Paul Ekman
Why don’t we catch liars ?
Social Research, Vol. 63, No. 3, 801-817 (Fall 1996)
La plupart des gens ne se rendent pas compte quand on leur ment.
Pourtant, les menteurs font des erreurs qui sont souvent ignorées mais qui, cependant,
pourraient être détectées.
L’auteur explique d’abord comment distinguer le mensonge des autres tromperies.
Le premier critère est l’intention de celui qui s’exprime.
Le menteur choisit délibérément de tromper l’auditeur.
Le mensonge est par définition un choix. Nous pouvons tous mentir et nous le
savons en général. Cela peut aussi devenir une habitude et donc être fait avec
moins de considération.
Les cas pathologiques ne doivent pas être considérés comme des menteurs.
Le second critère est le fait que l’interlocuteur n’est pas au courant des intentions du
menteur.
Il semble que le mensonge est surtout décelé quand celui-ci a des conséquences
importantes dans la vie du menteur (émotions, peurs, …).
C’est ce qu’a étudié l’auteur.
Les études montrent que des personnes entraînées et qui connaissent le sujet
peuvent avoir un taux de détection supérieur à 80 %.
La question reste donc : pourquoi certains n’arrivent-ils pas à un taux de détection
supérieur à la chance ?
Explications de l’auteur :
1. Nous ne sommes pas préparés par notre évolution historique (notre
environnement ancestral) à être des détecteurs de mensonges ou perpétuateurs
de mensonges.
o La vie en communauté a probablement empêché que les menteurs soient
trop nombreux. La survie dépendait souvent du groupe.
o Les mensonges sont parfois très sévèrement punis.
o Les mensonges sont probablement détectés par d’autres voies que
l’observation des attitudes et postures.
Dans nos sociétés modernes, c’est tout le contraire. Tout pousse à mentir pour ne
pas ternir sa réputation, son image, sa carrière… Le mode de vie plus individuel et
le respect de la vie privée ne permettent pas que les mensonges (adultère, etc.)
soient découverts facilement.
2. Pourquoi, dans nos sociétés, n’apprenons-nous pas mieux à détecter le
mensonge ? Peut-être parce que les parents ne souhaitent pas que leurs enfants
apprennent à reconnaître leurs propres mensonges.
3. Peut être aussi parce qu’une approche de confiance facilite plus la vie qu’une
approche de suspicion. Si nous suspectons ou accusons tout le monde, cela ne
facilitera pas les contacts. (attitude paranoïaque).
4. Nous préférons souvent être trompés plutôt que de connaître la vérité ! La
reconnaissance d’un mensonge nous met parfois en face de nos erreurs et cela
est difficile à accepter psychologiquement. La vérité est parfois trop difficile à
accepter ou à vivre, donc on se laisse tromper.
5. Parce que nous voulons rester polis dans nos contacts et ne pas essayer d’avoir
des informations qui ne nous sont pas données volontairement.
6. La plus grande difficulté des policiers, du personnel de l’appareil judiciaire et de la
justice dans la détection du mensonge est le manque de référence de base et d’un
feedback adéquat. En effet, ils ont des contacts nombreux avec des menteurs. Ce
n’est donc pas facile d’être attentif à de petits changements quand ceux-ci sont
majoritaires. Le but est d’emprisonner les coupables et quand il y a une erreur
judiciaire, le feedback arrive trop tard pour permettre un apprentissage de ce qui
est ou n’est pas un mensonge.
Tout cela suggère que si des personnes vivant dans un environnement où le taux de
menteurs est de l’ordre de 50 % et qu’on leur donne un feedback correctif après chaque
jugement, il y a un apprentissage et une possibilité d’identifier le mensonge par la
gestuelle, le comportement et l’attitude en général (le langage non verbal).
C’est ce genre de chose que l’auteur projette d’étudier plus en détail.
D’autres publications sur le langage non verbal nous montrent l’importance de connaître
mieux nos interlocuteurs et surtout comment identifier les changements d’attitudes qui
suggèrent un vécu émotionnel particulier.
Cela démontre une fois de plus l’importance de comprendre comment fonctionne l’être
humain dans la communication avec les autres et avec lui-même.
Nous suggérons donc à chaque personne qui doit communiquer (vendeurs, managers
coach, managers de projets, etc.) de commencer sérieusement l’étude des personnalités
de base pour ensuite aller vers les aspects de la communication et du langage non
verbal.
Selon Dr Paul Ekman qui a été profiler pour le F.B.I[/b]
Why don’t we catch liars ?
Social Research, Vol. 63, No. 3, 801-817 (Fall 1996)
La plupart des gens ne se rendent pas compte quand on leur ment.
Pourtant, les menteurs font des erreurs qui sont souvent ignorées mais qui, cependant,
pourraient être détectées.
L’auteur explique d’abord comment distinguer le mensonge des autres tromperies.
Le premier critère est l’intention de celui qui s’exprime.
Le menteur choisit délibérément de tromper l’auditeur.
Le mensonge est par définition un choix. Nous pouvons tous mentir et nous le
savons en général. Cela peut aussi devenir une habitude et donc être fait avec
moins de considération.
Les cas pathologiques ne doivent pas être considérés comme des menteurs.
Le second critère est le fait que l’interlocuteur n’est pas au courant des intentions du
menteur.
Il semble que le mensonge est surtout décelé quand celui-ci a des conséquences
importantes dans la vie du menteur (émotions, peurs, …).
C’est ce qu’a étudié l’auteur.
Les études montrent que des personnes entraînées et qui connaissent le sujet
peuvent avoir un taux de détection supérieur à 80 %.
La question reste donc : pourquoi certains n’arrivent-ils pas à un taux de détection
supérieur à la chance ?
Explications de l’auteur :
1. Nous ne sommes pas préparés par notre évolution historique (notre
environnement ancestral) à être des détecteurs de mensonges ou perpétuateurs
de mensonges.
o La vie en communauté a probablement empêché que les menteurs soient
trop nombreux. La survie dépendait souvent du groupe.
o Les mensonges sont parfois très sévèrement punis.
o Les mensonges sont probablement détectés par d’autres voies que
l’observation des attitudes et postures.
Dans nos sociétés modernes, c’est tout le contraire. Tout pousse à mentir pour ne
pas ternir sa réputation, son image, sa carrière… Le mode de vie plus individuel et
le respect de la vie privée ne permettent pas que les mensonges (adultère, etc.)
soient découverts facilement.
2. Pourquoi, dans nos sociétés, n’apprenons-nous pas mieux à détecter le
mensonge ? Peut-être parce que les parents ne souhaitent pas que leurs enfants
apprennent à reconnaître leurs propres mensonges.
3. Peut être aussi parce qu’une approche de confiance facilite plus la vie qu’une
approche de suspicion. Si nous suspectons ou accusons tout le monde, cela ne
facilitera pas les contacts. (attitude paranoïaque).
4. Nous préférons souvent être trompés plutôt que de connaître la vérité ! La
reconnaissance d’un mensonge nous met parfois en face de nos erreurs et cela
est difficile à accepter psychologiquement. La vérité est parfois trop difficile à
accepter ou à vivre, donc on se laisse tromper.
5. Parce que nous voulons rester polis dans nos contacts et ne pas essayer d’avoir
des informations qui ne nous sont pas données volontairement.
6. La plus grande difficulté des policiers, du personnel de l’appareil judiciaire et de la
justice dans la détection du mensonge est le manque de référence de base et d’un
feedback adéquat. En effet, ils ont des contacts nombreux avec des menteurs. Ce
n’est donc pas facile d’être attentif à de petits changements quand ceux-ci sont
majoritaires. Le but est d’emprisonner les coupables et quand il y a une erreur
judiciaire, le feedback arrive trop tard pour permettre un apprentissage de ce qui
est ou n’est pas un mensonge.
Tout cela suggère que si des personnes vivant dans un environnement où le taux de
menteurs est de l’ordre de 50 % et qu’on leur donne un feedback correctif après chaque
jugement, il y a un apprentissage et une possibilité d’identifier le mensonge par la
gestuelle, le comportement et l’attitude en général (le langage non verbal).
C’est ce genre de chose que l’auteur projette d’étudier plus en détail.
D’autres publications sur le langage non verbal nous montrent l’importance de connaître
mieux nos interlocuteurs et surtout comment identifier les changements d’attitudes qui
suggèrent un vécu émotionnel particulier.
Cela démontre une fois de plus l’importance de comprendre comment fonctionne l’être
humain dans la communication avec les autres et avec lui-même.
Nous suggérons donc à chaque personne qui doit communiquer (vendeurs, managers
coach, managers de projets, etc.) de commencer sérieusement l’étude des personnalités
de base pour ensuite aller vers les aspects de la communication et du langage non
verbal.
Selon Dr Paul Ekman qui a été profiler pour le F.B.I[/b]