Les boys-scouts américains divisent sur l'élection de chefs gays

Les boys-scouts américains divisent sur l'élection de chefs gays
MARIE-LUCILE KUBACKI
CRÉÉ LE 05/06/2013 / MODIFIÉ LE 05/06/2013 À 09H37
L'histoire fait grand bruit aux Etats-Unis. Comme nous l'évoquions déjà lundi 3 juin, une Eglise baptiste a brutalement mis fin à un partenariat de plus de 60 ans avec un groupe de scouts après que les Boys scouts des Etats-Unis ont voté le 23 mai pour la possiblité d'élire des chefs scouts ouvertement homosexuels. Le symbole est d'autant pluis puissant qu'il s'agit d'une "mega-church" de 2300 membres, en lien avec le mouvement depuis 1945.

Ce n'est pas une première et pour le New York Times, le débat qui consiste à déterminer s'il est possible ou non d'élire un chef scout ouvertement homosexuel est en train de provoquer une mutation profonde du scoutisme : entre les familles scandalisées par cette possibilité et les autres, par le fait qu'elle n'ait pas été entérinée plus tôt, l'exode des boys scouts vers des mouvements alternatifs va bon train : "Le long débat sur l'opportunité de permettre aux scouts gays de devenir chefs a provoqué la colère de nombreux dirigeants de l'Eglise et des parents à travers les différents spectres politiques et religieux. Le résultat est une hausse des inscriptions dans les programmes de plein air qui rassemblent des païens aux pentecôtistes (...) Aux Etats-Unis, les Eglises parrainent 70 % des 116 000 troupes scoutes. Les deux plus grandes organisations du pays en la matière, les Mormons et les églises méthodistes unies, ont dit qu'ils maintiendraient leur soutien. Mais d'autres églises se mobilisent pour dissoudre les groupes de scouts en faveur de ceux qui adoptent une approche plus religieuse."
http://www.lavie.fr/religion/lamatinale/les-boys-scouts-americains-divisent-sur-l-election-de-chefs-gays-05-06-2013-41114_400.php

Les guides anglaises ne feront plus référence à Dieu
AYMERIC CHRISTENSEN 
C'est à l'issue d'une très large consultation auprès de presque 44.000 membres du mouvement que les Guides anglaises ont décidé, selon le Telegraph, que les guides ne feront plus le serment dans leur promesse d'« aimer leur Dieu », mais d'être « fidèles à elles-mêmes » et de « développer leurs croyances ».

Le mouvement suit en cela le scoutisme belge, qui a supprimé l'an dernier la référence à Dieu du texte de sa loi scoute.

Ce changement est l'un des plus spectaculaires jamais effectués en 103 ans d'existence pour cette association fondée en 1909 et dirigée à l'origine par Agnès Baden-Powell, la sœur du créateur du mouvement scout, Robert Baden-Powell. Il fait suite à la nomination à la tête des Guides anglaises de Julie Bentley, ancienne responsable du Planning familial au Royaume-Uni. Juste après sa prise de fonction, elle avait décrit l'association comme « l'organisation féministe ultime ».

Pour Gill Slocombe, une autre haute responsable du mouvement, ce changement rendra la promesse guide « moins gênante » à prononcer et plus simple à respecter pour les quelque 550.000 guides que compte l'organisation : « Je pense très honnêtement que les Baden-Powell auraient approuvé notre décision. Ils étaient très libres, et ils réfléchissaient surtout en fonction de ce dont les jeunes avaient besoin. Je ne sais pas si c'est un changement radical, mais ce que je sais c'est que c'est formidable que les membres de l'association puissent désormais prononcer une promesse avec laquelle elles se sentiront bien, et qu'elles pourront réellement tenir ».

L'évolution est saluée par la National Secular Society, un organisme qui veille aux questions de laïcité, par la voix d'un de ses responsables, Stephan Evans, qui souligne que « la nouvelle promesse laïque est un signal clair d'ouverture du guidisme à toutes les jeunes filles, sans distinction ».

Un avis que ne partage absolument pas Andrea Williams, de l'association Christian Concern, pour qui « la nouvelle formule de la promesse ressemble à du jargon de ces manuels de développement personnel consuméristes... C'est complètement en décalage avec le véritable esprit du guidisme, qui a été créé pour encourager la foi en Dieu et le sentiment d'appartenance à un groupe. Rien à voir avec l'individualisme ! »

En effet, le changement concerne également l'engagement patriotique à servir le pays, qui disparaît lui aussi au profit du service de « la communauté ».

Cependant, un consensus s'est dégagé en faveur du maintien du serment d'allégeance à la reine. Dieu merci.