[size=30]Grèce : l’Église orthodoxe se profile dans le domaine social[/size]
PAR RELIGIOSCOPE, 7 FÉVRIER 2018
La crise économique qui a débuté en 2009 et n'a pas fini de frapper la Grèce, à laquelle s'est ajouté l'afflux massif de réfugiés, a conduit l'Église orthodoxe à développer une importante action sociale et humanitaire, explique Vasilios N. Makrides, professeur à l'Université d'Erfurt (Allemagne), dans un article publié par le mensuel Religion & Gesellschaft in Ost und West. L'Église n'a pas été épargnée par la crise, qui l'a contrainte de rationaliser et moderniser ses structures, et aussi de chercher des projets porteurs de nouvelles ressources, par exemple dans le développement du tourisme religieux. Mais surtout, explique Makrides, l'Église est devenue le plus important prestataire de services sociaux dans le pays, dépassant même l'État, lui-même confronté à de nombreux problèmes et contraint à de sévères mesures d'économie. Beaucoup d'aides sociales qui relevaient de l'État et pour lesquelles l'Église ne fournissait qu'une aide complémentaire ne peuvent plus entièrement être assumées par les pouvoirs publics, ce qui amène l'Église à affirmer son rôle de façon autonome.
Les aides fournies par l'Église et des organisations qui y sont liées touchent tous les secteurs de la population et une large palette de situations (aide aux personnes âgées, soupes populaires, services médicaux, subsides pour payer les factures d'électricité, etc.). Outre des initiatives locales ou spécifiques, une grande partie de ces actions sont menées sous l'égide de l'organisation d'aide Apostoli (Mission), fondée en 2010. La mise en avant de ce rôle entraîne aussi une image plus positive pour l'Église dans la société, même si cela n'a pas fait taire toutes les critiques contre l'Église dans un pays où un anticléricalisme diffus est répandu. À l'inverse, certaines voix reprochent à l'Église de trop bonnes relations avec un gouvernement de gauche qui compte plusieurs athées et a fait passer des lois peu compatibles avec la tradition orthodoxe.
Makrides note que la crise entraîne des changements dans les comportements religieux : plusieurs indications suggèrent un possible regain de la pratique religieuse dans un contexte de crise. Par exemple, on observerait un pourcentage plus important de fidèles masculins assistant régulièrement aux services religieux.
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Vassilios N. Makrides, « Die Finanz- und Flüchtlingskrise als Chance für die griechische Kirche », Religion & Gesellschaft in Ost und West, 46/1, janvier 2018, pp. 24-27.
Religion & Gesellschaft in Ost und West, Institut G2W, Birmensdorferstrasse 52, Postfach 9329, 8036 Zurich, Suisse.
Site : [size=13]www.g2w.eu[/size][/size]
PAR RELIGIOSCOPE, 7 FÉVRIER 2018
La crise économique qui a débuté en 2009 et n'a pas fini de frapper la Grèce, à laquelle s'est ajouté l'afflux massif de réfugiés, a conduit l'Église orthodoxe à développer une importante action sociale et humanitaire, explique Vasilios N. Makrides, professeur à l'Université d'Erfurt (Allemagne), dans un article publié par le mensuel Religion & Gesellschaft in Ost und West. L'Église n'a pas été épargnée par la crise, qui l'a contrainte de rationaliser et moderniser ses structures, et aussi de chercher des projets porteurs de nouvelles ressources, par exemple dans le développement du tourisme religieux. Mais surtout, explique Makrides, l'Église est devenue le plus important prestataire de services sociaux dans le pays, dépassant même l'État, lui-même confronté à de nombreux problèmes et contraint à de sévères mesures d'économie. Beaucoup d'aides sociales qui relevaient de l'État et pour lesquelles l'Église ne fournissait qu'une aide complémentaire ne peuvent plus entièrement être assumées par les pouvoirs publics, ce qui amène l'Église à affirmer son rôle de façon autonome.
Les aides fournies par l'Église et des organisations qui y sont liées touchent tous les secteurs de la population et une large palette de situations (aide aux personnes âgées, soupes populaires, services médicaux, subsides pour payer les factures d'électricité, etc.). Outre des initiatives locales ou spécifiques, une grande partie de ces actions sont menées sous l'égide de l'organisation d'aide Apostoli (Mission), fondée en 2010. La mise en avant de ce rôle entraîne aussi une image plus positive pour l'Église dans la société, même si cela n'a pas fait taire toutes les critiques contre l'Église dans un pays où un anticléricalisme diffus est répandu. À l'inverse, certaines voix reprochent à l'Église de trop bonnes relations avec un gouvernement de gauche qui compte plusieurs athées et a fait passer des lois peu compatibles avec la tradition orthodoxe.
Makrides note que la crise entraîne des changements dans les comportements religieux : plusieurs indications suggèrent un possible regain de la pratique religieuse dans un contexte de crise. Par exemple, on observerait un pourcentage plus important de fidèles masculins assistant régulièrement aux services religieux.
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Vassilios N. Makrides, « Die Finanz- und Flüchtlingskrise als Chance für die griechische Kirche », Religion & Gesellschaft in Ost und West, 46/1, janvier 2018, pp. 24-27.
Religion & Gesellschaft in Ost und West, Institut G2W, Birmensdorferstrasse 52, Postfach 9329, 8036 Zurich, Suisse.
Site : [size=13]www.g2w.eu[/size][/size]