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Débat sur l’intelligence artificielle.

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Josué

Josué
Administrateur

La machine est-elle un homme comme les autres ?

CRÉÉ LE 19/08/2014 / MODIFIÉ LE 19/08/2014 À 15H50
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Débat sur l’intelligence artificielle. 55481_machine_440x260© Leonello Calvetti/Stocktrek Images/Corbis
L’annonce de la mise au point d’un programme informatique conversant comme un humain relance le débat sur l’intelligence artificielle.[/size]

Le miracle a eu lieu le 7 juin dernier. Il s’est produit dans le cadre prestigieux de la Royal Society de Londres (l’équivalent de notre Académie des sciences) et a été proclamé par un communiqué officiel de l’université de Reading. Ses termes ont été repris par de nombreux médias internationaux : « Le test de Turing a été réussi. »
Le test de Turing ? Il s’agit d’une expérience proposée en 1950 par le mathématicien Alan Turing. Pour savoir si un ordinateur est arrivé « au niveau » de l’humain en termes d’intelligence langagière, il suffit de lui permettre de converser avec des humains testeurs (le jury), sans que ces derniers voient à qui ils ont affaire (humain ou ordinateur). Si le jury, au bout d’un certain nombre de questions-réponses, est incapable de dire si son interlocuteur est un autre humain ou un simple ordinateur, alors l’ordinateur a réussi le test. Et certains d’en conclure qu’il est devenu aussi intelligent que l’homme. Autant dire que la nouvelle diffusée par l’université de Reading n’est pas anodine.
« Cet événement entrera dans l’Histoire », a d’ailleurs prophétisé le professeur Kevin Warwick, auteur du communiqué. Ce sont deux chercheurs, russe et ukrainien, qui, avec un programme informatique, ont fait croire au jury qu’il dialoguait, en anglais, avec un jeune Ukrainien de 13 ans. Des voix se sont aussitôt élevées pour protester. « L’annonce est spectaculaire… mais excessive et malhonnête !, dénonce le mathématicien et informaticien Jean-Paul Delahaye. Le sujet humain imité a l’âge de 13 ans, et la langue anglaise n’est pas sa langue maternelle, ce qui permet d’excuser ses fautes. Nulle part Turing ne parle d’un enfant de 13 ans ! Nulle part Turing n’envisage que le sujet imité ne maîtrise qu’un anglais approximatif ! » (voir son blog scilogs.fr). Et le spécialiste d’ajouter que le dialogue n’a duré que cinq minutes…

Le génie d’Alan Turing

Afin de cerner les enjeux soulevés par ce test, il est utile de revenir à la personnalité de son auteur, Alan Turing. Né en 1912 et décédé en 1954, il est considéré par la communauté scientifique comme l’un des grands génies du XXe siècle. Les concepts qu’il a développés dans trois articles fameux ont donné naissance à l’ordinateur, au logiciel et à l’intelligence artificielle. « La puissance de sa pensée vient aussi du fait qu’elle a croisé des champs multiples et complexes, tels que les mathématiques, la biologie et la philosophie », souligne Giuseppe Longo, mathématicien et épistémologue, directeur de recherche au CNRS. Mais son destin a été aussi tragique que sa pensée fut lumineuse.
Alan Turing ne s’est pas contenté d’être un chercheur surdoué qui publia son premier article scientifique majeur en 1936, à 24 ans. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il travaille pour les services secrets britanniques. Développant un système ultraperformant de décryptage des messages nazis, il permet de faciliter le débarquement allié en Normandie. En 1951, il devient membre de la Royal Society.
En 1952, sa vie bascule : dénoncé par un ex-amant, il est forcé d’avouer son homosexualité, qui est alors un délit en Grande-Bretagne. Condamné, il doit choisir entre la prison et la castration chimique. Il choisit la seconde. Et se suicide deux ans plus tard, en croquant une pomme trempée dans du cyanure. La légende veut qu’elle ait servi de modèle au logo d’Apple. « La persécution vécue par Alan Turing à cause de son homosexualité a influencé la façon dont il a conçu son fameux test de 1950, et c’est l’un des éléments qui permet aussi de le relativiser, analyse Giuseppe Longo. Une partie du test vise en effet à distinguer un homme d’une femme. Or c’était à l’époque où on l’interrogeait sur sa sexualité. Ses motivations n’étaient pas purement scientifiques. Il faut aussi rappeler le premier nom qu’il avait donné à son test : “le jeu de l’imitation”. »

De l’arithmétique plaquée sur du vivant

L’interprétation des articles de Turing suscitera de vifs débats dans les décennies suivantes. Certains voient en lui un militant de l’intelligence artificielle, qui aurait annoncé et souhaité la fin de la distinction entre le cerveau et la machine. Un fonctionnaliste pur, tenant d’une vision du monde limitée à des données et à des codes. Ce que conteste vivement Giuseppe Longo : « À ses débuts, il a en effet été l’héritier d’une filière qui cherchait la certitude dans l’arithmétique. Sa “machine de Turing”, présentée dans son fameux article de 1936, visait à faire reculer la frontière entre l’incalculable et le calculable, au profit de ce dernier. Mais il a changé de point de vue. Ses articles de 1950 et de 1952 développent une autre approche : lui qui a inventé le codage n’en voit plus la nécessité dans l’organisation du vivant. »
Les débats soulevés par l’annonce de l’université de Reading dépassent le cadre des mathématiques et de l’informatique. La vision d’un monde limité, réduit à un ensemble défini d’informations, est devenue très présente dans de nombreux domaines, en médecine par exemple. Ce que déplore Giuseppe Longo, qui a notamment travaillé avec des spécialistes du cancer au MIT (Massachusetts Institute of Technology) de Boston : « Les débats liés à l’interprétation des travaux de Turing sont très actuels et nous concernent tous. Certains cancérologues réputés, par exemple, commencent à faire leur mea culpa et à réaliser que le cancer n’est pas qu’une question de molécules ou de chimie, mais d’organisme. C’est aussi ce qu’avait compris Alan Turing dans ses derniers travaux sur la morphogenèse. L’une des plus belles leçons qu’il nous laisse, c’est d’avoir su penser contre lui-même. »

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