La Bible parle très peu de la façon dont les femmes accouchaient dans l’Antiquité. Le passage peut-être le plus détaillé à propos de cette question se trouve dans le premier chapitre de l’Exode. Pour mener à bien le génocide visant les Hébreux établis dans son pays, un pharaon égyptien donna cet ordre aux sages-femmes israélites : “Quand vous accoucherez les femmes des Hébreux et que vous les verrez sur les sièges, si c’est un garçon, faites-le mourir.” Plus tard, expliquant pourquoi elles n’avaient pas mis à exécution ce plan criminel, ces femmes, qui craignaient Dieu, dirent au roi : “C’est que les femmes des Hébreux ne sont pas comme les Égyptiennes ; elles sont vigoureuses et elles accouchent avant l’arrivée de la sage-femme.” — Ex. 1:16-19.
Ces textes bibliques nous apprennent trois choses : premièrement, la profession de sage-femme existait déjà à cette époque lointaine (au seizième siècle avant notre ère) ; deuxièmement, les femmes accouchaient vraisemblablement non pas étendues sur un lit, mais assises ou accroupies sur un siège d’accouchement ; et, troisièmement, les femmes israélites, très “vigoureuses”, donnaient souvent naissance à leur enfant sans l’aide d’une personne spécialement qualifiée.
Dans son livre La vie sociale et les coutumes des anciens Hébreux (angl.), Kennett parle de la position adoptée par les femmes israélites en ces termes : “À la naissance de l’enfant, la mère était accouchée (...) sur un petit siège ressemblant au tour d’un potier.” Le Nouveau dictionnaire biblique (angl.), édité par J. D. Douglas, déclare : “Les femmes des Hébreux accouchaient très souvent accroupies sur deux pierres ou deux briques.”
L’excuse avancée par les sages-femmes israélites, à savoir que les femmes des Hébreux accouchaient avant leur arrivée, devait avoir une part de vérité. Autrement, le tyran égyptien les aurait sans aucun doute fait exécuter sur-le-champ. Dans son ouvrage Histoire des accouchements chez tous les peuples, G.-J. Witkowski écrit : “Il paraît probable que les Juives n’y avaient recours [aux sages-femmes] que dans les cas présentant une certaine gravité, et que, le plus souvent, elles accouchaient seules.”
Les Juives, qui travaillaient dur, avaient peut-être généralement moins de difficulté à accoucher que les Égyptiennes plus raffinées. Cependant, le fait que les douleurs de l’enfantement sont utilisées à diverses reprises dans la Bible pour symboliser les souffrances inévitables, indique que les mères israélites n’étaient pas exemptées des douleurs et des dangers de l’accouchement (Ps. 48:7; Jér. 13:20-22 ; 50:43 ; Michée 4:9, 10 ; I Thess. 5:3). Par exemple, Rachel, femme de Jacob, fut aidée par une sage-femme, mais “elle eut un accouchement pénible” et elle mourut en donnant naissance à Benjamin. Tamar, belle-fille de Juda, eut elle aussi des difficultés à donner naissance à des jumeaux. Elle fut victime d’une rupture périnéale. — Gen. 35:16-20 ; 38:27-30, NW.
Une prophétie biblique parlant en termes symboliques de l’origine de Jérusalem nous apprend comment les femmes des Hébreux prenaient soin d’un enfant nouveau-né (Ézéch. 16:4). Selon ce texte, on coupait d’abord le cordon ombilical. Ensuite, l’enfant était lavé dans de l’eau, frotté avec du sel, probablement pour fortifier et durcir sa peau, et finalement langé pour être maintenu au chaud. Les enfants des Hébreux étaient généralement nourris au sein et n’étaient pas sevrés avant l’âge de deux ou trois ans, et parfois même plus tard (I Sam. 1:24-28). Cette coutume du sevrage tardif est mentionnée dans II Machabées 7:27, livre apocryphe.