[size=38]L’« affaire Mila » n’en finit pas de susciter des remous[/size]
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Les propos d’Abdallah Zekri à propos de l’ « affaire Mila » ont fait vivement réagir Marlène Schiappa, secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, mardi 28 janvier sur le plateau de France Inter.[size=12]LEUNGCHOPAN/ADOBE[/size]
L’« affaire Mila », du nom de cette adolescente de 16 ans qui a reçu des centaines de menaces de mort et d’insultes après ses propos peu amènes sur l’islam sur Instagram (« je déteste la religion, (…), l’islam c’est de la merde (…) votre Dieu, je lui mets un doigt dans le trou du cul »), n’en finit pas de susciter des remous. Jeudi 23 janvier, Abdallah Zekri, délégué général du Conseil français du culte musulman (CFCM), a ainsi estimé au micro de Sud Radio que « cette fille sait très bien ce qu’elle fait, qui sème le vent récolte la tempête ».
S’il a assuré qu’il était « entièrement contre » les menaces de mort dirigées contre Mila, il n’en a pas moins estimé que ses propos ne relevaient pas de liberté d’expression, mais plutôt de l’« insulte » et de la « provocation ». À l’inverse de Charlie Hebdo qui, selon une affirmation étonnante d’Abdallah Zekri, « fait des caricatures, mais dans le respect, sans insulter ».
Les propos d’Abdallah Zekri ont fait vivement réagir Marlène Schiappa, secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, qui les a critiqués avec virulence mardi 28 janvier sur le plateau de France Inter. Elle a ainsi dénoncé vertement des « propos criminels (…) des propos coupables ». Pour elle, les mots du délégué général du CFCM sont « indignes d’un responsable, qui est un leader d’opinion et qui a une parole dans le débat public ». Dès le 24 janvier, Mohammed Moussaoui, président du CFCM, avait déjà semblé prendre ses distances avec Abdallah Zekri en écrivant sur Twitter que « rien ne saurait justifier les menaces de mort à l’égard d’une personne quelle que soit la gravité des propos tenus ».
Le CFCM n’est toutefois pas la seule entité critiquée pour sa réaction à l’« affaire Mila ». L’association Ni putes ni soumises a par exemple été vivement critiquée sur les réseaux sociaux en raison de son message affirmant un soutien à la jeune fille, tout en précisant aussitôt : « mais nous n’approuvons pas ses propos offensants pour nombre de personnes même modérées ». D’autres associations féministes ou LGBT ont également été prises à partie pour leur relatif silence, d’autant que les propos de Mila sur les religions (et l’islam en particulier) répondaient à une insulte homophobe, la jeune fille se disant lesbienne. Ces critiques ont également visé plusieurs responsables politiques.
Dans une tribune parue sur le site du Figaro lundi 27 janvier, plusieurs juristes de haut niveau – dont une ancienne membre du Conseil constitutionnel, un ancien bâtonnier de Paris ou encore un ancien premier président de la cour d’appel de Paris – se sont par ailleurs émus de la décision du procureur de la République de Vienne d’ouvrir deux enquêtes : la première visant les menaces contre Mila, la seconde contre la jeune fille pour « provocation à la haine religieuse ». Pour les signataires, par cette seconde enquête « le parquet amorce le basculement de tous les dangers pour la liberté d’expression : celui qui conduit à voir dans une charge contre la religion une incitation à la haine, ou une injure, ou une diffamation contre les croyants ».
Marlène Schiappa a dénoncé mardi 28 janvier les propos d’un responsable musulman, Abdallah Zekri, au sujet de l’« affaire Mila », les qualifiant de « criminels ». « Qui sème le vent récolte la tempête », avait estimé le délégué général du Conseil français du culte musulman (CFCM), à propos de cette jeune fille qui a reçu insultes et menaces de mort après une diatribe contre l’islam.
- Xavier Le Normand,
- le 28/01/2020 à 12:42
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Les propos d’Abdallah Zekri à propos de l’ « affaire Mila » ont fait vivement réagir Marlène Schiappa, secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, mardi 28 janvier sur le plateau de France Inter.[size=12]LEUNGCHOPAN/ADOBE[/size]
L’« affaire Mila », du nom de cette adolescente de 16 ans qui a reçu des centaines de menaces de mort et d’insultes après ses propos peu amènes sur l’islam sur Instagram (« je déteste la religion, (…), l’islam c’est de la merde (…) votre Dieu, je lui mets un doigt dans le trou du cul »), n’en finit pas de susciter des remous. Jeudi 23 janvier, Abdallah Zekri, délégué général du Conseil français du culte musulman (CFCM), a ainsi estimé au micro de Sud Radio que « cette fille sait très bien ce qu’elle fait, qui sème le vent récolte la tempête ».
S’il a assuré qu’il était « entièrement contre » les menaces de mort dirigées contre Mila, il n’en a pas moins estimé que ses propos ne relevaient pas de liberté d’expression, mais plutôt de l’« insulte » et de la « provocation ». À l’inverse de Charlie Hebdo qui, selon une affirmation étonnante d’Abdallah Zekri, « fait des caricatures, mais dans le respect, sans insulter ».
Les propos d’Abdallah Zekri ont fait vivement réagir Marlène Schiappa, secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, qui les a critiqués avec virulence mardi 28 janvier sur le plateau de France Inter. Elle a ainsi dénoncé vertement des « propos criminels (…) des propos coupables ». Pour elle, les mots du délégué général du CFCM sont « indignes d’un responsable, qui est un leader d’opinion et qui a une parole dans le débat public ». Dès le 24 janvier, Mohammed Moussaoui, président du CFCM, avait déjà semblé prendre ses distances avec Abdallah Zekri en écrivant sur Twitter que « rien ne saurait justifier les menaces de mort à l’égard d’une personne quelle que soit la gravité des propos tenus ».
Plusieurs associations critiquées
Le CFCM n’est toutefois pas la seule entité critiquée pour sa réaction à l’« affaire Mila ». L’association Ni putes ni soumises a par exemple été vivement critiquée sur les réseaux sociaux en raison de son message affirmant un soutien à la jeune fille, tout en précisant aussitôt : « mais nous n’approuvons pas ses propos offensants pour nombre de personnes même modérées ». D’autres associations féministes ou LGBT ont également été prises à partie pour leur relatif silence, d’autant que les propos de Mila sur les religions (et l’islam en particulier) répondaient à une insulte homophobe, la jeune fille se disant lesbienne. Ces critiques ont également visé plusieurs responsables politiques.
Dans une tribune parue sur le site du Figaro lundi 27 janvier, plusieurs juristes de haut niveau – dont une ancienne membre du Conseil constitutionnel, un ancien bâtonnier de Paris ou encore un ancien premier président de la cour d’appel de Paris – se sont par ailleurs émus de la décision du procureur de la République de Vienne d’ouvrir deux enquêtes : la première visant les menaces contre Mila, la seconde contre la jeune fille pour « provocation à la haine religieuse ». Pour les signataires, par cette seconde enquête « le parquet amorce le basculement de tous les dangers pour la liberté d’expression : celui qui conduit à voir dans une charge contre la religion une incitation à la haine, ou une injure, ou une diffamation contre les croyants ».