve que c'est très différent de ses paraboles habituelles, si les éléments de l'esclave et du maître y sont, la présentation et le style n'y est pas.
Vraiment ? Pourriez-vous développer en quoi précisément la présentation et le style de la parabole de Matthieu 24 :45-51 diffèrent des paraboles habituelles de Jésus ?
« Martur » a écrit:Cela ne contredit pas l'idée. L'esclave a toujours l'alternative de mal faire.
Je voulais dire par là que, dans le monde réel, si certes nous sommes souvent confrontés à des alternatives, nous n’en expérimentons pas les deux branches (ou alors dans des univers parallèles qui, par définition, s’ignorent l’un de l’autre). Or, dans Matthieu 24 :45-51, les deux choix de « l’esclave » sont visualisés.
Autrement dit, le texte de Matthieu 24 :45-51 ne revêt pas du tout la forme d’une prophétie annonçant un événement réel puisqu’il met en scène les deux possibilités d’un choix alors que, dans la réalité, l’un ou l’autre seulement se concrétise.
« Martur » a écrit:Cette parabole n'encourage pas à veiller mais à nourrir les autres domestiques.
Cela dépend de ce que vous entendez par « veiller ». Pour « l’esclave fidèle et avisé » chargé par son maître de nourrir les autres domestiques en son absence, « veiller » veut justement dire « nourrir les autres domestiques en l’absence de son maître », c’est-à-dire, plus généralement, s’acquitter fidèlement de la tâche qui lui a été confiée pour ne pas être surpris en fâcheuse posture au retour de son maître.
Pour les 10 vierges, il s’agit d’apporter et de conserver suffisamment de réserve d’huile pour faire briller leurs lampes jusqu’au festin de mariage. Et pour les esclaves qui reçoivent les talents, leur responsabilité est de garder la somme que le maître leur a confiée, en la faisant fructifier.
Dans tous ces cas, l’important est de remplir la mission confiée, quelle qu’elle soit. « Donner la nourriture aux domestiques » est la tâche normalement dévolue à un intendant, comme faire paître des brebis serait celle d’un berger. Il s’agit du détail propre à l’illustration, non d’une donnée essentielle et transposable en soi.
D’ailleurs, si vous restreignez cette parabole à un encouragement à « nourrir les autres domestiques », alors vous renoncez à y lire un point commun avec les autres paraboles des chapitres 24 et 25 de Matthieu (puisque, dans ce cas, la parabole des 10 vierges ne serait pas non plus un encouragement à veiller mais à « garder sa réserve d’huile » ou à « faire briller sa lampe » et la parabole des talents à « faire fructifier des sommes d’argent »). De ce fait, vous coupez le texte de Matthieu 24 :45-51 de tout contexte plus global puisque, aussi bien, nul autres versets que ces 7 là ne parlent d’un « esclave fidèle et avisé » chargé par son maître de « nourrir les autres domestiques ».
« Martur » a écrit:Pour un non-TJ peut-être, mais religieusement, cela est tout à fait valable.
Pas vraiment non, puisque il a fallu tout de même 94 ans à votre « esclave fidèle et avisé » pour comprendre qu’il aurait été établi en 1919. C’est déjà reconnaître que, historiquement, même pour le principal intéressé, les preuves historiques manquaient. Et je ne parle même pas là d’avancer les raisons historico-religieuses qui permettraient d’être sûrs que 1919 est bien l’année de l’établissement de « l’esclave fidèle et avisé » et du départ de son maître (et non plus l’an 33 de notre ère qui était, jusqu’à peu, tout aussi solidement « valable »).
« Martur » a écrit:Mais que dire du fait que Jésus dit : "Je suis avec vous tous les jours jusqu'à l'achèvement du système de chose." Jésus ne pars jamais vraiment et pourtant,... alors ? Quel est le lien avec sa parousia et son erkhomai ?
C’est justement le paradoxe auquel VOUS VOUS heurtez lorsque vous tentez d’historiciser une parabole et que VOUS décrétez que date de 1919 l’établissement de « l’esclave fidèle et avisé » (prélude au départ du maître selon la parabole de Matthieu 24 :45-51, texte censé être l’objet et le fondement de votre interprétation « historique »).
« Martur » a écrit:Bref, tu veux résoudre un puzzle alors que tu n'as pas assez de pièces et en plus ce ne sont pas les bonnes.
Les pièces de ce « puzzle », je vous le rappelle, viennent du texte de l’Evangile de Matthieu et de l’article « Qui est donc « l’esclave fidèle et avisé » ? » publié dans la Tour de Garde du 15/07/13.
De l’Evangile vient le récit de base d’un « esclave fidèle et avisé » établi pour donner la nourriture aux domestiques pendant l’absence du maître de maison et qui se retrouve de ce fait devant le choix d’exécuter consciencieusement sa mission ou d’abuser de sa position et de sa liberté nouvelles ; et plus généralement, du contexte des deux chapitres 24 et 25, de l’exhortation ainsi illustrée et plusieurs fois répétée de Jésus de « veiller » (activement, fidèlement, sagement), dans l’attente de son jugement qui prendra tout le monde par surprise car personne n’en connaît le jour et l’heure.
De la TG vient les modalités de son « accomplissement historique » : à savoir l’établissement en 1919 d’une poignée d’hommes (aujourd’hui au nombre de 8)responsables de la production et de la diffusion de « nourrir » toute la maisonnée des Témoins de Jéhovah.
Que manque-t-il comme pièces à ce puzzle, si ce n’est l’absence de Jésus à partir de 1919, puisque, selon la parabole de Matthieu 24 :45-51, le maître s’en va après avoir établi son « esclave fidèle et avisé » ?
Et si ces pièces ne sont pas les bonnes, quelles sont donc les bonnes, selon vous ?