*** it-2 p. 611-615 Porte ***
Les portes de Jérusalem. À propos des portes de Jérusalem, il est bon de se souvenir que, à partir du moment de sa conquête par David, la ville s’agrandit et s’étendit, de sorte qu’on bâtit plusieurs murailles ou de nouveaux pans de murailles. Il sera question ici principalement des portes mentionnées dans le livre de Nehémia, qui en donne la description (la liste) la plus complète. Les portes nommées dans ce récit sont celles qui se trouvaient dans la muraille bâtie avant le VIIIe siècle av. n. è. et dans la muraille qui entourait le “ second quartier ”. (2R 22:14 ; 2Ch 34:22 ; Tse 1:10.) Le “ second quartier ” était une partie du N. de la ville délimitée à l’O. et en partie au N. par la muraille de Hizqiya (2Ch 32:5) que prolongeait la muraille de Manassé, laquelle continuait au N.-E. et à l’E. (2Ch 33:14.) Ce quartier se situait au N. de la ville et de la muraille primitives, mais apparemment ne s’étendait pas aussi loin à l’O. que l’ancienne muraille.
La muraille de Nehémia. Dans son récit sur la reconstruction de la muraille de la ville (Ne 3), Nehémia commence à la Porte des Moutons et continue dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. La liste qui suit est établie de la même manière ; sont ajoutées les portes qui ne sont pas mentionnées dans le récit de la reconstruction, mais qui sont nommées dans la description du cortège d’inauguration (Ne 12), ainsi que les portes citées dans d’autres passages (dont certaines sont simplement appelées autrement que dans le récit de Nehémia).
La Porte des Moutons. La Porte des Moutons fut reconstruite par Éliashib le grand prêtre et les prêtres qui lui étaient associés (Ne 3:1, 32 ; 12:39). Ce fait semble indiquer qu’elle se trouvait près du temple. Elle se situait probablement dans la muraille du second quartier, la partie bâtie par Manassé (voir “ La Porte des Poissons ” ci-après), au coin nord-est de la ville ou à proximité. Cette porte était peut-être nommée ainsi parce qu’on amenait par là les moutons et les chèvres destinés aux sacrifices ou parce qu’il y avait un marché dans les environs. “ La porte des moutons ” dont il est question en Jean 5:2 est probablement cette Porte des Moutons ou une porte bâtie plus tard qui lui correspondait, car elle se situait dans le même secteur, près de la piscine de Bethzatha.
La Porte des Poissons. Hizqiya construisit apparemment une partie de la muraille autour du second quartier jusqu’à la Porte des Poissons (2Ch 32:5 ; 33:14). Dans les récits de Nehémia concernant la reconstruction et le cortège, la Porte des Poissons est placée à l’O. de la Porte des Moutons, peut-être près de l’extrémité nord de la vallée du Tyropœôn (Ne 3:3 ; 12:39). Elle est mentionnée en rapport avec le second quartier en Tsephania 1:10. Son nom lui venait peut-être de la proximité du marché aux poissons où les Tyriens vendaient du poisson. — Ne 13:16.
La Porte de la Vieille Ville. La Porte de la Vieille Ville s’ouvrait du côté nord-ouest de la ville entre la Porte des Poissons et la Porte d’Éphraïm (Ne 3:6 ; 12:39). En hébreu, cette porte se nomme simplement la “ Porte de la Vieille ”, et le mot “ ville ” est ajouté par certains traducteurs. Son nom viendrait du fait qu’elle aurait été l’entrée principale du N. de la vieille ville. Peut-être était-elle à la jonction de la Muraille Large (qui formait la limite nord de la vieille ville) et de l’extrémité sud de la muraille ouest du second quartier. Certains pensent que cette porte correspond à “ la Première Porte ” mentionnée par Zekaria. Il semble parler des limites est-ouest de la ville quand il dit “ depuis [1] la Porte de Benjamin jusqu’à l’emplacement de [2] la Première Porte, jusqu’à [3] la Porte de l’Angle ”, et des limites nord-sud quand il dit “ depuis la Tour de Hananel jusqu’aux cuves du roi ”. (Ze 14:10.) D’autres rattachent la Porte de la Vieille Ville à “ la Porte du Milieu ” citée en Jérémie 39:3. Quelques-uns qualifient la Porte de la Vieille Ville de “ Porte de Mishné ” et la situent dans la muraille ouest du second quartier.
La Porte d’Éphraïm. La Porte d’Éphraïm se trouvait dans la Muraille Large à 400 coudées (178 m) à l’E. de la Porte de l’Angle (2R 14:13 ; 2Ch 25:23). C’était une sortie vers le N. dans la direction du territoire d’Éphraïm. Certains chercheurs l’identifient aussi à la Porte du Milieu (Jr 39:3), d’autres à la Première Porte (Ze 14:10). On pense qu’elle est (ou correspond à) la Porte de Gennath ou Porte du Jardin dont parle l’historien juif Josèphe (Guerre des Juifs, V, 146 [IV, 2]). Près de la porte d’Éphraïm, il y avait une place publique où le peuple construisit des huttes pour célébrer la fête des Huttes au temps de Nehémia (Ne 8:16). Cette porte n’est pas nommée dans le texte de Nehémia concernant la reconstruction, sans doute parce qu’elle n’avait pas besoin de réparations importantes.
La Porte de l’Angle. Cette porte était, semble-t-il, située à l’angle nord-ouest de la muraille de la ville, à l’O. de la Porte d’Éphraïm (2R 14:13 ; 2Ch 25:23). Elle était sur le versant est de la vallée de Hinnom, apparemment dans la muraille ouest de la vieille ville, à l’endroit où celle-ci rejoignait la Muraille Large. Ouzziya bâtit une tour près de cette porte ; il n’est pas précisé s’il s’agissait ou non de la Tour des Fours (2Ch 26:9). Jérémie et Zekaria semblent tous deux situer la Porte de l’Angle à la lisière ouest de la ville. — Jr 31:38 ; Ze 14:10.
Il n’est question d’aucune autre porte dans la muraille ouest entre la Porte de l’Angle et la Porte de la Vallée dans la muraille sud-ouest, sans aucun doute à cause de la pente abrupte de la vallée de Hinnom, qui ne permettait pas l’accès à une autre porte. La Porte de l’Angle ne figure pas dans les récits de Nehémia ; une fois encore, la raison en est peut-être qu’elle n’avait pas besoin de réparations importantes. Le récit parle en revanche de la réparation de la Tour des Fours, qui apparemment faisait partie de la Porte de l’Angle ou en était proche. — Ne 3:11.
La Porte de la Vallée. Dans la partie sud-ouest de la muraille de la ville, la Porte de la Vallée donnait sur la vallée de Hinnom. La “ porte des Esséniens ” dont parle Josèphe était peut-être là ou à proximité (Guerre des Juifs, V, 145 [IV, 2]). Dans le cadre de son programme de fortification de la ville, Ouzziya bâtit une tour près de cette porte (2Ch 26:9). C’est par la Porte de la Vallée que Nehémia sortit sur sa monture pour inspecter la muraille endommagée : il alla vers l’E. par la vallée de Hinnom, puis remonta la vallée du Qidrôn, et rentra finalement dans la ville par la même porte (Ne 2:13-15). Bien qu’elle ne soit pas nommée, il apparaît que la Porte de la Vallée fut le point de départ du cortège d’inauguration : un groupe fit le tour des murailles dans le sens inverse des aiguilles d’une montre en passant par la Porte des Tas de Cendres et l’autre marcha dans le sens des aiguilles d’une montre en passant par la Porte de l’Angle et la Tour des Fours. — Ne 12:31-40.
La Porte des Tas de Cendres. Cette porte est également connue sous le nom de Porte des Tessons et appelée d’ordinaire Porte du Fumier (Ne 2:13 ; 12:31). La description de Nehémia semble la situer à 1 000 coudées (445 m) à l’E. de la Porte de la Vallée (Ne 3:13, 14). Elle était à l’angle sud-est de la muraille de la ville et donnait sur la vallée de Hinnom près de l’endroit où celle-ci rejoignait la vallée du Tyropœôn (Jr 19:2). C’est par cette porte que les idolâtres se rendaient à Topheth dans la vallée de Hinnom pour y brûler leurs enfants dans le feu à Baal (Jr 19:1-6). C’est aussi par cette porte que Jérémie emmena quelques anciens et quelques prêtres d’Israël pour proclamer le malheur sur Jérusalem ; il brisa un flacon en terre cuite pour montrer que Dieu briserait le peuple parce que ce dernier servait d’autres dieux. — Jr 19:1-3, 10, 11.
Elle reçut le nom de “ Porte des Tessons ” peut-être parce qu’on jetait les débris de poteries dans les environs, ou parce qu’on y réduisait les morceaux de poteries en poussière pour faire du ciment qui servait à enduire les citernes (comme cela se faisait encore récemment près d’une piscine à l’angle sud-ouest de la ville). Ou encore, peut-être une industrie de poterie était-elle installée près de cette porte, car il y avait de l’argile à proximité dans la vallée de Hinnom, ainsi que de l’eau à l’entrée de la vallée du Tyropœôn et à la source appelée En-Roguel (voir Jr 18:2 ; 19:1, 2). Depuis le IVe siècle de n. è., on considère traditionnellement que “ le champ du potier ” (Mt 27:7,
se situait sur le versant sud de la vallée de Hinnom.
La Porte de la Source. Cette porte se nommait ainsi parce qu’elle donnait accès à une source proche, peut-être En-Roguel, qui était au-dessous du point de jonction de la vallée du Qidrôn et de la vallée de Hinnom. Cette porte était probablement sur la pointe sud de la colline est de la ville (c’est-à-dire à l’extrémité sud de “ la Cité de David ”) (Ne 2:14 ; 3:15 ; 12:37). La Porte de la Source offrait une sortie pratique et un accès commode à En-Roguel pour ceux qui habitaient dans la Cité de David, tandis que la Porte des Tas de Cendres, non loin au S.-O., menait également à En-Roguel et constituait probablement une sortie plus facile pour ceux qui résidaient dans la vallée du Tyropœôn et sur la colline sud-ouest de la ville.
La Porte des Eaux. Le nom de cette porte venait peut-être du fait qu’elle était proche de la source de Guihôn (à peu près au milieu du côté est de la ville) ou du moins y donnait accès. Cette porte était près d’Ophel, pas très éloignée du temple (Ne 3:26). C’est à la Porte des Eaux qu’un des groupes du cortège d’inauguration quitta la muraille pour se diriger vers le temple où il rejoignit l’autre groupe, apparemment sans suivre la partie de la muraille située à l’E. du temple (Ne 12:37-40). Devant cette porte, il y avait une place publique où tout le peuple se réunit pour écouter Ezra lire la Loi, puis construisit des huttes afin de célébrer la fête des Huttes. — Ne 8:1-3, 16.
La Porte des Chevaux. Le travail de réparation au-dessus de la Porte des Chevaux ayant été effectué par les prêtres, cela sous-entend que cette porte se trouvait près du temple (Ne 3:28). D’après certains, la Porte des Chevaux permettait de passer d’une partie à une autre du quartier du temple-palais. Ils tirent cette conclusion du récit de l’exécution d’Athalie selon lequel, emmenée hors du temple par les soldats, “ elle arriva à l’entrée de la porte des chevaux de la maison du roi ”. (2Ch 23:15 ; 2R 11:16.) Cependant, il s’agissait certainement d’une simple entrée ouvrant sur le palais royal et non de la Porte des Chevaux par laquelle ces animaux entraient et sortaient de la ville. Nehémia parle clairement de la Porte des Chevaux dans sa description de la reconstruction en indiquant que c’était une porte dans la muraille de la ville. Elle se trouvait probablement au S.-E. du temple (Ne 3:28 ; Jr 31:40). La Porte des Chevaux n’est pas citée dans le récit relatif au cortège d’inauguration, sans doute parce que les deux parties du cortège quittèrent la muraille respectivement à la Porte des Eaux et à la Porte de la Garde et ne marchèrent pas sur la partie de la muraille qui était à l’E. du temple, où se trouvaient la Porte des Chevaux et la Porte de l’Inspection. — Ne 12:37-40.
La Porte de l’Inspection. Certains appellent la Porte de l’Inspection (héb. : hammiphqadh) porte du Recensement (ZK) ou porte de la Surveillance (Jé) (Ne 3:31). En Ézékiel 43:21, miphqadh (le même terme hébreu sans l’article ha) est traduit par “ lieu désigné ”. Certains pensent qu’il s’agissait de la même porte que la Porte de la Garde. Sa mention par Nehémia dans le récit de la reconstruction semble soutenir l’idée que c’était une porte de la muraille est de la ville, devant le temple et au N. de la Porte des Chevaux (Ne 3:27-31). L’explication de Nehémia selon laquelle la muraille formait un angle au-delà de la Porte de l’Inspection situerait cette porte dans la muraille est, au S. de l’endroit où la muraille tournait (probablement en direction du N.-O.).
Le récit dit que le travail de réparation fut effectué “ en face de la Porte de l’Inspection ”. Certains entendent par là qu’il est question d’une réparation de la muraille de la ville en face d’une porte du temple portant ce nom. Cette opinion ne semble pas être bonne, car la même expression est employée en rapport avec la Porte des Eaux, qui était indéniablement une porte située dans la muraille de la ville (Ne 3:26, 31). La Porte de l’Inspection n’est pas nommée dans le récit concernant le cortège, sans doute parce que ceux qui le composaient ne suivirent pas la muraille à l’E. du temple.
La Porte de la Garde. C’est à partir de cette porte (appelée aussi “ porte de la Prison ”, Da ; S ; Sg) qu’une partie du cortège d’inauguration quitta la muraille et se rendit au temple. — Ne 12:39, 40.
La Porte du Milieu. Quand les Babyloniens firent une brèche dans la muraille de Jérusalem, leurs officiers siégèrent dans la Porte du Milieu (Jr 39:3). Il s’agissait très probablement de la même porte que la Porte de la Vieille Ville, puisque cette dernière, située à l’endroit où se rejoignaient la Muraille Large, la muraille nord de la vieille ville et la muraille ouest du second quartier, occupait une position centrale, stratégique. Cependant, les opinions diffèrent, et certains voient plutôt en elle la Porte d’Éphraïm ou la Porte des Poissons.
La Porte de Benjamin. Certains identifient la Porte de Benjamin à la Porte des Moutons. Cette localisation concorderait avec les circonstances dans lesquelles Jérémie tenta de sortir en direction du territoire de Benjamin, sans doute vers Anathoth, qui se trouvait au N.-E. de Jérusalem (Jr 37:11-13). Tsidqiya était assis dans la Porte de Benjamin quand Ébed-Mélek lui adressa une supplique en faveur de Jérémie (Jr 38:7,
. Logiquement, le roi devait se tenir à l’endroit dont on se souciait le plus pendant le siège des Babyloniens. La Porte des Moutons au N. de la ville était la plus menacée par les attaquants. Cependant, certains pensent que la Porte de Benjamin était la Porte de l’Inspection.