Farines animales: "La logique dominante du prix bas met en danger le consommateur"
La Commission européenne a annoncé qu'elle autorisait à nouveau les farines animales pour nourrir les poissons d'élevage, quinze ans après la crise de la vache folle. Lorsque vous étiez ministre de l'Agriculture (2009 à 2012), avez-vous été confronté à cette volonté de Bruxelles?
Oui, mais pour les viandes porcine et bovine. Et je m'y étais toujours opposé, n'ayant pas l'assurance nécessaire que cela soit sûr pour le consommateur.
La France peut donc s'opposer à cette volonté européenne?
Oui, mais il faut l'accord de l'ensemble des Etats membres.
Cette autorisation des farines animales intervient alors que l'on découvre une vaste affaire de fraude consistant à remplacer de la viande de boeuf par du cheval. N'est-on pas revenu quinze ans en arrière, au moment où l'Europe découvrait la vache folle?
En réalité, la logique de rentabilité économique a pris le pas sur la protection du consommateur. L'Union européenne donne le sentiment de privilégier l'économie au détriment du consommateur. Or, la logique dominante du prix le plus bas met en danger ce dernier.
Comment lutter contre cela? La France le peut-elle seule ou tout se joue-t-il à Bruxelles?
Il faut rompre avec la logique folle d'une alimentation qu'on va chercher aux quatre coins de la planète. Imaginez, on achète du porc au Chili alors que nous en élevons en Normandie. Il faut adopter deux mesures: 1) mettre en place un étiquetage plus précis 2) autoriser dans les appels d'offre une part réservé au local. C'est ce que j'ai fait lorsque j'ai été ministre de l'Agriculture pour les cantines scolaires. Pour 20% des commandes, on peut privilégier les produits locaux, sans tenir compte du seul critère du prix.
http://www.lexpress.fr/actualite/politique/farines-animales-l-ue-donne-le-sentiment-de-privilegier-l-economie-au-detriment-du-consommateur_1220994.html?xtor=EPR-181-[XPR_Quotidienne]-20130215--112153216@231391766-20130215163004
La Commission européenne a annoncé qu'elle autorisait à nouveau les farines animales pour nourrir les poissons d'élevage, quinze ans après la crise de la vache folle. Lorsque vous étiez ministre de l'Agriculture (2009 à 2012), avez-vous été confronté à cette volonté de Bruxelles?
Oui, mais pour les viandes porcine et bovine. Et je m'y étais toujours opposé, n'ayant pas l'assurance nécessaire que cela soit sûr pour le consommateur.
La France peut donc s'opposer à cette volonté européenne?
Oui, mais il faut l'accord de l'ensemble des Etats membres.
Cette autorisation des farines animales intervient alors que l'on découvre une vaste affaire de fraude consistant à remplacer de la viande de boeuf par du cheval. N'est-on pas revenu quinze ans en arrière, au moment où l'Europe découvrait la vache folle?
En réalité, la logique de rentabilité économique a pris le pas sur la protection du consommateur. L'Union européenne donne le sentiment de privilégier l'économie au détriment du consommateur. Or, la logique dominante du prix le plus bas met en danger ce dernier.
Comment lutter contre cela? La France le peut-elle seule ou tout se joue-t-il à Bruxelles?
Il faut rompre avec la logique folle d'une alimentation qu'on va chercher aux quatre coins de la planète. Imaginez, on achète du porc au Chili alors que nous en élevons en Normandie. Il faut adopter deux mesures: 1) mettre en place un étiquetage plus précis 2) autoriser dans les appels d'offre une part réservé au local. C'est ce que j'ai fait lorsque j'ai été ministre de l'Agriculture pour les cantines scolaires. Pour 20% des commandes, on peut privilégier les produits locaux, sans tenir compte du seul critère du prix.
http://www.lexpress.fr/actualite/politique/farines-animales-l-ue-donne-le-sentiment-de-privilegier-l-economie-au-detriment-du-consommateur_1220994.html?xtor=EPR-181-[XPR_Quotidienne]-20130215--112153216@231391766-20130215163004