le baptême pour morts n'existait pas chez les premiers chrétiens.
ce que faisaient les nations c'est leurs problèmes.
Le texte de 1 Corinthiens 15:29 est rendu de diverses manières par les traducteurs : “ Que gagneraient ceux qui se font baptiser pour les morts ? ” (Jé) ; “ pour soulager les morts ? ” (CV) ; “ à leur place ? ” (PV) ; “ pour être des morts ? ” (MN).
On a proposé de nombreuses interprétations de ce verset. La plus répandue veut que Paul parle d’une coutume qui consistait à baptiser dans l’eau par procuration, c’est-à-dire à baptiser des vivants à la place de personnes décédées, pour le bien de ces dernières. Rien ne prouve qu’une telle pratique avait cours du temps de Paul, et elle n’aurait pas été conforme aux versets qui stipulent clairement que c’étaient les “ disciples ” qui se faisaient baptiser, ceux qui eux-mêmes ‘ accueillaient la parole de tout leur cœur ’, ceux qui ‘ croyaient ’ personnellement. — Mt 28:19 ; Ac 2:41 ; 8:12.
Un dictionnaire grec-français (par V. Magnien et M. Lacroix, Paris, 1969, p. 1932) donne “ pour que ”, “ pour la défense de ” et “ dans l’intérêt de ” parmi les sens de la préposition grecque hupér, qui est construite avec le génitif en 1 Corinthiens 15:29. Dans certains contextes, l’expression “ dans l’intérêt de ” équivaut à “ en vue de, pour que ”. Déjà en 1728, Jacob Elsner remarquait chez divers auteurs grecs des cas où hupér suivi du génitif a un sens de finalité, c’est-à-dire un sens exprimant le but, et il montra qu’en 1 Corinthiens 15:29 cette construction revêt un tel sens (Observationes Sacræ in Novi Foederis Libros, Utrecht, vol. II, p. 127-131). En accord avec cela, dans ce verset la Traduction du monde nouveau rend hupér par “ pour ”.
Quand une expression peut grammaticalement se traduire de plusieurs façons, la bonne traduction est celle qui s’accorde avec le contexte. Dans le contexte, 1 Corinthiens 15:3, 4 indique que l’objet de la discussion est la croyance en la mort et la résurrection de Jésus Christ. Les versets suivants présentent des preuves du bien-fondé de cette croyance (v. 5-11) ; ils abordent ensuite les graves implications du rejet de la croyance en la résurrection (v. 12-19), spécifient que la résurrection de Christ donne l’assurance que d’autres seront relevés d’entre les morts (v. 20-23), puis expliquent en quoi tout cela concourt à unir toute la création intelligente à Dieu (v. 24-28). À l’évidence, le verset 29 fait partie intégrante de cet exposé. Mais de la résurrection de qui est-il question au verset 29 ? De la résurrection de ceux dont le baptême est mentionné ici ? Ou de celle de quelqu’un qui est mort avant que ce baptême n’ait lieu ? Qu’indiquent les versets suivants ? Les versets 30 à 34 montrent clairement qu’il est question ici des perspectives d’avenir des chrétiens en vie ; et, selon les versets 35 à 58, il s’agissait des chrétiens fidèles qui avaient l’espérance de la vie céleste.
Cela s’harmonise avec Romains 6:3, qui dit : “ Ne savez-vous pas que nous tous qui avons été baptisés dans Christ Jésus, nous avons été baptisés dans sa mort ? ” Ce verset ne laisse aucun doute : il n’est pas question d’un baptême auquel un chrétien se soumet en faveur de quelqu’un qui est déjà mort, mais plutôt de quelque chose qui a une incidence sur son propre avenir.
En quel sens, dans ce cas, ces chrétiens étaient-ils “ baptisés pour être des morts ” ou “ baptisés dans sa mort ” ? Ils furent immergés dans un mode de vie qui devait les mener intègres à la mort, comme Christ, avec l’espérance en une résurrection semblable à la sienne pour une vie spirituelle immortelle (Rm 6:4, 5 ; Ph 3:10, 11). Ce n’était pas un baptême accompli rapidement, comme l’immersion dans l’eau. Plus de trois ans après son immersion dans l’eau, Jésus parla d’un baptême qui, dans son cas, n’était pas encore achevé et qui, pour ses disciples, était encore à venir (Mc 10:35-40). Puisque ce baptême aboutit à la résurrection pour la vie céleste, il doit commencer lorsque l’esprit de Dieu, agissant sur la personne, engendre cette espérance, et il doit se terminer, non à la mort de cette personne, mais avec la réalisation de son attente : la vie spirituelle immortelle par le moyen de la résurrection. — 2Co 1:21, 22 ; 1Co 6:14.