Argentine: possible béatification de prêtres victimes de la dictature
NATALIA TROUILLER
CRÉÉ LE 11/04/2013 / MODIFIÉ LE 11/04/2013 À 07H26
"C'était l'heure de la messe, mais personne n'a ouvert les portes de l'église. L'organiste est alors entré par une fenêtre pour mener son enquête et a trouvé cinq corps ensanglantés, couchés à plat ventre sur le sol de l'une des salles du presbytère. Des hommes armés dont on pense qu'ils étaient policiers avaient pris d'assaut l'église St. Patrick juste après minuit le 3 juillet [1976] et abattu trois prêtres et deux séminaristes, au coeur de l'épisode de violence contre l'Église catholique romaine le plus sévère de la dictature. Dans un couloir du presbytère quelqu'un avait écrit à la craie: 'Ils sont morts parce qu'ils étaient des gauchistes qui endoctrinaient les esprits vierges et qu'ils sont du MSTM', le sigle qui identifiait le Mouvement des prêtres pour le Tiers-Monde [ce qui était faux, NDLR]". Si le portail péruvien Terra rappelle ces événements, c'est parce que l'Eglise argentine pousse officiellement leur cause en béatification depuis 2005, et que celui qui en était chargé n'était autre que l'actuel pape François. Son élection pourrait donc voir le dossier accéléré, d'autant qu'il a bien connu personnellement l'un des martyrs, comme en témoigne son homélie de 2001 pour le 25e anniversaire du quintuple assassinat: "Je suis témoin, parce que je l'ai accompagné dans la direction spirituelle et la confession jusqu'à sa mort, de ce qu'était la vie d'Alfie (Alfred Kelly); il ne pensait qu'à Dieu. Et je le nomme dans la prière parce que je suis témoin de son cœur, et à travers lui, [je prie pour] tous les autres".
NATALIA TROUILLER
CRÉÉ LE 11/04/2013 / MODIFIÉ LE 11/04/2013 À 07H26
"C'était l'heure de la messe, mais personne n'a ouvert les portes de l'église. L'organiste est alors entré par une fenêtre pour mener son enquête et a trouvé cinq corps ensanglantés, couchés à plat ventre sur le sol de l'une des salles du presbytère. Des hommes armés dont on pense qu'ils étaient policiers avaient pris d'assaut l'église St. Patrick juste après minuit le 3 juillet [1976] et abattu trois prêtres et deux séminaristes, au coeur de l'épisode de violence contre l'Église catholique romaine le plus sévère de la dictature. Dans un couloir du presbytère quelqu'un avait écrit à la craie: 'Ils sont morts parce qu'ils étaient des gauchistes qui endoctrinaient les esprits vierges et qu'ils sont du MSTM', le sigle qui identifiait le Mouvement des prêtres pour le Tiers-Monde [ce qui était faux, NDLR]". Si le portail péruvien Terra rappelle ces événements, c'est parce que l'Eglise argentine pousse officiellement leur cause en béatification depuis 2005, et que celui qui en était chargé n'était autre que l'actuel pape François. Son élection pourrait donc voir le dossier accéléré, d'autant qu'il a bien connu personnellement l'un des martyrs, comme en témoigne son homélie de 2001 pour le 25e anniversaire du quintuple assassinat: "Je suis témoin, parce que je l'ai accompagné dans la direction spirituelle et la confession jusqu'à sa mort, de ce qu'était la vie d'Alfie (Alfred Kelly); il ne pensait qu'à Dieu. Et je le nomme dans la prière parce que je suis témoin de son cœur, et à travers lui, [je prie pour] tous les autres".