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Études du Codex Bezæ Cantabrigiensis

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Marmhonie

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Études du Codex Bezæ Cantabrigiensis


Patrimoine catholique historique
Apporté en Gaule au 2e siècle par St Irénée, brûlé en grande partie par les calvinistes, puis volé par l'amant de Calvin, Théodore de Bèze, qu'il offrit aux anglicans, le plus vieux codex des Gaules fut étudié sans cesse. Les anglicans refusent encore aujourd'hui de restituer un de leurs plus grands vols de textes sacrés à la France, mais Dieu veille !

Devant trop d'attaques répétées contre ce trésor mondial des Saintes Écritures, son étude est déplacée dans ce sous-forum catholique qui vous offre son inestimable patrimoine avec bienveillance et paix.

Son importance historique
Le codex Bezæ Cantabrigiensis est le plus ancien au monde par sa copie du texte grec, qui était inutile puisqu'il est bilingue grec latin et que ce fut le latin étudié.
Ce codex fut apporté par Saint Irénée au II siècle sur roseau et recopié sur papier pour le sauver au V siècle dans le monastère de St Irénée. Ce dernier l'avait d'origine présenté à Polycarpe, alors qu'il revenait de la première communauté johannique. Théodore de Bèze le vola durant les guerres de religions en France entre protestants & catholiques, & l'offre aux protestants de Cambridge où il réside toujours depuis. Ainsi son nom actuel : Bezae Catabrigiensis.
Études du Codex Bezæ Cantabrigiensis	 Bezae-preface-beze-4ca3cb0

Mais le scribe avait certainement reçu mission de sauver ce texte grec qui est considéré comme le plus ancien texte grec au plus proche de l'araméen d'origine dans lequel fut écrit cet évangile selon Jean.

Or, dans ce codex, Saint Irénée et saint Polycarpe, le disciple préféré de Jean, le disciple préféré de Jésus, le passage de la femme adultère est de Luc. C'est certain.

Aujourd'hui, il a été mis dans Jean au débit du chapitre 8, ce qui importe peu, ce texte est un des plus anciens qui soit, et le plus célèbre du NT.

8-2 : "et il s’assit et se mit à les enseigner." Cette traduction de la TMN 1974 est très juste. Or, jamais dans Jean, n'enseigne assis... Luc par contre présente le Christ enseignant souvent assis.

Idem,
8-3 : "les scribes et les Pharisiens" : c'est une expression typique des synoptiques. Les "scribes" ne se trouvent pas ailleurs dans Jean. Autrement dit, si on enlève ce passage ajouté à Jean, Jean ne parle jamais des "scribes". Vu ?
8-4 : "Enseignant, cette femme...", non surtout pas, il faut traduire le grec exact, c'est "Maître". Voir Jean 1-38 et Jean 20-16 qui usent encore du terme grec à traduire par "Maître".

Autre situation unique dans le NT et dans les évangiles, Jésus ECRIT ! Si c'est selon Jean, on ne comprend rien. C'est c'est de Luc, comme lui écrivait d'origine en grec attique, cela veut dire simplement que Jésus a pris l'attitude d'un homme qui ne prêtait aucune attention à son entourage (Voir les commentaires d'Osty).
8-9 : "il resta seul avec la femme". Les TMN consdèrent à priori que c'est un faux passage, et donc l'ont négligé en traduction. En réalité, c'est à la suite de Luc 22-22, et St Augustin commente remarquablement Luc : "Ils ne restèrent que deux : la misère & la miséricorde".
8-11 : Les TMN zappent carrément un mot grec qui signifie "désormais" : ”Va, désormais ne pèche plus". C'est l'expression préférée de Luc. Jean n'utilise jamais cette expression, mais une autre : "dès à présent", voir Jean 13-19 et 14-7 & dans Apocalypse 14-13.

Aucun doute, c'est un passage de Luc, & authentique car Pierre (dans l’évangile selon Saint Matthieu XVI, 15-19) l'enseigne, tout simplement.

Études du Codex Bezæ Cantabrigiensis	 Jean-8_femme-adultere-4c6ee5a

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Marmhonie

Marmhonie
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Luc l'évangéliste dans le codex Bezæ


On dit habituellement que saint Luc n’était pas un témoin direct de la vie du Christ, et qu’il rapporte dans son évangile ce dont il s’est soigneusement enquis auprès des témoins et des acteurs des événements. Cette idée reçue vient du prologue de son évangile, traduit ainsi : « après m’être informé exactement de tout depuis les origines », ou « après avoir fait des recherches exactes sur toutes ces choses depuis le commencement »

Sylvie Chabert d’Hyères, spécialiste du Codex Bezae, qui contient sans doute le plus ancien texte grec connu et l’un des plus anciens textes latins des Evangiles et des Actes, montre que ces traductions sont fautives.
Études du Codex Bezæ Cantabrigiensis	 Img_6773-511e829

Saint Luc, qui connaissait bien le grec, utilise une expression que l’on trouve chez Démosthène (et aussi chez Flavius Josèphe), dont le verbe, παρηκολουθηκότι, parikolouthikoti, a le sens d’« accompagner de près » : on le trouve aussi, et ainsi traduit, dans deux épîtres de saint Paul (la différence est que chez Démosthène il s’agit comme chez saint Luc d’avoir accompagné les événements, d’avoir suivi de près ce qui s’est passé, tandis que chez saint Paul il s’agit d’accompagner quelqu’un).  

Le sens du prologue de Luc est donc le contraire de ce que l’on dit.
Saint Luc affirme solennellement qu’il a décidé d’écrire cet évangile parce qu’il a « accompagné tous ces événements de près depuis le début », parce qu’il les a suivis en personne depuis la naissance de saint Jean Baptiste.  

Dans la Vulgate (et dans le texte latin du Codex Bezae), le mot est assecuto. En latin classique, adsequere veut dire atteindre, et l’on ne peut pas le traduire ainsi dans la phrase de saint Luc. Mais si l’on oublie le préfixe ad, il reste secuto, de sequere : suivre. Or on trouve précisément ce verbe, avec le préfixe, dans le sens de suivre, dans la notice sur saint Luc du Canon de Muratori (2e siècle) : « à la mesure de ce qu’il avait pu suivre (asequi) il commença à le dire à partir de la nativité de Jean ».  

S’il en est ainsi
Les deux premiers chapitres de l’évangile de saint Luc (annonciation et conception de saint Jean Baptiste, Annonciation et conception du Christ, Visitation, nativité de saint Jean Baptiste, Nativité du Christ, circoncision, Présentation au Temple, Jésus face aux docteurs : il y a là les cinq mystères joyeux du Rosaire) sont encore plus bouleversants.  

Mais ce codex Bezæ reste très différent des autres
Pour séduisantes qu'elle soient, ses suggestions sur ce que voulait dire Luc dans son introduction restent une hypothèse. Elle repose sur une formule grecque que Luc utilise et qui est utilisée par l'orateur Démosthène. C'est trop peu pour pouvoir affirmer à la critique littéraire que Luc voulût signifier qu'il avait été témoin des évènements.

Cependant, si on admet que les Evangiles ont leur source dans les textes araméens anciens, et qui ont été transmis jusqu'à aujourd'hui avec beaucoup plus de stabilité que les diverses traductions et transmissions de textes grecs, ( CF Pierre Perrier ) on s'aperçoit que le codex de Bèze est une traduction particulièrement fidèle à la Pshytta (Bible araméenne transmise), davantage en tout cas, à de nombreuses occasions, que les textes communément utilisés aujourd'hui.
Or, le texte araméen est précis : Luc ne parle pas de son propre témoignage des faits, mais de son rapprochement vers les témoins directs de ces faits.

Le prologue de Luc pourrait se traduire de la sorte
"Puisque beaucoup de gens ont voulu que soient mis par écrits les récitatifs des choses accomplies parmi nous et bien connues de nous,
d'après la tradition de ceux qui furent dès le début les témoins oculaires puis qui ont été mis au service de la Parole, il m'a paru bon à moi aussi, puisque j'ai mis mon application à être proche d'eux, de mettre tout par écrit ordré pour toi sage Théophile..."


Ce qui signifie, en plus clair :
Puisque beaucoup de gens ont demandé une mise par écrit des récits oraux (structurés selon le savoir faire traditionnel d'Israël) des évènements qui se sont passés parmi nous et que nous connaissons tous, selon le témoignage de ceux qui ont tout vu depuis le début et qui depuis, sont devenus les responsables de la Parole (dans le culte judéo-chrétien) , j'ai cru bon d'en faire, moi aussi, un récit organisé par écrit, ayant moi-même pris le soin de les rencontrer...

Source : le site de Sylvie Chabert d’Hyères sur le Codex Bezae, qui est passionnant : http://www.dammarilys.com/cb/lk/1_a.html
&
http://christianisme.skynetblogs.be/tag/sylvie+chabert+d+hyeres
&
http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=28368

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Marmhonie

Marmhonie
MODERATEUR
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Présentation du Codex Bezae Catabrigiensis



Présentation
Le Codex Bezae Cantabrigiensis est un manuscrit bilingue, Grec et Latin, détenant une forme  ancienne des Quatre Évangiles et des Actes des Apôtres. Il est répertorié avec les vieilles versions latines antérieures à la Vulgate, dans le courant dit “ Occidental ”.
A l'analyse, son texte Grec se révèle être le plus proche témoin de la rédaction originelle. Il est une “Stigmates fossilisée" dès le début du second siècle des Évangiles et des Actes.
Comparativement le texte standard servant aux traductions est une compilation faite à partir de manuscrits copiés du IIIème au Vème siècles et qui ont forcément subi des retouches. Le Codex Bezae est sans retouche d'origine emporté en Gaules par St Irénée au II siècle !

Ce que je signalerai en profondeur plus tard, est que l'ayant étudié durant dix ans personnellement à partir des fac-similés, je dois informer que :
Études du Codex Bezæ Cantabrigiensis	 Chabert-dhyeres-bezae-5127de3
* ce texte bilingue de Luc est grec en onciales qui est la copie sur parchemin tel quel du manuscrit de St Irénée du II siècle sur papyrus, fragile, et qui a disparu depuis par sa destruction naturelle.
** le texte latin censé traduire ce codex, s'en échappe parfois dans des passages que le ou les traducteurs au monastère de Saint-Irénée de Lyon, brûlé au XV siècle par les protestants avec à leur tête Théodore de Bèze, et propose alors les passages de la Vetus Latina qui ne correspondent pas au texte grec !
*** Le ou les scribes qui ont recopié le texte grec original seul, celui apporté par St Irénée, ne maîtrisaient certainement pas bien leur grec calligraphié puisqu'on retrouve souvent des lettres grecques écrites sous forme de lettres latines ^_^
**** Quand il me semble que le texte grec est trop complexe, notamment sur le rite juif et des noms de lieux, je me départs de Chabert d'Hyères tout en la citant.
***** Luc ne peut être l'auteur de cet évangile, ni de sa suite, les Actes, car sa connaissance liturgique hébraïque au sein même du Temple d'Hérode, et ses références sacrées, étaient par trop inconnues et interdites aux non-juifs. De plus, cet auteur s'adresse à une autorité supérieure cléricale, Théophile, littéralement qui est en estime de Dieu (Théos), et insiste bien dans son Prologue qu'on a mal vu, et non reconnu comme aussi important que le Prologue de St Jean, que sa témoignage est de lui en tant que témoin oculaire, et non venant de témoins oculaires. C'est capital, il a connu Jésus, puis suivi Paul ensuite.
****** Les numérotations des versets et chapitres dans le Codex Bezae sont un peu différent du standard simplifié des autres codex. A ce sujet, les codex des V siècles sont déjà aligné sur un texte homogénéisé en grec des différents codex, le grec est devenu bâtard. Cela scandalise St Jérôme de Stridon qui décide de relever le niveau standard grec affaibli par une traduction latine d'après le grec et l'hébreu, qui est géniale et à ce jour, par la particularité universelle du latin, incomparable. Ainsi, il est faut en Genèse de dire "Au commencement" mais dans le principe d'une nouvelle création voulue par IHVH, "In principio". Par contre St Jérôme n'a pas eu le codex Bezae entre les mains...


Importance dans la recherche d'authenticité des évangiles originaux
L'ordre des évangiles est le même que dans le codex Washigtonianus (W) ou la Vetus Latina: Matthieu, Jean, Luc , Marc et après une importante lacune la troisième épître de Jean suivie des Actes des Apôtres.
La primauté est accordée ici aux oeuvres de Luc dont le codex Bezae manifeste la profonde cohérence interne.

TEXTE LATIN : Le Latin est une traduction ligne à ligne du vis à vis grec réalisée vers le IVèm siècle . Toutefois elle ne le suit pas toujours. Il arrive en effet que le traducteur se soit référé à un autre manuscrit des évangiles ou bien qu'il ait amendé le texte de manière assez personnelle.

Quelques exemples marquant l'importance du texte de Luc dans ce Codex Bezae
- Le verset sur le recensement fait sous Quirinius reprend une expression classique et n'offre pas la difficulté grammaticale rencontrée dans les autres manuscrits.
- Le rôles des officiels, comme Quirinius et Pilate, est énoncé avec justesse.
- Jésus avait “presque trente ans” et non "environ trente ans" à son baptême.
Il en résulte que les repères avancés par Luc sont en harmonie avec les sources romaines et offrent des datations solides.

- Marie n'étant pas encore officiellement fiancée à l'Annonciation mais simplement "promise", la liberté de Joseph était elle aussi sollicitée . (Luc ch 1:26).
- Les versets sur la circoncision de Jean et celle de Jésus manifestent une particulière attention au Nom divin. (Luc ch2:21).
- "la purification de lui", concerne la purification du temple évoquée dans le nom Hierosolyma (Luc ch2:22)
- Dans la synagogue de Nazareth, Jésus reprit nettement la prophétie d'Isaïe à son propre compte en la mettant à la première personne: “Je suis envoyé“, au lieu de “il m'a envoyé”. D'où la surprise des assistants. (Luc ch4:18).
- Un mystérieux sabbat dit "second premier" prend tout son sens dans le contexte dessiné par Luc (Luc ch6:2).
- Exigence liberté: un verset unique sur le respect ou non du sabbat, en fonction de la connaissance personnelle de la Loi (Luc ch6:5).
La prière au mont des oliviers : l'ordre des phrases laisse entrevoir une profonde intimité entre Jésus et le Père, bien plus qu'une mise à l'épreuve (Lc ch 22:42).
- "Il n'est pas ici" auraient dit les deux hommes aux femmes entrées dans le tombeau. Cette absence de la phrase dans le codex Bezæ permet de percevoir la présence du ressuscité dans la lumière renvoyée par les deux hommes (ch 24:6).
- Le village vers lequel se rendaient Cléopas et son compagnon n'était pas Emmaus mais Oulammaus. Cette dénomination est un indice permettant d'identifier le compagnon demeuré dans l'anonymat, et par lui, le rédacteur de l'évangile.

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papy

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Dernière édition par Marmhonie le Ven 22 Sep - 21:52, édité 1 fois (Raison : Modération sur hors-sujet)

Marmhonie

Marmhonie
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Le Nom divin dans Luc I-31 du Codex Bezae


Luc I-31
"και ιδου συνλημψη εν γαστρι και τεξη υιoν και καλεσεις τo oνομα αυτου Iην."
Traduction : Et voici tu concevras en ton sein et tu enfanteras un fils et tu appelleras son nom Jésus.
Or Iην, Jésus, contient Études du Codex Bezæ Cantabrigiensis	 Ihvh-5121fd1 !

IHVH sauve
Le nom de Jésus (IH -Sauve) est énoncé dans un contexte de vie. La racine hébraïque du nom salut a pour synonymes non seulement la délivrance, l'aide, le secours pour celui qui est aux prises avec un ennemi, mais aussi le bonheur, la réjouissance, la fête, la bénédiction de Études du Codex Bezæ Cantabrigiensis	 Ihvh-5121fd1

La prérogative d'imposer son nom à l'enfant ne fut pas gardée par Marie, puisqu'au moment même (2-21), il est rapporté que l'enfant fut "Nommé du Nom de Lui" (id est Études du Codex Bezæ Cantabrigiensis	 Ihvh-5121fd1 ) sans que soit indiquée la personne qui procéda à cet acte liturgique; faut-il considérer dans ce passif l'équivalent d' un "passif divin" ?

C'est dans cet interstice laissé par la réflexion lucanienne, que Matthieu, a suggéré l'ordre adressé cette fois à Joseph, en songe, de nommer l'enfant. Il a de plus alloué au prénom Jésus une signification: sauver des péchés (Mt 1-21); mais cette expression n'a pas d'équivalent strict dans les textes bibliques; elle évoque une parole de la liturgie racheter des fautes (Ps 130-8 cité en Tt 2-14). Cette analogie a prédominé dans la spiritualité chrétienne et donné de la notion de salut un sens très restreint.

Source : JP Prevost, "Sauver", dans "Le Monde de la Bible", mars-avril 2000, page 68.

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samuel

samuel
Administrateur

L'article parle justement de ce fameux codex. Il faut le lire entier sur le site JW.org


Marmhonie

Marmhonie
MODERATEUR
MODERATEUR

samuel a écrit:L'article parle justement de ce fameux codex. Il faut le lire entier sur le site JW.org


Pardon, le texte de Papy :
1) ne comportait aucun renvoi, pas de source
2) est hors-sujet car nous étudions ce codex

Il a été naturellement remis dans son contexte naturel.

Ces messages inutiles seront nettoyés.
Modération

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Marmhonie

Marmhonie
MODERATEUR
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Histoire du Manuscrit et de son texte



Son intituté “Bezæ Codex Cantabrigiensis”. ce précieux manuscrit le tient de sa préservation par les Huguenots lors des guerres de religion. En effet Théodore de Bèze  l'avait eu sous sa sauvegarde en 1562, quand, durant les guerres de religion, il fut retiré du monastère St Irénée de Lyon pris dans les flammes. Il l'adressa quelques années plus tard à la Bibliothèque de l'Université de Cambridge où il est conservé depuis lors.

L'évêque de Clermont d'Auvergne, dans le but de confirmer une variante latine de Jean (21 ,22) dont l'original grec ne se lisait que dans cet exemplaire, l’avait amené en 1545 au concile de Trente.

Plusieurs de ses pages qui avaient du être réécrites ont une encre identique à celle d'un manuscrit sorti de l'atelier de Florus qui exerçait à Lyon au IXème siècle. En outre certains versets du texte latin se retrouvent avec les mêmes particularités dans les citations du martyrologe d'Adon, rédigé au milieu du IXème siècle à Lyon.
L'analyse de la calligraphie a permis de faire remonter sa réalisation aux  années 380-420 1 .
Le début du Vème siècle à Lyon fut une période d'effervescence pour les communautés chrétiennes avec l'édification de basiliques sur les deux nécropoles voisines des martyrs St Irénée et St Just.

F.H Scrivener lui assignait le Sud de la Gaule pour région d’origine,  en raison de la langue latine dans laquelle avait été traduit le texte grec. Qu'une communauté Hellénophone ait subsisté à Lyon à cette époque n'est guère attesté par les documents ou l'archéologie; cependant la communauté chrétienne a pu  souhaiter  sauvegarder un document écrit en Grec en le recopiant pour assurer sa transmission et en le traduisant, pour son propre usage.

Si la confection du livre n'est pas antérieure au début du Vème siècle, l’ancêtre grec dont il livrait copie était,  quant à lui, très ancien, puisque des citations s’en trouvaient déjà chez Justin (3), martyrisé  vers 165 à Rome, et chez Irénée dans son traité contre les Hérésies(4) . Ce dernier, était arrivé  à Lyon dans les années 170, venant de Smyrne où il avait été disciple de Polycarpe. Il paraissait vraisemblable à Scrivener que lui, sinon ses compagnons, ait amené en Gaule ce livre des évangiles et des Actes  auquel fut adjoint alors une transcription latine(5) . À ce scenario vraisemblable, les propositions offertes en alternative, n’emportent pas l’adhésion faute d'éléments significatifs de comparaison(6).

Le scribe qui en avait  assuré la copie avait eu sous les yeux un texte  plus ancien que les grands onciaux du IVème siècle sur lequel se base le texte standard; cet ancêtre  conditionna la mise en forme du nouveau manuscrit qui n’a pas d’émargement à droite; aussi les mots accolés s’inscrivent,  à  chaque page, sur trente trois lignes d’une inégale longueur, répercutant avec plus ou moins d’adresse, la répartition  en stiques de l’original(7), au lieu d'émarger son texte tant à droite qu'à gauche comme cela se pratiquait au IV-Vème siècle. La phonologie grecque était celle attestée  dans l’épigraphie du Ier siècle et qui évolua notablement par la suite; la calligraphie, plus hésitante à gauche qu’à droite, manifeste que le grec n'était pas la langue que le scribe pratiquait ordinairement et  il a répercuté des onciales du Latin dans le Grec. En outre, là où l’original grec  était  trop délavé pour être lu, il a complété sa copie en  se référant aux cas et aux déclinaisons du Latin, alors qu’ils n’étaient pas identiques(Cool.

L’ancêtre du codex Bezae différait du texte standard de nos bibles par certains versets en moins, sinon par d'autres qu'il avait en propre ou qu’il partageait avec les manuscrits dits de la traditions occidentale, par des membres de phrases, des termes, des conjugaisons, des cas, des déclinaisons, ou encore par l'ordre de ses mots. La présence (ou l'absence) d'un simple article peut peser d'un grand poids dans la compréhension de telle ou telle expression employée par le Christ.
L’évangile de Jean s’y trouvait, non point à la quatrième, mais à la seconde place, juste  derrière Matthieu; la copie du Vème siècle répercuta cet ordre adopté aussi dans le codex W 032 de Washington, alors qu’il n’était plus habituel. Cet ancêtre  pourrait avoir constitué le premier recueil rassemblant les textes néotestamentaires et lors de ce regroupement il y eut une tentative visant à harmoniser les évangiles entre eux puisque certains passages de Marc et de Matthieu vinrent s’interpoler en Luc(9) .

Plus que les évangiles de Marc Matthieu et Jean, les deux livres de Luc comportent un grand nombre de leçons propres témoignant d’une connaissance approfondie des coutumes sacerdotales et de la liturgie du temple. Cette attention au contexte hébraïque a suggéré que l’ancêtre du codex Bezae était une première, sinon une
seconde édition, produite par l’auteur lui-même, à l’attention d’une communauté qui ne s’était pas coupée de la Synagogue; les théories émises concernaient principalement le texte des Actes. Ce texte archaïque était tellement en empathie avec le cadre dans lequel la vie de Jésus s’était déroulée, que l’information donnée y était au plus près de sa source. Visualiser la table des commentaires, permettra de s'en faire une idée. Comparativement Marc et Matthieu témoignaient de la distance prise progressivement dans les communautés qui s‘affermissaient à l’extérieur de la Judée et de la Galilée; dans cette mouvance et dès le second siècle, les évangiles synoptiques furent  harmonisés entre eux et retouchés de manière à être plus  accessibles d’ auditoires grecs et latins.  
Source :
Études du Codex Bezæ Cantabrigiensis	 Chabert-dhyeres-bezae-5127de3

________________________________________________________________________________________
1- J. Irigoin, datant “l'écriture grecque du codex de Bèze”, de la première moitié du Vème siècle ( p.3-13) et L. Holtz “l’écriture latine du codex de Bèze” entre 380 et 420, (p14-55) -  dans Actes du colloque International de Lunel (27-30 juin1994) - ce sont les années 400-420 qui ont été retenues depuis.
2 -   R. L. Mullen, le codex de Bèze, un témoin d’une version antérieure, dans Dossiers d’Archéologie, janvier 2003 p 34-43.
3 -   Lc 10,16D et 13:27D dans la première Apologie de Justin
4 -   Lc 2:45D; 14:26,27,33D; 19:5D, 24:39D; Ac2:24D; 3:12-14D; 5:31D; 15:17-18,23D
5 -    Le Latin suit le grec dans sa disposition . Tantôt il est la traduction du grec correspondant, tantôt il retranscrit le texte courant, et il arrive que sa leçon soit unique.
6 - Si C B Amphoux a  adopté et développé la thèse de Scrivener,  D C Parker qui proposait Beyrouth comme lieu d’origine a été réfuté par RL Mullen op.cit., qui évoquait Constantinople et un transfert du codex vers la Gaule au début du VIIème siècle.
7 -    F.H Scrivener, Introduction pxvii . Antonio Amassari  a adapté le texte latin en fonction de ces stiques et de la ponctuation dans son édition Bezae Codex Cantabrigiensis,, Editions Vaticanes 1996.
8 -   M.E Boismard  Le codex de Bèze et le texte occidental des Actes, dans Actes du colloque International de Lunel (27-30 juin1994) p.257-70.
9 -   Notamment la généalogie, ou encore le Notre Père, l’appel de Levi; il faut alors se référer aux autres manuscrits poour connaître l’original lucanien.

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Marmhonie

Marmhonie
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Le Codex Bezae de Cambridge : un manuscrit de provenance Lyonnaise



« J’ai pu obtenir il y a quelques années un exemplaire écrit en grec et en latin des quatre Evangiles et des Actes des Apôtres qui provenait du prieuré de Saint-Irénée à Lyon … » (Théodore de Bèze)
En réalité, derrière cette introduction hypocrite, Théodore le vola aux moines de St-Irénée à Lyon, dévastées par les Huguenots en 1562, qu'il dirigeait personnellement.
Études du Codex Bezæ Cantabrigiensis	 Web_coste_412_petite

Histoire d'un pillage
En 1581, le réformateur français Théodore de Bèze qui partage l’intérêt des humanistes du XVIe siècle pour les manuscrits de la Bible adresse ainsi de Genève à l’université de Cambridge un manuscrit célèbre du Nouveau Testament. Le manuscrit contient l’une des versions les plus anciennes qui ait survécu de ces textes en grec et en latin, version qui n’a pas été retenue par l’Eglise. Les variantes de son texte, recensées en 1549 au Concile de Trente, seront alors utilisées par le célèbre imprimeur Robert Estienne qui inclura plusieurs de ces interprétations dans son édition du Nouveau Testament de 1550.

L'impossible version de Bèze
Malgré cette notoriété, le codex aurait été trouvé dans l’église Saint Irénée de Lyon « en mauvais état et gisant dans la poussière » lors de la destruction de l’église par les troupes protestantes en 1562. Peut-être était-il alors conservé près du tombeau du saint plutôt qu’à la bibliothèque du Chapitre de Saint-Jean comme, semble-t-il, la quasi-totalité des manuscrit mérovingiens et carolingiens de Lyon.

Volé à l'Église et offert aux protestants
Confié à Théodore de Bèze, d’où son nom de Codex Bezae, il sera un peu plus tard envoyé par l’humaniste à l’université de Cambridge, où il se trouve toujours, devenant ainsi Codex Bezae Cantabrigiensis.

Qu'a exactement volé de Bèze ?
Ce document aurait été copié au IVe ou au début du Ve siècle d’un texte apporté au IIème siècle par les premiers missionnaires d’Asie Mineure à Lyon. Parmi ces missionnaires se trouvait Irénée, qui deviendra évêque de Lyon après la mort de Pothin survenue au cours de la persécution de 177. Le lieu de création de cette copie fait toutefois l’objet de plusieurs hypothèses, dont une possible origine lyonnaise parmi d’autres localisées au Moyen-Orient.

L'historique antérieur au vol du plus précieux codex de France
La présence du codex dans la bibliothèque épiscopale de Lyon dès le IXème siècle est en tout cas confirmée par l’analyse des restaurations effectuées sur un ensemble de feuillets. C’est bien l’atelier du diacre Florus de Lyon, identifiable par l’analyse de l’encre utilisée, qui est à l’origine de ces restaurations. La présence de ce manuscrit à Lyon est d’autant plus logique que la ville était alors un centre important de dissémination des textes anciens en Occident.

En savoir plus :
1) Jenny Read-Heimerdinger, Joseph Rius-Camps. Le Codex de Bèze : un manuscrit célèbre du Nouvau testament qui provient de l’église Saint-Irénée. Bulletin de l’Association Culturelle des Sanctuaires de Saint-Irénée et Saint-Just, n. 32, juin 2011.

2) Bernard Guineau, Louis Holtz, Jean Vezin. Etude comparée des tracés à l’encre bleue du Ms. Lyon, B.M. 484 et du fol. 348v du Codex de Bèze, in Codex Bezae : studies from the Lunel Colloquium, June 1994, ed. by D.C. Parker and C.-B. Amphoux, Brill, 1996, p. 79-92.

3) Pierre Chambert-Protat : Lyon en 1562, pillage et sauvetage des manuscrits

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