L'Italie: les privilèges fiscaux de l'église en question:
Par MARGHERITA NAS
Alors que le gouvernement italien discute encore son plan de rigueur, un mouvement de citoyens s’en prend aux avantages fiscaux de l’Eglise catholique.
out commence le 12 août, lorsque Mario Staderini s'en prend aux avantages fiscaux de l'Eglise sur Radio Radicale: «En éliminant le huit pour mille et les exemptions fiscales, le bilan de l'Etat pourrait compter sur 3 milliards d'euros en plus l'année», déclare le secrétaire des Radicaux italiens. En proposant un amendement pour que des milliers de biens immobiliers de l'Eglise cessent d'être exemptés des taxes immobilières locales, Mario Staderini crée la polémique: il est largement repris par la presse italienne et par Gustavo Raffi, grand maître du Grand Orient d'Italie. Mais surtout, nombre de citoyens se rallient à sa cause, notamment via les réseaux sociaux. Créée le 17 août, la page Facebook «Vatican, paye-nous la manœuvre financière» approche déjà les 140.000 fans.
Quels sont les privilèges fiscaux de l'Eglise ?
L'Eglise catholique bénéficie de privilèges fiscaux car elle remplit des œuvres éducatives, hospitalières et de lutte contre la pauvreté, rappelleIl Post.
- L'impôt sur les sociétés est réduit de 50% pour tous les établissements qui remplissent des œuvres de charité ou éducatives (cela ne concerne donc pas uniquement l'Eglise).
- L'Eglise catholique italienne n'a jamais payé l'ICI (impôt national correspondant à la taxe foncière française) sur les biens immobiliersqu'elle emploie à des buts non commerciaux. La situation est moins claire en ce qui concerne l'immobilier utilisé pour des activités commerciales. Est exempté de taxe foncière uniquement l'immobilier aux finalités «non exlusivement commerciales». Mais d'après les Radicaux italiens, la seule présence par exemple d'une chapelle dans un hôtel, une installation sportive ou un organisme touristique suffit pour que ces propriétés, parfois très lucratives, échappent à ces impôts. «Il ne s'agit pas de couper les fonds aux paroisses, il s'agit d'éliminer de véritables aides d'Etat pour qui réalise des bénéfices avec des activités immobiliaires, touristiques, sanitaires», estime Mario Staderini.
- Le huit pour mille et le cinq pour mille: l'Eglise bénéficie du «cinq pour mille», une part de l'impôt sur le revenu destinée aux caisses du clergé, et du «huit pour mille», une autre part redistribuée à un certain nombre de cultes et qui bénéficie surtout à l'Eglise catholique.
- Aides mineures: les marchandises qui viennent de l'étranger à destination du Vatican et aux bureaux du Vatican dans le territoire italien sont exemptées des droits de douane. Les travailleurs italiens qui travaillent pour des entreprises dont le siège est au Vatican ne payent pas l'impôt sur le revenu.
La réponse de l'Eglise
Au moment où les Italiens se voient imposer une cure d'austérité drastique, Mario Staderini demande des efforts à l'Eglise, notamment le gel pour trois ans du «huit pour mille», et l'assujettissement à la taxe d'habitation de l'ensemble des édifices religieux non directement affectés à une activité cultuelle. Pour le secrétaire des Radicaux Italiens, la rupture de ce qu'il qualifie de «tabou» permettrait de «récupérer 3 milliards d'euros l'année sans même revoir le Concordat».
La réponse de l'Eglise ne s'est pas fait attendre. Sur Facebook, où fleurissent des pages en défense de l'institution, mais surtout par la multiplication des interventions dans la presse. Sur son site, le quotidien d'inspiration catholique Avvenire présente une sélection d'articles«dédiés à ceux qui ne croient pas aux fables noires mais aux vrais chiffres et à la charité chrétienne».
Par MARGHERITA NAS
Alors que le gouvernement italien discute encore son plan de rigueur, un mouvement de citoyens s’en prend aux avantages fiscaux de l’Eglise catholique.
out commence le 12 août, lorsque Mario Staderini s'en prend aux avantages fiscaux de l'Eglise sur Radio Radicale: «En éliminant le huit pour mille et les exemptions fiscales, le bilan de l'Etat pourrait compter sur 3 milliards d'euros en plus l'année», déclare le secrétaire des Radicaux italiens. En proposant un amendement pour que des milliers de biens immobiliers de l'Eglise cessent d'être exemptés des taxes immobilières locales, Mario Staderini crée la polémique: il est largement repris par la presse italienne et par Gustavo Raffi, grand maître du Grand Orient d'Italie. Mais surtout, nombre de citoyens se rallient à sa cause, notamment via les réseaux sociaux. Créée le 17 août, la page Facebook «Vatican, paye-nous la manœuvre financière» approche déjà les 140.000 fans.
Quels sont les privilèges fiscaux de l'Eglise ?
L'Eglise catholique bénéficie de privilèges fiscaux car elle remplit des œuvres éducatives, hospitalières et de lutte contre la pauvreté, rappelleIl Post.
- L'impôt sur les sociétés est réduit de 50% pour tous les établissements qui remplissent des œuvres de charité ou éducatives (cela ne concerne donc pas uniquement l'Eglise).
- L'Eglise catholique italienne n'a jamais payé l'ICI (impôt national correspondant à la taxe foncière française) sur les biens immobiliersqu'elle emploie à des buts non commerciaux. La situation est moins claire en ce qui concerne l'immobilier utilisé pour des activités commerciales. Est exempté de taxe foncière uniquement l'immobilier aux finalités «non exlusivement commerciales». Mais d'après les Radicaux italiens, la seule présence par exemple d'une chapelle dans un hôtel, une installation sportive ou un organisme touristique suffit pour que ces propriétés, parfois très lucratives, échappent à ces impôts. «Il ne s'agit pas de couper les fonds aux paroisses, il s'agit d'éliminer de véritables aides d'Etat pour qui réalise des bénéfices avec des activités immobiliaires, touristiques, sanitaires», estime Mario Staderini.
- Le huit pour mille et le cinq pour mille: l'Eglise bénéficie du «cinq pour mille», une part de l'impôt sur le revenu destinée aux caisses du clergé, et du «huit pour mille», une autre part redistribuée à un certain nombre de cultes et qui bénéficie surtout à l'Eglise catholique.
- Aides mineures: les marchandises qui viennent de l'étranger à destination du Vatican et aux bureaux du Vatican dans le territoire italien sont exemptées des droits de douane. Les travailleurs italiens qui travaillent pour des entreprises dont le siège est au Vatican ne payent pas l'impôt sur le revenu.
La réponse de l'Eglise
Au moment où les Italiens se voient imposer une cure d'austérité drastique, Mario Staderini demande des efforts à l'Eglise, notamment le gel pour trois ans du «huit pour mille», et l'assujettissement à la taxe d'habitation de l'ensemble des édifices religieux non directement affectés à une activité cultuelle. Pour le secrétaire des Radicaux Italiens, la rupture de ce qu'il qualifie de «tabou» permettrait de «récupérer 3 milliards d'euros l'année sans même revoir le Concordat».
La réponse de l'Eglise ne s'est pas fait attendre. Sur Facebook, où fleurissent des pages en défense de l'institution, mais surtout par la multiplication des interventions dans la presse. Sur son site, le quotidien d'inspiration catholique Avvenire présente une sélection d'articles«dédiés à ceux qui ne croient pas aux fables noires mais aux vrais chiffres et à la charité chrétienne».