Un jour que Hanna était montée prier au tabernacle, Éli, le grand prêtre d’Israël, vit ses lèvres qui remuaient. Ne s’étant pas rendu compte qu’elle priait, il crut qu’elle avait bu. “ Jusqu’à quand te conduiras-tu comme une femme ivre ? la sermonna-t-il. Écarte ton vin de toi. ” (1 Samuel 1:12-14). Pouvez-vous imaginer ce qu’a dû ressentir Hanna ? Elle qui était venue au tabernacle chercher des encouragements, la voilà qui se trouvait réprimandée à tort par l’un des hommes les plus en vue du pays !
Hanna aurait pu sombrer dans le découragement. Elle aurait pu se précipiter hors du tabernacle en se jurant de ne plus y remettre les pieds tant qu’Éli y serait grand prêtre. Mais elle accordait beaucoup de prix à ses relations avec Jéhovah. Elle savait qu’une telle attitude lui déplairait, car le tabernacle était le centre du culte pur, et Jéhovah y avait mis son nom. Par ailleurs, même imparfait, Éli était son représentant choisi.
Hanna a réagi au blâme d’Éli en femme attachée à Dieu, et nous pouvons nous inspirer de son bel exemple. Refusant de passer pour ce qu’elle n’était pas, elle répondit avec respect : “ Non, mon seigneur ! Je suis une femme à l’esprit accablé ; je n’ai bu ni vin ni boisson enivrante, mais j’épanche mon âme devant Jéhovah. Ne rends pas ton esclave pareille à une vaurienne, car c’est dans l’abondance de mon inquiétude et de mon dépit que j’ai parlé jusqu’à maintenant. ” — 1 Samuel 1:15, 16.
Hanna a donc dit ce qu’elle avait à dire, mais elle l’a fait avec tact, ne se permettant pas de faire grief à Éli de sa méprise. Lui, de son côté, dit avec bienveillance : “ Va en paix, et que le Dieu d’Israël accorde ta requête, ce que tu lui as demandé. ” L’affaire étant réglée, Hanna “ s’en alla par son chemin ; elle mangea et son visage ne parut plus soucieux ”. — 1 Samuel 1:17, 18.
Que nous apprend ce récit ? Si Hanna a immédiatement cherché à dissiper le malentendu, elle l’a fait avec un profond respect, ce qui lui a permis de garder d’excellentes relations avec Jéhovah et avec Éli. Voilà comment une bonne communication et un minimum de tact empêchent un incident mineur de dégénérer.
Pour apaiser un différend, il faut que les deux parties fassent preuve d’humilité et de souplesse. Si donc vos efforts ne trouvent aucun écho chez l’un de vos compagnons, peut-être devrez-vous laisser l’affaire entre les mains de Jéhovah et lui faire confiance pour la régler en son temps et à sa manière.