Rappel du premier message :
[size=38]Coronavirus, les évangéliques français refusent d’être « stigmatisés »[/size]
Analyse
L'église évangélique de la Porte ouverte chrétienne située dans le quartier de Bourtzwiller à Mulhouse (Haut-Rhin) où plusieurs personnes ont été contaminées lors d'un rassemblement religieux de plusieurs milliers de croyants.[size=12]THIERRY GACHON/L'ALSACE[/size]
L’invective n’est pas passée inaperçue. Invitée mardi 17 mars sur la matinale de France Inter, la préfète du Grand Est et du Bas Rhin, Josiane Chevalier, a mis en cause la responsabilité de l’église de la Porte ouverte chrétienne de Mulhouse (Haut Rhin) dans la propagation massive du Covid-19 dans sa région.
→ EN DIRECT. Coronavirus : 4e jour de confinement total en France, toutes les infos
Selon elle, l’épidémie y est « partie d’un rassemblement évangélique qui a eu lieu dans le Haut-Rhin, avec plus de 3 000 personnes et un non-respect des mesures barrières : en résumé, tout ce qu’il ne faut pas faire, a-t-elle fustigé à l’antenne. On paie le prix fort de cette non prise en compte des mesures de base ». Du 17 au 21 février, la mégachurch mulhousienne avait en effet organisé une semaine de « jeûne et de prière », où avaient alors afflué près de 2 000 chrétiens venus de toute la France.
→ LES FAITS. En Alsace, dix cas de coronavirus contractés dans une « megachurch » évangélique
Mais si l’événement a bien été à l’origine de la formation du « cluster » du Haut-Rhin, et de la propagation par certains fidèles du virus dans d’autres régions françaises, la communauté évangélique locale n’avait pas enfreint, à l’époque, les directives gouvernementales : l’Hexagone n’était alors qu’en stade un, et les rassemblements de plus de 5 000 personnes n’y ont été interdits que la semaine suivante.
Contactée par Le Point, Nathalie Schnoebelen, en charge de la communication de La Porte Ouverte, a également rappelé que, « durant la semaine du rassemblement, Emmanuel Macron était présent à Mulhouse avec du monde autour de lui sans pratiquer de gestes barrières ». Le lieu de culte a fermé ses portes début mars.
Les propos de Josiane Chevalier n’ont donc pas tardé à susciter l’ire des responsables évangéliques, dénonçant des propos infondés et stigmatisants. « Au contraire, cette Église a respecté toutes les directives données au moment de son événement et même anticipé les restrictions suivantes », a souligné Romain Choisnet, responsable de la communication du Conseil National des Évangéliques de France (CNEF), sur Twitter.
« Vraiment trop facile d’accuser ainsi après coup… Décevant de la part d’une préfète qui devrait s’en tenir aux faits », a de son côté déploré sur le réseau social le pasteur Daniel Liechti, président de la commission d’implantation d’Églises nouvelles.
Alors que de nombreux membres de la communauté mulhousienne - dont son célèbre pasteur principal, Samuel Peterschmitt - ont été contaminés par le Covid-19, le pasteur Thiebault Geyer, qui continue aujourd’hui d’officier pour le culte virtuel, confiné, a toutefois fait une récente prédication en forme de « mea culpa ». « Je voudrais demander pardon, pardon d’avoir pris à la légère cette crise. Pardon d’avoir regardé légèrement tous ces articles qui essayaient de nous alerter. Je n’ai pas su écouter. Pardon à Dieu pour mon égoïsme », a-t-il imploré dans un message vidéo, en référence notamment au regard insouciant qu’il jetait à l’époque sur la propagation du coronavirus en Chine.
Dans une tribune relayée sur le site Info Chrétienne et intitulée « Je défends », de nombreux responsables protestants ont tenu à réaffirmer leur soutien à la « mégachurch » mulhousienne. « Ce qui est arrivé à la Porte ouverte chrétienne aurait pu arriver dans n’importe quelle Église, n’importe quel rassemblement, n’importe quelle conférence… Cela aurait pu nous arriver, à vous et moi. Et on nous aurait accusés pour cela !, ont-ils ainsi déploré. Si nous vivons l’Évangile tel que le Christ l’a présenté et incarné, alors je crois que ce n’est certainement pas nos frères que nous devons attaquer, malmener, mépriser, critiquer… En particulier lorsqu’ils sont déjà à terre, faibles et malades ».
Et ce sentiment d’une forme de « mise à l’écart » des évangéliques semble même avoir dépassé, par endroits, les frontières du Haut Rhin. « Après la décision, le 8 mars, de suspendre tous les offices pour quinze jours dans nos lieux de cultes, en lien avec la préfecture, certains pasteurs ont déploré que de telles consignes n’aient pas été mises en œuvre pour les rassemblements des autres cultes. Ils ont pu se sentir un peu stigmatisés par là », expliquait la semaine dernière à La Croix le pasteur Antoine Roseiro, pasteur de l’Église évangélique baptiste de Besançon et représentant dans le Doubs du CNEF.
→ ANALYSE. Face au coronavirus, quel est le rôle des chrétiens ?
« Nous n’avons déjà pas toujours bonne presse en France, les gens entretenant parfois une certaine méfiance vis-à-vis de nos églises, soupire encore un jeune évangélique des Hauts-de-France, cette actualité dramatique risque très injustement de ternir un peu plus notre image… »
[size=38]Coronavirus, les évangéliques français refusent d’être « stigmatisés »[/size]
Analyse
Invitée mardi 17 mars sur la matinale de France Inter, la préfète du Grand Est et du Bas Rhin, Josiane Chevalier, a mis en cause la responsabilité de l’église de la Porte ouverte chrétienne de Mulhouse (Haut Rhin) dans la propagation du Covid-19. Une prise de parole qui a aussitôt suscité l’ire des évangéliques, regrettant des propos infondés et stigmatisants.
- Malo Tresca,
- le 19/03/2020 à 18:21
L'église évangélique de la Porte ouverte chrétienne située dans le quartier de Bourtzwiller à Mulhouse (Haut-Rhin) où plusieurs personnes ont été contaminées lors d'un rassemblement religieux de plusieurs milliers de croyants.[size=12]THIERRY GACHON/L'ALSACE[/size]
L’invective n’est pas passée inaperçue. Invitée mardi 17 mars sur la matinale de France Inter, la préfète du Grand Est et du Bas Rhin, Josiane Chevalier, a mis en cause la responsabilité de l’église de la Porte ouverte chrétienne de Mulhouse (Haut Rhin) dans la propagation massive du Covid-19 dans sa région.
→ EN DIRECT. Coronavirus : 4e jour de confinement total en France, toutes les infos
Selon elle, l’épidémie y est « partie d’un rassemblement évangélique qui a eu lieu dans le Haut-Rhin, avec plus de 3 000 personnes et un non-respect des mesures barrières : en résumé, tout ce qu’il ne faut pas faire, a-t-elle fustigé à l’antenne. On paie le prix fort de cette non prise en compte des mesures de base ». Du 17 au 21 février, la mégachurch mulhousienne avait en effet organisé une semaine de « jeûne et de prière », où avaient alors afflué près de 2 000 chrétiens venus de toute la France.
→ LES FAITS. En Alsace, dix cas de coronavirus contractés dans une « megachurch » évangélique
Mais si l’événement a bien été à l’origine de la formation du « cluster » du Haut-Rhin, et de la propagation par certains fidèles du virus dans d’autres régions françaises, la communauté évangélique locale n’avait pas enfreint, à l’époque, les directives gouvernementales : l’Hexagone n’était alors qu’en stade un, et les rassemblements de plus de 5 000 personnes n’y ont été interdits que la semaine suivante.
Contactée par Le Point, Nathalie Schnoebelen, en charge de la communication de La Porte Ouverte, a également rappelé que, « durant la semaine du rassemblement, Emmanuel Macron était présent à Mulhouse avec du monde autour de lui sans pratiquer de gestes barrières ». Le lieu de culte a fermé ses portes début mars.
« Se tenir aux faits »
Les propos de Josiane Chevalier n’ont donc pas tardé à susciter l’ire des responsables évangéliques, dénonçant des propos infondés et stigmatisants. « Au contraire, cette Église a respecté toutes les directives données au moment de son événement et même anticipé les restrictions suivantes », a souligné Romain Choisnet, responsable de la communication du Conseil National des Évangéliques de France (CNEF), sur Twitter.
« Vraiment trop facile d’accuser ainsi après coup… Décevant de la part d’une préfète qui devrait s’en tenir aux faits », a de son côté déploré sur le réseau social le pasteur Daniel Liechti, président de la commission d’implantation d’Églises nouvelles.
Romain CHOISNET@comcnef
[ltr]Accusations à tord de Mme CHEVALIER @Prefet67 :
Au contraire, cette Église a respecté toutes les directives données au moment son évènement et même anticipé les restrictions suivantes ! @franceinterhttps://www.lecnef.org/articles/51475-porte-ouverte-chretienne-de-mulhouse-communique … https://twitter.com/franceinter/status/1239823982368624640 …[/ltr]Porte Ouverte Chrétienne de Mulhouse : communiqué | CNEF
Les responsables de l'Église la Porte Ouverte Chrétienne de Mulhouse souhaitent communiquer leur profonde compassion envers toutes les personnes atteintes...
lecnef.org
France Inter
@franceinter
En réponse à @franceinter
Josiane Chevalier : "L’épidémie est partie d’un rassemblement évangélique, qui a eu lieu dans le Haut-Rhin, avec plus de 3.000 personnes et un non-respect des mesures barrières : en résumé, tout ce qu’il ne faut pas faire." #coronavirus #le79inter
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11:08 - 17 mars 2020
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Tribune de soutien
Alors que de nombreux membres de la communauté mulhousienne - dont son célèbre pasteur principal, Samuel Peterschmitt - ont été contaminés par le Covid-19, le pasteur Thiebault Geyer, qui continue aujourd’hui d’officier pour le culte virtuel, confiné, a toutefois fait une récente prédication en forme de « mea culpa ». « Je voudrais demander pardon, pardon d’avoir pris à la légère cette crise. Pardon d’avoir regardé légèrement tous ces articles qui essayaient de nous alerter. Je n’ai pas su écouter. Pardon à Dieu pour mon égoïsme », a-t-il imploré dans un message vidéo, en référence notamment au regard insouciant qu’il jetait à l’époque sur la propagation du coronavirus en Chine.
Dans une tribune relayée sur le site Info Chrétienne et intitulée « Je défends », de nombreux responsables protestants ont tenu à réaffirmer leur soutien à la « mégachurch » mulhousienne. « Ce qui est arrivé à la Porte ouverte chrétienne aurait pu arriver dans n’importe quelle Église, n’importe quel rassemblement, n’importe quelle conférence… Cela aurait pu nous arriver, à vous et moi. Et on nous aurait accusés pour cela !, ont-ils ainsi déploré. Si nous vivons l’Évangile tel que le Christ l’a présenté et incarné, alors je crois que ce n’est certainement pas nos frères que nous devons attaquer, malmener, mépriser, critiquer… En particulier lorsqu’ils sont déjà à terre, faibles et malades ».
« Stigmatisés »
Et ce sentiment d’une forme de « mise à l’écart » des évangéliques semble même avoir dépassé, par endroits, les frontières du Haut Rhin. « Après la décision, le 8 mars, de suspendre tous les offices pour quinze jours dans nos lieux de cultes, en lien avec la préfecture, certains pasteurs ont déploré que de telles consignes n’aient pas été mises en œuvre pour les rassemblements des autres cultes. Ils ont pu se sentir un peu stigmatisés par là », expliquait la semaine dernière à La Croix le pasteur Antoine Roseiro, pasteur de l’Église évangélique baptiste de Besançon et représentant dans le Doubs du CNEF.
→ ANALYSE. Face au coronavirus, quel est le rôle des chrétiens ?
« Nous n’avons déjà pas toujours bonne presse en France, les gens entretenant parfois une certaine méfiance vis-à-vis de nos églises, soupire encore un jeune évangélique des Hauts-de-France, cette actualité dramatique risque très injustement de ternir un peu plus notre image… »