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La laïcité dans les crèches fait débat

3 participants

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Josué

Josué
Administrateur

La laïcité dans les crèches fait débat
publié le 08/12/2011

La proposition de loi visant à étendre l'obligation de neutralité (religieuse) aux structures de la petite enfance, fait l'objet de nombreuses critiques et interroge le principe de laïcité dans ses fondements en même temps qu'il illustre la complexité de son application.

La laïcité fait débat à travers une proposition de loi étudiée mercredi 7 Décembre par le Sénat, concernant l'application du principe de laïcité dans les crèches, centres de loisirs, étendu jusque chez les assistantes maternelles exerçant à domicile. Le texte a été examiné, et ce serait "faute de temps" que son vote a été reporté à une date indéterminée. A l'origine de l'actualité du principe de laïcité dans les structures de la petite enfance, on trouve un contentieux impliquant la crèche associative Baby Loup située en région parisienne, dont une employée a été licenciée en 2008 au motif qu'elle refusait d'ôter son voile, au mépris du règlement intérieur. La salariée a contesté son licenciement, mais la décision de l'employeur a été confirmée en première instance ainsi qu'en appel par le Conseil de Prud'hommes de Mantes-la-Jolie, le 27 Octobre 2011.

Le texte présenté par Françoise Laborde, sénatrice de Haute-Garonne, et d'autres membres du Rassemblement Démocratique et Social Européen (RDSE), vise à "étendre l'obligation de neutralité aux structures privées en charge de la petite enfance et à assurer le respect du principe de laïcité". En revanche, les structures qui jouissent d'une aide financière publique seront "soumises à une obligation de neutralité en matière religieuse", qu'elles soient privées ou publiques. Les crèches privées à caractère religieux, elles, ne seraient pas soumises à l'obligation de neutralité, mais devraient en revanche accueillir tous les enfants sans distinction, dans le cas où elles bénéficieraient d'aides publiques.

Le vote de la proposition étant remis à une date indéterminée, le texte n'en demeure pas moins un objet de controverse, puisqu'il concerne toutes les structures d'accueil de la petite enfance. Ainsi, le texte ne fait aucune distinction entre la crèche collective, et le domicile des assistantes maternelles ou les crèches familiales, soumises à la même "obligation de neutralité". Si pour le groupe RDSE à l'initiative de la proposition, le texte vise à "franchir une nouvelle étape dans le renforcement de la laïcité dans notre pays et complète le dispositif législatif juridique qui y concourt", ce n'est pas l'avis de tous.

Jean Baubérot, professeur d'histoire et sociologie à l'Ecole pratique des Hautes études, spécialiste des questions de laïcité, estime que ce texte est "liberticide" et affirme qu'une telle loi pourrait "être retoquée par la Cour européenne comme contraire aux «droits de l'homme et libertés fondamentales»". Alors que le principe de laïcité tel qu'il est exprimé dans la loi de 1905 repose sur la liberté de conscience et de culte des citoyens et la neutralité de l'État, le texte soumis à l'examen du Sénat présente une extension du principe de laïcité jusque dans la sphère privé, et c'est à ce titre qu'il est désavoué.
http://www.lemondedesreligions.fr/actualite/la-laicite-dans-les-creches-fait-debat-08-12-2011-2075_118.php

samuel

samuel
Administrateur

la laïcité dans les école c'est de la poudre aux yeux car dans le programme il y a des chants de Noêl des desseins propre a la nativité et j'en passe.

chico.

chico.

samuel a écrit:la laïcité dans les école c'est de la poudre aux yeux car dans le programme il y a des chants de Noêl des desseins propre a la nativité et j'en passe.
oui c'est un peu bidon.

Josué

Josué
Administrateur

Le débat sur la neutralité religieuse des crèches (encore) relancé
MARIE MALZAC
CRÉÉ LE 12/03/2015 / MODIFIÉ LE 13/03/2015 À 09H21
La crèche Baby Loup, qui a été au cœur d'un procès médiatique sur la laïcité. © POUZET20MN/WPA/SIPA La crèche Baby Loup, qui a été au cœur d'un procès médiatique sur la laïcité. © POUZET20MN/WPA/SIPA
La laïcité jusque dans les crèches ? Un texte déposé par les Radicaux de gauche visant à imposer la neutralité religieuse dans les structures privées accueillant des mineurs a soulevé l'opposition aussi bien des catholiques que des musulmans mais aussi de l'Observatoire de la laïcité. Cette proposition de loi, dont l'examen prévu le 12 mars a été reporté suite aux contestations exprimées, a relancé un débat devenu lancinant.

Le texte prévoit de conditionner l'octroi de financements publics au respect de la neutralité religieuse dans les établissements privés et associations s'occupant de mineurs. On pense tout de suite à l'affaire à rebondissements de la crèche Baby Loup, dans les Yvelines, dont la directrice-adjointe avait été licenciée en 2008 pour avoir refusé d'ôter son voile pour travailler. Après un véritable feuilleton juridique, la Cour de cassation avait finalement reconnu ce licenciement comme légal en 2014.

Les crèches sont les premières concernées, mais la proposition de loi a suscité l'émoi bien au-delà, remettant pour la énième fois en question l'interprétation du principe de laïcité à la française.

Approuvé en première lecture au Sénat il y a 3 ans, le texte est passé récemment en commission sans véritable débat et sans que personne n'y prête vraiment attention. Jusqu'à ce que Jean-Louis Bianco, président de l'Observatoire de la laïcité, condamne sans appel la proposition de la loi, allant jusqu'à parler de « mécanique infernale ». Catholiques et musulmans sont alors montés au créneau.

Levée de boucliers des religions
Dans un communiqué au ton particulièrement ferme, le chef de file des évêques français, Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille, s'est élevé contre le texte :

« Face à ce texte, la Conférence de Evêques de France exprime sa très vive inquiétude. Elle y voit l’inspiration manifeste d’une méfiance vis-à-vis des religions dont il faudrait protéger les mineurs.
Elle souligne que lier le respect de la neutralité à la nature du financement est un dévoiement de la lettre comme de l’esprit de la loi de 1905 qui régit notre laïcité.
Elle dénonce fermement une nouvelle attaque qui cherche non plus seulement à reléguer les religions dans la sphère privée mais dorénavant à les cacher en les faisant disparaître progressivement de tout lieu de vie sociale.
En minant ainsi peu à peu, insidieusement, notre modèle de laïcité, ce n’est pas un Etat laïc qu’on veut garantir mais promouvoir une société vidée de toute référence religieuse. Nous ne pouvons l’accepter ; cela ne correspond en rien à la réalité de notre société. »

L'Observatoire contre l'islamophobie au Conseil français du culte musulman a de son côté dénoncé la « tendance à mettre en place une politique d'intolérance religieuse systématique et spécifiquement dirigée contre les musulmans, quoi qu'on en dise ».

La Fédération du scoutisme français, qui rassemble des groupes laïcs et de différentes confessions, a elle aussi réagi, demandant le retrait du texte :

« En tant que mouvements d’éducation populaire, dont la qualité pédagogique est reconnue, les uns et les autres reçoivent des subventions publiques. Or l’article 2 de la proposition de loi prévoit que les personnes morales de droit privé qui accueillent des mineurs protégés, c’est-à-dire tout mineur accueilli collectivement, par exemple dans un mouvement de scoutisme, seront soumises à une obligation de neutralité en matière religieuse.
Ce serait la première fois que serait posé en France le principe d’interdiction de subventions publiques à des activités à caractère confessionnel, alors que la loi de 1905 n’interdit que les subventions à des activités cultuelles. (...)
Ce texte de circonstance, mal étudié, menace les mouvements de scoutisme et, plus fondamentalement, la concorde nationale sur un sujet sensible, sur lequel il serait raisonnable de se garder de toute improvisation. »

En quoi le texte pose problème ?
- Un risque d'inconstitutionnalité :
« Il y a de grands risques d'inconstitutionnalité concernant cette proposition, qui s'oppose à la liberté de conscience », a ainsi assuré à La Vie Nicolas Cadène, rapporteur général de l'Observatoire de la laïcité.

- Il pourrait créer des inégalités :
En introduisant la notion de « caractère propre » pour certaines structures, qui échapperaient à l'exigence de neutralité religieuse, ce texte pourrait générer d'importantes inégalités, car les critères permettant de les classer ne seraient pas forcément « objectivables », soutient encore M. Cadène.
Le mouvement scout a aussi dénoncé l'ambiguité de cette notion. « Il est certes prévu que les organisations pourront se prévaloir d’un 'caractère propre', leur permettant de bénéficier de financements publics, souligne-t-il dans son communiqué, mais cette condition est stigmatisante. La liberté de religion, pourtant garantie par la Constitution, comme la liberté de conscience, et par la convention européenne des droits de l’homme, deviendrait un droit d’exception, marqué par la suspicion. »

- Il renforcerait le communautarisme :
« Ce texte aurait des répercussions dramatiques sur l'ensemble du tissu associatif et contribuerait paradoxalement à favoriser la création d'établissements confessionnels, qui ne voudraient pas se soumettre à la loi », estime également le rapporteur général de l'Observatoire de la laïcité.
Comme c'est généralement le cas dans les débats sur la laïcité, le voile est le premier élément en cause. Si la communauté musulmane semble visée en premier lieu, « ce n'est pas rassurant », relève pour La Vie Vincent Neymon, de la Conférence des évêques de France. « On ne peut pas demander à l'Islam de France de mieux s'organiser et en même temps l'empêcher d'exister », poursuit-il.
« Introduire la neutralité est un prétexte pour effacer toute trace des religions dans la société» , dénonce encore M. Neymon, pour qui « le débat sur l'Islam est un cheval de Troie pour le laïcisme ».

Le climat politique semble favorable aux tentatives des Radicaux de gauche pour faire pression, leur rôle étant devenu crucial suite au départ des Verts du gouvernement. Mais les socialistes n'auraient aucun intérêt à ouvrir de telles lignes de front, alors que se profilent des élections cantonales à haut risque pour la majorité. Le Front national s'est quant à lui exprimé à plusieurs reprises en faveur de la neutralité religieuse dans les crèches.

Josué

Josué
Administrateur

Le président de l’UMP, Nicolas Sarkozy, l’a réaffirmé mardi 24 mars, au lendemain du premier tour des élections départementales : il est favorable à la suppression des menus de substitution dans les cantines scolaires pour les enfants ne mangeant pas de porc. « Il y a une crise républicaine grave, a affirmé sur RTL l’ancien chef de l’Etat. La République, c’est la laïcité, et la laïcité ne doit pas souffrir d’exception. »
Lire aussi : « Votre Bible, à vous, ce sont les programmes »
Comme toujours quand la République est perçue comme menacée, c’est l’école qu’on appelle au secours. D’où, depuis les attentats de janvier, l’insistance sur le « sanctuaire laïque » que devrait être l’école. Un discours accentué par le contexte des élections et la tentation de séduire les électeurs du Front national.
C’est le maire UMP de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), Gilles Platret, qui a relancé le débat sur les cantines en annonçant le 10 mars, à quelques jours des élections départementales, sa décision de supprimer les menus de substitution les jours où est servi du porc. Il s’est mis à voir, dans cette pratique en vigueur depuis plus de trente ans, une « discrimination » qui « ne peut être acceptée dans le cadre d’une République laïque ». Sur ce sujet, l’ancien premier ministre François Fillon a indiqué lundi qu’il était en « désaccord » avec Nicolas Sarkozy et estimé que la laïcité « n’est pas l’oppression des religions, c’est le respect des différences ».

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/religions/article/2015/03/24/laicite-a-l-ecole-du-vivre-ensemble-a-l-exclusion_4600133_1653130.html#x4IQmhOMwp4W781B.99

Josué

Josué
Administrateur

Le rapporteur public du Conseil d’État recommande l'autorisation sous conditions des crèches de Noël dans les bâtiments publics sous trois conditions. Décryptage avec Jean-Baptiste Chevalier, avocat au Barreau de Paris, spécialisé en droit et contentieux administratif.
Pour imprimer cet article, vous devez être abonné
Aurélie Bretonneau, rapporteur public du Conseil d’État, a annoncé vendredi 21 octobre ses conclusions sur l’installation de crèches de Noël dans les bâtiments publics. Elle recommande leur autorisation selon trois conditions : que cette exposition soit « temporaire », qu'elle ne s'accompagne d'aucune manifestation de « prosélytisme religieux » et enfin qu'elle revête le « caractère d'une manifestation culturelle ou au moins festive ». Dans deux à trois semaines, cet avis sera suivi de la décision finale des sages du Conseil d’État. Une telle décision sonnerait-elle la fin des polémiques traditionnelles sur les crèches à Noël ? L'avocat Jean-Baptiste Chevalier, qui était présent lors de la remise des conclusions du rapporteur public, décrypte pour La Vie cet avis.

Josué

Josué
Administrateur

Crèches de Noël en mairie, le conseil d’État se prononce
Bernard Gorce, le 09/11/2016 à 6h28
Mis à jour le 09/11/2016 à 7h01 Envoyer par email
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Le rapporteur avait estimé que la loi de 1905 ne s’oppose pas par principe à l’installation d’une crèche, mais à condition que cette installation ne manifeste pas la reconnaissance d’un culte.
Le conseil d’État doit trancher : une crèche de Noël est-elle une tradition culturelle ou un rite religieux incompatible avec le respect de la laïcité ? ZOOM
Le conseil d’État doit trancher : une crèche de Noël est-elle une tradition culturelle ou un rite religieux incompatible avec le respect de la laïcité ? / Zatletic/Fotolia

Une municipalité ou un conseil général a-t-il le droit d’installer une crèche de Noël dans un bâtiment républicain ? À trois semaines du début de l’Avent – et des manifestations culturelles ou commerciales qui l’accompagnent – le conseil d’État doit trancher cette question qui en cache une autre : une crèche de Noël est-elle une tradition culturelle ou un rite religieux incompatible avec le respect de la laïcité ?

Le débat sur la distinction entre culturel et religieux n’est pas nouveau mais a rebondi l’automne dernier à l’occasion de décisions contradictoires rendues par le juge. La Cour administrative d’appel de Nantes avait validé l’installation d’une scène de la nativité au conseil général de Vendée estimant qu’elle s’inscrit dans une « tradition relative à la préparation de la fête familiale de Noël ».

Celle de Paris avait au contraire donné raison à une association laïque qui contestait l’installation d’une crèche à la mairie de Melun (Seine-et-Marne), considérant qu’elle devait être « regardée comme ayant le caractère d’un emblème religieux ».

Un contexte de tensions identitaires

Dans le contexte troublé par la montée des tensions identitaires et des polémiques sur la laïcité, le conseil d’État a choisi de se réunir en « assemblée du contentieux », formation de 17 juges qui ne statue que sur les affaires d’importance majeure.

Lors de l’audience, le 21 octobre dernier, le rapporteur public, dont l’avis est généralement suivi par les juges, avait estimé que la loi de 1905 et le principe de neutralité « n’interdisent pas par principe l’installation d’une crèche sur le domaine public, mais uniquement l’installation d’une crèche qui manifesterait un geste de reconnaissance d’un culte. »

Pour en arriver à cette conclusion, la magistrate Aurélie Bretonneau a développé toute une réflexion, à la fois historique et sociologique, sur la signification de la crèche. D’où il ressort qu’elle est « un objet mixte, porteur d’une pluralité de significations, ce qui nous semble la seule approche honnête. » Pour la magistrate, cette nature mixte de la crèche, à la fois objet culturel et symbole religieux, interdit de lui appliquer un « interdit législatif de facture binaire » qui se résumerait soit à l’interdit total soit à l’accueil inconditionnel.

> Retrouvez aussi l’éditorial de Guillaume Goubert : Des bienfaits de la casuistique

Des crèches, juste à Noël et juste pour la fête

Cette autorisation des crèches doit être assorti de conditions strictes : que l’installation de la crèche ne soit pas permanente mais s’inscrive « dans le temps festif lié à la célébration de Noël » ; qu’elle ne soit accompagnée d’aucune « initiative teintée de prosélytisme religieux » ; et qu’elle revête le « caractère d’une manifestation culturelle ou à tout le moins festive ».

Aurélie Bretonneau ne méconnaît pas les tensions qui agitent aujourd’hui la société française sur les questions identitaires. Ces dernières années, certaines municipalités notamment d’extrême droite ont pu vouloir instrumentaliser la crèche. « L’apparition soudaine d’une crèche (…) dans un contexte local de crispation sur la question religieuse, pourra être l’indice d’une revendication », souligne le rapporteur.

Une vision libérale de la laïcité

Dans un récent une décision sur le port du burkini, le conseil d’État avait estimé que cette tenue pouvait être autorisée tant qu’un trouble à l’ordre public n’est pas avéré. De la même façon, la magistrate s’en tient à vision libérale de la laïcité.

« Nous ne croyons pas que ce contexte vous impose d’instruire par principe le procès de la crèche au risque, à vouloir trop traquer le religieux derrière la tradition festive ou le folklore, d’attiser des soupçons et des controverses qu’il vous appartient plutôt d’apaiser », a conclu la rapporteuse, appelant les juges à « privilégier la dimension pacificatrice de la laïcité ».

Fondamentalistes de la laïcité

Ces conclusions avaient suscité des réactions critiques dans les rangs des associations laïques, notamment du côté des Libres penseurs, à l’origine des recours en question. Elle avait au contraire été saluée par de nombreux observateurs qui en appelaient à une approche pragmatique. Ainsi dans son avis du 5 décembre 2014, l’Observatoire de la laïcité soulignait qu’il appartenait au juge d’apprécier « au cas par cas » et que les traditions locales doivent être prises en compte.

« La visée du rapporteur, qui a toutes les chances d’être suivi par l’instance de jugement, est de préserver la neutralité de l’État (…) sans aseptiser totalement l’espace public. C’était déjà contre les fondamentalistes de la laïcité, l’intention de Briand… » commentait dans la Croix le spécialiste de la laïcité Philippe Portier.

Josué

Josué
Administrateur

Le Conseil d'Etat autorise, sous conditions, les crèches de Noël dans les bâtiments publics
La plus haute instance administrative française a suivi, mercredi, les conclusions du rapporteur public, publiées le 21 octobre.
Le Conseil d'Etat a autorisé, mercredi 9 novembre, l'installation des crèches de Noël dans les bâtiments publics, à des conditions strictes. Le 21 octobre, le rapporteur public du Conseil d'Etat avait déjà recommandé une telle autorisation. Il avançait que la loi "n'interdit pas d'installer des crèches sur le domaine public", sauf quand une "intention religieuse" préside à une telle manifestation. Une crèche devait donc, selon cet avis, avoir un caractère temporaire, festif et ne pas relever d'un prosélytisme religieux.

La plus haute juridiction administrative devait répondre à cette question : "Une crèche de Noël est-elle un signe ou emblème religieux dont l'installation dans un bâtiment ou emplacement public est systématiquement interdite par les dispositions de la loi du 9 décembre 1905 garantissant le respect du principe de laïcité ?"
http://www.francetvinfo.fr/societe/religion/laicite/le-conseil-d-etat-autorise-sous-conditions-les-creches-de-noel-dans-les-batiments-publics_1912669.html#xtor=EPR-51-[le-conseil-d-etat-autorise-sous-conditions-les-creches-de-noel-dans-les-batiments-publics_1912669]-20161109-[bouton]

Josué

Josué
Administrateur


Béziers : le Conseil d'Etat dit "non" à l'installation de la crèche en mairie

Le Conseil d'Etat a rejeté le pourvoi de la commune de Béziers dans l'affaire de la crèche installée dans le hall de la mairie. Le Conseil d'Etat a rejeté, ce jeudi 9 novembre, le...
midilibre.fr

Josué

Josué
Administrateur


[size=52]Tempête dans un bénitier
[size=14]Par Laurent Joffrin, Directeur de la publication @Laurent_Joffrin — 23 novembre 2017 à 20:16
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     Tempête dans un bénitier



[size=19][size=19]Une simple croix de ciment va-t-elle exacerber un peu plus le conflit religieux que les dévots de tous bords s’échinent à entretenir ? On connaît l’objet du délit : après la plainte d’une association de libres-penseurs, le Conseil d’Etat a désavoué l’érection d’une croix au-dessus d’une statue de Jean Paul II sur le territoire de Ploërmel en Bretagne. Aussitôt, les défenseurs des «racines chrétiennes» du vieux pays ont crié au scandale en stigmatisant une laïcité à leurs yeux dévoyée.

On peut juger baroque d’interdire qu’une croix surmonte la statue d’un pape. Mais le Conseil d’Etat n’a fait en l’espèce qu’appliquer la loi de 1905, qui interdit l’apparition de nouveaux emblèmes religieux dans l’espace public en sus de ceux qui y sont déjà.
On remarquera aussi que la Bretagne ne manque pas de signes religieux dans son espace public, c’est le moins qu’on puisse dire, et que la décision de la haute instance ne les menace en aucune manière. Si bien que la virulente mise en cause de cet arbitrage s’apparente de toute évidence à la critique à peine voilée de la loi de 1905, qui organise la pratique de la laïcité en France. Funeste tentation.
En mettant en cause les excès supposés du «laïcisme», on peut à bon droit soupçonner que ces procureurs souhaitent en fait établir, ou rétablir, au nom d’une identité française marquée par la chrétienté, la prédominance psychologique, symbolique, et peut-être juridique, de la religion catholique en France. Le tout brandi au nom de la menace supposée que ferait courir à ladite identité l’émergence de l’islam. C’est rendre le plus signalé des services au communautarisme, dont on déplore par ailleurs la montée en puissance.
Si l’on affaiblit la laïcité, si l’on en déplore les «excès» (largement imaginaires) bien plus que les bienfaits, on offre un argument en or aux zélateurs des autres cultes, qui ne manqueront pas d’attaquer à leur tour le même principe, cette fois au nom de leur propre chapelle. En lieu et place de principes universels qui protègent tout le monde, on débouchera sur un affrontement qui sera tranché non par le droit ou l’équité, mais par un simple rapport de force. Aux décisions rendues sur la base des principes républicains, on substituera l’archaïque bataille des cultes et des identités. C’est-à-dire qu’on organisera, très consciemment, une régression majeure.
[size=12]Laurent Joffrin Directeur de la publication @Laurent_Joffrin
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chico.

chico.


[size=52]«Macron dénonce la tentation d'une sorte de religion laïque»
[size=14]Par Bernadette Sauvaget — 5 janvier 2018 à 18:32
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La laïcité dans les crèches fait débat 1085254-000_ve5cv[size=10]Photo Ludovic Marin. AFP
 

L'historienne Valentine Zuber revient sur le discours, très ouvert aux religions, prononcé jeudi par le Président lors de ses vœux aux responsables des cultes.

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     «Macron dénonce la tentation d'une sorte de religion laïque»


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Depuis sa prise de fonction, Emmanuel Macron saisit, discours après discours, toutes les opportunités pour développer sa conception de la laïcité. «Je ne souhaite pas qu’une religion d’Etat soit substituée […] aux religions. Mais pas davantage la religion ne saurait colorer la vie politique de la nation», a rappelé le président de la République, jeudi, aux responsables des cultes, lors de ses vœux. A l'Elysée, il a souligné que l’islam n’était pas (ou très peu) présent sur le territoire français lors de l’adoption de la loi de 1905. Il devrait prononcer prochainement un discours, très attendu, sur la laïcité. Mais d’ores et déjà, sa vision s’est précisée. Historienne de la laïcité, Valentine Zuber décrypte les axes fondamentaux de sa pensée. 
Quelle est, selon vous, la conception de la laïcité chez Emmanuel Macron ?
Elle s’enracine clairement dans une tradition qui serait celle d’Aristide Briand, l’un des principaux instigateurs de la loi de 1905. Emmanuel Macron établit une distinction extrêmement précise entre ce qui relève du politique et du religieux. Mais il ne ferme pas la porte à une collaboration mutuelle active. Dans son discours de jeudi, il parle ainsi de «pacte républicain», considérant qu’à certains moments, ce dernier avait pu être menacé. Macron entend le renouer et même le renforcer. Pour cela, il s’appuie explicitement sur un précédent historique : celui inauguré par le président Vincent Auriol qui, en disant vouloir renoncer à une posture républicaine de laïcité de combat, avait tendu la main aux organisations religieuses pour les associer à l’édification de la société. Manifestement, le chef de l’Etat est intéressé par l’apport spécifique du spirituel au politique. Son prédécesseur, François Hollande, lui, ne témoignait guère d’intérêt aux propositions religieuses. Il faisait avec… Avec Emmanuel Macron, nous ne sommes plus dans une laïcité d’abstention, mais bien dans une laïcité de collaboration où chacun, à sa place, et sans l’outrepasser, a un rôle particulier à jouer.
A-t-il un agenda pour l’islam ?
Il hérite d’une histoire longue et compliquée qui a bien du mal à aboutir. Dans son discours de jeudi, le chef de l’Etat a insisté sur la nécessaire structuration de l’islam «en France». Il ne reprend pas – et c’est très frappant – cette terminologie de l’«islam de France». Macron se démarque de ces prédécesseurs en semblant renoncer au seul côté régalien et autoritaire de l’Etat qui organiserait lui–même ces instances. Celles qui ont été mises en place de cette manière (le Conseil français du culte musulman ou, plus récemment, la Fondation pour l’islam de France) semblent végéter. Macron souhaite responsabiliser les élites musulmanes dans l’organisation de leur culte.
Le président de la République donne l’impression de privilégier le dialogue avec les religions. Ne les privilégie-t-il pas trop ?
Je le sens toujours très prudent, soucieux de ménager les sensibilités. Pour le moment, Emmanuel Macron n’a pas fait bouger les lignes en ce qui concerne un «impensé» de la laïcité française et le rôle que peuvent aussi jouer les convictions non religieuses. L’approfondissement de cette laïcité serait, me semble-t-il, d’inviter à la table des débats à la fois les représentants des différentes religions, mais aussi ceux qui défendent des convictions non religieuses, telles que la Libre Pensée ou les nombreuses loges maçonniques. Je le regrette. Dans l’Union européenne, après le traité de Lisbonne, on a ouvert un dialogue institutionnel à la fois avec les religions constituées et avec les mouvements philosophiques et convictionnels. En ce sens, la laïcité européenne paraît presque plus laïque que la laïcité française… 
Le positionnement de Macron ne va-t-il pas mécontenter une frange très combative sur la laïcité, incarnée notamment par Manuel Valls et l’essayiste Caroline Fourest ?
Ce discours, de fait, ne peut pas leur convenir vraiment. Eux fondent leur combat «émancipateur» sur une conception de la laïcité qui tend à disqualifier et exclure du débat commun les différentes propositions religieuses. Emmanuel Macron dénonce la tentation, toujours présente, de l’établissement d’une sorte de «religion laïque» substitutive des autres religions. Celle-ci, en créant une relation de concurrence frontale entre une pensée philosophique républicaine et les discours religieux, ne ferait qu’aggraver, selon lui, les malentendus et les fractures de la société française. La collaboration de toutes les forces vives lui semble nécessaire dans l’édification d’un projet réellement partagé pour une société à la fois tolérante et apaisée.
Valentine Zuber vient de publier [size=13]L’origine religieuse des droits de l’homme (Labor et Fides)
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Josué

Josué
Administrateur

[size=49]La crèche au-dessus de la mairie cristallise la polémique[/size]
La laïcité dans les crèches fait débat Le-maire-de-chatillon-sur-cluses-a-du-faire-enlever-les-elements-religieux-qui-trouvaient-place-au-sein-de-la-creche-installee-sur-la-terrasse-de-la-mairie-pour-eviter-le-tribunal-photo-le-dl-j-t-1545164420
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Le maire de Châtillon-sur-Cluses a dû faire enlever les éléments religieux qui trouvaient place au sein de la crèche installée sur la terrasse de la mairie pour éviter le tribunal.  Photo Le DL/J.T.
préc.suiv.

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La laïcité dans les crèches fait débat Le-maire-de-chatillon-sur-cluses-a-du-faire-enlever-les-elements-religieux-qui-trouvaient-place-au-sein-de-la-creche-installee-sur-la-terrasse-de-la-mairie-pour-eviter-le-tribunal-photo-le-dl-j-t-1545164420 La laïcité dans les crèches fait débat Title La laïcité dans les crèches fait débat Title

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Chaque fin d’année, le débat sur l’installation de crèches de Noël dans l’enceinte d’édifices publics revient dans les chaumières. Et pour 2018, c’est Châtillon-sur-Cluses qui essuie les plâtres.
Petite commune de plus de 1 300 habitants, nichée entre la vallée de l’Arve et du Giffre, Châtillon est plutôt habituée aux voitures de passage qui montent en station qu’au remue-ménage médiatique. Mais depuis novembre, la commune fait parler d’elle et chaque jour, des lettres de soutiens affluent, du département et même au-delà.

« Je ne céderai pas »



Pour la deuxième année consécutive, la municipalité a en effet installé une crèche au-dessus de l’entrée de la mairie, le 19 novembre. Si l’année passée, la nouvelle était passée comme une lettre à la Poste, située juste à côté, cette année, une association dénommée “Vigilance laïcité en Faucigny” a envoyé un courrier au maire, Bernard Cartier, le menaçant de porter plainte et d’intenter une action en justice en référé s’il ne l’enlevait pas, au nom de la laïcité.
Très fier de sa crèche et pour éviter le tribunal « et surtout par respect pour l’argent du contribuable si une action en justice était menée », explique le premier édile, tous les éléments religieux ont été enlevés début décembre et stockés en lieu sûr.
Plus d'infos dans nos éditions Haute-Savoie du Dauphiné Libéré de ce mercredi 19 décembre.

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