Les religions légitiment-elles l’inégalité entre hommes et femmes ?
ANALYSE
Virginie Larousse
Les religions sont très marquées par une pensée patriarcale, où les femmes sont considérées comme inférieures aux hommes. Mais les traditions religieuses n’ont fait que sacraliser des usages séculaires, appelés aujourd’hui à être réinventés, analyse Virginie Larousse, responsable du « Monde des religions ».Publié le 08 mars 2023 à 18h00 Temps deLecture 2 min.
Le Christ, saint Jean l’Evangéliste et Marie-Madeleine, bas-relief conservé au Louvre (fin XVe siècle). DANIEL THIERRY / PHOTONONSTOP
Les systèmes religieux ont clairement contribué à asseoir l’inégalité entre les sexes. Dans les religions monothéistes – qu’il s’agisse du judaïsme, du christianisme et de l’islam –, l’emprise du masculin est prégnante, ne serait-ce que par le fait que Dieu, unique et tout-puissant, est pensé au masculin.
De fait, les religions du Livre sont très marquées par une pensée patriarcale, où les femmes sont considérées comme inférieures aux hommes, auxquels elles doivent être soumises, tandis que le pouvoir religieux et l’accès au sacré sont réservés aux hommes.
Il faut souligner que ce sort peu enviable réservé à la gent féminine n’est pas exclusif aux monothéismes : force est de constater que toutes les grandes traditions religieuses, y compris le bouddhisme tibétain, que l’on a tendance à idéaliser, sont empreintes d’un vieux fonds de misogynie plus ou moins latent.
Des textes à contextualiser
Cependant, les textes religieux sont le fruit de leur époque. La notion d’égalité entre l’homme et la femme est récente. La première Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, due à Olympe de Gouges, date de 1791 et de la Révolution française, période peu favorable à la religion (en l’occurrence catholique).
Les grands textes fondateurs des religions émanent de civilisations ou d’époques où cette notion n’avait aucun sens. Quand l’apôtre Paul écrit : « Le chef de la femme, c’est l’homme » (1 Corinthiens 11, 3), ou encore « que vos femmes se taisent dans les assemblées, car il ne leur est pas permis de parler » (1 Corinthiens 14, 34), il ne fait qu’exprimer une évidence pour ses contemporains.
ANALYSE
Virginie Larousse
Les religions sont très marquées par une pensée patriarcale, où les femmes sont considérées comme inférieures aux hommes. Mais les traditions religieuses n’ont fait que sacraliser des usages séculaires, appelés aujourd’hui à être réinventés, analyse Virginie Larousse, responsable du « Monde des religions ».Publié le 08 mars 2023 à 18h00 Temps deLecture 2 min.
Le Christ, saint Jean l’Evangéliste et Marie-Madeleine, bas-relief conservé au Louvre (fin XVe siècle). DANIEL THIERRY / PHOTONONSTOP
Les systèmes religieux ont clairement contribué à asseoir l’inégalité entre les sexes. Dans les religions monothéistes – qu’il s’agisse du judaïsme, du christianisme et de l’islam –, l’emprise du masculin est prégnante, ne serait-ce que par le fait que Dieu, unique et tout-puissant, est pensé au masculin.
De fait, les religions du Livre sont très marquées par une pensée patriarcale, où les femmes sont considérées comme inférieures aux hommes, auxquels elles doivent être soumises, tandis que le pouvoir religieux et l’accès au sacré sont réservés aux hommes.
Il faut souligner que ce sort peu enviable réservé à la gent féminine n’est pas exclusif aux monothéismes : force est de constater que toutes les grandes traditions religieuses, y compris le bouddhisme tibétain, que l’on a tendance à idéaliser, sont empreintes d’un vieux fonds de misogynie plus ou moins latent.
Des textes à contextualiser
Cependant, les textes religieux sont le fruit de leur époque. La notion d’égalité entre l’homme et la femme est récente. La première Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, due à Olympe de Gouges, date de 1791 et de la Révolution française, période peu favorable à la religion (en l’occurrence catholique).
Les grands textes fondateurs des religions émanent de civilisations ou d’époques où cette notion n’avait aucun sens. Quand l’apôtre Paul écrit : « Le chef de la femme, c’est l’homme » (1 Corinthiens 11, 3), ou encore « que vos femmes se taisent dans les assemblées, car il ne leur est pas permis de parler » (1 Corinthiens 14, 34), il ne fait qu’exprimer une évidence pour ses contemporains.