[size=40]La Bible du Cardinal Lienart[/size]
LES CATHOLIQUES
Présentation
Le Cardinal
Lienart, de son vrai nom Achille Liénart, est né le 7 février 1884 à Lille et mort le 15 février 1973. Il a principalement exercé la fonction d’évêque à Lille pendant quarante ans.
Alors qu’il n’a que 44 ans, il devient évêque de sa ville natale et se spécialise, dès lors, dans l’étude des Écritures saintes. Il est à noter sa participation au Concile de Vatican II.
En réaction à la réforme qu’avait déclenchée Martin Luther au début du XVIe siècle, le Concile de Trente a voulu réaffirmer l’autorité de la Vulgate, la version latine « que tous doivent employer comme authentique ». Pendant tout un temps, il en fut ainsi, jusqu’au Concile de Vatican II qui allait marquer une étape décisive dans l’histoire de la bible chez les catholiques.
Donnée le 30 septembre 1943 par le pape Pie XII, l’encyclique Divino afflante Spiritu marque un tournant dans l’attitude de l’Église catholique en matière d’exégèse biblique. D’une part, elle autorise la lecture et l’étude de la Bible dans des traductions autres que la Vulgate de St Jérôme, qui était jusqu’alors la seule version officielle. D’autre part, elle encourage la critique textuelle ainsi que la méthode historico-critique dans l’approche de l’Ancien et du Nouveau Testament.
L’un des points précise que « Ceux donc qui, parmi nous, s’adonnent aux études bibliques, doivent soigneusement faire attention à ce point et ne rien négliger de ce qu’ont apporté de nouveau l’archéologie, l’histoire de l’antiquité et la science des lettres anciennes, rien de ce qui est apte à mieux faire connaître la mentalité des écrivains anciens, leur manière de raisonner, de raconter et d’écrire, leurs formules et leur technique » et plus loin « Ce respect, les évêques s’attacheront à l’accroître toujours davantage et à le rendre parfait chez les fidèles qui leur sont confiés, en encourageant toutes les initiatives entreprises par des apôtres zélés dans le but louable d’exciter et d’entretenir, parmi les catholiques, la connaissance et l’amour des Livres Saints. Qu’ils favorisent donc et qu’ils soutiennent ces pieuses associations, qui se proposent de répandre parmi les fidèles des exemplaires des Saintes Lettres, surtout des Évangiles, et qui veillent à ce que la pieuse lecture s’en fasse tous les jours dans les familles chrétiennes ; qu’ils recommandent instamment par la parole et par l’usage, là où les lois liturgiques le permettent, les traductions de l’Écriture Sainte, approuvées par l’autorité ecclésiastique ; qu’ils tiennent eux-mêmes ou fassent tenir par des orateurs sacrés particulièrement compétents des leçons ou conférences publiques sur des questions bibliques ».
Le ton est donné par cette encyclique. Le pape Pie XII demande que l’on traduise et interprète les livres bibliques à partir du texte original, hébreu et araméen pour l’Ancien Testament et le grec pour le Nouveau.
Jusqu’alors, on ne traduisait que sur la base de la Vulgate, mais le premier catholique à avoir traduit sur les originaux hébreux et grecs fut le Chanoine Augustin Crampon en 1904.
HISTORIQUE DES PARUTIONS :
1951 : 1ère édition à 52.000 exemplaires
1952 : 2ème édition à 48.000 exemplaires
1953 : 3ème édition à 50.000 exemplaires
1956 : Éditions pour le Canada, patronnée par le C.
Lienart, AT es de Pirot-Clamer, et le NT d’Osty
1981 : Pour bibliophile aux éditions Beauval
Le Cardinal
Lienart et son équipe ont donc désiré offrir une nouvelle bible aux catholiques français.
Elle parait en 1951 sous le nom de la Sainte Bible « Nouvelle Édition publiée sous le patronage de la LIGUE CATHOLIQUE DE L’ EVANGILE et la direction de S. EM LE CARDINAL
LIENART ».
La 1ère édition est tirée à 52 000 exemplaires, la 2ème édition à 48 000 et la 3ème à 50 000.
Concernant la traduction, l’Ancien Testament est issus du texte de la grande édition de la Sainte Bible de PIROT-CLAMER.
Ce texte a été légèrement révisé. Le livre d’Isaïe a été repris dans son intégralité par le R.P LEFEVRE, tout en tenant compte de la découverte du rouleau d’Isaïe trouvé parmi les manuscrits de la mer morte. Le Nouveau Testament est l’œuvre du Chanoine OSTY, réputé pour sa fidélité et l’exactitude à rendre le génie de l’original dans une langue très claire.
En 1962 parait La Sainte Bible du Cardinal Liénart, Editions Letouzay & Ané (Club des amis du Livre) présentée en 2 volumes in 12 carré cartonnés toile décorées, 962 et 746 pages. (Pour plus d’information sur cette bible, voir la fiche – La Sainte Bible 2 tomes -1962)
Description
Concernant l’ouvrage en question, l’introduction générale est signée par Daniel Rops de l’Académie française et apporte un éclairage non négligeable. En fin de livre, nous trouvons un lexique, des tableaux chronologiques et des cartes. Chaque famille de livres comporte une introduction et des notes sont insérées en bas de pages du texte biblique, comme les conversions d’unités de mesure en langage moderne. Exemple de note sur le passage de 1 Samuel 17.4 : Goliath d’après l’hébreu – 2m92 de hauteur, sa cuirasse 70 kg, la pointe de sa lance 8 Kg.
Sont inclus les neuf livres deutérocanoniques : Livre de Tobie, Judith, 1 et 2 Macchabées, livre de la Sagesse, livre de l’Ecclésiastique, Baruch, ajout de Daniel, Esther grec.
CLASSEMENT NALOT
L’échelle NALOT vise à classer les traductions de la bible de la plus littérale à la plus dynamique. Le travail consiste à prendre quarante expressions ou idiomes, typiquement hébraïques ou grecques et de savoir s’ils sont rendus au plus près du texte original. Pour le coup, la bible Liénard occupe la 5ème place. Nous avons donc là une excellente traduction. Le texte présenté dans cette bible est très proche de l’original. On ne cherche pas à réinterpréter ce que dit le texte, mais à traduire au plus juste. Les poids et mesures sont gardés dans la langue source (empan, coudée, sicle, stade), les idiomes et les euphémismes aussi. Nous sommes là dans une traduction à équivalence formelle, très intéressante pour qui veut étudier les textes de près.https://www.bibliorama.org/bible/la-bible-du-cardinal-lienart/