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[size=49]« Les moines zen, ils cotisent pour la retraite ? » : de la difficulté de parler de cette philosophie japonaise en France[/size]
CHRONIQUE
Tōzan Sans
Jeune moine zen ordonné au Japon sous le nom de Tozan, Clément Sans nous raconte chaque mois son quotidien. Aujourd’hui, il évoque son bref retour en France et la difficulté de parler du zen à ses proches, qu’il n’avait pas vus depuis près de quatre ans.
Publié le 21 août 2022 à 05h45 - Mis à jour le 21 août 2022 à 15h07
En août, les cérémonies bouddhistes d’« Obon » permettent aux Japonais de rendre hommage aux défunts. Ici, des personnes assistent à l’une d’elles au temple Joenji, à Fukushima, dans le nord du Japon, le 6 août 2011. YURIKO NAKAO / REUTERS
Le 15 septembre 2021, Clément Sans est devenu moine zen, ordonné sous le nom de Tozan (« la montagne des pêches »). Chaque mois, il nous envoie une lettre qui nous fait partager ses réflexions et son quotidien singulier et presque hors du temps. Après deux ans passés au temple Antai-ji, dans les montagnes du nord de l’île Honshu, il a intégré cet été un nouveau temple, à Kyoto.
Lettre d’août. Les vignes s’étirent dans cette vallée de Touraine laquée de lumière douce, où la pierre de tuffeau épouse avec délicatesse les convulsions de la Loire. La chaleur creuse le jour, les terrasses des bars et des cafés sont remplies, une odeur de sardines grillées se laisse deviner. L’esprit léger des vacances estivales semble avoir emporté la France.
Cela faisait presque quatre ans et demi que je n’avais pas vu ma famille. Lorsque je me suis envolé pour le Japon, je ne connaissais du bouddhisme qu’un grand nombre de clichés. Je ne parlais pas un mot de japonais, n’avais ni travail, ni argent, ni projet clairement défini. Je voulais surtout partir, voir un ailleurs, et mettre à l’épreuve un appel intérieur qui m’habitait depuis l’adolescence.
Suspicion, idéologie, perte de temps
Et voilà que c’est en moine zen que je reviens dans mon pays, vivant désormais sur les flancs des montagnes qui cerclent Kyoto, jeune marié, intégré à une communauté de fidèles qui m’aident chaque jour à soutenir ma pratique spirituelle.
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Durant de courtes vacances partagées entre Paris et les terres ligériennes de mon enfance, j’ai eu le plaisir de revoir tous ceux que j’avais quittés, ainsi que l’honneur de rencontrer des moines investis dans la pratique et le développement du zen en France.