Moïse, dont Dieu s’était servi pour transmettre les Dix Commandements aux Israélites, avait intercédé avec succès en leur faveur. Quant à Samuel, il inaugura, quatre cents ans plus tard, une lignée particulière de prophètes qui passa par Jérémie et se prolongea jusqu’à Malachie (Actes 3:22-24). Samuel intercéda lui aussi pour la nation d’Israël, et ce notamment après qu’elle eut demandé un roi humain visible. Mais plus de quatre cents ans s’étaient écoulés et, désormais, pas même Samuel ni Moïse ne pourraient intercéder avec succès auprès de Jéhovah. Que l’Israël non repentant disparaisse de devant la face de Dieu!
‘Mais pour aller où?’, demanderont les adeptes de la chrétienté. Nous en trouvons une indication prophétique dans les paroles que Jéhovah adressa à Jérémie. Il dit: “Et il devra arriver que, s’ils te disent: ‘Nous sortirons pour aller où?’ alors tu devras leur dire: ‘Voici ce qu’a dit Jéhovah: “Celui qui est pour la plaie meurtrière, à la plaie meurtrière! Et celui qui est pour l’épée, à l’épée! Et celui qui est pour la famine, à la famine! Et celui qui est pour la captivité, à la captivité!” Et je préposerai sur eux quatre familles’, telle est la déclaration de Jéhovah, ‘[1] l’épée pour tuer, [2] et les chiens pour traîner, [3] et les créatures volantes des cieux [4] et les bêtes de la terre pour manger et pour saccager. Et je les livrerai au tremblement pour tous les royaumes de la terre, à cause de Manassé, fils d’Ézéchias, roi de Juda, pour ce qu’il a fait dans Jérusalem. Car qui te témoignera de la compassion, ô Jérusalem, et qui te plaindra, et qui déviera de sa route pour s’informer de ton bien-être? Toi, tu m’as délaissé’, telle est la déclaration de Jéhovah. ‘Tu continues à aller en arrière [de moi].’” — Jér. 15:2-6; voir aussi 16:4.
La plaie meurtrière (ou la peste), l’épée (ou la guerre), la famine (ou la disette) et la captivité: ces mots que Jérémie prononça au sujet de Jérusalem, qui vivait alors son temps de la fin (647-607 avant notre ère), Jésus Christ les a repris dans sa prophétie sur le “temps de la fin” de la Jérusalem du premier siècle (Mat. 24:3-7, 21, 22; Luc 21:10, 11, 20-24). La prophétie qu’il fit consigner dans le dernier livre de la Bible attire également notre attention, au moyen d’illustrations, sur les mêmes fléaux, en y incluant les bêtes sauvages de la terre (Rév. 6:1-
. Or, cette dernière prophétie situe l’accomplissement des calamités prédites bien au delà de l’an 96 de notre ère, année où la Révélation fut écrite. Elle nous transporte jusqu’au “temps de la fin” dans lequel nous-mêmes vivons depuis 1914 (Dan. 12:4). La prophétie de Jérémie trouve donc son accomplissement final au sein du présent système de choses condamné et au sein de la chrétienté apostate.
Devrait-on fermer les yeux sur le fait que depuis la fin des temps des Gentils en 1914, nous avons connu la guerre (ou l’épée), la famine, les pestes et les tremblements de terre dans des proportions inhabituelles? Les choses se sont passées exactement comme la prophétie l’avait annoncé et comme le cas de Jérusalem l’avait illustré au temps de Jérémie d’abord, puis aux jours des apôtres de Jésus.
14 La chrétienté, qui est la réplique moderne de la Jérusalem apostate et du pays de Juda, n’a nullement échappé à ces fléaux. Les prières de ses ecclésiastiques ne lui ont été d’aucun profit. La raison de cet état de choses est la même que dans le cas des Israélites du temps de Jérémie. Dieu dit: “‘J’ai retiré ma paix de ce peuple’, telle est la déclaration de Jéhovah, ‘oui, la bonté de cœur et les miséricordes.’ Car voici ce qu’a dit Jéhovah des armées, le Dieu d’Israël: ‘Voici que je fais disparaître de ce lieu, devant vos yeux et en vos jours, la voix de l’exultation et la voix de l’allégresse, la voix de l’époux et la voix de l’épouse.’” — Jér. 16:5, 9.