Pères fondateurs de la Réforme, Martin Luther et Jean Calvin sont à l’origine des deux grands courants du protestantisme. Au-delà de ce qui les unit, l’un et l’autre sont porteurs de deux visions très différentes du monde.
Les deux hommes ne se ressemblent en rien. L’un est tout d’une pièce. Il est carré, il est tonitruant, il ne sait pas (ni ne veut) fléchir. L’autre a le visage allongé, la barbe et le nez pointus, le regard oblique. Il a lui aussi une volonté de fer, mais il sait s’imposer en négociant. Le premier est un colérique, qui n’a cessé, toute sa vie durant, de fulminer contre les « papisteries » et les « moineries », le second un mélancolique. Bien qu’ils ne soient nés qu’à vingt-cinq ans d’intervalle, on pourrait dire que Luther est encore un « Ancien », tandis que Calvin est déjà un « Moderne ».
Né en 1483 dans une famille d’origine paysanne (son père travaillait dans une mine de cuivre de la région de Mansfeld), Martin Luther a été admis en 1505 au couvent des Augustins d’Erfurt, où ses grandes qualités intellectuelles ont vite été remarquées. Ordonné prêtre deux ans plus tard, désigné pour enseigner la philosophie à l’université de Wittenberg, il devient docteur en théologie en 1512. Son premier conflit avec Rome éclate en 1517, à propos de l’indulgence décrétée quelques années plus tôt par le pape Léon X pour la construction de la basilique Saint-Pierre. La pratique des « indulgences » consistait à promettre une rémission des péchés en contrepartie d’un don matériel. Ce qui avait amené un moine dominicain, du nom de Johann Tetzel, à composer ce petit refrain: « Aussitôt que tinte la pièce dans le coffre, s’évade l’âme du purgatoire. » Luther, lui, s’indigne de ce commerce : comment le pape peut-il, contre argent sonnant, vider le purgatoire ? L’Eglise ne saurait vendre ce qui est donné gratuitement par Dieu !
C’est alors, du moins selon la tradition (car le geste a peut-être été le fait de certains de ses étudiants), qu’il placarde, le 31 octobre 1517, sur la porte de la chapelle du château de Wittenberg, ses célèbres « 95 thèses », texte d’une lettre adressée à Albert de Brandebourg protestant contre la vente d’indulgences et les pratiques du haut clergé. Luther a alors trente-quatre ans. La Réforme est née.
Durant ses études de théologie, Luther s’est avant tout passionné pour les épîtres de saint Paul et la thématique du salut divin. Mais il a aussi hérité du pessimisme augustinien, qu’il accentue jusqu’à frôler le gnosticisme. Alors que dans la théologie catholique, c’est avant tout la nature de la relation entre l’homme et Dieu qui a été altérée, corrompue par le mauvais usage qu’Adam a fait de son libre-arbitre, dans la théologie luthérienne, c’est la nature humaine elle-même qui se trouve irrémédiablement corrompue. Pour Luther, ni la chair ni l’esprit de l’homme ne sont libres de la corruption du péché originel. Le seul lien possible entre les hommes et Dieu, c’est la foi. Sola gratia, sola fide : la grâce seule, la foi seule. S’appuyant sur l’épître de Paul aux Romains (« Celui qui est juste par la foi vivra »), Luther affirme la justification par la foi : les critères de la vérité sont en Dieu et non pas en l’homme, quels que soient ses efforts et ses mérites.
Le Dieu de Luther excède absolument les ressources humaines. Le seul moyen de l’atteindre est de s’abandonner totalement à lui, par la foi. La grâce elle-même est accordée par la foi. La foi n’est pas une doctrine. Elle ne s’acquiert ni par la raison ni par la contemplation, mais à l’occasion d’une rencontre personnelle avec Dieu, par le Christ seul. Le salut de l’âme est un libre don de Dieu, reçu par la foi authentique en Jésus-Christ, sans intercession possible de l’Eglise. Les œuvres n’en sont que la conséquence naturelle. « Ce ne sont point les bonnes œuvres qui font l’homme bon, dit Luther, mais c’est l’homme bon qui fait les bonnes œuvres ». Le chrétien se trouve ainsi libéré de la logique rémunératrice des bonnes œuvres.
Sola Scriptura : les Ecritures seules. L’Eglise catholique médiévale avait isolé ses fidèles de ce que Henry Phelps-Brown devait appeler la « dangereuse contagion des Ecritures » : seuls ceux qui entraient dans les ordres avaient le droit d’étudier l’Ancien Testament. Luther, au contraire, prône la lecture de la Bible par le peuple. L’homme n’a qu’un guide infaillible pour trouver la voie du salut, c’est la Parole de Dieu révélée par l’Ecriture sainte.
Les Eglises sont des institutions humaines et, comme telles, elles peuvent se tromper. Luther pose qu’il ne peut y avoir d’institution, même privilégiée, qui soit habitée par l’Esprit-Saint. L’autorité papale peut donc elle-même être contestée. Il en résulte la doctrine du libre-examen. Luther rejette également le culte marial et le culte des saints, qu’il considère, non comme des intermédiaires entre Dieu et les fidèles, mais comme de simples modèles de vertu. Par ailleurs, il décrète que le purgatoire n’a aucun fondement dans les Ecritures, et refuse le monachisme. Comme sacrements, qu’il définit comme promesses de grâce reçue par la foi, et non plus comme actes opérant par eux-mêmes le salut, il ne retient que le baptême et l’eucharistie. Détail important : si la promesse de grâce reçue par la foi est constitutive du sacrement, il faut que la Parole soit clairement entendue par tout le peuple ; l’office, qui remplace la messe, doit donc être en langue vulgaire, et non en latin.
C’est enfin le sacerdoce universel. S’appuyant sur l’Ancien Testament, Luther proclame que chaque baptisé a une place de valeur identique, y compris les ministres, dont font partie les pasteurs. Il n’y a donc plus de hiérarchie entre clercs et laïcs, puisque tous ont un égal accès à Dieu. La communauté chrétienne, c’est d’abord la prédication de l’Evangile. Les assemblées de fidèles se substituent à l’Eglise de Rome. La rupture est totale.
En juin 1520, le pape Léon X, dans la bulle Exsurge Domine, ordonne au moine défroqué de se rétracter. Mais Luther brûle en public le texte de la bulle et rompt avec Rome. Un an plus tard, commence à la curie romaine un long procès qui aboutira à son excommunication, le 3 janvier 1521. Quelques mois plus tard, en avril 1521, Luther, convoqué par Charles Quint, vient s’expliquer lui-même devant la diète de Worms. Face à l’empereur, il refuse à nouveau de se soumettre. Mis au banc de l’Empire, il est accueilli au château de son ami, le prince-électeur de Saxe, Frédéric III le Sage. C’est là, au château de la Wartburg, près d’Eisenach, qu’il composera ses textes les plus connus, à commencer par sa traduction de la Bible en langue allemande, achevée en 1534 et que les premières machines à imprimer, dues à Johann Gutenberg, aideront considérablement à diffuser. Cette traduction, faite dans la langue de la chancellerie de Saxe, le haut-allemand (hochdeutsch), qui va peu à peu supplanter le bas-allemand (niederdeutsch), jette les bases d’une langue nationale unifiée.
Sur le plan politique, Luther se réclame avant tout de saint Paul, selon qui « toute autorité vient de Dieu » (Rom. 13,1). Au nom de la doctrine des « deux règnes » (le spirituel et le temporel), il insiste sur l’autonomie du temporel et ses responsabilités propres, mais affirme en même temps que l’homme doit se soumettre sans murmurer à l’autorité civile, aussi longtemps que ses exigences ne sont pas impies. Quant à vouloir réaliser ici-bas la cité de Dieu, comme Thomas Münzer et les anabaptistes ont voulu le faire, c’est pure utopie. C’est la raison pour laquelle, en dépit des pressions qui se sont exercées sur lui, Luther finit par condamner la révolte des Paysans (1524-1526), alors même que la Réforme naissante avait fait germer dans le peuple les plus grands espoirs et que les chefs de la révolte s’étaient parfois réclamés de lui. Précédée, en 1522, par la guerre des Chevaliers, menée par Ulrich von Hutten et Franz von Sickingen, et qui a sonné le glas de la vieille aristocratie féodale, la révolte sociale et religieuse des paysans était avant tout dirigée contre les abus ecclésiastiques et l’alliance des princes avec la bourgeoisie naissante représentée par les Fugger d’Augsbourg, créanciers attitrés des Habsbourgs, qui sous-traitent alors pour l’Allemagne le produit de la vente des indulgences papales. Pour les chevaliers, qui représentaient face aux princes la vieille idée impériale et militaient pour l’instauration d’une « démocratie aristocratique », la Réforme était aussi apparue comme un moyen de sauvegarder la « liberté germanique ».
Accusé par le Saint-Siège de soutenir Luther, Charles Quint convoque à Spire une seconde diète impériale qui, en 1529, révoque toutes les concessions faites aux paysans, réinstaure le culte catholique et la messe en latin. Conduits par Jean de Saxe, les seigneurs et les villes qui se sont ralliés à la doctrine de Luther protestent solennellement contre cette décision. C’est, semble-t-il, l’origine du mot « protestant » (du latin protestari), avec le sens initial de « professant » ou de « confessant ». Les protestants français, appelés au début « luthériens », seront ensuite surnommés « huguenots », déformation du mot genevois eyguenots (confédérés), terme désignant à l’origine les partisans d’un rattachement à la confédération des pays suisses.
Luther se retrouve ainsi à la tête d’une nouvelle Eglise, qu’il va doter en 1529 d’un «Grand Catéchisme » destiné aux pasteurs, puis d’un « Petit Catéchisme » à l’usage du peuple. Par opposition au catholicisme, plus sensible, le protestantisme choisit la voie du dépouillement. L’art doit être sobre. Les temples protestants sont dépourvus d’images.
Mais si l’œil perd ses privilèges, l’oreille conserve les siens. Admirateur de la musique et lui-même compositeur de chants religieux, Luther introduit dans l’Eglise réformée une série de cantiques. Le plus connu de ses hymnes, C’est un rempart solide que notre Dieu (Ein’ feste Burg), reste aujourd’hui populaire dans bien des assemblées protestantes.
Le 25 juin 1530, une confession de foi est lue solennellement devant l’empereur Charles Quint. Rédigée à la diète d’Augsbourg par Philippe Melanchthon (1497-1560), elle comprend vingt-huit articles et va bientôt s’imposer comme la plus importante des confessions de foi protestantes. Elle confirme la résistance des princes protestants, qui vont former l’année suivante la ligue de Smalkalde. Aujourd’hui encore, 75 millions de luthériens dans le monde se réfèrent à la « Confession d’Augsbourg ».
Luther, qui s’est marié en 1525 avec une ancienne religieuse, Catherine de Bora, dont il a eu six enfants, meurt le 18 février 1546. A cette date, ses thèses se sont déjà largement répandues. Dès 1521, Ulrich Zwingli, à Zurich, s’est détaché de l’Eglise catholique et a adopté la plupart de ses positions. Mais c’est surtout Calvin qui va donner à la Réforme une impulsion décisive.
D’origine française, Jean Calvin est né le 10 juillet 1509 à Noyon, en Picardie. Issu d’un milieu modeste, il a fait ses études à Paris et à Orléans entre 1520 et 1526. Ayant embrassé les principes de la Réforme sous l’influence d’Erasme, il a tenté de les propager dans la capitale française, puis, menacé par les premières persécutions contre les huguenots, s’est réfugié près d’Angoulême avant de s’exiler successivement à Ferrare, à Bâle et à Strasbourg, où il se marie avec Idelette de Buren, la veuve de l’un de ses amis, le pasteur anabaptiste Jean Stordeur (ou Storder), et où il publie, en mars 1536, son œuvre majeure, l’Institution de la religion chrétienne, dont il donnera plusieurs éditions et dont le retentissement sera immense.
En septembre 1541, Calvin est appelé à Genève, ville où il avait déjà séjourné en 1536, mais d’où il avait été banni pour rigorisme excessif. La ville suisse, récemment convertie à la Réforme, et qui est alors dominée par une classe de bourgeois marchands de condition moyenne, va cette fois lui donner un rôle de premier plan : engagé en qualité de « lecteur », puis de « prédicateur » de la Parole divine, il va mettre en place une véritable république calviniste, qui lui vaudra, chez ses adversaires, le surnom de « pape de Genève ». Dans cette ville, où il va passer le reste de sa vie, Calvin multiplie les écrits et les sermons, mais aussi les mesures politiques et religieuses, luttant avec vigueur contre tous les adversaires de la Réforme, qu’il fera même parfois condamner à l’exil ou à la mort. La Constitution de l’Etat de Genève prévoit également la peine de mort pour les blasphémateurs et les hérétiques. Comme Luther, Calvin affirme qu’il n’y a pas de tradition de vérité hors de la révélation divine attestée dans la Bible, et voit dans la foi l’acte subjectif par lequel le fidèle s’approprie l’œuvre de la rédemption en Jésus-Christ. Mais plus radical que Luther, il restreint considérablement la place que ce dernier accordait encore au libre-arbitre, et insiste davantage sur l’importance de la grâce divine dans le salut et sur la prédestination. Dieu, selon Calvin, a de toute éternité destiné certains hommes au salut et condamné les autres à l’enfer. C’est le dogme du « double décret ». Le calvinisme refuse par ailleurs la doctrine des « deux règnes » et ne reconnaît pas l’autonomie du pouvoir temporel, ce qui signifie que le fidèle n’est pas tenu d’obéir inconditionnellement à l’autorité du prince. D’où le droit de résistance au tyran, que les monarchomaques pousseront jusqu’à son extrême limite. Les adversaires de Calvin l’accuseront bien entendu d’avoir introduit dans l’histoire un principe de destruction de l’ordre établi. Mais Calvin se garde bien d’indiquer quel est, selon lui, le meilleur régime politique.
Calvin et Luther ne portent pas non plus le même regard sur l’Ancien Testament. Luther reste attaché à l’idée, défendue par l’Eglise catholique de son temps, que la loi juive s’oppose à l’Evangile. Il insiste sur la valeur du texte biblique, mais ne le lit que selon des critères chrétiens. Il a certes d’abord cru qu’en traitant les juifs « amicalement » et en les instruisant « en douceur de ce que contient la Bible », ils deviendraient de « bons chrétiens ». Mais dans son livre, les Juifs et leurs mensonges (Von den Juden und ihren Lügen), écrit en 1543, trois ans avant sa mort, il professe un antijudaïsme radical et violent que les églises réformées modernes répudieront.
Chez Calvin, au contraire, la sympathie pour le judaïsme est plus grande. Il considère l’Alliance que Dieu a passée avec son peuple comme toujours vivante, et en tire la conclusion que la foi chrétienne ne doit pas se couper ontologiquement d’Israël. On décèle déjà chez lui le passage de la théologie de la substitution (l’Eglise comme verus Israël) à la théologie de l’Alliance, qui n’interviendra dans le catholicisme qu’au XXe siècle.
Le calvinisme, enfin, estimant que tout doit concourir à la gloire de Dieu, favorise l’esprit d’entreprise, le commerce, la conduite méthodique et l’ardeur au travail. Il développe un état d’esprit démocratique, du fait de son mode d’organisation interne (les pasteurs sont élus par les fidèles), mais favorise aussi l’individualisme de la bourgeoisie naissante. D’où la célèbre thèse exposée par Max Weber dans son livre l’Ethique protestante et l’esprit du capitalisme (1905), thèse qui a fait l’objet de nombreuses contestations, et qu’on a souvent mal comprise. Weber ne nie pourtant nullement que certaines formes de capitalisme soient antérieures à la Réforme (notamment en Italie et aux Pays-Bas). Il dit seulement que celle-ci, et singulièrement le calvinisme puritain, a, si l’on peut dire, acclimaté l’esprit du capitalisme en Europe, en réhabilitant l’argent et en valorisant les vertus bourgeoises de l’épargne, de l’austérité, de l’efficience et de l’organisation rationnelle du travail.
C’est ce qui explique, à ses yeux, le développement économique plus avancé des pays protestants par rapport aux pays catholiques. Pour le catholicisme, en effet, l’action professionnelle dans le monde n’a pas de valeur intrinsèque pour la recherche du salut. Cela commence à changer avec Luther pour changer tout à fait avec Calvin. Le mot beruf, dans la traduction luthérienne de la Bible, a le double sens de « vocation » et de « métier », marquant ainsi la transformation de l’activité profession- nelle en une tâche voulue par Dieu. Le travail devient une valeur en soi. Luther, cependant, reste attaché à une vision conservatrice du monde : il adhère encore à l’idéal médiéval d’une économie féodale, agricole et artisanale. Comme les catholiques, il condamne le prêt à intérêt, qui implique que l’argent puisse produire de l’argent par lui-même.
Calvin, au contraire, est en rupture avec cette vision conservatrice. Ainsi, conscient des exigences nouvelles de l’économie commerciale des centres urbains, n’hésite-t-il pas à légitimer le « prêt industriel et commercial » (moyen- nant certaines garanties et dans certaines limites). En outre, sa doctrine de la prédestination pousse les fidèles à rechercher dans le succès matériel de leurs entreprises la preuve de leur statut d’élus. La réussite, concrétisée par l’accumulation de richesses, devient une tâche qu’il convient d’entreprendre pour la plus grande gloire de Dieu – fût-ce au prix d’un total « désenchantement du monde ». Tandis que la rationalisation de la vie sociale libère l’individu de la tradition, l’individualisme religieux, lié à une théologie de la conscience, peut, dès lors, se muer en individualisme économique. Le temps n’appartient qu’à Dieu, disaient les théologiens catholiques pour condamner le prêt à intérêt. « Le temps, c’est de l’argent », affirmera Benjamin Franklin. Déjà chez Calvin, même s’il ne doit pas être thésaurisé, l’argent est un signe extérieur de la grâce de Dieu.
Dès 1549, les bases théologiques du calvinisme sont posées. Calvin meurt à Genève le 27 mai 1564. Après lui, son Eglise sera surtout développée par Théodore de Bèze, brillant lettré français qui jouera un rôle central dans la mise en place de l’Europe calviniste dans la seconde moitié du XVIe siècle.
Ce n’est pas un hasard si la frontière séparant le protestantisme du catholicisme va s’établir principalement à la hauteur de l’ancien limes séparant, dès l’époque romaine, le monde germa- nique et le monde latin. Tandis que l’influence luthérienne a rapidement gagné une partie de l’Allemagne et l’ensemble des pays scandinaves, le calvinisme a surtout progressé en Suisse romande, en France et aux Pays-Bas. Le courant presbytérien, auquel appartenaient les Pilgrim Fathers américains, représente une lignée issue du calvinisme. En Angleterre, bien qu’ayant partiellement conservé le cadre ecclésiastique du catholicisme, l’anglicanisme (qui donnera naissance aux Etats-Unis à l’Eglise épiscopalienne) est fondé, lui aussi sur la doctrine calviniste. Avec John Knox, le calvinisme s’est également répandu en Ecosse.
D’autres Eglises apparaîtront encore par la suite : assemblées mennonites héritières des anabaptistes (dont font partie les amish), méthodisme fondé par John Wesley, qui refuse la prédestination, baptisme, qui refuse le baptême des enfants en estimant que ce sacrement doit être lié à une démarche d’adulte et qui connaîtra un succès considérable aux Etats-Unis, où il donnera naissance au pentecôtisme, mais aussi aux quakers et à d’autres dénominations regroupées sous le terme générique d’Eglises « évangéliques ». Celles-là même qui, aujourd’hui, sont parties à la conquête du monde.
A lire Calvin, d’Olivier Millet, Infolio, 200 pages, 10 € ; le Christ de Calvin, de Pierre Gisel, Desclée, 208 pages, 28,50 € ; Calvin, d’Olivier Abel, Pygmalion, 250 pages, 21,90 € ; Calvin au-delà des légendes, d’Yves Krimenacker, Bayard, 602 pages, 25 € ; Calvin, héraut de Dieu, d’Eric Denimal, Presses de la Renaissance, 323 pages, 19,80 € ; Martin Luther et Jean Calvin. Contrastes et ressemblances, de Jacques Blandenier, Excelsis, 304 pages, 15 €.