LES Israélites sont dans les plaines de Moab et attendent maintenant de traverser le Jourdain et d’entrer en terre de Canaan. Mais Moïse veut auparavant leur rappeler comment Dieu a agi envers eux au cours des quarante années qu’ils ont passées dans le désert du Sinaï. À cause de leurs mauvaises attitudes, les débuts avaient été tumultueux, principalement pour Moïse. Aussi leur rappelle-t-il que, se sentant alors incapable de porter seul et plus longtemps le fardeau que représentait ce peuple querelleur, il suivit le conseil de Jéthro et dit à la nation: “Prenez des hommes sages, et avisés, et expérimentés, d’entre vos tribus, pour que je les établisse sur vous comme chefs.” — Deut. 1:3, 12, 13; Ex. 18:17-26.
Par le choix de ces hommes, Moïse adoptait ce qui semble être la plus ancienne façon de diriger une communauté. Il s’avère que des assemblées ou conseils d’anciens fonctionnaient chez certains peuples dès la plus haute Antiquité. Israël, en tant que nation issue de Jacob, avait eu très tôt des rapports avec les assemblées d’anciens d’Égypte, de Moab et de Madian (Gen. 50:7; Nomb. 22:4, 7). Les cheiks arabes étaient aussi des anciens de leurs tribus, le mot arabe chaikh signifiant tout simplement “ancien” ou “aîné”. (Gen. 36:15.) Les Israélites, enfin, possédaient eux aussi de tels anciens, et cela avant même que Moïse ne se vît confier la direction du peuple, puisque c’est précisément à eux qu’il lui fut dit de se présenter pour témoigner de son mandat divin (Ex. 3:16, 18). Ainsi donc, quand Moïse s’assura l’aide d’anciens dans le Sinaï, afin de répartir les problèmes à traiter, il n’innovait pas beaucoup.