Neuf psaumes se caractérisent par un style d’écriture particulier, alphabétique, acrostiche pour les Hébreux (Psaumes 9, 10, 25, 34, 37, 111, 112, 119 et 145). Selon cette structure, le premier ou les premiers versets de la première stance commencent par la première lettre de l’alphabet hébreu, ʼalèph (א), le ou les versets suivants par la deuxième lettre, béth (ב), et ainsi de suite pour toutes les autres lettres ou presque de l’alphabet hébreu. Ce style est sans doute venu en aide à la mémoire des chanteurs du temple, si l’on pense qu’ils devaient se rappeler les paroles du Psaume 119, par exemple. On note avec intérêt qu’il y a un acrostiche du nom de Jéhovah en Psaume 96:11. En hébreu, la première moitié de ce verset comprend quatre mots dont les initiales, lorsqu’on les lit de droite à gauche, sont les quatre consonnes hébraïques du Tétragramme, YHWH (יהוה).
Ces poèmes lyriques sacrés sont écrits en vers hébreux non rimés ; leur style est d’une beauté sublime et le flot des pensées coule de façon rythmique. Ils s’adressent directement à l’esprit et au cœur, et présentent des images vivantes. La profondeur des sujets développés et des émotions fortes exprimées sont dues, en grande partie, à l’extraordinaire expérience de David, laquelle a servi de toile de fond à de nombreux psaumes. Peu d’hommes ont connu une vie aussi riche : tout jeune il a été berger, il a combattu seul contre Goliath, il a été musicien à la cour, hors-la-loi parmi ses amis fidèles et parmi les traîtres, roi et conquérant ; père aimant, il s’est tourmenté à cause des dissensions au sein même de sa maison ; à deux reprises il a éprouvé la tristesse accablante d’avoir péché gravement, et pourtant il a toujours été un adorateur enthousiaste de Jéhovah et il a aimé sa Loi. Rien d’étonnant donc que le livre des Psaumes chante la gamme entière des sentiments humains. Les parallélismes poétiques et les contrastes propres à la versification hébraïque donnent aussi force et beauté au psautier. — Ps. 1:6 ; 22:20 ; 42:1 ; 121:3, 4.