voila ce que dit le dictionnaire Westphale.
http://levigilant.com/westphal/index_d.html
JHVH =langage classique
Jéhovah, critique moderne Yahvé
Prononciation incertaine. Cité par les anciens auteurs chrétiens:
Origène, Théodoret, Clément d'Alexandrie, sous les formes: Iaô,
Iaou, Iaouaï, laouê, Iabé (prononc. samaritaine), I a; cette
dernière forme se retrouve dans des noms propres et dans le mot
Alléluia. Élohim était un nom commun désignant la divinité; JHVH est
le nom propre du Dieu d'Israël; nom révélé, solidaire de la
manifestation où Dieu fit de Moïse le libérateur, l'organisateur,
l'animateur religieux du peuple élu. Ce nom était tenu pour sacré au
point qu'il était interdit de le prononcer chez les Juifs de
Palestine, impressionnés sans doute par le troisième commandement, et
par une interprétation fautive de Le 24:16. On l'indiquait
seulement dans les textes par la transcription de ses consonnes =le
Tétragramme JHVH. Partout où le tétragramme paraissait dans les
textes, on lisait: «le Seigneur». Quand, à une date tardive, les.
Massorètes ont ajouté dans la Bible hébraïque les voyelles aux
consonnes, ils ont cru devoir, pour consacrer l'usage, mettre au
tétragramme JHVH les voyelles du mot hébreu Seigneur =Adonaï. Ce qui
incita les premiers hébraïsants chrétiens à faire sonner les
consonnes d'un nom avec les voyelles de l'autre, et à lire: Jéhovah.
Les Juifs hellénistes d'Egypte, mieux avisés, au lieu de
transcrire dans leur traduction (LXX) les lettres du tétragramme, les
avaient partout remplacées par l'équivalent grec d'Adonaï = Kurios.
C'est ainsi que le Dieu de la Bible, le Dieu révélé à
Moïse, s'est appelé en grec Kurios, puis en latin Dominus, en
anglais Lord, en allemand Herr, en français Seigneur,
vocables qui ne font que substituer un qualificatif de révérence au
vrai nom divin tenu pour ineffable. Déjà employé au XIII e siècle, le
nom de Jéhovah est entré au XVI e siècle dans les langues classiques
de l'Europe. Il y a été consacré par l'usage dans l'Église et par des
chefs-d'oeuvre en littérature. La critique moderne lui a substitué le
vocable Yahvé qui est certainement un redressement scientifique, mais
on n'a pas la preuve que cette forme soit la véritable. Le fait que
les Juifs d'Éléphantine écrivaient Jahou autorise à penser que la
vocalisation du nom propre du Dieu d'Israël garde encore son secret.
Ce qui importe plus que sa prononciation, c'est sa signification.
Or, celle-ci n'est pas douteuse. Qu'on rende sa racine par respirer,
être, ou procurer la vie, on se retrouve toujours en face des idées:
vivant et vivifiant. Que l'on rende l'expression un peu énigmatique
de Ex 3:14 par «Je suis celui qui est» ou «Je suis celui qui
(peut dire) je suis», il n'en demeure pas moins que, lorsque JHVH
répond à la perplexité de son mandataire: «Tu répondras aux enfants
d'Israël (s'ils te demandent quel est mon nom): «Je suis »
m'envoie vers vous, JHVH, le Dieu de vos pères...Voilà mon nom pour
l'éternité», le Dieu d'Israël entend affirmer sa personnalité en tant
que Dieu et l'affirmer comme une existence réelle, évidente,
agissante, vivifiante, et cela en contraste avec le néant des autres
divinités. Le Dieu qui est, voilà l'originalité propre de celui
qui a pris en main la cause des Hébreux. Nous sommes ici tout proches
de la définition que Jésus donnera de son Père: «Celui qui a la vie
en lui-même» (Jn 5:26). Et comme le mot nom appliqué à Dieu
et au Christ a, de façon courante, dans la Bible le sens de
«puissance» (notre aide soit au nom de Dieu; ce que vous
demanderez en mon nom), on peut traduire en même temps que «voici
mon nom pour l'éternité», «voici ce qui, pour l'éternité, fait ma
puissance, c'est que je suis le Dieu qui existe». Nous trouvons le
développement de cette théologie-là chez les prophètes hébreux et son
épanouissement dans le livre du 2 e Ésaïe qui développe
magnifiquement l'opposition entre JHVH, le Dieu vivant, et les idoles
de néant (Esa 45,Esa 46 etc.). En traduisant en français le
tétragramme par le mot l'Éternel, on a bien donné au Dieu de la
Bible le nom qui lui convient le mieux, pourvu, qu'on n'y voie pas
une notion abstraite exprimant l'immutabilité métaphysique, car
l'éternité de Dieu est envisagée avant tout dans les Écritures, et
dès l'origine, sous l'angle de l'immutabilité morale, de la sainteté
absolue: JHVH =le «Saint d'Israël» (Esa 1:4 etc.), et de la
fidélité active (Ex 3:6,8,Ps 36:6 100:5,Esa 46:4 etc.).
Comme l'Éternel agissant, JHVH est appelé
Dieu ou Seigneur des Armées. Cette expression se trouve près de 300 fois
dans la Bible. Dans quelques cas, il s'agit des armées d'Israël,
surtout au temps des rois (1Sa 17:45 etc.), mais dans la
plupart des occasions, armée désigne soit les puissances
monstrueuses qui ont fait le chaos (voir Cosmogonie), soit les êtres
de la création tirés du chaos par JHVH triomphant: «Ainsi furent
achevés le ciel, la terre et toute leur armée» (Ge 2:1), soit
les astres divinisés, les faux dieux qui disputent à JHVH l'adoration
des hommes (De 17:3 etc.), soit les anges, les esprits, tous
les serviteurs célestes qui font partie de la cour de JHVH (1Ro
22:19,Ps 103:21 etc.). En somme, Dieu des armées signifie Dieu qui
règne sur tout ce qui vit, Dieu qui a créé le monde et qui maintient
l'ordre dans l'univers. On en trouve la plus belle définition dans le
Ps 89:6-12. La vers, grec et la vers, syr., rendant l'esprit
plutôt que la lettre du texte hébr., traduisent volontiers Dieu des
armées par «Dieu qui commande à tous les êtres» ou «Seigneur des
seigneurs». C'est bien ce terme qui rend le mieux la pensée
prophétique. (cf. De 10:17) Voir ÉtErnel des armées.