Pédophilie: nouveaux remous pour l'Eglise catholique belge
AFP - Publié le 15/04/2011 à 12:39 - Modifié le 15/04/2011 à 12:40
Cette commission vient de publier son rapport qui "démontre que l'Eglise a voulu étouffer sa responsabilité", selon la députée. Elle dénonce "les pseudo-sanctions" de l'Eglise et la "protection" dont a bénéficié l'ancien évêque, qui "a le sentiment d'une totale impunité".
L'Eglise catholique est retombée dans la tourmente vendredi en Belgique, accusée de protéger un ancien évêque pédophile qui a choqué le pays avec une interview télévisée où il fait de nouvelles révélations et ne montre aucun signe de remords.
Roger Vangheluwe, ex-évêque de Bruges, avait déjà déclenché un déluge de plaintes contre l'Eglise quand il avait démissionné en avril 2010, après avoir reconnu des abus sexuels sur un neveu mineur entre 1973 et 1986. Le scandale avait été rapproché par son impact sur l'opinion de celui provoqué par l'affaire Dutroux.
L'ecclésiastique a provoqué un nouveau tollé en détaillant jeudi soir sur la chaîne de télévision néerlandophone VT4 des abus sur non pas un, mais deux neveux, tout en minimisant ses actes.
"Je n'ai pas du tout l'impression d'être un pédophile", a-t-il déclaré depuis un monastère français où il vit depuis peu banni par son Eglise. "Je n'étais pas conscient que cela avait un tel impact sur mon neveu. Je croyais qu'il s'agissait de choses superficielles".
"Naturellement, je savais que ce n'était pas bien, je l'ai confessé plusieurs fois", a-t-il concédé. Mais il a aussi reconnu s'être mis d'accord avec la famille pour ne pas ébruiter l'affaire et avoir versé de l'argent à sa victime.
"Ahurissant", "choquant", "écoeurant": éditorialistes et politiques n'avaient pas de mot assez fort vendredi pour commenter.
"Comment cet homme ose-t-il encore se montrer à la télévision?", s'interroge le journal Gazet van Antwerpen, "sa place n'est pas dans une abbaye en France, mais dans une cellule ou dans une institution psychiatrique".
C'est l'interview "la plus écoeurante que j'ai pu lire depuis longtemps", a aussi déploré la députée socialiste Karine Lalieux, qui présidait une commission spéciale sur les violences sexuelles envers des mineurs mise en place après le premier scandale.
Cette commission vient de publier son rapport qui "démontre que l'Eglise a voulu étouffer sa responsabilité", selon la députée. Elle dénonce "les pseudo-sanctions" de l'Eglise et la "protection" dont a bénéficié l'ancien évêque, qui "a le sentiment d'une totale impunité".
Pour la justice, les faits sont prescrits. La hiérarchie catholique quant à elle a d'abord mis son prélat au secret, notamment à la nonciature en Belgique.
Il vient finalement de quitter le pays pour se soumettre à "un traitement spirituel et psychologique" en France, sur ordre du Vatican qui n'a toujours pas pris de décision définitive sur son sort. Une éventuelle exclusion de l'Eglise devrait être approuvée par le pape.
Mais la Belgique perd patience. Le ministre de la Justice, Stefaan De Clerck, a appelé l'Eglise "à adopter les mesures qui s'imposent pour mettre fin au comportement irresponsable de l'ex-évêque", jugeant "particulièrement déplacé" son déballage télévisé, qui représente une "gifle à ses victimes".
L'interview d'un évêque pédophile bouleverse la Belgique
Le Point.fr - Publié le 15/04/2011 à 12:24 - Modifié le 15/04/2011 à 12:25
Le ministre belge de la Justice exhorte l'Église catholique à réagir.
'Église catholique est retombée dans la tourmente vendredi en Belgique, accusée de protéger un ancien évêque pédophile qui a choqué le pays avec une interview télévisée où il fait de nouvelles révélations et ne montre aucun signe de remords. Roger Vangheluwe, ex-évêque de Bruges, avait déjà déclenché un déluge de plaintes contre l'Église quand il avait démissionné en avril 2010, après avoir reconnu des abus sexuels sur un neveu mineur entre 1973 et 1986. En raison de son impact sur l'opinion, le scandale avait été rapproché de celui provoqué par l'affaire Dutroux.
L'ecclésiastique a provoqué un nouveau tollé en détaillant jeudi soir sur la chaîne de télévision néerlandophone VT4 des abus sur non pas un, mais deux neveux, tout en minimisant ses actes. "Je n'ai pas du tout l'impression d'être un pédophile", a-t-il déclaré depuis un monastère français où il vit depuis peu banni par son Église. "Je n'étais pas conscient que cela avait un tel impact sur mon neveu. Je croyais qu'il s'agissait de choses superficielles." "Naturellement, je savais que ce n'était pas bien, je l'ai confessé plusieurs fois", a-t-il concédé. Mais il a aussi reconnu qu'il s'était mis d'accord avec la famille pour ne pas ébruiter l'affaire et avoir versé de l'argent à sa victime.
"Ahurissant", "choquant", "écoeurant" : éditorialistes et politiques n'avaient pas de mot assez fort vendredi pour commenter. "Comment cet homme ose-t-il encore se montrer à la télévision ?" s'interroge le journal Gazet van Antwerpen, "sa place n'est pas dans une abbaye en France, mais dans une cellule ou dans une institution psychiatrique". C'est l'interview "la plus écoeurante que j'ai pu lire depuis longtemps", a aussi déploré la députée socialiste Karine Lalieux, qui présidait une commission spéciale sur les violences sexuelles envers des mineurs mise en place après le premier scandale.
Colère et incompréhension
Cette commission vient de publier son rapport qui "démontre que l'Église a voulu étouffer sa responsabilité", selon la députée. Elle dénonce "les pseudo-sanctions" de l'Église et la "protection" dont a bénéficié l'ancien évêque, qui "a le sentiment d'une totale impunité". Pour la justice, les faits sont prescrits. La hiérarchie catholique, quant à elle, a d'abord mis son prélat au secret, notamment à la nonciature en Belgique. Il vient finalement de quitter le pays pour se soumettre à "un traitement spirituel et psychologique" en France, sur ordre du Vatican qui n'a toujours pas pris de décision définitive sur son sort. Une éventuelle exclusion de l'Église devrait être approuvée par le pape.
Mais la Belgique perd patience. Le ministre de la Justice, Stefaan De Clerck, a appelé l'Église "à adopter les mesures qui s'imposent pour mettre fin au comportement irresponsable de l'ex-évêque", jugeant "particulièrement déplacé" son déballage télévisé, qui représente une "gifle à ses victimes". "Il apparaît aujourd'hui que les sanctions provisoires prises à son égard par le Vatican n'ont pas pu susciter chez lui une prise de conscience", a-t-il insisté. "L'Église doit intervenir" et "il y aura beaucoup de travail pour rétablir la confiance", a renchéri le ministre de la Défense, Pieter De Crem.
Plusieurs évêques de Belgique ont fait part de leur "stupéfaction". Celui de Tournai, Guy Harpigny, juge que Roger Vangheluwe "agit comme si rien ne s'était passé depuis un an". "C'est incompréhensible, tellement dommage, pour toutes les personnes impliquées, les victimes en premier lieu, mais aussi pour nous, et je ne parle pas de notre image, mais de notre crédibilité", a estimé le nouvel évêque de Bruges, Jozef De Kesel.
AFP - Publié le 15/04/2011 à 12:39 - Modifié le 15/04/2011 à 12:40
Cette commission vient de publier son rapport qui "démontre que l'Eglise a voulu étouffer sa responsabilité", selon la députée. Elle dénonce "les pseudo-sanctions" de l'Eglise et la "protection" dont a bénéficié l'ancien évêque, qui "a le sentiment d'une totale impunité".
L'Eglise catholique est retombée dans la tourmente vendredi en Belgique, accusée de protéger un ancien évêque pédophile qui a choqué le pays avec une interview télévisée où il fait de nouvelles révélations et ne montre aucun signe de remords.
Roger Vangheluwe, ex-évêque de Bruges, avait déjà déclenché un déluge de plaintes contre l'Eglise quand il avait démissionné en avril 2010, après avoir reconnu des abus sexuels sur un neveu mineur entre 1973 et 1986. Le scandale avait été rapproché par son impact sur l'opinion de celui provoqué par l'affaire Dutroux.
L'ecclésiastique a provoqué un nouveau tollé en détaillant jeudi soir sur la chaîne de télévision néerlandophone VT4 des abus sur non pas un, mais deux neveux, tout en minimisant ses actes.
"Je n'ai pas du tout l'impression d'être un pédophile", a-t-il déclaré depuis un monastère français où il vit depuis peu banni par son Eglise. "Je n'étais pas conscient que cela avait un tel impact sur mon neveu. Je croyais qu'il s'agissait de choses superficielles".
"Naturellement, je savais que ce n'était pas bien, je l'ai confessé plusieurs fois", a-t-il concédé. Mais il a aussi reconnu s'être mis d'accord avec la famille pour ne pas ébruiter l'affaire et avoir versé de l'argent à sa victime.
"Ahurissant", "choquant", "écoeurant": éditorialistes et politiques n'avaient pas de mot assez fort vendredi pour commenter.
"Comment cet homme ose-t-il encore se montrer à la télévision?", s'interroge le journal Gazet van Antwerpen, "sa place n'est pas dans une abbaye en France, mais dans une cellule ou dans une institution psychiatrique".
C'est l'interview "la plus écoeurante que j'ai pu lire depuis longtemps", a aussi déploré la députée socialiste Karine Lalieux, qui présidait une commission spéciale sur les violences sexuelles envers des mineurs mise en place après le premier scandale.
Cette commission vient de publier son rapport qui "démontre que l'Eglise a voulu étouffer sa responsabilité", selon la députée. Elle dénonce "les pseudo-sanctions" de l'Eglise et la "protection" dont a bénéficié l'ancien évêque, qui "a le sentiment d'une totale impunité".
Pour la justice, les faits sont prescrits. La hiérarchie catholique quant à elle a d'abord mis son prélat au secret, notamment à la nonciature en Belgique.
Il vient finalement de quitter le pays pour se soumettre à "un traitement spirituel et psychologique" en France, sur ordre du Vatican qui n'a toujours pas pris de décision définitive sur son sort. Une éventuelle exclusion de l'Eglise devrait être approuvée par le pape.
Mais la Belgique perd patience. Le ministre de la Justice, Stefaan De Clerck, a appelé l'Eglise "à adopter les mesures qui s'imposent pour mettre fin au comportement irresponsable de l'ex-évêque", jugeant "particulièrement déplacé" son déballage télévisé, qui représente une "gifle à ses victimes".
L'interview d'un évêque pédophile bouleverse la Belgique
Le Point.fr - Publié le 15/04/2011 à 12:24 - Modifié le 15/04/2011 à 12:25
Le ministre belge de la Justice exhorte l'Église catholique à réagir.
'Église catholique est retombée dans la tourmente vendredi en Belgique, accusée de protéger un ancien évêque pédophile qui a choqué le pays avec une interview télévisée où il fait de nouvelles révélations et ne montre aucun signe de remords. Roger Vangheluwe, ex-évêque de Bruges, avait déjà déclenché un déluge de plaintes contre l'Église quand il avait démissionné en avril 2010, après avoir reconnu des abus sexuels sur un neveu mineur entre 1973 et 1986. En raison de son impact sur l'opinion, le scandale avait été rapproché de celui provoqué par l'affaire Dutroux.
L'ecclésiastique a provoqué un nouveau tollé en détaillant jeudi soir sur la chaîne de télévision néerlandophone VT4 des abus sur non pas un, mais deux neveux, tout en minimisant ses actes. "Je n'ai pas du tout l'impression d'être un pédophile", a-t-il déclaré depuis un monastère français où il vit depuis peu banni par son Église. "Je n'étais pas conscient que cela avait un tel impact sur mon neveu. Je croyais qu'il s'agissait de choses superficielles." "Naturellement, je savais que ce n'était pas bien, je l'ai confessé plusieurs fois", a-t-il concédé. Mais il a aussi reconnu qu'il s'était mis d'accord avec la famille pour ne pas ébruiter l'affaire et avoir versé de l'argent à sa victime.
"Ahurissant", "choquant", "écoeurant" : éditorialistes et politiques n'avaient pas de mot assez fort vendredi pour commenter. "Comment cet homme ose-t-il encore se montrer à la télévision ?" s'interroge le journal Gazet van Antwerpen, "sa place n'est pas dans une abbaye en France, mais dans une cellule ou dans une institution psychiatrique". C'est l'interview "la plus écoeurante que j'ai pu lire depuis longtemps", a aussi déploré la députée socialiste Karine Lalieux, qui présidait une commission spéciale sur les violences sexuelles envers des mineurs mise en place après le premier scandale.
Colère et incompréhension
Cette commission vient de publier son rapport qui "démontre que l'Église a voulu étouffer sa responsabilité", selon la députée. Elle dénonce "les pseudo-sanctions" de l'Église et la "protection" dont a bénéficié l'ancien évêque, qui "a le sentiment d'une totale impunité". Pour la justice, les faits sont prescrits. La hiérarchie catholique, quant à elle, a d'abord mis son prélat au secret, notamment à la nonciature en Belgique. Il vient finalement de quitter le pays pour se soumettre à "un traitement spirituel et psychologique" en France, sur ordre du Vatican qui n'a toujours pas pris de décision définitive sur son sort. Une éventuelle exclusion de l'Église devrait être approuvée par le pape.
Mais la Belgique perd patience. Le ministre de la Justice, Stefaan De Clerck, a appelé l'Église "à adopter les mesures qui s'imposent pour mettre fin au comportement irresponsable de l'ex-évêque", jugeant "particulièrement déplacé" son déballage télévisé, qui représente une "gifle à ses victimes". "Il apparaît aujourd'hui que les sanctions provisoires prises à son égard par le Vatican n'ont pas pu susciter chez lui une prise de conscience", a-t-il insisté. "L'Église doit intervenir" et "il y aura beaucoup de travail pour rétablir la confiance", a renchéri le ministre de la Défense, Pieter De Crem.
Plusieurs évêques de Belgique ont fait part de leur "stupéfaction". Celui de Tournai, Guy Harpigny, juge que Roger Vangheluwe "agit comme si rien ne s'était passé depuis un an". "C'est incompréhensible, tellement dommage, pour toutes les personnes impliquées, les victimes en premier lieu, mais aussi pour nous, et je ne parle pas de notre image, mais de notre crédibilité", a estimé le nouvel évêque de Bruges, Jozef De Kesel.