Sectes, gourous : comment les démasquer ?
Le 12/04/2012 - Aurélie Blaize, journaliste
Un quart des signalements de dérives sectaires en France concerne la santé. 4 000 psychothérapeutes autoproclamés n’ont suivi aucune formation et ne sont inscrits sur aucun registre. 3 000 médecins seraient en lien avec la mouvance sectaire. Comment ne pas se faire avoir ? Medisite vous répond avec les conseils de la Miviludes.
Les phases d’approche du gourou
1. La phase d’approche. Le message de l’organisation sectaire ne sera jamais : « Nous sommes une organisation sectaire, mais nous allons vous aider », explique la Miviludes dans son guide Santé et dérives sectaires. Les discours offrent plutôt un développement personnel, une spiritualité, une thérapie. Ils promettent un perfectionnement personnel, du bonheur, de l’amitié fraternelle, du réconfort dans l’adversité et la guérison par des médecines « parallèles » et « indolores ».
Où ? Les mouvements sectaires vont toujours vers le malade. Bouche-à-oreille, présence sur des forums ou des sites Internet, remise sur la voie publique de tests de personnalité gratuits, envoi de prospectus à domicile ou diffusion dans certains magasins alimentaires ou de bien-être, publications invitant à prendre contact un centre de psychothérapie ou de remise en forme, ou encore une publicité ou des messages diffusés dans des salons de santé et/ou de bien-être.
2. La phase de séduction. Chaleureux, familiale, proche de la nature. Le mouvement vante les mérites supposés d’une méthode ou d’un appareil. « On présente des gens satisfaits et épanouis, on invite à une randonnée pour « détoxifer » en jeûnant, on met en avant des méthodes miracles pour des maladies graves, on vante les avantages de certaines pratiques comme moyen de « déstresser » », explique la Miviludes. Le mouvement sectaire ou le pseudo thérapeute peuvent même aller jusqu’à montrer des photographies de personnalités qui sont supposées avoir suivi les mêmes cures.
3. La phase de soumission. Le thérapeute sectaire exerce progressivement une véritable emprise mentale sur son « patient ». Pour conditionner la personne, il repère une période de fragilité (deuil, chômage, ruptures sentimentales, maladie grave…), use de la flatterie, lui fait peur par l’annonce de catastrophe personnelle ou générale (apocalypse), l’invite à des séminaires avec soumission à l’autorité, exercices fatigants, nourriture insuffisante, privation de sommeil… Le mouvement sectaire amène aussi souvent le patient à couper les contacts avec son milieu d’origine, l’empêche de se poser des questions, impose des dépenses financières parfois jusqu’à l’endettement. Il y a aussi un déracinement : éloignement géographique, confiscation des papiers d’identité, attribution d’un nouveau nom. Et généralement, le dénigrement de la médecine conventionnelle sur fond de théorie du complot.
Le 12/04/2012 - Aurélie Blaize, journaliste
Un quart des signalements de dérives sectaires en France concerne la santé. 4 000 psychothérapeutes autoproclamés n’ont suivi aucune formation et ne sont inscrits sur aucun registre. 3 000 médecins seraient en lien avec la mouvance sectaire. Comment ne pas se faire avoir ? Medisite vous répond avec les conseils de la Miviludes.
Les phases d’approche du gourou
1. La phase d’approche. Le message de l’organisation sectaire ne sera jamais : « Nous sommes une organisation sectaire, mais nous allons vous aider », explique la Miviludes dans son guide Santé et dérives sectaires. Les discours offrent plutôt un développement personnel, une spiritualité, une thérapie. Ils promettent un perfectionnement personnel, du bonheur, de l’amitié fraternelle, du réconfort dans l’adversité et la guérison par des médecines « parallèles » et « indolores ».
Où ? Les mouvements sectaires vont toujours vers le malade. Bouche-à-oreille, présence sur des forums ou des sites Internet, remise sur la voie publique de tests de personnalité gratuits, envoi de prospectus à domicile ou diffusion dans certains magasins alimentaires ou de bien-être, publications invitant à prendre contact un centre de psychothérapie ou de remise en forme, ou encore une publicité ou des messages diffusés dans des salons de santé et/ou de bien-être.
2. La phase de séduction. Chaleureux, familiale, proche de la nature. Le mouvement vante les mérites supposés d’une méthode ou d’un appareil. « On présente des gens satisfaits et épanouis, on invite à une randonnée pour « détoxifer » en jeûnant, on met en avant des méthodes miracles pour des maladies graves, on vante les avantages de certaines pratiques comme moyen de « déstresser » », explique la Miviludes. Le mouvement sectaire ou le pseudo thérapeute peuvent même aller jusqu’à montrer des photographies de personnalités qui sont supposées avoir suivi les mêmes cures.
3. La phase de soumission. Le thérapeute sectaire exerce progressivement une véritable emprise mentale sur son « patient ». Pour conditionner la personne, il repère une période de fragilité (deuil, chômage, ruptures sentimentales, maladie grave…), use de la flatterie, lui fait peur par l’annonce de catastrophe personnelle ou générale (apocalypse), l’invite à des séminaires avec soumission à l’autorité, exercices fatigants, nourriture insuffisante, privation de sommeil… Le mouvement sectaire amène aussi souvent le patient à couper les contacts avec son milieu d’origine, l’empêche de se poser des questions, impose des dépenses financières parfois jusqu’à l’endettement. Il y a aussi un déracinement : éloignement géographique, confiscation des papiers d’identité, attribution d’un nouveau nom. Et généralement, le dénigrement de la médecine conventionnelle sur fond de théorie du complot.