Climat : mauvaises nouvelles pour la planète
Les décisions du Japon et de l’Australie de retarder la baisse de leurs émissions de gaz à effet de serre semble impacter lourdement sur le réchauffement climatique de la planète.
Le monde a de plus en plus de mal à limiter le réchauffement climatique, les mauvaises nouvelles du Japon et d’Australie effaçant les avancées en provenance des Etats-Unis et de Chine, à en croire un bilan publié mercredi par des scientifiques, en pleine Conférence de l’ONU sur le climat à Varsovie .
Selon le « Climate Action Tracker », la Terre se prépare à une hausse de température de 3,7°C au-dessus des moyennes de l’époque pré-industrielle à l’horizon 2100, au lieu d’une hausse de 3,1° si les gouvernements avaient tenu leurs promesses de limiter les émissions de gaz à effet de serre.
Les gouvernements, réunis à Varsovie jusqu’à vendredi pour une grande conférence sur le climat, essaient de trouver le moyen de limiter le réchauffement mondial à moins de 2,0° au-dessus des niveaux d’avant la révolution industrielle pour en limiter les dérèglements induits (sécheresses, pluies torrentielles, hausse du niveau des mers, etc.).
La conférence de Varsovie travaille à la création, pour 2015, d’un nouvel accord mondial sur le climat qui pourrait entrer en vigueur à partir de 2020.
LIRE AUSSI
Climat : le ministre de l’Environnement polonais ecarte du gouvernement
Pas de feuille de route
L’étude parue mercredi, menée conjointement par Climate Analytics, le Postdam Institute for Climate Impact Research et Ecofys, souligne que la décision prise par le Japon la semaine dernière d’assouplir son objectif 2020 en matière d’émissions de gaz à effet de serre rend plus difficile d’atteindre l’objectif des 2°C de réchauffement au niveau mondial.
Le Japon a expliqué que son objectif d’origine d’une baisse de 25% de ses émissions sous les niveaux de 1990 était inatteignable après les dégâts causés à son industrie nucléaire par le séisme et le tsunami de mars 2011. Le Japon s’est fixé désormais une hausse de 3% à ne pas dépasser. L’Australie a également fait marche arrière
« Ces signaux négatifs tendent à l’emporter sur les signaux positifs » constitués par exemple par l’interdiction des centrales au charbon dans certaines zones en Chine, lit-on dans l’étude.
Le problème du réchauffement apparaît d’autant plus difficile à résoudre que les pays présents à Varsovie semblent divisés sur l’aide à apporter aux pays en développement pour les aider à réduire leurs émissions. Les ONG « vertes » se plaignent du flou qui règne en la matière.
« On ne voit pas de feuille de route pour le financement, seulement des sommes anciennes dans un nouvel emballage ou de l’argent réorienté en provenance d’autres budgets », dit Dipti Bhatnagar, de l’ONG Friends of the Earth International.
LIRE AUSSI
Article de Nathalie Kosciusko-Morizet : Climat, encore une conference de transition
Priorité à la relance économique
De nombreux pays riches, qui ont mis la priorité à la relance économique, semblent peu disposés à financer la note du réchauffement.
« On ne peut pas avoir un système avec une compensation automatique chaque fois qu’un événement climatique sévère se produit quelque part sur la planète », a déclaré la commissaire européenne chargée du Climat, Connie Hedegaard.
Les pays industriels ont promis d’augmenter les sommes allouées à l’aide aux pays en développement pour la porter à 100 milliards de dollars par an à l’horizon 2020, contre 10 milliards sur la période 2010-2012.
Les négociateurs ont mis sur pied un Green Climate Fund pour accueillir une partie des 100 milliards de dollars mais ce fonds est vide et ne sera pas alimenté avant le second semestre 2014.
L’Agence internationale de l’énergie (AIE) estime que des investissements supplémentaires de 1.000 milliards de dollars par an seront nécessaires à l’horizon 2020 pour le seul secteur énergétique afin qu’il se réoriente vers des sources d’énergie plus propres. ■
Lutter contre la déforestation
Les gouvernements norvégien, britannique et américain ont fait savoir mercredi qu’ils allaient débloquer 280 millions de dollars en faveur d’un nouveau programme destiné à lutter contre la déforestation dans le monde.La Norvège contribuera à ce programme contre la déforestation à hauteur de 135 millions de dollars, la Grande-Bretagne versera 120 millions et les Etats-Unis 25 millions.
Droit de reproduction et de diffusion réservé © Les Echos.fr 2013
Les décisions du Japon et de l’Australie de retarder la baisse de leurs émissions de gaz à effet de serre semble impacter lourdement sur le réchauffement climatique de la planète.
Le monde a de plus en plus de mal à limiter le réchauffement climatique, les mauvaises nouvelles du Japon et d’Australie effaçant les avancées en provenance des Etats-Unis et de Chine, à en croire un bilan publié mercredi par des scientifiques, en pleine Conférence de l’ONU sur le climat à Varsovie .
Selon le « Climate Action Tracker », la Terre se prépare à une hausse de température de 3,7°C au-dessus des moyennes de l’époque pré-industrielle à l’horizon 2100, au lieu d’une hausse de 3,1° si les gouvernements avaient tenu leurs promesses de limiter les émissions de gaz à effet de serre.
Les gouvernements, réunis à Varsovie jusqu’à vendredi pour une grande conférence sur le climat, essaient de trouver le moyen de limiter le réchauffement mondial à moins de 2,0° au-dessus des niveaux d’avant la révolution industrielle pour en limiter les dérèglements induits (sécheresses, pluies torrentielles, hausse du niveau des mers, etc.).
La conférence de Varsovie travaille à la création, pour 2015, d’un nouvel accord mondial sur le climat qui pourrait entrer en vigueur à partir de 2020.
LIRE AUSSI
Climat : le ministre de l’Environnement polonais ecarte du gouvernement
Pas de feuille de route
L’étude parue mercredi, menée conjointement par Climate Analytics, le Postdam Institute for Climate Impact Research et Ecofys, souligne que la décision prise par le Japon la semaine dernière d’assouplir son objectif 2020 en matière d’émissions de gaz à effet de serre rend plus difficile d’atteindre l’objectif des 2°C de réchauffement au niveau mondial.
Le Japon a expliqué que son objectif d’origine d’une baisse de 25% de ses émissions sous les niveaux de 1990 était inatteignable après les dégâts causés à son industrie nucléaire par le séisme et le tsunami de mars 2011. Le Japon s’est fixé désormais une hausse de 3% à ne pas dépasser. L’Australie a également fait marche arrière
« Ces signaux négatifs tendent à l’emporter sur les signaux positifs » constitués par exemple par l’interdiction des centrales au charbon dans certaines zones en Chine, lit-on dans l’étude.
Le problème du réchauffement apparaît d’autant plus difficile à résoudre que les pays présents à Varsovie semblent divisés sur l’aide à apporter aux pays en développement pour les aider à réduire leurs émissions. Les ONG « vertes » se plaignent du flou qui règne en la matière.
« On ne voit pas de feuille de route pour le financement, seulement des sommes anciennes dans un nouvel emballage ou de l’argent réorienté en provenance d’autres budgets », dit Dipti Bhatnagar, de l’ONG Friends of the Earth International.
LIRE AUSSI
Article de Nathalie Kosciusko-Morizet : Climat, encore une conference de transition
Priorité à la relance économique
De nombreux pays riches, qui ont mis la priorité à la relance économique, semblent peu disposés à financer la note du réchauffement.
« On ne peut pas avoir un système avec une compensation automatique chaque fois qu’un événement climatique sévère se produit quelque part sur la planète », a déclaré la commissaire européenne chargée du Climat, Connie Hedegaard.
Les pays industriels ont promis d’augmenter les sommes allouées à l’aide aux pays en développement pour la porter à 100 milliards de dollars par an à l’horizon 2020, contre 10 milliards sur la période 2010-2012.
Les négociateurs ont mis sur pied un Green Climate Fund pour accueillir une partie des 100 milliards de dollars mais ce fonds est vide et ne sera pas alimenté avant le second semestre 2014.
L’Agence internationale de l’énergie (AIE) estime que des investissements supplémentaires de 1.000 milliards de dollars par an seront nécessaires à l’horizon 2020 pour le seul secteur énergétique afin qu’il se réoriente vers des sources d’énergie plus propres. ■
Lutter contre la déforestation
Les gouvernements norvégien, britannique et américain ont fait savoir mercredi qu’ils allaient débloquer 280 millions de dollars en faveur d’un nouveau programme destiné à lutter contre la déforestation dans le monde.La Norvège contribuera à ce programme contre la déforestation à hauteur de 135 millions de dollars, la Grande-Bretagne versera 120 millions et les Etats-Unis 25 millions.
Droit de reproduction et de diffusion réservé © Les Echos.fr 2013