Palestiniens: Abbas condamne la Shoah dans une déclaration sans précédent
- Publié le 27/04/2014 à 12:44
À la une du Point.
Par Alexandre Ferret
Le président palestinien Mahmoud Abbas a condamné dimanche le génocide juif, dans une déclaration sans précédent, peu avant le début des commémorations de la Shoah en Israël, et a appelé le gouvernement israélien à conclure une paix "juste" avec les Palestiniens.
"Ce qui est arrivé aux juifs durant l'Holocauste est le crime le plus odieux qui soit survenu contre l'humanité pendant l'ère moderne", a estimé M. Abbas, selon un communiqué de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), qu'il dirige, publié le jour où Israël commémore officiellement la Shoah.
Ce n'est pas la première fois que le président palestinien, à qui il a été reproché d'avoir émis des doutes sur l'ampleur du génocide dans son doctorat obtenu à l'Université de Moscou en 1982, dénonce le "crime" de l'Holocauste.
Recevant des journalistes juifs le 1er juillet 2010 à Ramallah (Cisjordanie), il avait rappelé avoir envoyé ses représentants à des cérémonies commémoratives, y compris à Auschwitz. "Comment peut-on nous accuser de nier l'Holocauste?", avait-il lancé.
Mais s'agit de sa condamnation la plus forte à ce jour. Elle a été également diffusée en langue arabe.
M. Abbas, qui a également offert sa "sympathie pour les familles des victimes et (aux) nombreux autres innocents tués par les nazis", a tenu ces propos lors d'un entretien la semaine dernière avec un rabbin américain, Marc Schneier, avocat du dialogue entre musulmans et juifs.
Interrogé par l'AFP, l'historien israélien Efraim Zuroff, directeur du Centre Simon-Wiesenthal à Jérusalem, a pris acte de la déclaration du président palestinien. "Je suis toujours heureux quand quelqu'un qui a nié l'Holocauste dans le passé fait une telle déclaration, mais dans ce cas j'ai l'impression que c'est surtout lié aux problèmes politiques du Moyen-Orient", a nuancé M. Zuroff, en référence au processus de paix israélo-palestinien dans l'impasse.
- Appel à la paix -
Dans son communiqué, M. Abbas a exhorté le gouvernement israélien "à saisir l'opportunité de conclure une paix juste et globale dans la région, basée sur une solution à deux Etats, Israël et la Palestine cohabitant côte à côte dans la paix et la sécurité".
Les pourparlers de paix, relancés en juillet 2013 sous l'égide de Washington et qui sont totalement enlisés, ont été suspendus jeudi par le gouvernement de Benjamin Netanyahu à la suite de la signature d'un nouvel accord de réconciliation entre l'OLP et le mouvement islamiste Hamas qui ne reconnaît pas jusqu'à présent Israël et prône la lutte armée.
Aux termes de cet accord, l'OLP et le Hamas, au pouvoir à Gaza, sont convenus de former prochainement un gouvernement de "consensus national" que dirigera le président Abbas et qui sera composé de personnalités indépendantes.
Samedi, devant la direction de l'OLP réunie pour deux jours à Ramallah, M. Abbas a promis que ce futur gouvernement rejetterait la violence et reconnaîtrait l'Etat d'Israël afin de rassurer la communauté internationale sur sa volonté de paix.
Mais Israël a estimé qu'en renouant une alliance avec le Hamas, qu'il considère comme une "organisation terroriste", le dirigeant palestinien a donné "le coup de grâce" au processus de paix.
"Le Hamas nie l'Holocauste tout en tentant de créer un autre Holocauste en détruisant l'Etat d'Israël", a accusé dimanche M. Netanyahu lors du conseil des ministre hebdomadaire. "Au lieu de faire des déclarations visant à apaiser l'opinion publique internationale, Abou Mazen (le surnom de Mahmoud Abbas) doit faire un choix entre l'alliance avec le Hamas et la paix véritable avec Israël", a insisté le Premier ministre.
Sa coalition gouvernementale apparaît cependant divisée sur l'avenir des négociations, les ministres les plus modérés, comme Tzipi Livni et Yaïr Lapid, étant partisans d'"attendre" la composition du nouveau cabinet palestinien avant d'enterrer la paix.
- Publié le 27/04/2014 à 12:44
À la une du Point.
Par Alexandre Ferret
Le président palestinien Mahmoud Abbas a condamné dimanche le génocide juif, dans une déclaration sans précédent, peu avant le début des commémorations de la Shoah en Israël, et a appelé le gouvernement israélien à conclure une paix "juste" avec les Palestiniens.
"Ce qui est arrivé aux juifs durant l'Holocauste est le crime le plus odieux qui soit survenu contre l'humanité pendant l'ère moderne", a estimé M. Abbas, selon un communiqué de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), qu'il dirige, publié le jour où Israël commémore officiellement la Shoah.
Ce n'est pas la première fois que le président palestinien, à qui il a été reproché d'avoir émis des doutes sur l'ampleur du génocide dans son doctorat obtenu à l'Université de Moscou en 1982, dénonce le "crime" de l'Holocauste.
Recevant des journalistes juifs le 1er juillet 2010 à Ramallah (Cisjordanie), il avait rappelé avoir envoyé ses représentants à des cérémonies commémoratives, y compris à Auschwitz. "Comment peut-on nous accuser de nier l'Holocauste?", avait-il lancé.
Mais s'agit de sa condamnation la plus forte à ce jour. Elle a été également diffusée en langue arabe.
M. Abbas, qui a également offert sa "sympathie pour les familles des victimes et (aux) nombreux autres innocents tués par les nazis", a tenu ces propos lors d'un entretien la semaine dernière avec un rabbin américain, Marc Schneier, avocat du dialogue entre musulmans et juifs.
Interrogé par l'AFP, l'historien israélien Efraim Zuroff, directeur du Centre Simon-Wiesenthal à Jérusalem, a pris acte de la déclaration du président palestinien. "Je suis toujours heureux quand quelqu'un qui a nié l'Holocauste dans le passé fait une telle déclaration, mais dans ce cas j'ai l'impression que c'est surtout lié aux problèmes politiques du Moyen-Orient", a nuancé M. Zuroff, en référence au processus de paix israélo-palestinien dans l'impasse.
- Appel à la paix -
Dans son communiqué, M. Abbas a exhorté le gouvernement israélien "à saisir l'opportunité de conclure une paix juste et globale dans la région, basée sur une solution à deux Etats, Israël et la Palestine cohabitant côte à côte dans la paix et la sécurité".
Les pourparlers de paix, relancés en juillet 2013 sous l'égide de Washington et qui sont totalement enlisés, ont été suspendus jeudi par le gouvernement de Benjamin Netanyahu à la suite de la signature d'un nouvel accord de réconciliation entre l'OLP et le mouvement islamiste Hamas qui ne reconnaît pas jusqu'à présent Israël et prône la lutte armée.
Aux termes de cet accord, l'OLP et le Hamas, au pouvoir à Gaza, sont convenus de former prochainement un gouvernement de "consensus national" que dirigera le président Abbas et qui sera composé de personnalités indépendantes.
Samedi, devant la direction de l'OLP réunie pour deux jours à Ramallah, M. Abbas a promis que ce futur gouvernement rejetterait la violence et reconnaîtrait l'Etat d'Israël afin de rassurer la communauté internationale sur sa volonté de paix.
Mais Israël a estimé qu'en renouant une alliance avec le Hamas, qu'il considère comme une "organisation terroriste", le dirigeant palestinien a donné "le coup de grâce" au processus de paix.
"Le Hamas nie l'Holocauste tout en tentant de créer un autre Holocauste en détruisant l'Etat d'Israël", a accusé dimanche M. Netanyahu lors du conseil des ministre hebdomadaire. "Au lieu de faire des déclarations visant à apaiser l'opinion publique internationale, Abou Mazen (le surnom de Mahmoud Abbas) doit faire un choix entre l'alliance avec le Hamas et la paix véritable avec Israël", a insisté le Premier ministre.
Sa coalition gouvernementale apparaît cependant divisée sur l'avenir des négociations, les ministres les plus modérés, comme Tzipi Livni et Yaïr Lapid, étant partisans d'"attendre" la composition du nouveau cabinet palestinien avant d'enterrer la paix.