[size=33]Thaïlande: Les moines rendus obèses par l'afflux d'offrandes sucrées[/size]
DIETE Les traditionnelles offrandes de bols de riz se sont transformées en paniers de « junk-food », des chips aux boissons énergétiques…
20 Minutes avec AFP
Publié le 22/11/18 à 15h10 — Mis à jour le 22/11/18 à 15h48
Des moines bouddhistes reçoivent des offrandes à l'occasion de la fête de Asalha Puja à Narathiwat, le 22 juillet 2013. — MADAREE TOHLALA / AFP
Un vrai problème de société en Thaïlande. A cause de l’afflux quotidien d’offrandes, composées souvent de boissons sucrées et de gâteaux industriels, des milliers de moines bouddhistes, sur les 300.000 que compte le pays, sont devenus obèses.
La tradition de faire des offrandes en nature aux moines est très ancrée en Thaïlande, où les statues de Bouddha le montrent joufflu. Mais la classique obole de riz s’est transformée en paniers de « junk-food », des chips aux boissons énergétiques, dans ce pays où les scandales de moines vivant grand train ou détournant de l’argent à des fins personnelles n’ont pas découragé les fidèles de leur faire des dons, considérés comme de « bonnes actions » portant chance.
Mais nombre d’entre eux reçoivent les dons sans bouger de leur temple. Et, dans les supermarchés, des rayons entiers sont consacrés à ces offrandes toutes prêtes, empilées dans un seau jaune. « S’ils mangent notre nourriture et en sont satisfaits, nous pensons que la nourriture sera ainsi transmise à nos défunts bien aimés », explique Prachaksvich Lebnak, un haut responsable du ministère de la Santé. « Certains leur offrent même des cigarettes », se désespère-t-il. Ce goût pour des offrandes trop grasses, trop sucrées ou trop salées, donne des taux de diabète et d’hypertension au sein du clergé bouddhiste qui affolent les autorités sanitaires.
Selon une étude réalisée cette année dans le nord-est de la Thaïlande, l’un des États les plus touchés par l’obésité en Asie, sur plus de 3.500 moines examinés, 15 % étaient obèses. L’universitaire Jongjit Angkatavanich affirme même, études à l’appui, que les taux d’obésité montent à 48 % chez les moines interrogés. L’ennemi à abattre : les boissons sucrées que les moines boivent en grande quantité, n’étant pas autorisés à manger de nourriture solide l’après-midi. Dans un hôpital de Bangkok qui leur est consacré, un grand panneau à l’entrée leur explique que « l’eau est la meilleure des boissons ».
En décembre 2017, la junte militaire au pouvoir en Thaïlande a publié une Charte de la Santé des moines, les enjoignant à prendre soin de leur corps. Des initiations à la diététique sont organisées, y compris à travers les monastères de province, pour tenter de changer leurs habitudes alimentaires. Le problème, c’est qu’ils sont censés accepter toutes les offrandes car « selon l’enseignement de Bouddha, tout ce qui est offert doit être accepté », rappelle Phra Rajvoramuni, un moine ayant participé à la rédaction de la charte.
Par ailleurs, en Thaïlande, les moines sont censés ne pas faire de sport. Dans ce cas, « ils devraient faire de l’exercice, comme de la marche méditative, faire le ménage du temple le matin, balayer le sol » de façon dynamique, suggère Phra Rajvoramuni, le moine qui a co-écrit la charte.
DIETE Les traditionnelles offrandes de bols de riz se sont transformées en paniers de « junk-food », des chips aux boissons énergétiques…
20 Minutes avec AFP
Publié le 22/11/18 à 15h10 — Mis à jour le 22/11/18 à 15h48
Des moines bouddhistes reçoivent des offrandes à l'occasion de la fête de Asalha Puja à Narathiwat, le 22 juillet 2013. — MADAREE TOHLALA / AFP
Un vrai problème de société en Thaïlande. A cause de l’afflux quotidien d’offrandes, composées souvent de boissons sucrées et de gâteaux industriels, des milliers de moines bouddhistes, sur les 300.000 que compte le pays, sont devenus obèses.
La tradition de faire des offrandes en nature aux moines est très ancrée en Thaïlande, où les statues de Bouddha le montrent joufflu. Mais la classique obole de riz s’est transformée en paniers de « junk-food », des chips aux boissons énergétiques, dans ce pays où les scandales de moines vivant grand train ou détournant de l’argent à des fins personnelles n’ont pas découragé les fidèles de leur faire des dons, considérés comme de « bonnes actions » portant chance.
L’ennemi : les boissons sucrées
Mais nombre d’entre eux reçoivent les dons sans bouger de leur temple. Et, dans les supermarchés, des rayons entiers sont consacrés à ces offrandes toutes prêtes, empilées dans un seau jaune. « S’ils mangent notre nourriture et en sont satisfaits, nous pensons que la nourriture sera ainsi transmise à nos défunts bien aimés », explique Prachaksvich Lebnak, un haut responsable du ministère de la Santé. « Certains leur offrent même des cigarettes », se désespère-t-il. Ce goût pour des offrandes trop grasses, trop sucrées ou trop salées, donne des taux de diabète et d’hypertension au sein du clergé bouddhiste qui affolent les autorités sanitaires.
Selon une étude réalisée cette année dans le nord-est de la Thaïlande, l’un des États les plus touchés par l’obésité en Asie, sur plus de 3.500 moines examinés, 15 % étaient obèses. L’universitaire Jongjit Angkatavanich affirme même, études à l’appui, que les taux d’obésité montent à 48 % chez les moines interrogés. L’ennemi à abattre : les boissons sucrées que les moines boivent en grande quantité, n’étant pas autorisés à manger de nourriture solide l’après-midi. Dans un hôpital de Bangkok qui leur est consacré, un grand panneau à l’entrée leur explique que « l’eau est la meilleure des boissons ».
Une charte de la Santé pour les moines
En décembre 2017, la junte militaire au pouvoir en Thaïlande a publié une Charte de la Santé des moines, les enjoignant à prendre soin de leur corps. Des initiations à la diététique sont organisées, y compris à travers les monastères de province, pour tenter de changer leurs habitudes alimentaires. Le problème, c’est qu’ils sont censés accepter toutes les offrandes car « selon l’enseignement de Bouddha, tout ce qui est offert doit être accepté », rappelle Phra Rajvoramuni, un moine ayant participé à la rédaction de la charte.
Par ailleurs, en Thaïlande, les moines sont censés ne pas faire de sport. Dans ce cas, « ils devraient faire de l’exercice, comme de la marche méditative, faire le ménage du temple le matin, balayer le sol » de façon dynamique, suggère Phra Rajvoramuni, le moine qui a co-écrit la charte.