Le Festival biblique explore les liens entre Bible et culture
MARIE-LUCILE KUBACKI
Le Festival biblique, dont La Vie est partenaire, s'ouvre pour la première fois à Paris jusqu'au jeudi 6 juin. L'occasion pour les jeunes croyants ou athées d'explorer les racines bibliques de notre culture.
« Comme mes amis, jusqu’à une époque assez récente je pensais que la Bible était dépassée et dangereuse. » Pétillante, le visage encadré de longs cheveux bruns, Clara Auclair a 23 ans et se présente comme non-catholique, issue d’un milieu féministe et athée, mais intéressée par les questions spirituelles. Il y a trois ans, elle arrive de Nancy à Paris pour entamer une licence de cinéma à Paris-VII avec une de ses plus proches amies, Adeline Valot. Adeline est catholique et, un soir, elle lui propose de coprésenter le film A Serious Man des frères Coen, inspiré de l’histoire de Job, lors d’une projection au Collège des Bernardins. L’échange qui en résulte est tellement fort que Clara décide de rejoindre Adeline à l’aumônerie de la Sorbonne, où elle rencontre Alexis Leproux, aumônier des étudiants, et… la Bible. « J’avais déjà croisé ce texte pendant mes études littéraires, mais, comme beaucoup, je me sentais démunie, il me manquait des clés. Toute notre culture est imprégnée par la Bible ; si on ne la connaît pas, c’est notre propre culture qui nous échappe », explique la jeune femme. Alors, elle fréquente l’aumônerie et, trois ans plus tard, rejoint un groupe d’étude biblique composé d’athées et de croyants avec Adeline. À présent, elle est chargée du pôle cinéma pour le Festival biblique lancé à Paris par Alexis Leproux.
Une nourriture terrestre
Comme tous les jeunes investis dans le Festival biblique, la Bible nourrit la vie de Clara. Mais à chacun son style et sa recherche. Paul de Rochebouët a 32 ans, il est chef d’entreprise, marié et père de trois enfants. Pendant trois ans, au milieu de centaines d’autres jeunes, il a suivi la formation Even, lancée par Alexis Leproux, qui propose de revisiter les grandes lignes de la Révélation. La Bible l’a aidé dans son rapport aux autres : « Elle apporte un ancrage dans nos vies trépidantes et houleuses. Quand on doit discuter un contrat, avoir la Parole de Dieu à l’esprit change complètement le regard que nous portons sur la personne en face. On perd la crainte car on fait confiance à Dieu, à l’autre et à soi. » Avec la connaissance de la Bible viennent aussi l’envie de replacer sa lecture dans la tradition ecclésiale, en particulier sur les questions d’actualité. C’est le cas de Jeanne-Marie Martin, agrégée d’histoire de 24 ans, qui a également suivi la formation Even : « J’ai appris à ne pas vouloir appliquer directement ce que je découvrais dans la Bible à des questions politiques ou sociétales, mais à replacer sa lecture dans la tradition de l’Église qui en fait une parole vivante, au fil de ses interprétations. »
Une liberté de pensée
Liberté et rigueur, c’est à travers cette tension que les jeunes du Festival biblique conçoivent leur rapport à la Parole. Ainsi, (re)découvrir la Bible leur donne envie d’aller vers l’autre, croyant ou non, pour échanger. « Pour les gens, je suis enfermée dans des dogmes parce que catholique, explique Adeline. Réfléchir sur la Bible m’a permis de sortir de cela. Elle nous interroge et nous fait douter, nous déplace et donne envie de déplacer les autres… Nous sommes jeunes, c’est le moment où jamais de nous laisser déplacer. »
> Le Festival biblique
Lancé par Alexis Leproux, professeur d’exégèse à la faculté Notre-Dame, à Paris, le Festival biblique a lieu pour la première fois du 4 au 6 juin à Paris, au cœur du quartier Latin.
Expositions, concerts, lectures, conférences : en tout, ce sont une quarantaine d’événements conçus pour faire dialoguer artistes et chercheurs autour de l’Écriture et donner le goût de la Bible. Avec des personnalités comme Brigitte Fossey, Jean-Claude Drouot, le cardinal Barbarin, Pierre Assouline...
http://www.lavie.fr/religion/spiritualite/le-festival-biblique-explore-les-liens-entre-bible-et-culture-04-06-2013-41079_22.php
MARIE-LUCILE KUBACKI
Le Festival biblique, dont La Vie est partenaire, s'ouvre pour la première fois à Paris jusqu'au jeudi 6 juin. L'occasion pour les jeunes croyants ou athées d'explorer les racines bibliques de notre culture.
« Comme mes amis, jusqu’à une époque assez récente je pensais que la Bible était dépassée et dangereuse. » Pétillante, le visage encadré de longs cheveux bruns, Clara Auclair a 23 ans et se présente comme non-catholique, issue d’un milieu féministe et athée, mais intéressée par les questions spirituelles. Il y a trois ans, elle arrive de Nancy à Paris pour entamer une licence de cinéma à Paris-VII avec une de ses plus proches amies, Adeline Valot. Adeline est catholique et, un soir, elle lui propose de coprésenter le film A Serious Man des frères Coen, inspiré de l’histoire de Job, lors d’une projection au Collège des Bernardins. L’échange qui en résulte est tellement fort que Clara décide de rejoindre Adeline à l’aumônerie de la Sorbonne, où elle rencontre Alexis Leproux, aumônier des étudiants, et… la Bible. « J’avais déjà croisé ce texte pendant mes études littéraires, mais, comme beaucoup, je me sentais démunie, il me manquait des clés. Toute notre culture est imprégnée par la Bible ; si on ne la connaît pas, c’est notre propre culture qui nous échappe », explique la jeune femme. Alors, elle fréquente l’aumônerie et, trois ans plus tard, rejoint un groupe d’étude biblique composé d’athées et de croyants avec Adeline. À présent, elle est chargée du pôle cinéma pour le Festival biblique lancé à Paris par Alexis Leproux.
Une nourriture terrestre
Comme tous les jeunes investis dans le Festival biblique, la Bible nourrit la vie de Clara. Mais à chacun son style et sa recherche. Paul de Rochebouët a 32 ans, il est chef d’entreprise, marié et père de trois enfants. Pendant trois ans, au milieu de centaines d’autres jeunes, il a suivi la formation Even, lancée par Alexis Leproux, qui propose de revisiter les grandes lignes de la Révélation. La Bible l’a aidé dans son rapport aux autres : « Elle apporte un ancrage dans nos vies trépidantes et houleuses. Quand on doit discuter un contrat, avoir la Parole de Dieu à l’esprit change complètement le regard que nous portons sur la personne en face. On perd la crainte car on fait confiance à Dieu, à l’autre et à soi. » Avec la connaissance de la Bible viennent aussi l’envie de replacer sa lecture dans la tradition ecclésiale, en particulier sur les questions d’actualité. C’est le cas de Jeanne-Marie Martin, agrégée d’histoire de 24 ans, qui a également suivi la formation Even : « J’ai appris à ne pas vouloir appliquer directement ce que je découvrais dans la Bible à des questions politiques ou sociétales, mais à replacer sa lecture dans la tradition de l’Église qui en fait une parole vivante, au fil de ses interprétations. »
Une liberté de pensée
Liberté et rigueur, c’est à travers cette tension que les jeunes du Festival biblique conçoivent leur rapport à la Parole. Ainsi, (re)découvrir la Bible leur donne envie d’aller vers l’autre, croyant ou non, pour échanger. « Pour les gens, je suis enfermée dans des dogmes parce que catholique, explique Adeline. Réfléchir sur la Bible m’a permis de sortir de cela. Elle nous interroge et nous fait douter, nous déplace et donne envie de déplacer les autres… Nous sommes jeunes, c’est le moment où jamais de nous laisser déplacer. »
> Le Festival biblique
Lancé par Alexis Leproux, professeur d’exégèse à la faculté Notre-Dame, à Paris, le Festival biblique a lieu pour la première fois du 4 au 6 juin à Paris, au cœur du quartier Latin.
Expositions, concerts, lectures, conférences : en tout, ce sont une quarantaine d’événements conçus pour faire dialoguer artistes et chercheurs autour de l’Écriture et donner le goût de la Bible. Avec des personnalités comme Brigitte Fossey, Jean-Claude Drouot, le cardinal Barbarin, Pierre Assouline...
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