L'obésité devient-elle la norme en Europe?
Mis à jour le 25.02.14
L'obésité risque de devenir «une nouvelle norme», tant le surpoids est répandu chez les jeunes. Selon l'OMS, jusqu'à 33% des enfants européens de onze ans sont concernés.
L'obésité est si répandue en Europe, en particulier chez les jeunes, qu'elle risque d'y devenir «une nouvelle norme», met lundi en garde l'OMS. Selon une étude menée dans 53 pays, jusqu'à 27% des adolescents de 13 ans et 33% des enfants de onze ans sont en surpoids.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) salue toutefois les efforts de certains gouvernements, notamment en France et dans les pays scandinaves, qui sont parvenus à endiguer le phénomène grâce à une série de mesures comme la promotion des fruits et légumes ou la taxation de certains aliments.
Mais, en moyenne, l'obésité gagne du terrain pour deux raisons, selon Zsuzsanna Jakab, directrice de l'OMS pour l'Europe: le peu d'activité physique et la consommation de produits riches en sucre, en sel et en graisse. Cette combinaison de facteurs est «mortelle», dit-elle, d'autant que le phénomène n'étonne plus.
Être en surpoids est commun
«Notre perception de ce qui est normal a changé. Être en surpoids est désormais davantage vu comme quelque chose de commun, plutôt qu'inhabituel. Nous ne devons pas laisser une génération de plus grandir avec l'idée que l'obésité est une nouvelle norme», avertit-elle.
L'obésité chez les enfants de onze ans atteint les niveaux les plus élevés en Grèce, au Portugal, en Irlande et en Espagne, et les niveaux les plus bas aux Pays-Bas et en Suisse, d'après le rapport de l'OMS.
Dans 23 pays où l'étude a été menée, plus de 30% des personnes de 15 ans et plus ne pratiquent pas suffisamment d'exercice. L'OMS préconise de faire au moins 60 minutes d'activité par jour pour les enfants de 5 à 17 ans et au moins 150 minutes d'exercice modéré par semaine pour les adultes.
Encourager la pratique du sport
Selon Joao Breda, l'un des spécialistes de ces questions à l'OMS, il faut revoir jusqu'à la physionomie des villes pour encourager la pratique du sport, et donc la lutte contre l'obésité.
«Nous devons créer un environnement dans lequel l'exercice physique est encouragé et où la nourriture saine est le premier choix, quel que soit le groupe social auquel on appartienne», affirme-t-il dans un communiqué diffusé avec le rapport.
«L'activité physique et la nourriture saine devraient être des sujets pris au sérieux, partout - à l'école, à l'hôpital, en ville, et au travail. La clef peut venir de l'urbanisme, autant que du secteur agroalimentaire», ajoute-t-il.
(ats)