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La prophétie rasta

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Mikael
Josué
6 participants

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1La prophétie rasta Empty La prophétie rasta Mar 26 Avr - 18:09

Josué

Josué
Administrateur

La prophétie rasta

Inspiré à la fois de la Bible anglo-saxonne et de la spiritualité africaniste, le culte rastafarien fut popularisé dans les années 1970 par le chanteur reggae Bob Marley. Trente ans après sa mort, ce syncrétisme est encore bien vivant en Jamaïque.
Deuxième destination après Cancún, au Mexique, pour les vacances de printemps des jeunes Américains (spring break, une tradition estudiantine synonyme d'orgies alcooliques), la Jamaïque se vend aujourd'hui aux États-Unis comme un paradis des fêtards, où le culte rastafarien se réduirait à la consommation de cannabis et à un folklore « vert-jaune-rouge » simpliste... Pourtant, la foi en « Jah » y est encore bien vivante, portée dans les campagnes comme dans les quartiers urbains par des communautés d'irréductibles. Des hommes et des femmes pour qui cette croyance représente souvent l'unique richesse.
« Je suis comme un arbre, me lance Orette, en s'ébrouant, bras en suspension pour imiter les branches. Je suis né ici, je mourrai ici. Je suis enraciné ici. » Longue barbiche de nœuds, regard caramel, il est l'un des gardiens d'un temple rasta d'un nouveau genre : le Culture Yard de Trench Town, sur lequel flotte le drapeau éthiopien. Tristement célèbre pour la fureur de ses règlements de compte entre gangs, ce ghetto s'étend à l'ouest de la vieille ville de Kingston, encore peuplée de bâtisses coloniales surannées. Sur Second Street, les baraques de tôle alternent avec ce qu'il reste des governement yards. Immortalisés par le tube de Bob Marley No Woman No Cry (1), ces logements sociaux ont été édifiés dans les années 1940 par les autorités jamaïquaines, afin de rendre les faubourgs de la ville salubres.
Au 19, c'est justement là qu'a grandi le chanteur dans les années 1960. Qu'il a appris le reggae, fruit d'un métissage entre les musiques traditionnelles afro-caribéennes, le ska, le rhythm and blues et la soul. Restauré puis inauguré en février 2000, le Culture Yard abrite un petit musée, qui retrace l'histoire de cet ancien pré à vaches, d'abord nommé Trench Pen, et exhibe des vestiges de la vie de l'artiste : une vieille guitare qui n'a plus toutes ses cordes, un combi WW grignoté par la rouille. « Bob Marley a placé la Jamaïque sur la mappemonde », dit le dicton. En en devenant l'apôtre de luxe, il sut exporter l'utopie rasta, un culte syncrétique qui aurait pu rester confidentiel, d'autant que le gouvernement jamaïquain porta rarement dans son cœur cette bande de chevelus à la piété libertaire.
Précoce déclaration de foi rastafarienne de Marley, Selassie is the chapel, écrite en 1967, reprend le thème de la suprématie du Dieu, nommé « Jah », un diminutif de « Jéhovah », qui se serait révélé en l'empereur d'Éthiopie, dit le Negusä nägäst, le « Roi des rois ». Né en 1892, Tafari Makonnen est le fils d'un chef de guerre influent. Il évolue dès son adolescence dans les coulisses du pouvoir éthiopien. La mort de l'empereur Ménélik II, en 1913, lance une course à la succession dans laquelle le jeune ras (« duc ») Tafari s'illustre. Le 2 novembre 1930, il finit par accéder au trône. Dès lors considéré comme un descendant direct de Ménélik, fils du roi Salomon et la reine de Saba, il hérite des titres prestigieux de la royauté salomonique de « Seigneur des Seigneurs, Lion conquérant de la tribu de Juda, Lumière du Monde, élu de Dieu ». Les hauts dignitaires de l'Église copte éthiopienne le baptisent « Hailé Sélassié Ier », soit le « Pouvoir de la Trinité ». Couronné alors que l'Afrique est en proie à la colonisation européenne, il incarne l'espoir qu'avaient prophétisé les leaders de la cause indigène, dont le « Moïse noir », Marcus Garvey (1887-1940).
Dans les pas de Marcus Garvey
Activiste syndical, voyageur érudit et orateur brillant, quoique piètre gestionnaire, Garvey veut unifier les Noirs du monde entier pour qu'enfin leur voix soit entendue. Cette doctrine radicale réclame le droit au rapatriement des descendants d'esclaves vers l'Afrique. Il crée en 1919 une compagnie maritime censée servir ce projet. Mais l'affaire capote et il est emprisonné pour escroquerie aux États-Unis, avant d'être forcé à l'exil vers son pays natal... la Jamaïque. Ce précurseur du panafricanisme y devient un héros national. Dans ses prêches, inspirés de la Bible anglo-saxonne, il fait souvent allusion à l'Éthiopie (qui désigne toute l'Afrique dans l'anglais de la King James Version). Son slogan : « Un Dieu, un but, une destinée ! » ; sa vision : « Regardez vers l'Afrique, où un roi noir sera couronné, qui mènera le peuple noir à sa délivrance. » (2)
Il n'en faudra pas plus au prédicateur jamaïquain Leonard Howell (1898-1981) pour proclamer, dans les années qui suivirent l'ascension au trône d'Hailé Sélassié Ier à Addis-Abeba, l'avènement de la prophétie garveyite. Howell n'a aucune difficulté à recruter des adeptes au sein de la population de l'île, traditionnellement férue de Bible, dans laquelle se trouveraient les preuves de la divinité du roi noir, « Sa Majesté impériale, Jah Rastafari ». En 1940, les partisans d'Howell partent s'installer dans les collines de Kingston, sur un vieux domaine en friche, le Pinnacle. Quasi introuvable aujourd'hui car oublié de tous, ce fut pourtant la première communauté rasta, à mi-chemin entre une cour des miracles ouverte aux déshérités de tous poils et le laboratoire d'une philosophie en devenir.
Avant d'être expulsé par la police vers les ghettos urbains où la doctrine se répandra largement, Howell y peaufine un culte qui superpose prescriptions bibliques, spiritualité africaniste, symbolique ésotérique et linguistique « conscientisée » (3). « Dis-leur, là-bas [en France], que rasta n'est pas une mode ni un choix, mais une révélation à toi-même », m'a chuchoté dans la pénombre le ras Iyah, un elder (un « ancien », ainsi que sont désignés les patriarches des communautés), qui vit encore comme les premiers adeptes, dans une cabane de palmes perdue au-dessus de Montego Bay, au nord de l'île. Une initiation qui ne peut qu'être le fruit d'une démarche délibérée et d'abord individuelle. D'où l'absence de source textuelle propre au mouvement et d'un clergé institué. D'où, aussi, l'affiliation de réalités mosaïques, parfois concurrentes, sous la bannière générique du « rastafarisme ».
Parmi les branches majeures, existent l'Ordre de Nyabinghi, la plus ancienne et traditionnelle mouvance, assez désorganisée, à l'origine des grounations, des cérémonies rituelles strictement réservées aux initiés noirs ; les Douze Tribus d'Israël, une communauté extrêmement structurée et hiérarchisée, bien qu'ouverte à tous du point de vue ethnique, férue d'astrologie et d'ésotérique tout en revendiquant son orientation chrétienne (il faut lire la Bible « un chapitre par jour »), menée par le « prophète Gad », dont Bob Marley s'est rapproché à la fin de sa vie ; les Bobo Shanti (ou Bobo Dread), des traditionalistes dirigés par « prince Emmanuel », qui se fondent sur la loi mosaïque pour mener une existence stricte et recluse du reste de la société.
Aujourd'hui comme hier, il est quasi impossible d'estimer le nombre exact d'adeptes sur l'île. Mal vu donc rarement revendiqué ouvertement, ce culte apparaît très minoré dans les statistiques jamaïquaines officielles : lors du recensement de 2001, seules 24 020 personnes sur environ 2,6 millions d'habitants se déclaraient rastas, soit 0,9 % de la population. Selon les chiffres du gouvernement français, en 2009, si 80 % des Jamaïquains se disaient chrétiens (62,5 % protestants, 2,6 % catholiques, 14,9 % autres), beaucoup reconnaissaient pratiquer en parallèle l'un des cultes africanistes de l'île, dont le rastafarisme pour 34 % d'entre eux. Au vu de ces larges écarts, toute recension à l'échelle mondiale paraît bien vaine, même si émergent parfois ça et là des chiffres (600 000, voire un million d'adeptes dans le monde) à l'origine obscure.
La rédemption du peuple noir
Cette multiplicité se soumet malgré tout à un idéal commun : la rédemption du peuple noir. Composée à la fin de sa vie, alors que Bob Marley se sait atteint d'un cancer, Redemption Song (4) en reste le symbole vibrant. Pourtant, la star du reggae put pousser sa quête mystique à un degré inenvisageable pour le Jamaïquain lambda : il accomplit en 1978 son pèlerinage en Éthiopie, peu après avoir été reçu par l'héritier du trône, le petit-fils de Sélassié, exilé à Londres. Et ultime honneur, Marley fut officiellement invité, en avril 1980, aux cérémonies d'indépendance du Zimbabwe, auquel il avait consacré un opus l'année précédente (5).
Rares sont les rastas jamaïquains qui poseront effectivement un pied en Afrique. Mais le mythe est coriace. Si Orette garde, quoi qu'il se passe à Trench Town, son sac cloué au dos, « c'est pour montrer qu'[il est] prêt à partir d'une minute à l'autre, pour retrouver la terre ancestrale ». Contrairement à la génération des prédicateurs, qui avait eu l'occasion de découvrir le monde alentour, les rastas d'aujourd'hui doivent se contenter des frontières de l'île, si ce n'est celles de leur communauté. Outre le manque d'argent, les autorités leur mènent toujours la vie dure : trop indépendants, donc menaçants pour l'ordre social établi, les adeptes subissent régulièrement des opérations coup-de-poing visant à rappeler l'illégalité, décrétée de longue date (1913), de la possession de cannabis, aussi appelé ganja, dont la consommation est une pratique héritée des hindous immigrés sur l'île au milieu du XIXe siècle.
Au Culture Yard, à Kingston, c'est justement l'heure du chalice, cette pipe à eau qui a la faveur des rastas pour fumer « l'herbe mystique ». Orette en bourre le foyer avec la fleur pilée d'un plant de cannabis. Le tube de bambou passe de main en main, quatre hommes se relaient pour écouler la charge. « Ma vie ? Planter, puis récolter ce que la terre nous donne, dit Orette, en désignant le petit jardin fruitier du Culture Yard. Tu sais, être rasta, c'est plus qu'une croyance, c'est une livity, un mode de vie, c'est faire partie, humblement, du grand cercle naturel. » Il se lance dans l'élaboration d'un jus de fruits, tâche qui prendra bien une heure. Pourquoi se presser ? « Take it easy ! » (6) Il n'y a pas l'eau courante ici, on se débrouille comme on peut pour cuisiner et se servir des sanitaires au fond de la cour.
Une « renaissance organique »
Quand Orette se lance dans de grandes diatribes sur « Jah Rastafari », dont il est adepte depuis une quinzaine d'années, Omar n'est jamais bien loin pour me décrypter ses tirades. Je m'étonne de ses cheveux courts. Sourire indulgent sur son visage d'ébène : « Les gens disent beaucoup de choses, mais tu sais, pas besoin d'avoir des dreadlocks (7) pour louer Jah ! » Le jus de fruit est prêt. Un verre plein chacun, bu d'un trait. Le repas de midi. Strictement Ital (de « vital », régime alimentaire qui exclut tout produit non-naturel, carné ou provenant de la vigne) et réduit à sa plus simple expression. C'est vrai qu'ils ne sont pas bien épais, Omar et Orette. Qu'ils ont les traits tirés de ceux qui font rarement festin.
Loin du dénuement total des ghettos urbains, dans le nord de l'île, au-dessus de Montego Bay, Kanaka et les siens ont créé il y a quelques années la « Ion Station II », pour initier les touristes à leur pensée. Le petit jardin de ce « village rasta indigène » offre un aperçu de la manne phytothérapique jamaïquaine. « La spiritualité en rapport avec la nature exige un haut niveau de connaissances, explique Kanaka. Nous suivons une voie éclairée, en opposition à ce qui gouverne notre planète, la barbarie » : « Babylone », emblème biblique de la décadence, et sa civilisation capitaliste, belliqueuse, misanthrope...
Dans son bureau minimaliste de Kingston, Dennis Forsythe, l'avocat rasta porteur dans les années 1980 du flambeau de la dépénalisation de la ganja, n'est guère au courant de ces nouvelles initiatives : « Aujourd'hui, je suis plus détaché de la communauté, je suis isolé, en position méditative. » Un retrait au monde qu'il explique comme la « dernière étape de [sa] renaissance organique » : « À l'époque, nous pensions que nous étions éternels. Vingt ans plus tard, la plupart des leaders sont soit morts, soit émigrés à l'étranger. Et certains ont détourné la philosophie dans un but uniquement commercial. » Sandra Alcott, poétesse rasta et activiste féministe, relativise cette fin de l'âge d'or : « Si le mouvement est aujourd'hui l'ombre de ce qu'il était il y a vingt ans, des choses ont aussi mûri dans le bon sens : d'abord assez misogynes, les elders ont vraiment pris conscience du rôle pivot des femmes dans les communautés. » Une évidence pour la jeune génération désormais : « Bien sûr que les femmes peuvent être rastas, s'exclame Orette. Il n'y a pas d'empereur sans impératrice ! »
Pour ma dernière soirée en Jamaïque, Omar et lui ont accepté de m'emmener à une grounation, une assemblée de prières, sur les hauteurs de Clarendon, dans une communauté où ils n'ont pourtant pas leurs habitudes. Les touristes blancs y sont malvenus, l'authentique ferveur nyabinghi se donnant rarement en spectacle. Près d'une rivière, un grand feu crépite devant le chapiteau de bois peint aux couleurs éthiopiennes. Les tambours ateke (lire ci-contre) rythment une mélopée monocorde à la gloire de « Jah », reprise en chœur par une trentaine de danseurs. Le temps semble se figer.

Un pied de nez aux autorités
Retour sur Kingston dans la nuit, un barrage de policiers à mi-chemin : comme dans la chanson... (Cool Quand nous repartons, Orette et Omar n'en finissent pas de moquer « les flics... Babylone ! ». Voilà ce qu'ils peuvent encore savourer, les rastas jamaïquains : un pied de nez quotidien aux autorités du pays, maintenu sous perfusion par le Fonds monétaire international car enlisé dans une crise financière abyssale (9). Indépendante en 1962 mais maintenue dans le Commonwealth britannique, la Jamaïque a longtemps été le jouet de la CIA, qui s'assurait la mainmise sur cette voisine de Cuba la communiste en y régulant le trafic « armes contre drogues ». Au seuil des années 2010, l'île doit désormais composer avec une pauvreté massive et une aura culturelle dont on a limité les attraits aux plages de sable fin de la côte ouest... Si le Culture Yard de Trench Town, à Kingston, a été déclaré monument historique il y a trois ans, il peine toujours à attirer les touristes, trop effrayés par la réputation sulfureuse du ghetto pour y risquer le bout d'une tong. Trente ans après la mort de l'idole Marley, les rastas sont plus que jamais orphelins d'un tribun pour rassembler le mouvement et porter sa parole au-delà de la mer des Caraïbes. Sur les affiches qui invitent le chaland à se rendre à la Ion Station II de Montego Bay, Kanaka et les autres prennent la pose, faces avenantes. Un grand sourire comme ultime et dérisoire cache-misère.
(1) In Natty Dread, 1974.
(2) Attribuée à Garvey, cette phrase est tirée d'un discours d'un révérend de l'United Negro Improvment Association, l'Unia (encore en activité), à l'initiative du mouvement « Back to Africa ».
(3) Pour s'opposer au « colonialisme linguistique », les rastas ont développé le « dread talk » (aussi dit « I-ance » ou « I-yaric »), un patois valorisant leurs croyances spirituelles et idéologiques, et leur procurant une certaine liberté de communication face aux persécutions policières.
(4) In Uprising, 1980.
(5) Zimbabwe, in Survival, 1979.
(6) « Détends-toi », Easy Skanking, in Kaya (Bob Marley, 1978).
(7) Longues nattes de nœuds dont la sanctification serait authentifiée par la Bible (Nombres, VI, 5). Symbolisant la crinière du lion (emblème de l'Éthiopie) ou le lien ombilical à maintenir avec l'Afrique, leur port n'est plus systématique chez les rastas depuis qu'il a été réduit à une mode capillaire, notamment en Occident.
(Cool Rebel Music (3 O'Clock Roadblock), in Natty Dread (Bob Marley, 1974).
(9) En 2007, dette publique de 127,2 % du PIB, l'un des plus gros taux d'endettement du monde.

La prudence de l'empereur « immortel »
Le 21 avril 1966, près de 100 000 Jamaïquains, dont environ 10 000 rastas, ont envahi l'aéroport de Kingston. Ils attendent l'arrivée du « Roi des rois », Hailé Sélassié Ier, qui hésitera à descendre de son avion face à l'ampleur du rassemblement. Reçu en grande pompe par le gouvernement jamaïquain, le monarque éthiopien, escorté en permanence par un elder des rastas de Trench Town, Mortimer Planno, ne fera aucune déclaration pour infirmer ou non sa nature divine. Interrogé sur la question du retour en Afrique, il fait cette proposition prudente : « Construisez d'abord votre pays. » Pourtant, l'empereur avait offert en 1948 une concession à toute la diaspora noire, à Shashamane, au sud d'Addis-Abeba, dont profitèrent surtout les rastas, à partir de 1963, alors que la population locale n'apprécie pas toujours la présence de cette communauté sur ses terres. Renversé par un coup d'État en 1974 puis assigné à résidence, le Négus meurt le 27 août 1975 dans des conditions douteuses. Sa dépouille demeurant invisible aux yeux du monde (découverte dans les soubassements du palais impérial en 1992), les rastas jamaïquains contestèrent immédiatement le décès de « l'Élu de Dieu », immortel par essence - Bob Marley en tête, avec la chanson Jah Live sortie en single quelques semaines plus tard.
http://www.lemondedesreligions.fr/archives/2010/01/01/jamaique-la-prophetie-rasta,10156503.php

2La prophétie rasta Empty Re: La prophétie rasta Jeu 12 Mai - 8:08

Mikael

Mikael
MODERATEUR
MODERATEUR

petite parenthése ça fait 30 ans que Bob Marley est mort.

3La prophétie rasta Empty Re: La prophétie rasta Jeu 12 Mai - 14:58

Josué

Josué
Administrateur

Deuxième destination après Cancún, au Mexique, pour les vacances de printemps des jeunes Américains (spring break, une tradition estudiantine synonyme d'orgies alcooliques), la Jamaïque se vend aujourd'hui aux États-Unis comme un paradis des fêtards, où le culte rastafarien se réduirait à la consommation de cannabis et à un folklore « vert-jaune-rouge » simpliste... Pourtant, la foi en « Jah » y est encore bien vivante, portée dans les campagnes comme dans les quartiers urbains par des communautés d'irréductibles. Des hommes et des femmes pour qui cette croyance représente souvent l'unique richesse.

« Je suis comme un arbre, me lance Orette, en s'ébrouant, bras en suspension pour imiter les branches. Je suis né ici, je mourrai ici. Je suis enraciné ici. » Longue barbiche de nœuds, regard caramel, il est l'un des gardiens d'un temple rasta d'un nouveau genre : le Culture Yard de Trench Town, sur lequel flotte le drapeau éthiopien. Tristement célèbre pour la fureur de ses règlements de compte entre gangs, ce ghetto s'étend à l'ouest de la vieille ville de Kingston, encore peuplée de bâtisses coloniales surannées. Sur Second Street, les baraques de tôle alternent avec ce qu'il reste des governement yards. Immortalisés par le tube de Bob Marley No Woman No Cry (1), ces logements sociaux ont été édifiés dans les années 1940 par les autorités jamaïquaines, afin de rendre les faubourgs de la ville salubres.

Bob Marley, un apôtre de luxe

Au 19, c'est justement là qu'a grandi le chanteur dans les années 1960. Qu'il a appris le reggae, fruit d'un métissage entre les musiques traditionnelles afro-caribéennes, le ska, le rhythm and blues et la soul. Restauré puis inauguré en février 2000, le Culture Yard abrite un petit musée, qui retrace l'histoire de cet ancien pré à vaches, d'abord nommé Trench Pen, et exhibe des vestiges de la vie de l'artiste : une vieille guitare qui n'a plus toutes ses cordes, un combi WW grignoté par la rouille. « Bob Marley a placé la Jamaïque sur la mappemonde », dit le dicton. En en devenant l'apôtre de luxe, il sut exporter l'utopie rasta, un culte syncrétique qui aurait pu rester confidentiel, d'autant que le gouvernement jamaïquain porta rarement dans son cœur cette bande de chevelus à la piété libertaire.

Précoce déclaration de foi rastafarienne de Marley, Selassie is the chapel, écrite en 1967, reprend le thème de la suprématie du Dieu, nommé « Jah », un diminutif de « Jéhovah », qui se serait révélé en l'empereur d'Éthiopie, dit le Negusä nägäst, le « Roi des rois ». Né en 1892, Tafari Makonnen est le fils d'un chef de guerre influent. Il évolue dès son adolescence dans les coulisses du pouvoir éthiopien. La mort de l'empereur Ménélik II, en 1913, lance une course à la succession dans laquelle le jeune ras (« duc ») Tafari s'illustre. Le 2 novembre 1930, il finit par accéder au trône. Dès lors considéré comme un descendant direct de Ménélik, fils du roi Salomon et la reine de Saba, il hérite des titres prestigieux de la royauté salomonique de « Seigneur des Seigneurs, Lion conquérant de la tribu de Juda, Lumière du Monde, élu de Dieu ». Les hauts dignitaires de l'Église copte éthiopienne le baptisent « Hailé Sélassié Ier », soit le « Pouvoir de la Trinité ». Couronné alors que l'Afrique est en proie à la colonisation européenne, il incarne l'espoir qu'avaient prophétisé les leaders de la cause indigène, dont le « Moïse noir », Marcus Garvey (1887-1940).

Dans les pas de Marcus Garvey

Activiste syndical, voyageur érudit et orateur brillant, quoique piètre gestionnaire, Garvey veut unifier les Noirs du monde entier pour qu'enfin leur voix soit entendue. Cette doctrine radicale réclame le droit au rapatriement des descendants d'esclaves vers l'Afrique. Il crée en 1919 une compagnie maritime censée servir ce projet. Mais l'affaire capote et il est emprisonné pour escroquerie aux États-Unis, avant d'être forcé à l'exil vers son pays natal... la Jamaïque. Ce précurseur du panafricanisme y devient un héros national. Dans ses prêches, inspirés de la Bible anglo-saxonne, il fait souvent allusion à l'Éthiopie (qui désigne toute l'Afrique dans l'anglais de la King James Version). Son slogan : « Un Dieu, un but, une destinée ! » ; sa vision : « Regardez vers l'Afrique, où un roi noir sera couronné, qui mènera le peuple noir à sa délivrance. » (2)

Il n'en faudra pas plus au prédicateur jamaïquain Leonard Howell (1898-1981) pour proclamer, dans les années qui suivirent l'ascension au trône d'Hailé Sélassié Ier à Addis-Abeba, l'avènement de la prophétie garveyite. Howell n'a aucune difficulté à recruter des adeptes au sein de la population de l'île, traditionnellement férue de Bible, dans laquelle se trouveraient les preuves de la divinité du roi noir, « Sa Majesté impériale, Jah Rastafari ». En 1940, les partisans d'Howell partent s'installer dans les collines de Kingston, sur un vieux domaine en friche, le Pinnacle. Quasi introuvable aujourd'hui car oublié de tous, ce fut pourtant la première communauté rasta, à mi-chemin entre une cour des miracles ouverte aux déshérités de tous poils et le laboratoire d'une philosophie en devenir.

Pas une mode, mais "une révélation à toi-même"

Avant d'être expulsé par la police vers les ghettos urbains où la doctrine se répandra largement, Howell y peaufine un culte qui superpose prescriptions bibliques, spiritualité africaniste, symbolique ésotérique et linguistique « conscientisée » (3). « Dis-leur, là-bas [en France], que rasta n'est pas une mode ni un choix, mais une révélation à toi-même », m'a chuchoté dans la pénombre le ras Iyah, un elder (un « ancien », ainsi que sont désignés les patriarches des communautés), qui vit encore comme les premiers adeptes, dans une cabane de palmes perdue au-dessus de Montego Bay, au nord de l'île. Une initiation qui ne peut qu'être le fruit d'une démarche délibérée et d'abord individuelle. D'où l'absence de source textuelle propre au mouvement et d'un clergé institué. D'où, aussi, l'affiliation de réalités mosaïques, parfois concurrentes, sous la bannière générique du « rastafarisme ».

Parmi les branches majeures, existent l'Ordre de Nyabinghi, la plus ancienne et traditionnelle mouvance, assez désorganisée, à l'origine des grounations, des cérémonies rituelles strictement réservées aux initiés noirs ; les Douze Tribus d'Israël, une communauté extrêmement structurée et hiérarchisée, bien qu'ouverte à tous du point de vue ethnique, férue d'astrologie et d'ésotérique tout en revendiquant son orientation chrétienne (il faut lire la Bible « un chapitre par jour »), menée par le « prophète Gad », dont Bob Marley s'est rapproché à la fin de sa vie ; les Bobo Shanti (ou Bobo Dread), des traditionalistes dirigés par « prince Emmanuel », qui se fondent sur la loi mosaïque pour mener une existence stricte et recluse du reste de la société.

Une difficile estimation en Jamaïque et dans le monde

Aujourd'hui comme hier, il est quasi impossible d'estimer le nombre exact d'adeptes sur l'île. Mal vu donc rarement revendiqué ouvertement, ce culte apparaît très minoré dans les statistiques jamaïquaines officielles : lors du recensement de 2001, seules 24 020 personnes sur environ 2,6 millions d'habitants se déclaraient rastas, soit 0,9 % de la population.

Selon les chiffres du gouvernement français, en 2009, si 80 % des Jamaïquains se disaient chrétiens (62,5 % protestants, 2,6 % catholiques, 14,9 % autres), beaucoup reconnaissaient pratiquer en parallèle l'un des cultes africanistes de l'île, dont le rastafarisme pour 34 % d'entre eux. Au vu de ces larges écarts, toute recension à l'échelle mondiale paraît bien vaine, même si émergent parfois ça et là des chiffres (600 000, voire un million d'adeptes dans le monde) à l'origine obscure.
la suite ici
http://www.lemondedesreligions.fr/savoir/bob-marley-et-la-prophetie-rasta-11-05-2011-947_110.php

4La prophétie rasta Empty Re: La prophétie rasta Lun 3 Mar - 18:53

chico.

chico.

Fumer des pétards c'est bien vue chez les ras t'as.

5La prophétie rasta Empty Re: La prophétie rasta Lun 3 Mar - 19:23

Josué

Josué
Administrateur

pour eux cette herbe et pour la guérison des nations.

6La prophétie rasta Empty Re: La prophétie rasta Mar 4 Mar - 8:41

Josué

Josué
Administrateur

ils utilisent ce verset pour se justifier.
(Révélation 22:2) 2 [et coulait] au milieu de la grande rue de [la ville]. Et de ce côté-ci du fleuve et de ce côté-là [il y avait] des arbres de vie produisant douze récoltes de fruits, donnant leurs fruits chaque mois. Et les feuilles des arbres [étaient] pour la guérison des nations.

7La prophétie rasta Empty Re: La prophétie rasta Mar 4 Mar - 9:35

philippe83


MODERATEUR
MODERATEUR

Mais le cannabis est-ce un arbre ou une plante? koa bizzou 
A+

8La prophétie rasta Empty Re: La prophétie rasta Mar 4 Mar - 9:36

Josué

Josué
Administrateur

c'est une plante .mais ils ne sont pas à un détail prét.

9La prophétie rasta Empty Re: La prophétie rasta Mar 4 Mar - 11:11

chico.

chico.

Les rastas

Qu’est-ce qu’un rasta ?
"Rasta" est le diminutif de "rastafarien". Les rastafariens sont des adeptes du mouvement rastafari. Ce mouvement religieux et culturel est né en Jamaïcaine dans la première moitié du 20e siècle. Il souhaite redonner une fierté et une place digne à l’homme noir, en le détachant de l’identité coloniale et de la société occidentale, et en le rapprochant de ses racines africaines.

D’où vient le rastafari ?
Dans les années 20, le Jamaïcain Marcus Garvey (1887-1940), leader noir très populaire, lançait souvent dans ses discours une phrase qui allait marquer le lancement du mouvement rasta : "regardez vers l’Afrique, où un roi noir doit être couronné".
En 1930, la prophétie de Marcus Garvey se réalisa : un nouvel empereur fut couronné en Éthiopie, Hailé Sélassié Ier (1892-1975). Son sacre fut très médiatisé, et il apparut comme un messie noir : le mouvement rastafari était né.

Le mot "Rastafari" vient de "Ras Tafari Mekonnen", le nom porté par Hailé Sélassié avant son couronnement.


Hailé Sélassié Ier (1892-1975), dernier empereur d’Éthiopie, avant que ce pays ne devienne une dictature militaire en 1974

Hailé Sélassié prétendait descendre de Salomon (le roi d’Israël mentionné dans la Bible), c’est pourquoi le drapeau rasta est le drapeau éthiopien (rouge, jaune et vert) auquel est ajouté le lion de Juda (emblème de la dynastie du roi Salomon).

10La prophétie rasta Empty Re: La prophétie rasta Jeu 8 Mai - 20:07

samuel

samuel
Administrateur

Qu’est-ce qu’un rasta ?
"Rasta" est le diminutif de "rastafarien". Les rastafariens sont des adeptes du mouvement rastafari. Ce mouvement religieux et culturel est né en Jamaïcaine dans la première moitié du 20e siècle. Il souhaite redonner une fierté et une place digne à l’homme noir, en le détachant de l’identité coloniale et de la société occidentale, et en le rapprochant de ses racines africaines.

D’où vient le rastafari ?
Dans les années 20, le Jamaïcain Marcus Garvey (1887-1940), leader noir très populaire, lançait souvent dans ses discours une phrase qui allait marquer le lancement du mouvement rasta : "regardez vers l’Afrique, où un roi noir doit être couronné".
En 1930, la prophétie de Marcus Garvey se réalisa : un nouvel empereur fut couronné en Éthiopie, Hailé Sélassié Ier (1892-1975). Son sacre fut très médiatisé, et il apparut comme un messie noir : le mouvement rastafari était né.

Le mot "Rastafari" vient de "Ras Tafari Mekonnen", le nom porté par Hailé Sélassié avant son couronnement.


Hailé Sélassié Ier (1892-1975), dernier empereur d’Éthiopie, avant que ce pays ne devienne une dictature militaire en 1974

Hailé Sélassié prétendait descendre de Salomon (le roi d’Israël mentionné dans la Bible), c’est pourquoi le drapeau rasta est le drapeau éthiopien (rouge, jaune et vert) auquel est ajouté le lion de Juda (emblème de la dynastie du roi Salomon).


Drapeau rasta

Hailé Sélassié était un chrétien pratiquant. Il n’a jamais confirmé les croyances rastas qui le proclamaient comme messie et il tenta de convertir les rastas à l’Église Éthiopienne Orthodoxe.

Quelles sont les croyances des rastafariens ?
Les principaux préceptes rastafariens sont les suivants :
Dieu, appelé "Jah" (abréviation de Jéhovah), s’est incarné en Hailé Sélassié, empereur d’Éthiopie.
Les Africains sont les descendants des tribus d’Israël, car le roi Salomon a eu un enfant avec la reine de Saba (d’après la légende, le royaume de Saba était situé approximativement entre le Yémen et l’Éthiopie). Cet enfant, Ménélik (qui serait né vers 950 avant Jésus-Christ), fonda la dynastie éthiopienne dont descendait Hailé Sélassié.
La Bible et l’Histoire ont été réécrites à l’avantage des blancs. En réalité, Jésus n’était pas blond aux yeux bleus, il avait la peau noire, comme Moïse et comme plusieurs tribus hébraïques.
La ville de Babylone, détruite par Dieu d’après la Bible, représente la civilisation occidentale. Les noirs ont été réduits en esclavage par les blancs, comme les juifs par les Babyloniens. Les rastas rejettent cette civilisation basée sur l’argent et le matérialisme.
L’Éthiopie est la terre promise, les rastas prônent un retour des noirs en Afrique. Aujourd’hui, la plupart des rastafariens considèrent le retour en Afrique comme un retour spirituel qui consiste à revendiquer ses origines africaines.

Quel est le mode de vie des rastas ?
Le mode de vie rasta se réfère au voeu fait par les juifs qui se consacrent à Dieu (le "voeu de naziréat"), tel qu’il est décrit dans la Bible :
Ils ne boivent pas d’alcool : "Si un homme ou une femme entend s’acquitter d’un voeu, le voeu de naziréat (...) il s’abstiendra de vin et de boissons fermentées" (Ancien Testament, Nombres 6-2 et 6-3).
Ils sont végétariens : "Vous ne mangerez pas la chair avec son âme, c’est-à-dire le sang" (Ancien Testament, Genèse 9:4) et "Je vous donne toutes les herbes portant semence, et tous les arbres ayant des fruits portant semence : ce sera votre nourriture" (Ancien Testament, Genèse 1:29).
Ils ne se coupent ni la barbe ni les cheveux : "le rasoir ne passera pas sur sa tête (...) il laissera croître librement sa chevelure" (Ancien Testament, Nombres 6-5). Leurs cheveux sont emmêlés naturellement ou tressés en nattes qu’on appelle des "dreadlocks", "dreads" ou "locks".

11La prophétie rasta Empty Re: La prophétie rasta Ven 9 Mai - 8:14

Josué

Josué
Administrateur

La prophétie rasta Captur10

12La prophétie rasta Empty Re: La prophétie rasta Ven 9 Mai - 8:48

chico.

chico.

Quand j'étais plus jeune j'aimais bien les chansons de Bob Marley.

13La prophétie rasta Empty Re: La prophétie rasta Jeu 29 Mar - 8:35

Josué

Josué
Administrateur

Bob Marley - Jah Live - YouTube

https://www.youtube.com/watch?v=zvVles_EqXU


Paroles

Jah Live - Bob Marley 
Jah live! children yeah! 
Jah-Jah live! children yeah 
Jah live! children yeah!… Plus

14La prophétie rasta Empty Re: La prophétie rasta Jeu 29 Nov - 15:19

chico.

chico.

[size=40]L'Unesco inscrit le reggae sur la liste du patrimoine culturel de l'Humanité[/size]
[size=14][size=14]Par Challenges.fr le 29.11.2018 à 11h03

Le reggae, musique popularisée dans le monde entier par son icône Bob Marley, a été inscrit jeudi sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l'Humanité par un comité spécialisé de l'Unesco réuni à Port-Louis, capitale de l'Ile Maurice.

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Un mural du chanteur jamaïcain Bob Marley, le 8 février 2009 à Kingston
[size=12]AFP/ARCHIVES - JEWEL SAMAD




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Le reggae, musique popularisée dans le monde entier par son icône Bob Marley, a été inscrit jeudi sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l'Humanité par un comité spécialisé de l'Unesco réuni à Port-Louis, capitale de l'Ile Maurice.
L'Unesco a souligné "la contribution" de cette musique jamaïcaine à la prise de conscience internationale "sur les questions d'injustice, de résistance, d'amour et d'humanité, et sa dimension à la fois "cérébrale, socio-politique, sensuelle et spirituelle".
Le reggae rejoint ainsi une liste de quelque 400 traditions culturelles (chants, danses, spécialités gastronomiques ou célébrations) allant de la pizza napolitaine au zaouli, musique et danse des communautés gouro de Côte d'Ivoire.

40 demandes d'inscription

Le comité ad hoc de l'Unesco, qui se réunit jusqu'à samedi pour examiner 40 demandes d'inscription, avait également intégré mercredi les savoir-faire liés au parfum de Grasse en France.
Le reggae, dont la candidature était portée par la Jamaïque, a émergé à la fin des années 1960. Style musical issu du ska et du rocksteady, il a aussi intégré des influences du jazz et blues d'Amérique.

La musique est vite devenue populaire aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, importée par les nombreux immigrés jamaïcains après la Seconde Guerre mondiale. Elle s'est souvent revendiquée comme la musique des opprimés, abordant des questions sociales et politiques, la prison et les inégalités.

"Exclusivement jamaïcain"

Le reggae est indissociable du rastafarisme, mouvement spirituel qui sacralise l'empereur éthiopien Haïlé Sélassié et promeut l'usage de la ganja, ou marijuana.
En 1968 la chanson "Do the Reggay" de Toots and the Maytals a été la première a utiliser le nom de reggae, qui a connu un grand succès mondial grâce à des classiques de Bob Marley et son groupe the Wailers comme "No Woman, No Cry" et "Stir It Up."
"Le reggae est exclusivement jamaïcain", a commenté Olivia Grange, la ministre de la Culture de cette île caribéenne, avant le vote. "C'est une musique que nous avons créée qui a pénétré partout dans le monde".
A la différence de celle du patrimoine mondial, cette liste n'est pas établie selon des critères "d'excellence ou d'exclusivité", selon l'Unesco. Elle ne cherche pas à réunir le patrimoine "le plus beau" mais à représenter la diversité du patrimoine culturel immatériel, à mettre en lumière des savoir-faire portés par des communautés.
(avec AFP)


UNESCO
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SUR L
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15La prophétie rasta Empty Re: La prophétie rasta Jeu 29 Nov - 15:21

chico.

chico.

chico. a écrit:[size=40]L'Unesco inscrit le reggae sur la liste du patrimoine culturel de l'Humanité[/size]
Par Challenges.fr le 29.11.2018 à 11h03

Le reggae, musique popularisée dans le monde entier par son icône Bob Marley, a été inscrit jeudi sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l'Humanité par un comité spécialisé de l'Unesco réuni à Port-Louis, capitale de l'Ile Maurice.



La prophétie rasta Cover-r4x3w1000-5bffb9872f6df-3e8869740006d49f636b9f130f49db4f2fc650d0-jpg

Un mural du chanteur jamaïcain Bob Marley, le 8 février 2009 à Kingston
AFP/ARCHIVES - JEWEL SAMAD

Le reggae, musique popularisée dans le monde entier par son icône Bob Marley, a été inscrit jeudi sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l'Humanité par un comité spécialisé de l'Unesco réuni à Port-Louis, capitale de l'Ile Maurice.
L'Unesco a souligné "la contribution" de cette musique jamaïcaine à la prise de conscience internationale "sur les questions d'injustice, de résistance, d'amour et d'humanité, et sa dimension à la fois "cérébrale, socio-politique, sensuelle et spirituelle".
Le reggae rejoint ainsi une liste de quelque 400 traditions culturelles (chants, danses, spécialités gastronomiques ou célébrations) allant de la pizza napolitaine au zaouli, musique et danse des communautés gouro de Côte d'Ivoire.

40 demandes d'inscription



Le comité ad hoc de l'Unesco, qui se réunit jusqu'à samedi pour examiner 40 demandes d'inscription, avait également intégré mercredi les savoir-faire liés au parfum de Grasse en France.
Le reggae, dont la candidature était portée par la Jamaïque, a émergé à la fin des années 1960. Style musical issu du ska et du rocksteady, il a aussi intégré des influences du jazz et blues d'Amérique.

La musique est vite devenue populaire aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, importée par les nombreux immigrés jamaïcains après la Seconde Guerre mondiale. Elle s'est souvent revendiquée comme la musique des opprimés, abordant des questions sociales et politiques, la prison et les inégalités.

"Exclusivement jamaïcain"



Le reggae est indissociable du rastafarisme, mouvement spirituel qui sacralise l'empereur éthiopien Haïlé Sélassié et promeut l'usage de la ganja, ou marijuana.
En 1968 la chanson "Do the Reggay" de Toots and the Maytals a été la première a utiliser le nom de reggae, qui a connu un grand succès mondial grâce à des classiques de Bob Marley et son groupe the Wailers comme "No Woman, No Cry" et "Stir It Up."
"Le reggae est exclusivement jamaïcain", a commenté Olivia Grange, la ministre de la Culture de cette île caribéenne, avant le vote. "C'est une musique que nous avons créée qui a pénétré partout dans le monde".
A la différence de celle du patrimoine mondial, cette liste n'est pas établie selon des critères "d'excellence ou d'exclusivité", selon l'Unesco. Elle ne cherche pas à réunir le patrimoine "le plus beau" mais à représenter la diversité du patrimoine culturel immatériel, à mettre en lumière des savoir-faire portés par des communautés.
(avec AFP)


16La prophétie rasta Empty Re: La prophétie rasta Jeu 29 Nov - 17:38

Josué

Josué
Administrateur

[size=33]Le reggae rejoint le fest-noz et le yoga sur la liste du patrimoine culturel de l'Humanité[/size]

PATRIMOINE Ce style musical né en Jamaïque a été distingué par l'Unesco ce jeudi...

20 Minutes avec AFP
 
Publié le 29/11/18 à 11h02 — Mis à jour le 29/11/18 à 11h0


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Bob Marley lors d'un concert en 1975. — Ian Dickson / Rex Featu/REX/SIPA
Il rejoint une liste de 400 traditions culturelles distinguées par l’Unesco telles que l'art du pizzaïolo napolitain, le yoga indien, le cercle de capoeira brésilien ou le fest-nozbreton. Le reggae a été inscrit jeudi sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’Humanité.
Le comité spécialisé de l’Unesco réuni à Port-Louis (Ile Maurice) a souligné « la contribution » de cette musique jamaïcaine à la prise de conscience internationale « sur les questions d’injustice, de résistance, d’amour et d’humanité », et sa dimension à la fois « cérébrale, sociopolitique, sensuelle et spirituelle ».
Le reggae a émergé à la fin des années 1960 en Jamaïque. Issu du ska et du rocksteady, ce style musical a aussi intégré des influences du jazz et blues d’Amérique. Il est devenu populaire aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, importé par les nombreux immigrés jamaïcains après la Seconde Guerre mondiale.

La musique des opprimés


Cette musique, qui s’est souvent revendiquée comme la musique des opprimés, abordant des questions sociales et politiques, la prison et les inégalités, est particulièrement incarnée par Bob Marley. Le reggae est par ailleurs indissociable du rastafarisme, mouvement spirituel qui sacralise l’empereur éthiopien Haïlé.
« Le reggae est exclusivement jamaïcain, a affirmé Olivia Grange, la ministre de la Culture de la Jamaïque, avant le vote. C’est une musique que nous avons créée qui a pénétré partout dans le monde. »
Le comité ad hoc de l’Unesco, qui se réunit jusqu’à samedi pour examiner 40 demandes d’inscription, a aussi intégré mercredi les savoir-faire liés au parfum de Grasse en France. A la différence de celle du patrimoine mondial, la liste du patrimoine culturel immatériel n’est pas établie selon des critères « d’excellence ou d’exclusivité », indique l’Unesco. Elle ne cherche pas à réunir le patrimoine « le plus beau » mais à représenter la diversité de ce patrimoine et à mettre en lumière des savoir-faire portés par des communautés.

17La prophétie rasta Empty Re: La prophétie rasta Sam 1 Déc - 11:47

Josué

Josué
Administrateur

[size=39]Le reggae peut-il circuler en accordéon?[/size]
Par Julien Bordier,publié le 01/12/2018 à 07:00 , mis à jour à 11:46


La prophétie rasta Mcanuff-1_6130768
Winston McAnuff & Fixi.
 
(Bernard Benant)

Le Jamaïcain Winston McAnuff et le Français Fixi célèbrent l'union de Kingston et de Ménilmontant dans "Big Brothers".

A gauche, Winston McAnuff, légende rasta remise en selle au début des années 2000 par les créateurs du label français Makasound, puis du collectif Inna de Yard (The Soul of Jamaica, 2017). A droite, François-Xavier Bossard, 43 ans, accordéoniste rusé du groupe de rap musette Java, aujourd'hui en sommeil. Ensemble, les deux hommes ont inventé un reggae jovial et gouailleur, prouvant sur leur première collaboration, Paris rockin'(2006), puis leur premier album en tant que duo, A New day (2013), que l'union improbable de Kingston et Ménilmontant pouvait accoucher de merveilles. 

Cinq ans plus tard, les deux compères remettent le couvert sans pour autant servir une formule qui sent le réchauffé. Le tandem s'ouvre à de nouveaux horizons et fraternise sur Big Brothers avec un son plus accessible, voire pop sur le vibrant et fédérateur Crying for love et carrément club sur One Note avec la chanteuse lisboète Pongo originaire d'Angola. Si le piano à bretelles est toujours présent (Black Bird), il prend le plus souvent du recul au profit des claviers, d'influences latino (le titre havanesque Big Brothers) ou du maloya réunionnais (I Came I saw). Big Brothers enchaîne les mélodies accrocheuses, rayonne de bonnes vibrations et palpite au rythme du groove de la sono mondiale. La voix de Winston McAnuff, toujours aussi rocailleuse et fêlée, balance dans un savoureux patois jamaïcain ses conseils de sagesse et célèbre son amour pour sa compagne (Sweet love of mineMy Angel). Quoi qu'en pense Orwell, on veut bien vivre sous le régime de Big Brother

La note de L'Express : 17/20 
Big Brothers, de Winston McAnuff & Fixi (Chapter Two/Wagram). En tournée. Le 5 décembre au CentQuatre, Paris (XIXe).  

18La prophétie rasta Empty Re: La prophétie rasta Dim 7 Avr - 15:30

Josué

Josué
Administrateur

19La prophétie rasta Empty Re: La prophétie rasta Dim 17 Mai - 15:16

Mikael

Mikael
MODERATEUR
MODERATEUR

Évidemment, le titre musical le plus célèbre sur le passage de la Mer Rouge par le peuple hébreu a été composé par Bob Marley
Dans Exodus, le légendaire jamaïcain chante : 
Movement of Jah people
Send us another brother Moses
From across the Sea.
 (Mouvement du peuple de Jah, envoie-nous un autre frère Moïse par-delà la Mer.)

20La prophétie rasta Empty Re: La prophétie rasta Mar 5 Jan - 17:14

Lechercheur



[size=44]Les caractéristiques de la religion rasta ou rastafarisme[/size]
La prophétie rasta E39ae93f447b0fc66837b07d1b961a58?s=60&d=mm&r=g 
Par Sonia Publié le 6 septembre 2017 Modifié le 20 octobre 2020 CULTURE













2.9 / 5 ( 80 votes )
La religion rasta est une religion afro-américaine dont le dieu est appelé Jah Rastafari. Son histoire commence en 1920 par une prophétie qu’un certain leader politique, Marcus Garvey a étendu dans plusieurs pays du monde. Quelles sont les origines exactes de cette religion, devenue un mode de vie à part entière et quelles en sont les règles principales ?


L’histoire de la religion rasta

Le rastafarisme ou la religion rasta est évoqué pour la première fois par un leader politique d’origine afro-américaine appelé Marcus Garvey dans les années 1920. Par divers discours, l’homme incite ses frères aux origines africaines à retourner à la terre promise africaine. D’après lui, ce territoire béni serait bientôt le théâtre d’une prophétie selon laquelle s’y élèvera une grande puissance africaine dirigée par un leader au charisme démesuré. L’homme serait une incarnation vivante du Dieu africain. Fort de ses croyances, Marcus Garvey parcourra la Jamaïque et les Etats-Unis pendant une vingtaine d’années afin de prêcher sa prophétie auprès des afro-américains qui y vivent.  Son objectif est de les convaincre de retourner vivre dans leur pays d’origine, l’Afrique. Mais l’homme décède en 1940 sans avoir pu voir se réaliser sa prophétie.

Cependant après sa mort, un éthiopien du nom de Teferi Mekonnen parvient à se placer au pouvoir du royaume d’Ethiopie.  Il est élevé en tant que Roi, mais sa place au sein de la société revêt un titre plus prestigieux en relation avec ses ancêtres originaires de la tribu de Juda. Effectivement, il gouverne l’Ethiopie sous le titre de « Hailé Sélassié 1er, Pouvoir de la Sainte Trinité, 225 Emprereur de la Dynastie de Salomon, Roi des rois, seigneur des seigneurs, lion conquérant de la tribu Juda ». Sa place en tant que Roi semble correspondre à l’accomplissement de la prophétie de Garvey. Hailé Sélassié est élevé en tant que dieu de la religion rasta et s’appelle désormais Jah Rastafari. Ce dernier ainsi que la religion qu’il dirige sont souvent représentés par l’image d’un lion à la crinière majestueuse.
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Les règles principales du rastafarisme

Puisque le rastafarisme est symbolisé par un lion doté d’une crinière imposante, ses disciples ont pu représenter cette caractéristique par les fameuses « dread  locks » communs aux rastas. Selon l’une des règles de cette nouvelle religion, il est interdit de se couper les cheveux et de se raser. Cette règle proviendrait des Saintes Ecritures selon l’énoncé disant «  le rasoir ne touchera pas la tête du juste ». La première personne qui s’y essaye s’appelle Leonard Howell. L’homme partage les mêmes convictions de Garvey et poursuit son œuvre auprès des afro-américains du monde entier.

Un véritable mode de vie est apporté par le rastafarisme. Les disciples du Jah Rastafari n’ont pas le droit de boire de l’alcool et se privent souvent de viande dans leur alimentation. Durant les cérémonies religieuses appelées « grounation », le vin qui est souvent bu dans les religions chrétiennes est remplacé par le « Ganja » ou marijuana. Ce produit est également appelé « herbe de la sagesse servant à la guérison des nations ». Sa consommation permettrait de ne faire qu’un avec le dieu Jah Rastafari.  Cette pratique s’accompagne de chants au rythme des percussions nyabinghi.
Malgré ces quelques règles générales, la pratique de la religion rasta est différente d’une communauté rasta à une autre.  Il est à noter que les communautés rasta sont nombreuses à travers le monde.
La religion rasta provient donc d’un appel adressé aux africains pour les convaincre de retourner en Afrique. Elle a pour dieu le Jah Rastafari et propose à ses disciples un mode de vie qui lui est propre.

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