Le dialogue judéo-chrétien au beau fixe
A.B.
CRÉÉ LE 11/12/2015 / MODIFIÉ LE 11/12/2015 À 08H00
Le cardinal suisse Kurt Koch, président de la Commission pontificale pour les relations religieuses avec le judaïsme. © Peter Schneider/AP/SIPA Le cardinal suisse Kurt Koch, président de la Commission pontificale pour les relations religieuses avec le judaïsme.
Chrétiens et juifs sont liés entre eux, dans la mesure où Dieu n’a jamais renoncé à son Alliance avec le peuple juif, réaffirme un document publié par la commission pontificale pour les rapports religieux avec le judaïsme, pour célébrer les 50 ans de la déclaration conciliaire Nostra Aetate, grande étape du dialogue renoué entre juifs et chrétiens. La commission, présidée par le cardinal Koch, a également enjoint les chrétiens à lutter contre l’antisémitisme.
« L’Église a été amenée à considérer l’évangélisation des juifs, qui croient dans le Dieu unique, d’une manière différente de celle auprès des peuples ayant une autre religion et une autre vision du monde, souligne le texte. En pratique, cela signifie que l’Église catholique ne conduit et ne promeut aucune action missionnaire institutionnelle spécifique en direction des juifs. Mais (…) les chrétiens sont néanmoins appelés à rendre témoignage de leur foi en Jésus Christ devant les juifs, avec humilité et délicatesse, en reconnaissant que les juifs sont dépositaires de la Parole de Dieu et en gardant toujours présente à l’esprit l’immense tragédie de la Shoah. »
« Tout en affirmant que le salut dépend de la foi au Christ, explicite ou même implicite, l’Église ne met pas en doute la permanence de l’amour de Dieu pour le peuple élu d’Israël », explique la commission. « La permanence du rôle d’Israël, peuple de l’Alliance, dans le plan de salut de Dieu doit (…) s’inscrire dans un rapport dynamique avec le « peuple de Dieu des juifs et des gentils unis dans le Christ », lui que l’Église reconnaît comme médiateur universel de la création et du salut.»
« À cause des racines juives du christianisme », insiste par ailleurs la commission, « Le Pape François a souligné maintes fois qu’un chrétien ne peut pas être antisémite. » « Un autre objectif important du dialogue juif-catholique consiste dans un engagement commun s’opposant à toutes manifestations de discrimination raciale contre les juifs et toutes formes d’antisémitisme. »
Le Salut en question
50 ans après Nostra Ætate, la commission envisage l’important travail théologique qu’il reste à réaliser, notamment quant à la question du Salut. « De la profession de foi chrétienne qu’il ne peut y avoir qu’une seule voie menant au salut, il ne s’ensuit d’aucune manière que les juifs sont exclus du salut de Dieu parce qu’ils n’ont pas reconnu en Jésus Christ le Messie d’Israël et le Fils de Dieu », avance le texte. « Du point de vue théologique, le fait que les juifs prennent part au salut de Dieu est indiscutable ; mais comment cela est possible, alors qu’ils ne confessent pas explicitement le Christ, demeure un mystère divin insondable. »
« Toutes les questions théologiques inhérentes aux rapports entre le christianisme et le judaïsme sont éclaircies dans ce texte. Elles y ont été introduites mais nécessitent une réflexion théologique plus approfondie. »
A.B.
CRÉÉ LE 11/12/2015 / MODIFIÉ LE 11/12/2015 À 08H00
Le cardinal suisse Kurt Koch, président de la Commission pontificale pour les relations religieuses avec le judaïsme. © Peter Schneider/AP/SIPA Le cardinal suisse Kurt Koch, président de la Commission pontificale pour les relations religieuses avec le judaïsme.
Chrétiens et juifs sont liés entre eux, dans la mesure où Dieu n’a jamais renoncé à son Alliance avec le peuple juif, réaffirme un document publié par la commission pontificale pour les rapports religieux avec le judaïsme, pour célébrer les 50 ans de la déclaration conciliaire Nostra Aetate, grande étape du dialogue renoué entre juifs et chrétiens. La commission, présidée par le cardinal Koch, a également enjoint les chrétiens à lutter contre l’antisémitisme.
« L’Église a été amenée à considérer l’évangélisation des juifs, qui croient dans le Dieu unique, d’une manière différente de celle auprès des peuples ayant une autre religion et une autre vision du monde, souligne le texte. En pratique, cela signifie que l’Église catholique ne conduit et ne promeut aucune action missionnaire institutionnelle spécifique en direction des juifs. Mais (…) les chrétiens sont néanmoins appelés à rendre témoignage de leur foi en Jésus Christ devant les juifs, avec humilité et délicatesse, en reconnaissant que les juifs sont dépositaires de la Parole de Dieu et en gardant toujours présente à l’esprit l’immense tragédie de la Shoah. »
« Tout en affirmant que le salut dépend de la foi au Christ, explicite ou même implicite, l’Église ne met pas en doute la permanence de l’amour de Dieu pour le peuple élu d’Israël », explique la commission. « La permanence du rôle d’Israël, peuple de l’Alliance, dans le plan de salut de Dieu doit (…) s’inscrire dans un rapport dynamique avec le « peuple de Dieu des juifs et des gentils unis dans le Christ », lui que l’Église reconnaît comme médiateur universel de la création et du salut.»
« À cause des racines juives du christianisme », insiste par ailleurs la commission, « Le Pape François a souligné maintes fois qu’un chrétien ne peut pas être antisémite. » « Un autre objectif important du dialogue juif-catholique consiste dans un engagement commun s’opposant à toutes manifestations de discrimination raciale contre les juifs et toutes formes d’antisémitisme. »
Le Salut en question
50 ans après Nostra Ætate, la commission envisage l’important travail théologique qu’il reste à réaliser, notamment quant à la question du Salut. « De la profession de foi chrétienne qu’il ne peut y avoir qu’une seule voie menant au salut, il ne s’ensuit d’aucune manière que les juifs sont exclus du salut de Dieu parce qu’ils n’ont pas reconnu en Jésus Christ le Messie d’Israël et le Fils de Dieu », avance le texte. « Du point de vue théologique, le fait que les juifs prennent part au salut de Dieu est indiscutable ; mais comment cela est possible, alors qu’ils ne confessent pas explicitement le Christ, demeure un mystère divin insondable. »
« Toutes les questions théologiques inhérentes aux rapports entre le christianisme et le judaïsme sont éclaircies dans ce texte. Elles y ont été introduites mais nécessitent une réflexion théologique plus approfondie. »