À Philippes, “ la ville principale du district ”, Silas a subi une épreuve du genre que l’on n’oublie pas. Paul venait d’expulser d’une certaine servante un esprit de divination ; les maîtres de cette servante, constatant qu’ils étaient privés d’une source de revenus, traînèrent Silas et Paul devant les magistrats de la ville. Les deux hommes subirent l’outrage d’être présentés en public comme des malfaiteurs ; on leur arracha les vêtements de dessus, avant de les battre de verges sur la place du marché. — Actes 16:12, 16-22.
La flagellation était en elle-même un châtiment terrible, qui allait aux confins de la résistance humaine, mais dans le cas de Paul et de Silas il s’agissait en plus d’un traitement injustifiable. Pourquoi cela ? Parce que le droit romain stipulait qu’aucun citoyen romain ne pouvait être battu. Paul possédait la citoyenneté romaine, et c’était sans doute également le cas de Silas. Après avoir reçu “ de nombreux coups ”, Paul et Silas furent jetés en prison, et on leur fixa les pieds dans les ceps. Les ceps étaient “ un instrument horrible, explique Gustav Stählin, avec lequel on pouvait écarter à loisir les jambes des prisonniers de manière à les empêcher de dormir ”. Malgré tout cela, au milieu de la nuit, le dos très certainement couvert de plaies cuisantes, “ Paul et Silas priaient et louaient Dieu par des chants ”. — Actes 16:23-25.
Cet épisode nous apprend autre chose encore sur la personnalité de Silas. Il était joyeux d’avoir souffert avec Paul à cause du nom de Christ (Matthieu 5:11, 12 ; 24:9). C’était manifestement ce même état d’esprit qui, durant la précédente mission, à Antioche, avait permis à ses compagnons et à lui d’encourager et d’affermir la congrégation et ainsi d’insuffler la joie à leurs frères chrétiens. Paul et Silas ont certainement ressenti encore plus de joie quand ils ont été miraculeusement libérés de prison par un tremblement de terre et ont pu amener le geôlier, qui avait failli se suicider, ainsi que sa famille à exercer la foi en Dieu. — Actes 16:26-34.