[size=38]Un « nouvel élan » pour les évangéliques de la Fédération protestante de France[/size]
Reportage
Toute la journée, biblistes, théologiens, historiens et sociologues ont pris la parole pour donner – sans éluder les points de divergence – des clés de compréhension sur l’identité, sur les divers engagements dans la cité et sur la place actuelle, au sein du protestantisme français, des Églises évangéliques. Image d’illustration.[size=12]CORINNE SIMON/CIRIC[/size]
Des dires mêmes de plusieurs d’entre eux, il s’agissait d’un « jalon historique » et « d’une grande première ». Samedi 30 novembre, près de 150 fidèles – de tous âges, et de diverses sensibilités confessionnelles – ont assisté au dernier grand colloque de la Fédération protestante de France (FPF). Intitulé Les évangéliques de la FPF, vers un nouvel élan !, l’événement (1), organisé dans l’enceinte symbolique du temple de l’Église protestante unie de France (EPUdF) de l’Étoile, dans le 17e arrondissement de Paris, ambitionnait de faire découvrir « la diversité des Églises et œuvres évangéliques », de « faire réfléchir au lien fédératif qui les unit » et de « partager la richesse des courants des réformes protestantes ».
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Entre « évangélistes » et « évangéliques », une confusion fréquente
Cette journée se veut « une étape décisive, en particulier dans ce parcours d’apprentissage sans cesse recommencé de la découverte de la diversité du protestantisme, et des évangéliques en particulier. C’est bien la mission de la Fédération que de se tenir au service de ce protestantisme dans son ensemble, d’en défendre et d’en représenter les intérêts dans la société française, quelles que soient les dénominations de ses membres », a expliqué le pasteur François Clavairoly, président de la FPF, dans son discours d’introduction.
« En tenant compte de cette diversité institutionnelle, culturelle et spirituelle, il s’agira de nous redire avec justesse et intelligence ce que signifie être évangélique dans un temps où ce très beau terme (…) se trouve interrogé au croisement de bien des critiques, de bien des affirmations contradictoires, de beaucoup d’ignorance », poursuivait-il, alors que plusieurs articles ont notamment braqué les projecteurs, ces derniers mois, sur des signaux de radicalisation au sein de certaines églises évangéliques, notamment en banlieues.
Présentation des évangéliques de la FPF par le pasteur Vincent Miéville, président de la coordination évangélique de l’instance, éclairage historique par le pasteur Claude Baty sur leur rôle dans la construction de la Fédération – présidée au moment de sa création, en 1905, par le laïc évangélique Édouard Gruner –, intervention sur le thème « Vivre sa foi, assumer l’unité : les grandes étapes de l’évangélisme en France » par le professeur Pierre-Yves Kirschleger, maître de conférences en histoire contemporaine…
Toute la journée, biblistes, théologiens, historiens et sociologues ont pris la parole pour donner – sans éluder les points de divergence – des clés de compréhension sur l’identité, sur les divers engagements dans la cité et sur la place actuelle, au sein du protestantisme français, des Églises évangéliques. « Aujourd’hui, près d’un tiers de celles rattachées au Conseil national des évangéliques de France (CNEF) appartient également à la FPF », rappelle à La Croix la théologienne baptiste Valérie Duval-Poujol, responsable scientifique de ce colloque. Dans l’après-midi, celle-ci animait encore un module au titre interpellant : « Les évangéliques et la Bible ; tous fondamentalistes ? ».
« Depuis quatre ans [dans le sillage de la décision, en 2015, de l’EPUdF d’autoriser la bénédiction des couples de même sexe, qui avait à l’époque ouvert une crise au sein de la FPF, NDLR], nous avons amorcé un gros travail – autour de diverses initiatives comme les Rendez-vous de la pensée protestante – sur le lien fédératif pour dépasser les clichés, qui caricaturent par exemple les évangéliques comme des “fondamentalistes” et les luthéro-réformés comme des “libéraux” », explique-elle encore, « ce colloque montre que l’on peut vivre ensemble dans une fraternité réconciliée ».
Préconisations pour conforter la représentation des évangéliques au sein de la FPF, appel à condamner « plus fortement » les pratiques contestables de certains pasteurs pour endiguer le risque d’amalgames injustes, table ronde sur les défis qui attendent les évangéliques dans les domaines de l’évangélisation, de la place des femmes… Le colloque du 30 novembre s’est clôturé autour d’une conférence donnée le soir même à l’Hôtel de Ville avec Denis Mukwege, médecin congolais et évangélique ayant reçu le prix Nobel de la paix en 2018, en présence de la maire de Paris Anne Hidalgo.
(1) Animé par la pasteure Anne-Laure Danet, avec des interventions du sociologue Jean-Paul Willaime, spécialiste du protestantisme, du pasteur Christian Krieger, président de la conférence des Églises chrétiennes, de Gabriel Monet, doyen de la faculté adventiste de Collonges-sous-Salèves, Yvan Carluer, pasteur de l’Église Martin Luther King à Créteil, et de la pasteure Florence Blondon du Temple de l’Étoile.
Reportage
Pour déjouer certains clichés et réaffirmer le lien fédératif qui unit les églises évangéliques membres de la Fédération Protestante de France (FPF), un grand colloque a été organisé, samedi 30 novembre, au temple de l’Église protestante unie de France (EPUdF) de l’Étoile (Paris 17e).
- Malo Tresca,
- le 01/12/2019 à 15:40
Toute la journée, biblistes, théologiens, historiens et sociologues ont pris la parole pour donner – sans éluder les points de divergence – des clés de compréhension sur l’identité, sur les divers engagements dans la cité et sur la place actuelle, au sein du protestantisme français, des Églises évangéliques. Image d’illustration.[size=12]CORINNE SIMON/CIRIC[/size]
Des dires mêmes de plusieurs d’entre eux, il s’agissait d’un « jalon historique » et « d’une grande première ». Samedi 30 novembre, près de 150 fidèles – de tous âges, et de diverses sensibilités confessionnelles – ont assisté au dernier grand colloque de la Fédération protestante de France (FPF). Intitulé Les évangéliques de la FPF, vers un nouvel élan !, l’événement (1), organisé dans l’enceinte symbolique du temple de l’Église protestante unie de France (EPUdF) de l’Étoile, dans le 17e arrondissement de Paris, ambitionnait de faire découvrir « la diversité des Églises et œuvres évangéliques », de « faire réfléchir au lien fédératif qui les unit » et de « partager la richesse des courants des réformes protestantes ».
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Entre « évangélistes » et « évangéliques », une confusion fréquente
Cette journée se veut « une étape décisive, en particulier dans ce parcours d’apprentissage sans cesse recommencé de la découverte de la diversité du protestantisme, et des évangéliques en particulier. C’est bien la mission de la Fédération que de se tenir au service de ce protestantisme dans son ensemble, d’en défendre et d’en représenter les intérêts dans la société française, quelles que soient les dénominations de ses membres », a expliqué le pasteur François Clavairoly, président de la FPF, dans son discours d’introduction.
« Beaucoup d’ignorance »
« En tenant compte de cette diversité institutionnelle, culturelle et spirituelle, il s’agira de nous redire avec justesse et intelligence ce que signifie être évangélique dans un temps où ce très beau terme (…) se trouve interrogé au croisement de bien des critiques, de bien des affirmations contradictoires, de beaucoup d’ignorance », poursuivait-il, alors que plusieurs articles ont notamment braqué les projecteurs, ces derniers mois, sur des signaux de radicalisation au sein de certaines églises évangéliques, notamment en banlieues.
Présentation des évangéliques de la FPF par le pasteur Vincent Miéville, président de la coordination évangélique de l’instance, éclairage historique par le pasteur Claude Baty sur leur rôle dans la construction de la Fédération – présidée au moment de sa création, en 1905, par le laïc évangélique Édouard Gruner –, intervention sur le thème « Vivre sa foi, assumer l’unité : les grandes étapes de l’évangélisme en France » par le professeur Pierre-Yves Kirschleger, maître de conférences en histoire contemporaine…
« Fraternité réconciliée »
Toute la journée, biblistes, théologiens, historiens et sociologues ont pris la parole pour donner – sans éluder les points de divergence – des clés de compréhension sur l’identité, sur les divers engagements dans la cité et sur la place actuelle, au sein du protestantisme français, des Églises évangéliques. « Aujourd’hui, près d’un tiers de celles rattachées au Conseil national des évangéliques de France (CNEF) appartient également à la FPF », rappelle à La Croix la théologienne baptiste Valérie Duval-Poujol, responsable scientifique de ce colloque. Dans l’après-midi, celle-ci animait encore un module au titre interpellant : « Les évangéliques et la Bible ; tous fondamentalistes ? ».
« Depuis quatre ans [dans le sillage de la décision, en 2015, de l’EPUdF d’autoriser la bénédiction des couples de même sexe, qui avait à l’époque ouvert une crise au sein de la FPF, NDLR], nous avons amorcé un gros travail – autour de diverses initiatives comme les Rendez-vous de la pensée protestante – sur le lien fédératif pour dépasser les clichés, qui caricaturent par exemple les évangéliques comme des “fondamentalistes” et les luthéro-réformés comme des “libéraux” », explique-elle encore, « ce colloque montre que l’on peut vivre ensemble dans une fraternité réconciliée ».
Préconisations pour conforter la représentation des évangéliques au sein de la FPF, appel à condamner « plus fortement » les pratiques contestables de certains pasteurs pour endiguer le risque d’amalgames injustes, table ronde sur les défis qui attendent les évangéliques dans les domaines de l’évangélisation, de la place des femmes… Le colloque du 30 novembre s’est clôturé autour d’une conférence donnée le soir même à l’Hôtel de Ville avec Denis Mukwege, médecin congolais et évangélique ayant reçu le prix Nobel de la paix en 2018, en présence de la maire de Paris Anne Hidalgo.
(1) Animé par la pasteure Anne-Laure Danet, avec des interventions du sociologue Jean-Paul Willaime, spécialiste du protestantisme, du pasteur Christian Krieger, président de la conférence des Églises chrétiennes, de Gabriel Monet, doyen de la faculté adventiste de Collonges-sous-Salèves, Yvan Carluer, pasteur de l’Église Martin Luther King à Créteil, et de la pasteure Florence Blondon du Temple de l’Étoile.