L’antithèse du prédestinianisme, à savoir l’exercice sélectif ou discrétionnaire que fait Dieu de ses pouvoirs de prescience, doit cadrer avec les normes justes de Dieu et concorder avec ce qu’il révèle sur lui-même dans sa Parole. À l’encontre de la théorie du prédestinianisme, il se dégage de nombreux textes que, dans une situation qui se présente, Dieu analyse les faits et prend sa décision à partir de cette analyse.
Ainsi, en Genèse 11:5-8 on voit Dieu diriger son attention sur la terre, observant la situation à Babel, et, à ce moment-là, décider de ce qu’il va faire pour interrompre le projet injuste qui est en cours. Quand la méchanceté se fut répandue à Sodome et Gomorrhe, Jéhovah informa Abraham de sa décision d’enquêter (par l’intermédiaire de ses anges) pour, précisa-t-il, “ voir s’ils agissent tout à fait selon la clameur à ce sujet, qui est venue jusqu’à moi ; et, sinon, je peux le savoir ”. (Gn 18:20-22 ; 19:1.) Dieu dit qu’il avait ‘ fait la connaissance d’Abraham ’, et après que celui-ci fut allé jusqu’à tenter de sacrifier Isaac, Jéhovah dit : “ Car à présent je sais vraiment que tu crains Dieu, puisque tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique. ” — Gn 18:19 ; 22:11, 12 ; voir aussi Ne 9:7, 8 ; Ga 4:9.
Une prescience sélective suppose que Dieu puisse décider de ne pas connaître d’avance absolument tous les actes de ses créatures. Partant, au lieu que toute l’histoire depuis la création soit simplement la reprise d’un scénario déjà prévu et prédéterminé, Dieu put, en toute sincérité, proposer au premier couple humain la perspective de vivre éternellement sur une terre exempte de méchanceté. Lorsqu’il donna pour instructions à son premier fils et à sa première fille humains, en qualité d’instruments parfaits et sans péché, de remplir la terre de leurs descendants et d’en faire un paradis tout en exerçant l’autorité sur la création animale, ce fut réellement de sa part le don bienveillant d’un privilège et l’expression de son souhait sincère envers eux ; il ne leur confiait pas simplement une mission qui, en ce qui les concernait, était vouée à l’échec. La mise en place d’une épreuve au moyen de “ l’arbre de la connaissance du bon et du mauvais ” et la création de “ l’arbre de vie ” dans le jardin d’Éden ne furent pas non plus des actes aberrants ou désabusés, ce qui l’aurait été si Dieu avait su d’avance que l’homme et la femme pécheraient et ne mangeraient jamais de “ l’arbre de vie ”. — Gn 1:28 ; 2:7-9, 15-17 ; 3:22-24.
Il est hypocrite et cruel d’offrir à quelqu’un une chose très désirable à des conditions dont on sait d’avance qu’il ne les respectera pas. La perspective de la vie éternelle est présentée dans la Parole de Dieu comme un objectif proposé à tous et accessible. Après avoir exhorté ses auditeurs à ‘ continuer à demander et à chercher ’ les bonnes choses de Dieu, Jésus fit remarquer qu’un père ne donne pas une pierre ou un serpent à son enfant qui lui demande du pain ou un poisson. Montrant ce que pense son Père du fait de décevoir les espérances légitimes de quelqu’un, Jésus ajouta : “ Si donc vous, bien que vous soyez méchants, vous savez donner des dons qui sont bons à vos enfants, combien plus votre Père qui est dans les cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui le lui demandent ! ” — Mt 7:7-11.
Par conséquent, Dieu est de bonne foi lorsqu’il invite tous les hommes à recevoir les bienfaits et les bénédictions éternelles qu’il leur propose (Mt 21:22 ; Jc 1:5, 6). C’est en toute sincérité qu’il engage les humains ‘ à revenir de leur transgression et à rester en vie ’, comme il y engagea le peuple d’Israël (Éz 18:23, 30-32 ; voir aussi Jr 29:11, 12). En toute logique, il ne pourrait pas agir ainsi s’il savait d’avance qui est destiné à mourir pour sa méchanceté (voir Ac 17:30, 31 ; 1Tm 2:3, 4). D’ailleurs, Jéhovah dit aux Israélites : “ Je n’ai pas non plus dit à la semence de Jacob : ‘ Cherchez-moi tout simplement pour rien. ’ Je suis Jéhovah, qui dit ce qui est juste, qui révèle ce qui est droit. [...] Tournez-vous vers moi et soyez sauvés, vous tous qui êtes aux extrémités de la terre. ” — Is 45:19-22.