Lorsque Moïse et Josué redescendirent de la montagne, ils entendirent des éclats de voix qui provenaient du camp d’Israël. Josué prit tout d’abord cette clameur pour un bruit de bataille. Mais Moïse, lui, ne s’y trompa pas. Il s’agissait d’un chant. Non pas d’une chanson guerrière célébrant quelque acte de bravoure. Pas non plus d’un chant de défaite. C’était “le bruit d’un autre chant”. En entendant ce vacarme inhabituel, Moïse comprit tout de suite que cette musique ne présageait rien de bon. D’où venait-elle? Eh bien, les Israélites chantaient et dansaient autour du veau d’or. Ils se livraient à l’idolâtrie la plus éhontée avec des chants et des danses. La musique avait donc un rôle essentiel dans leur faux culte immoral. — Exode 32:7-25.
À notre époque, les chrétiens peuvent tirer des leçons de cet événement. Tout d’abord, il vous faut admettre que la musique peut avoir de l’empire sur vous. Certes, le monde moderne lui attache une grande importance. Mais est-ce là une raison pour que la musique en vogue, souvent criarde, dont les accents sensuels prônent une morale douteuse, soit en vedette dans les soirées des Témoins de Jéhovah? En aucun cas! Malheureusement, ces dernières années, des anciens et des parents ont fermé les yeux sur ce genre de distractions, si bien qu’on a noté une tendance au laxisme dans ce domaine. Pourtant, cette musique-là porte parfois aux nues l’immoralité, la rébellion, l’usage de drogues, voire le spiritisme.
Faut-il en conclure que l’influence de la musique est nécessairement pernicieuse? Pas du tout. Comme nous l’avons fait remarquer plus haut, la musique avait sa place dans le culte sacré de Jéhovah. Par ailleurs, dans une de ses illustrations, Jésus n’a-t-il pas dépeint un père qui célébrait le retour de son fils prodigue avec “un concert de musique et des danses”? — Luc 15:25.
La musique peut-elle être le véhicule d’une philosophie?
De nos jours, la musique joue un rôle de plus en plus envahissant dans la vie quotidienne. En quelques décennies, une industrie d’envergure colossale s’est développée à un rythme effréné dans le monde entier, débitant chaque année des centaines de millions de disques et de cassettes. Il y a cent ans, pour écouter de la musique, il fallait en jouer soi-même ou aller au concert. Dès lors, on était beaucoup plus rarement en contact avec elle, alors que maintenant on en entend tous les jours. Aussi les questions suivantes sont-elles pertinentes: La musique peut-elle être le véhicule d’une philosophie? Exerce-t-elle une influence sur l’optique ou sur le style de vie des gens?
On trouvera bien vite un élément de réponse si l’on songe à la publicité télévisée et radiodiffusée. En effet, de nombreuses réclames sont présentées en musique. Ainsi, grâce à la musique, le nom du produit se grave dans l’esprit des auditeurs, et même dans celui des enfants et des nourrissons.
En Israël, dans l’Antiquité, la musique était utilisée de manière analogue, mais dans un dessein beaucoup plus noble. Par exemple, les psaumes étaient mis en musique et chantés, ce qui aidait sans aucun doute les Israélites à en retenir les paroles. Ainsi, la Bible nous dit que pour l’inauguration du temple de Salomon, on rassembla les chanteurs de la tribu de Lévi ainsi que d’autres musiciens “avec des cymbales, et avec des instruments à cordes et des harpes, (...) et avec eux des prêtres, au nombre de cent vingt, qui sonnaient des trompettes; et (...) les sonneurs de trompettes et les chanteurs furent comme un seul pour faire entendre un seul son en louant et en remerciant Jéhovah”. La musique que l’on joua en la circonstance avait le pouvoir d’inspirer des pensées nobles. Elle était destinée à louer Jéhovah. — II Chroniques 5:12, 13.