C’est dans l’exposé de la Loi qu’il fut pour la première fois question d’interdit sacré. On lit en Exode 22:20 : “ Qui sacrifie à d’autres dieux, et non à Jéhovah seul, sera voué à la destruction [forme de ḥaram]. ” Ce décret fut appliqué avec impartialité aux dépens des Israélites eux-mêmes, comme dans le cas de l’idolâtrie perpétrée à Shittim qui entraîna la mort de quelque 24 000 membres de la nation (Nb 25:1-9). La possession d’une chose vouée à la destruction pouvait également exposer son possesseur à être frappé d’un tel interdit. C’est ainsi que Dieu mit en garde les Israélites à propos des images religieuses des nations de Canaan : “ Tu ne dois pas introduire une chose [image] détestable dans ta maison et devenir bel et bien une chose vouée à la destruction [ḥérèm] comme elle. Tu l’auras en parfait dégoût et tu la détesteras vraiment, car c’est une chose vouée à la destruction. ” — Dt 7:25, 26.
L’interdit sacré ne signifiait pas toujours la destruction. Des objets, des animaux et même des champs pouvaient être voués par interdit à Jéhovah et ainsi devenir des objets saints pour un usage sacré par la prêtrise ou dans le service du temple. Toutefois, les personnes frappées d’interdit sacré devaient être mises à mort sans faute. Aucune chose vouée par interdit n’était rachetable à quelque prix que ce soit, ce qui était une distinction essentielle entre une chose vouée par interdit et une chose autrement sanctifiée. — Lv 27:21, 28, 29 ; comparer avec les versets 19, 27, 30, 31 ; Nb 18:14 ; Jos 6:18, 19, 24 ; Éz 44:29 ; Ezr 10:8.