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La décision du pape François d’officialiser l’accès des femmes aux « ministères de la Parole

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Josué
Mikael
papy
7 participants

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papy

papy

Rappel du premier message :

La décision du pape François d’officialiser l’accès des femmes aux « ministères de la Parole et à l’autel » – les fonctions de lecteurs et d’acolytes, y compris, donc, celle de « servantes d’autel » – a été très diversement accueillie. Le Motu proprio Spiritus Domini vient ainsi modifier le code de droit canonique en institutionnalisant cette pratique qui remonte à Paul VI, tout en réaffirmant – ainsi que l’a fait François dans une lettre au cardinal Ladaria, préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, que l’Eglise n’a pas la faculté de conférer l’ordination sacerdotale à des femmes. 


Cette « ouverture » est-elle conforme à la doctrine de l’Eglise ? Pour Mgr Athanasius Schneider, la réponse est clairement négative, et ce pour des raisons fondamentales qu’il a exposées dans un long texte dont je vous propose ci-dessous la traduction intégrale.


Des débats ont fleuri sur les réseaux sociaux où certains ont tenté de distinguer ce relèverait du sacerdoce proprement dit et ce qui revient au « ministère » et qui n’exigerait pas l’ordination. L’abbé Claude Barthe résume la situation dans une formule lapidaire sur le Forum catholique : « Le pape François, par Spiritus Domini ouvre les ministères institués de lecteur et d'acolyte aux femmes, confirmant les atteintes à la tradition et préparant une institution des diaconesses (à mon avis, sous forme de ministère laïc). »


La Fraternité Saint-Pie X a de son côté rappelé que cette modification allait contre la tradition constante de l’Eglise : « Ce qui reste, c’est un éclatement du rite liturgique entre divers acteurs d’un rang essentiellement différent, introduisant une confusion toujours plus profonde sur la place du prêtre, et laissant rêver les plus radicaux de la possibilité – interdite par la loi divine – de voir un jour le sacerdoce conféré aux femmes. »


Josué

Josué
Administrateur

[size=38]Le pape François ferme la porte au diaconat féminin[/size]
Analyse 
Dans un entretien accordé à la télévision américaine CBS, diffusé mardi 21 mai, le pape François exclut toute entrée des femmes dans l’ordre des diacres.


  • Loup Besmond de Senneville (à Rome), 
  • le 21/05/2024 à 10:02



La décision du pape François d’officialiser l’accès des femmes aux « ministères de la Parole - Page 2 1456528-le-pape-francois-ici-au-vatican-lors-d-une-audienc



Le pape François (ici au Vatican, lors d’une audience hebdomadaire) a exclu l’idée d’un diaconat féminin lors d’une interview mardi 21 mai.EVANDRO INETTI / ZUMA/MAXPPP






« Je suis curieuse de savoir si une petite fille qui grandit dans le catholicisme aujourd’hui aura un jour l’occasion d’être diacre et de participer en tant que membre du clergé à la vie de l’Église. » La question est posée par la journaliste américaine Norah O’Donnell. Face à elle, la réponse de François ne se fait pas attendre, et tient en un mot : « non ». Le pape a clairement exclu, dans un entretien diffusé mardi 21 mai par la télévision américaine CBS, tout diaconat féminin.
François repousse ainsi toute possibilité que des femmes deviennent membres du clergé. « Si l’on parle de diacres munis des ordres sacrés, non », développe le pape. Puis il poursuit : « Mais les femmes ont toujours eu la fonction de diaconesses sans être diacres, n’est-ce pas ? Les femmes sont d’un grand service en tant que femmes, pas en tant que ministres (…) dans le cadre des ordres sacrés. »
À lire aussiLe diaconat féminin évacué des débats du synode : « La justification est un peu grossière »
En s’exprimant ainsi, François semble fermer la porte à toute participation des femmes au diaconat, conçu comme un ordre. En revanche, il semble l’envisager comme une fonction, déliée de toute appartenance au clergé.

Deux commissions de travail


L’Église catholique comprend trois ordres sacrés exclusivement masculins : l’épiscopat, pour les évêques, le presbytérat, pour les prêtres, et le diaconat, pour les diacres. Mais le débat en cours depuis des années concerne l’accès des femmes au diaconat permanent, qui est ouvert aujourd’hui aux seuls hommes, avec des conditions strictes : célibataires, ils ne peuvent y être admis avant 25 ans, et mariés, avant 35. Dans ce dernier cas, le consentement de l’épouse est requis.
Depuis le début de son pontificat, le pape François a ouvert deux commissions de travail sur le sujet, sous la houlette du dicastère pour la doctrine de la foi. Leurs conclusions n’ont jamais été rendues publiques. Le sujet a également fait l’objet de vifs débats lors de l’assemblée du Synode, en octobre dernier.
Il a également mis en chantier une réflexion, menée au sein du collège des neuf cardinaux qui l’assistent dans la gouvernance de l’Église, sur la place des femmes. « Dans le Conseil, la majorité des membres comprend l’urgence de réfléchir au sujet du diaconat féminin, pour voir s’il faut ouvrir cette possibilité aux femmes, et sous quelle forme », expliquait à La Croix sœur Linda Pocher, chargée de la coordination de ces travaux, en février.
À lire aussiPourquoi l’Église grecque-orthodoxe a-t-elle ouvert la voie à l’ordination d’une diaconesse en Afrique ?
Dans cet entretien, François est également interrogé sur la bénédiction des couples de même sexe, ouverte le 18 décembre par le document Fiducia supplicans« Ce que j’ai permis n’était pas de bénir l’union », indique le pape, qui différencie la bénédiction et le sacrement. Si le document du Vatican parle bien de « couples » homosexuels, il ne comporte effectivement pas le mot « union ». « Bénir chaque personne, oui. La bénédiction est pour tous. Pour tout le monde. »


À découvrir Le diaconat féminin évacué des débats du synode : « La justification est un peu grossière »

Josué

Josué
Administrateur

[size=38]Mgr Vesco sur les femmes diacres : « Ce qui paraît inimaginable aujourd’hui deviendra naturel demain »[/size]


tribune

  • Mgr Jean-Paul VescoArchevêque d'Alger




Le 21 mai dernier, lors d’une interview accordée à la chaîne américaine CBS, le pape François a fermé la porte à l’ordination diaconale pour les femmes. Mgr Jean-Paul Vesco, archevêque d’Alger, envisage au moins trois raisons principales à ce refus, qui montrent à quel point cette question est complexe.


  • Jean-Paul Vesco, 
  • le 24/05/2024 à 11:27



La décision du pape François d’officialiser l’accès des femmes aux « ministères de la Parole - Page 2 1459534-une-religieuse-prie-dans-la-cathedrale-saint-patri



Une religieuse prie dans la cathédrale Saint-Patrick, à New York. L’archevêque d’Alger, Mgr Vesco, commente les déclarations récentes du pape sur le diaconat féminin.CHARLY TRIBALLEAU / AFP




Lors d’une interview donnée le 21 mai dernier à la chaîne américaine CBS, le Saint-Père a confirmé l’exclusion de la question de l’ordination diaconale pour les femmes du champ de réflexion du Synode sur la synodalité dans l’Église. Les raisons de cette décision d’autorité sont sans doute multiples. Elles peuvent légitimement se réduire à la conviction intime du Saint-Père forgée dans la prière, cela suffit. Il est tout de même possible d’envisager au moins trois raisons.
À lire aussiLe pape François ferme la porte au diaconat féminin
La première raison, c’est la responsabilité du pape comme gardien ultime de l’unité de l’Église. Il lui revient d’estimer les limites de son « élasticité » dans son immense diversité géographique, historique, culturelle, idéologique. La réception du document Fiducia supplicans sur les bénédictions a montré l’extrême difficulté d’avoir désormais une parole unique audible à travers tous les continents, tant les sociétés et les rapports de l’Église à chacune de ces sociétés sont divers.

L’horizon se découvre en marchant


La spécificité de la dynamique synodale dans notre Église catholique est d’être « cum Petro sub Petro ». Le pape est à la fois membre de l’Assemblée synodale et en vis-à-vis avec elle, en position d’autorité. C’est un atout de sentir, dans chaque Synode, la volonté du Saint-Père d’engager l’Église dans une direction donnée. Mais sur ce chemin, il nous faut étymologiquement marcher ensemble, souvent au rythme du plus lent. L’appréciation de cette vitesse relève de la responsabilité propre du Saint-Père.
À lire aussiPour l’Église, la femme est-elle une mère avant d’être une croyante ?
Sur la question brûlante de la place des femmes dans la vie de l’Église, et du décalage avec leur place dans la société aux quatre coins du monde, le pontificat du pape François a fait bouger des lignes qu’il était difficile d’imaginer voir bouger. L’horizon se découvre en marchant et ce qui paraissait inimaginable hier, comme la nomination de femmes aux plus hautes responsabilités de la Curie, devient naturel aujourd’hui. De même ce qui paraît inimaginable aujourd’hui deviendra naturel demain.

La question du sacrement de l’ordre


La seconde raison est à chercher dans la question centrale du sacrement de l’ordre. Il est la colonne vertébrale du corps ecclésial que nous formons. Cette colonne vertébrale limite-t-elle la croissance du corps ou le tient-elle debout dans sa singularité ? Il n’est pas difficile d’entrevoir des clivages profonds autour de la réponse à cette question. Nous ambitionnons tous de travailler à changer notre corps, le faire maigrir, le muscler, mais nous savons que nous n’avons pas le pouvoir de changer de corps sans changer d’identité.
À lire aussiFemmes dans l’Église : la discrète révolution des déléguées générales
Ouvrir aux femmes l’accès au sacrement de l’ordre à travers l’ordination diaconale relève-t-il d’un travail salutaire sur notre corps ecclésial, ou relève-t-il d’un impossible changement de corps ? Le Saint-Père semble avoir tranché en faveur de la seconde réponse. Une chose est sûre, aucune évolution substantielle sur cette question comme sur d’autres ne pourra faire l’économie d’une réflexion en profondeur sur le sacrement de l’ordre. Tout en lui est-il intangible, fixé pour l’éternité ? Une colonne vertébrale accompagne la croissance du corps humain. Si elle bloque la croissance, elle rend tout le corps infirme.

Le risque du cléricalisme


La troisième raison peut être à chercher dans la volonté du Saint-Père à lutter contre les risques de dérives inhérentes à ce qu’il appelle le cléricalisme, dérives auxquelles l’entre-soi masculin n’est pas étranger. La composition du synode, son mode de fonctionnement et d’expression invalident toute idée d’un concile Vatican III sur le modèle de Vatican II, où les grandes orientations de notre Église pour les décennies à venir seraient élaborées entre évêques seuls. Cette (r)évolution n’est pas sans conséquences profondes sur le rôle des laïcs, et donc aussi des femmes, dans l’Église.
À lire aussiPlace des femmes dans l’Église : « Évoquer ces questions pour initier un cercle vertueux »
Par ailleurs, si l’accès aux ordres sacrés est à ce jour fermé aux femmes, la répartition des missions entre clercs et non-clercs n’est pas immuable. Dans sa réponse à la journaliste américaine qui l’interroge, le Saint-Père rappelle que « les femmes ont toujours eu la fonction de diaconesses sans être diacres ! ». De fait, les femmes n’ont pas attendu le sacrement du diakonos, du serviteur, pour assumer l’essentiel des petits et grands services dans l’Église !

Ouvrir le service de la Parole


Il est toutefois un service qui leur est à ce jour refusé, c’est le service de la Parole dans son écrin à la fois le plus précieux et le plus commun, celui de l’Eucharistie. Nombre de femmes ont une formation identique ou supérieure à celle des clercs. Nous savons parfaitement conserver le lien symbolique entre la table de la Parole et celle de l’Eucharistie lorsque le célébrant principal n’assure pas la prédication.
Dès lors comment justifier que seule la sensibilité masculine s’exprime dans le commentaire de la parole de Dieu lors de l’Eucharistie ? Comment justifier que nous soyons privés d’entendre résonner cette Parole dans un cœur de femme ? J’espère que le temps est enfin venu d’ouvrir ce service de la Parole à des laïcs formés, et donc aussi aux femmes.


À découvrir Diaconat féminin : des déceptions et des questions après le « non » du pape

Josué

Josué
Administrateur

[size=42]Le cardinal Hollerich avance en crabe sur l’ordination des femmes[/size]

24 mai 2024 17 h 01 min


La décision du pape François d’officialiser l’accès des femmes aux « ministères de la Parole - Page 2 Cardinal-Hollerich-Ordination-Femmes-e1716562760258
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Jean-Claude Hollerich partage au moins une chose avec le pape François, il est jésuite, et comme tel habitué à une rhétorique enveloppante et à une démarche un peu semblable à celle du crabe : le point d’arrivée de sa dialectique a toujours quelque chose d’incertain. Cardinal archevêque de Luxembourg, patron du processus synodal, il a donné le 17 mai une interview pour le site suisse alémanique Kath.Ch, à sa nouvelle rédactrice en chef, Jacqueline Straub, « journaliste et théologienne » féministe, sur la place des femmes dans l’Eglise et notamment sur leur ordination éventuelle. A son opinion, sans trancher complètement sur ce que proposera le pape, elle n’est pas à l’ordre du jour. Aujourd’hui. Mais cela peut changer, « cela demande du temps et des arguments ». Une façon d’avancer petit pas après petit pas, sans jamais d’affirmation trop brusque, mais sans jamais cesser de mettre ce qu’on veut faire passer sur la table.
 

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Le cardinal Hollerich met sur le tapis une question tranchée

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Fait assez notable, on trouve facilement l’interview du cardinal Hollerich en ligne en espagnol ou en allemand, pas en français. Cependant le site Aciafrique en donne des extraits et une analyse ainsi intitulée : « Un membre du Conseil des cardinaux appelle à la prudence et au dialogue sur l’ordination des femmes ». Ce titre surprenant est significatif : pour l’Eglise il n’y a pas de question sur l’ordination des femmes. Elle l’a toujours refusée parce que le prêtre lorsqu’il officie est le Christ lui-même, Dieu fait homme, et non femme. La tradition et la théologie catholique n’ont à ce sujet jamais varié et Jean Paul II l’avait rappelé voilà trente ans dans sa lettre apostolique Ordinatio Sacerdotalis (1994) avant de conclure : « C’est pourquoi, afin de dissiper tout doute sur une question de grande importance, qui touche à la constitution divine de l’Eglise elle-même, en vertu de mon ministère de confirmation des frères (cf. Lc 22, 32), je déclare que l’Eglise n’a aucune autorité pour conférer l’ordination sacerdotale à des femmes et que ce jugement doit être définitivement tenu par tous les fidèles de l’Eglise. »
 

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François imprévisible sur l’ordination des femmes

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On fait difficilement plus clair, et pourtant c’est un cardinal, proche de François et maître à Rome du processus assez manipulateur du synode, qui accepte de relancer le sujet. En commençant par noyer le poisson sous un flot de bienveillantes banalités : « De mon point de vue, la plupart des évêques sont favorables à un rôle plus important des femmes dans l’Eglise. Je suis favorable à ce que les femmes se sentent pleinement égales dans l’Eglise. (…) Je ne sais pas si cela doit nécessairement inclure l’ordination sacerdotale. On ne peut pas tout lier à la seule prêtrise. » Et d’ajouter, pour faire écho à l’un des slogans de François : « Ce serait une cléricalisation. » Impatientée, Jacqueline Straub demande : « Pensez-vous que le pape François va lancer l’ordination des femmes ? » Le premier mouvement du cardinal Hollerich, soigneusement calculé est : « C’est très difficile à dire. Le pape est parfois bon pour les surprises. » Voilà, en quelques phrases, le doute plane sur la possibilité qu’un pape puisse entreprendre une réforme contraire aux Evangiles et à toute l’histoire de l’Eglise, contre l’enseignement confirmé d’un de ses récents prédécesseurs proclamé saint ! Extraordinaire !
 

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Procession dansante et marche en crabe : la révolution jésuite

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Mais bien sûr, le cardinal Hollerich est jésuite. Et il appelle à la « prudence ». Et au « dialogue ». « En fait, je dirais non. Peu avant le synode, quelques cardinaux ont émis un dubia. Ils demandaient si le rejet du sacerdoce des femmes par Jean-Paul II était contraignant pour l’Eglise. François a répondu avec beaucoup de sagesse : Il est contraignant, mais pas pour toujours. Et il a ajouté que la théologie devrait en discuter plus avant. » A nouveau la « théologienne » Jacqueline Straub s’impatiente : « Concrètement, qu’est-ce que ça veut dire ? » A quoi Hollerich répond : « Ça veut dire qu’il n’y a pas d’enseignement définitif infaillible. Cela peut être changé. Cela demande des arguments et du temps. » Il craint en effet un gigantesque « retour de bâton » si les partisans de l’ordination des femmes veulent aller trop vite. Voilà comment, tout en rondeur, avec prudence et dialogue, on arrive à préparer les esprits à rejeter l’enseignement constant de l’Eglise. Cela demande juste un peu de temps. Il existe au Luxembourg, à Echternach, une procession dansante où les fidèles avancent en faisant trois pas en avant et deux en arrière : le cardinal Hollerich a dû la présider souvent.
 

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Pauline Mille

Mikael

Mikael
MODERATEUR
MODERATEUR

C'est une pomme de discorde entre catholiques.

Lechercheur






https://www.lemonde.fr/le-monde-des-religions/article/2024/05/24/pourquoi-le-pape-francois-exclut-la-possibilite-d-ordonner-des-femmes-diacres_6235325_6038514.html?lmd_medium=email&lmd_campaign=trf_newsletters_lmfr&lmd_creation=le_monde_des_religions&lmd_send_date=20240530&lmd_email_link=comprendre_titre_2&M_BT=113977059162465

Pourquoi le pape François exclut la possibilité d’ordonner des femmes diacres
Dans un entretien accordé à la chaîne de télévision américaine CBS, le pape François a clairement fait part de son opposition à l’ordination des femmes diacres, sans toutefois exclure une réflexion plus large sur le rôle des femmes dans l’Eglise.

Par Gaétan Supertino
Publié le 24 mai 2024 à 19h13, modifié le 25 mai 2024 à

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Le pape François lors d’une messe au Stade Marcantonio-Bentegodi de Verone, le 18 mai 2024. (AP Photo/Gregorio Borgia) GREGORIO BORGIA / AP
Cette fois, la réponse est claire. Dans un entretien accordé à la chaîne de télévision américaine CBS diffusé le lundi 20 mai, le pape François a dit exclure la possibilité d’ordonner des femmes diacres, sujet vivement débattu depuis le début de son pontificat, et particulièrement depuis l’ouverture du synode sur l’avenir de l’Eglise, dont la première assemblée générale s’est tenue en octobre 2023.

Pour rappel, le diacre est un assistant des prêtres et peut se voir confier différentes responsabilités dans le gouvernement d’une paroisse ou dans l’animation du culte, à commencer par les baptêmes ou les mariages. Le souverain pontife a répondu à la question de la journaliste Norah O’Donnell, qui lui demandait : « Je suis curieuse de savoir si une petite fille qui grandit dans le catholicisme aujourd’hui aura un jour l’occasion d’être diacre et de participer en tant que membre du clergé à la vie de l’Eglise. »

Lechercheur



Papoter est une activité réservée aux femmes" : quelques jours après ses propos homophobes, le Pape François dérape encore
Le Pape enchaîne les "gaffes".Le Pape enchaîne les "gaffes". MAXPPP - FABIO FRUSTACI
Religion
Publié le 31/05/2024 à 13:15
Matthieu Terrats
Et une polémique de plus pour le souverain pontife !

Josué

Josué
Administrateur

  • INTERNATIONAL
  • LOIS ET MOEURS
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  • SOCIÉTÉ








[size=42]Le cardinal Hollerich avance en crabe sur l’ordination des femmes


24 mai 2024 19 h 01 min



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La décision du pape François d’officialiser l’accès des femmes aux « ministères de la Parole - Page 2 Cardinal-Hollerich-Ordination-Femmes-e1716562760258
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Jean-Claude Hollerich partage au moins une chose avec le pape François, il est jésuite, et comme tel habitué à une rhétorique enveloppante et à une démarche un peu semblable à celle du crabe : le point d’arrivée de sa dialectique a toujours quelque chose d’incertain. Cardinal archevêque de Luxembourg, patron du processus synodal, il a donné le 17 mai une interview pour le site suisse alémanique Kath.Ch, à sa nouvelle rédactrice en chef, Jacqueline Straub, « journaliste et théologienne » féministe, sur la place des femmes dans l’Eglise et notamment sur leur ordination éventuelle. A son opinion, sans trancher complètement sur ce que proposera le pape, elle n’est pas à l’ordre du jour. Aujourd’hui. Mais cela peut changer, « cela demande du temps et des arguments ». Une façon d’avancer petit pas après petit pas, sans jamais d’affirmation trop brusque, mais sans jamais cesser de mettre ce qu’on veut faire passer sur la table.
 

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Le cardinal Hollerich met sur le tapis une question tranchée

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Fait assez notable, on trouve facilement l’interview du cardinal Hollerich en ligne en espagnol ou en allemand, pas en français. Cependant le site Aciafrique en donne des extraits et une analyse ainsi intitulée : « Un membre du Conseil des cardinaux appelle à la prudence et au dialogue sur l’ordination des femmes ». Ce titre surprenant est significatif : pour l’Eglise il n’y a pas de question sur l’ordination des femmes. Elle l’a toujours refusée parce que le prêtre lorsqu’il officie est le Christ lui-même, Dieu fait homme, et non femme. La tradition et la théologie catholique n’ont à ce sujet jamais varié et Jean Paul II l’avait rappelé voilà trente ans dans sa lettre apostolique Ordinatio Sacerdotalis (1994) avant de conclure : « C’est pourquoi, afin de dissiper tout doute sur une question de grande importance, qui touche à la constitution divine de l’Eglise elle-même, en vertu de mon ministère de confirmation des frères (cf. Lc 22, 32), je déclare que l’Eglise n’a aucune autorité pour conférer l’ordination sacerdotale à des femmes et que ce jugement doit être définitivement tenu par tous les fidèles de l’Eglise. »
 

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François imprévisible sur l’ordination des femmes

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On fait difficilement plus clair, et pourtant c’est un cardinal, proche de François et maître à Rome du processus assez manipulateur du synode, qui accepte de relancer le sujet. En commençant par noyer le poisson sous un flot de bienveillantes banalités : « De mon point de vue, la plupart des évêques sont favorables à un rôle plus important des femmes dans l’Eglise. Je suis favorable à ce que les femmes se sentent pleinement égales dans l’Eglise. (…) Je ne sais pas si cela doit nécessairement inclure l’ordination sacerdotale. On ne peut pas tout lier à la seule prêtrise. » Et d’ajouter, pour faire écho à l’un des slogans de François : « Ce serait une cléricalisation. » Impatientée, Jacqueline Straub demande : « Pensez-vous que le pape François va lancer l’ordination des femmes ? » Le premier mouvement du cardinal Hollerich, soigneusement calculé est : « C’est très difficile à dire. Le pape est parfois bon pour les surprises. » Voilà, en quelques phrases, le doute plane sur la possibilité qu’un pape puisse entreprendre une réforme contraire aux Evangiles et à toute l’histoire de l’Eglise, contre l’enseignement confirmé d’un de ses récents prédécesseurs proclamé saint ! Extraordinaire !
 

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Procession dansante et marche en crabe : la révolution jésuite

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Mais bien sûr, le cardinal Hollerich est jésuite. Et il appelle à la « prudence ». Et au « dialogue ». « En fait, je dirais non. Peu avant le synode, quelques cardinaux ont émis un dubia. Ils demandaient si le rejet du sacerdoce des femmes par Jean-Paul II était contraignant pour l’Eglise. François a répondu avec beaucoup de sagesse : Il est contraignant, mais pas pour toujours. Et il a ajouté que la théologie devrait en discuter plus avant. » A nouveau la « théologienne » Jacqueline Straub s’impatiente : « Concrètement, qu’est-ce que ça veut dire ? » A quoi Hollerich répond : « Ça veut dire qu’il n’y a pas d’enseignement définitif infaillible. Cela peut être changé. Cela demande des arguments et du temps. » Il craint en effet un gigantesque « retour de bâton » si les partisans de l’ordination des femmes veulent aller trop vite. Voilà comment, tout en rondeur, avec prudence et dialogue, on arrive à préparer les esprits à rejeter l’enseignement constant de l’Eglise. Cela demande juste un peu de temps. Il existe au Luxembourg, à Echternach, une procession dansante où les fidèles avancent en faisant trois pas en avant et deux en arrière : le cardinal Hollerich a dû la présider souvent.
 

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Pauline Mille

Lechercheur




Belgique : l'Église catholique jugée coupable de discrimination pour avoir refusé à une femme la formation de diacre
L'Église catholique en Belgique a été jugée coupable de discrimination envers une femme.
L'Église catholique en Belgique a été jugée coupable de discrimination envers une femme. Godong Photo / stock.adobe.com
Une femme belge avait essuyé deux refus en l’espace de quelques mois pour suivre la formation de diacre, un ministère de l’Église catholique réservé aux hommes.


Le pape François fin mai avait été clair sur la possibilité d'ordonner des femmes diacres : «Non». «Les femmes sont d'un grand service en tant que femmes, pas en tant que ministres (…) au sein des ordres sacrés», avait lancé le souverain pontife, même s’il n’avait pas exclu une réflexion plus large sur le rôle des femmes dans l'Église.

En Belgique, pourtant, la justice ne voit pas les choses ainsi. Mardi, le tribunal civil de Malines, dans la partie flamande du pays, a déclaré coupable l'ancien archevêque de Malines-Bruxelles, Mgr Jozef De Kesel, et l'actuel titulaire du siège, Mgr Luc Terlinden, de discrimination. Les deux hommes d’Église ont refusé à deux reprises à une femme, Veer Dusauchoit, la possibilité de suivre la formation de diacre au motif de son sexe, relayent nos confrères belges de La Libre . Les deux hommes doivent verser à la plaignante 1500 euros de dédommagement. L'Archevêché de Malines-Bruxelles n'a pas encore pris la décision de faire appel.


À terme, cette décision pourrait-elle faire jurisprudence ? Si les prélats ont été condamnés, le tribunal a toutefois précisé qu'il n'avait «aucune compétence» pour annuler les refus de l'archevêque et de son prédécesseur, ni pour définir les personnes qui peuvent être admises ou pas à la formation de diacre car cela «serait contraire à la liberté religieuse». Au sein de l’Église catholique, un diacre est un homme marié ou célibataire qui a reçu le premier degré du sacrement de l'ordre de l'Église catholique. Il proclame l'Évangile, et sert le prêtre ou l'évêque à l'autel, mais ne peut pas célébrer une messe et ne peut administrer que certains sacrements, comme le baptême ou le mariage.

«Les archevêques ont commis une faute dans l'appréciation de la candidature»
Selon le récit fait lors de l’audience, Veer Dusauchoit a souhaité rejoindre la formation de diacre en juin 2023 et s’est heurté à un premier refus, celui de Jozef De Kesel, en motivant sa décision au motif que les femmes ne peuvent pas être ordonnées diacres au sein de l'Église catholique. Quelques mois plus tard, en octobre, la Belge a réitéré sa demande auprès de Luc Terlinden, le nouvel archevêque, mais s’est heurtée à la même réponse négative.

Visiblement contrarié par ce double-refus, Veer Dusauchoit a saisi la justice en estimant que ce refus était en contradiction avec la Constitution belge. Les deux prélats, eux, se sont défendus en avançant que leur refus était fondé sur le droit canon et que la candidate était une femme. Mais la justice a donné raison à la plaignante, et a reconnu coupable les deux hommes d’Église de discrimination en assurant que l'égalité hommes-femmes était l'un des principes fondamentaux de l'État de droit. «Le tribunal estime que les archevêques ont commis une faute dans l'appréciation de la candidature, a expliqué Luc De Cleir, attaché de presse du tribunal de Malines, à La Libre. Il s'agit uniquement de l'admission à une formation, pas de la question de l'ordination effective comme diacre.»

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Changement de sexe, euthanasie, GPA : l'Église catholique dénonce des «violations de la dignité humaine» dans un document

le 26/06/2024 à 17:37

Décision de justice totalement aberrante.

Lechercheur



Le jugement qui bouscule l’Eglise catholique
OPINION. Si l’Eglise veut continuer à discriminer les femmes, elle doit renoncer aux subsides de l’Etat, écrit le prêtre Claude Ducarroz

Monseigneur Luc Terlinden à Bruxelles, le 1er juin 2024. — © BOGLARKA BODNAR / KEYSTONE
Monseigneur Luc Terlinden à Bruxelles, le 1er juin 2024. — © BOGLARKA BODNAR

papy

papy

Ce matin j'ai été à l'enterrement d'une nièce et il n'y avait pas de curé pour faire la messe se sont deux femmes qui on présider la cérémonie en lisant des textes de l'évangile plus une de ses soeurs qui a lue un poème et à raconté un peut sa vie.
ou sont les curés?

Lechercheur



https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/09/16/synode-catholique-renvoyer-la-question-du-diaconat-des-femmes-aux-calendes-grecques-n-est-ce-pas-affirmer-qu-elles-restent-des-subalternes_6319911_3232.html

Synode catholique : « Renvoyer la question du diaconat des femmes aux calendes grecques, n’est-ce pas affirmer qu’elles restent des subalternes ? »
TRIBUNE
Marie-Jo Thiel

Théologienne

En court-circuitant les discussions sur l’intégration des femmes à la gouvernance de l’Eglise, les autorités catholiques prennent le risque d’alimenter le mouvement de désaffiliation religieuse, notamment chez les jeunes femmes, s’inquiète la théologienne Marie-Jo Thiel dans une tribune au « Monde ».

Publié hier à 13h00   Temps deLecture 4 min.

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Au mois de mai, lors d’un entretien télévisé sur la chaîne de télévision américaine CBS, le pape François a opposé un non catégorique à la perspective d’ordonner des femmes diacres. Sa déclaration a surpris. Ne contredit-elle pas ses propos répétés sur l’importance d’intégrer davantage les femmes dans la gouvernance de l’Eglise ? De plus, le canal choisi n’est-il pas inopportun ? Une banale interview, alors que l’Eglise tout entière est engagée dans un processus synodal, justement pour réfléchir à la question de manière dialogique.

Un synode implique une communication du bas vers le haut et réciproquement, pour un cheminement de l’ensemble du peuple de Dieu conforme à l’Evangile. Une sorte de « miniconcile » en somme. Et pour la première fois, les deux assemblées synodales (celle passée d’octobre 2023 et celle à venir d’octobre 2024) comptent dans leurs rangs des laïcs : ceux-ci sont certes minoritaires, mais l’évolution est loin d’être anodine.

Pourquoi alors retirer de la discussion synodale l’une des demandes les plus constantes de nombre de catholiques du monde entier ? Les assemblées sont conçues pour écouter et discerner afin d’arriver à la décision la plus consensuelle possible. Ce sont des moments opportuns pour prendre en compte l’immense malaise des femmes en Eglise, leur sentiment d’être discriminées, leur incompréhension quant à leur relégation loin des instances de décision du magistère. En octobre 2023, la première session du synode recensait 54 femmes sur 365 membres. En octobre 2024, les mêmes reviendront, soit une femme pour sept hommes. S’il y avait parité – car les femmes interprètent les Ecritures et la tradition aussi bien que les hommes –, l’issue du débat serait-elle la même ?

Lire aussi la tribune | Article réservé à nos abonnés Sœur Anne-Béatrice Faye : « Le synode de l’Eglise catholique n’a pas d’autre choix que de se saisir de la question du leadership féminin »

N’est-ce pas justement ce que craignent beaucoup de clercs appartenant aux hautes sphères de l’Eglise ? L’égalité baptismale, qui est première, ne devrait-elle pas conduire à la règle « une personne/une voix » ? Nul ne peut plus remettre en cause aujourd’hui le fait que toutes et tous sont créés à l’image de Dieu, que le même Esprit est agissant chez tous les baptisés, hommes et femmes. Mais ce modèle, qu’on l’appelle démocratie, parité ou autrement, est profondément subversif pour un régime monarchique qui fonde son pouvoir sur le patriarcalisme et sur le hiérarchalisme comme absolutisation du sacré (hiereus en grec) et partant du prêtre.

« La question des femmes »
Le magistère gagnerait à tirer des leçons du passé. Le seul moment dans l’histoire de l’Eglise où un synode ou un concile a été vidé d’une partie de son contenu est Vatican II. Déjà, cela concernait un sujet chaud qui, dans l’institution catholique, vise encore prioritairement les femmes : la régulation des naissances. Les pères conciliaires avaient commencé à l’aborder de manière ouverte et créative. Et chacun était persuadé, comme on l’est aujourd’hui à propos du rôle et des fonctions (y compris ministérielles) des femmes, que l’on envisagerait la contraception de façon constructive. Mais ce n’était pas l’avis de la mouvance conservatrice.

Josué

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https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/09/16/synode-catholique-renvoyer-la-question-du-diaconat-des-femmes-aux-calendes-grecques-n-est-ce-pas-affirmer-qu-elles-restent-des-subalternes_6319911_3232.html?lmd_medium=email&lmd_campaign=trf_newsletters_lmfr&lmd_creation=le_monde_des_religions&lmd_send_date=20240919&lmd_email_link=opinions_titre_1&M_BT=113977059162465

Synode catholique : « Renvoyer la question du diaconat des femmes aux calendes grecques, n’est-ce pas affirmer qu’elles restent des subalternes ? »
TRIBUNE
Marie-Jo Thiel

Théologienne

En court-circuitant les discussions sur l’intégration des femmes à la gouvernance de l’Eglise, les autorités catholiques prennent le risque d’alimenter le mouvement de désaffiliation religieuse, notamment chez les jeunes femmes, s’inquiète la théologienne Marie-Jo Thiel dans une tribune au « Monde ».Publié le 16 septembre 2024 à 13h00 Temps deLecture 4 min.

Au mois de mai, lors d’un entretien télévisé sur la chaîne de télévision américaine CBS, le pape François a opposé un non catégorique à la perspective d’ordonner des femmes diacres. Sa déclaration a surpris. Ne contredit-elle pas ses propos répétés sur l’importance d’intégrer davantage les femmes dans la gouvernance de l’Eglise ? De plus, le canal choisi n’est-il pas inopportun ? Une banale interview, alors que l’Eglise tout entière est engagée dans un processus synodal, justement pour réfléchir à la question de manière dialogique.

Un synode implique une communication du bas vers le haut et réciproquement, pour un cheminement de l’ensemble du peuple de Dieu conforme à l’Evangile. Une sorte de « miniconcile » en somme. Et pour la première fois, les deux assemblées synodales (celle passée d’octobre 2023 et celle à venir d’octobre 2024) comptent dans leurs rangs des laïcs : ceux-ci sont certes minoritaires, mais l’évolution est loin d’être anodine.

Pourquoi alors retirer de la discussion synodale l’une des demandes les plus constantes de nombre de catholiques du monde entier ? Les assemblées sont conçues pour écouter et discerner afin d’arriver à la décision la plus consensuelle possible. Ce sont des moments opportuns pour prendre en compte l’immense malaise des femmes en Eglise, leur sentiment d’être discriminées, leur incompréhension quant à leur relégation loin des instances de décision du magistère. En octobre 2023, la première session du synode recensait 54 femmes sur 365 membres. En octobre 2024, les mêmes reviendront, soit une femme pour sept hommes. S’il y avait parité – car les femmes interprètent les Ecritures et la tradition aussi bien que les hommes –, l’issue du débat serait-elle la même ?

Lire aussi la tribune | Article réservé à nos abonnés Sœur Anne-Béatrice Faye : « Le synode de l’Eglise catholique n’a pas d’autre choix que de se saisir de la question du leadership féminin »

N’est-ce pas justement ce que craignent beaucoup de clercs appartenant aux hautes sphères de l’Eglise ? L’égalité baptismale, qui est première, ne devrait-elle pas conduire à la règle « une personne/une voix » ? Nul ne peut plus remettre en cause aujourd’hui le fait que toutes et tous sont créés à l’image de Dieu, que le même Esprit est agissant chez tous les baptisés, hommes et femmes. Mais ce modèle, qu’on l’appelle démocratie, parité ou autrement, est profondément subversif pour un régime monarchique qui fonde son pouvoir sur le patriarcalisme et sur le hiérarchalisme comme absolutisation du sacré (hiereus en grec) et partant du prêtre.

Lechercheur



Une position réductrice» : incident entre l'université de Louvain et le pape François sur le rôle de la femme dans l’Église
Par Jean-Marie Guénois
Le pape François photographié sur scène à l'université belge de Louvain, le samedi 28 septembre 2024.
Le pape François photographié sur scène à l'université belge de Louvain, le samedi 28 septembre 2024. Éric LALMAND / BELGA via Reuters Connect
RÉCIT - Samedi après-midi, la visite de François à l’université de Louvain en Belgique a conduit cet établissement catholique à immédiatement publier un communiqué. Le désaccord est profond sur le rôle de la femme dans l’Église.

La pression des universités catholiques belges sur le pape François pour faire évoluer la place de la femme dans l'Église aura été sans répit pendant son séjour à Bruxelles. Provoqué comme jamais par les revendications d'un « écoféminisme chrétien », François aura toutefois résisté par la position classique de la « vocation » de la femme dans l'Église que n'aurait pas reniée son prédécesseur Jean-Paul II, déjà harponné, dans le même lieu et sur le même sujet, lors de sa visite en 1985. La première salve fut tirée vendredi dans le siège historique de cette prestigieuse université, à Leuven, désormais de langue néerlandophone. La deuxième charge a été lancée, samedi après-midi, à Louvain-la-Neuve, siège francophone de cette université catholique de renom qui fête cette année son six-centième anniversaire, une des raisons de la visite de François en Belgique. Jusqu’à la provocation d’un incident, jusque-là inédit, dans la série des voyages pontificaux.
Belgique

Josué

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Synode : « Depuis plus d’un millénaire, les femmes font peur au clergé »
Tribune Alors que la seconde session du Synode s’ouvre à Rome, la théologienne Anne Soupa regrette que l’Église refuse d’ouvrir des discussions sur la place des femmes dans les débats. Une décision papale qui s’inscrirait dans la longue histoire d’une forme de mépris voire de « diabolisation » des femmes par le clergé.
Anne Soupa, le 30/09/2024 à 14:13
Lecture en 4 min.
Synode : « Depuis plus d’un millénaire, les femmes font peur au clergé »
Lecture (Liturgie de la Parole) effectuée par une laïque, lors de la Vigile de Pentecôte présidée par Mgr Michel AUPETIT, év. de Nanterre à l’église Saint Pierre Saint Paul. Colombes (92) le 7 juin 2014.
P.RAZZO/CIRIC
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À l’approche de la seconde session du Synode, il y a lieu de s’étonner que la question des femmes tienne si peu de place, à la fois dans cette enceinte, dans la politique de l’Église, mais aussi dans le comportement même des femmes.

L’éviction de la question des femmes du débat synodal est une décision du pape, qui a aussi réaffirmé leur exclusion des « ordres sacrés », c’est-à-dire du clergé (1). On sait que le pape ne souhaite pas « cléricaliser » les femmes. Il préfère avoir recours au sacerdoce commun des fidèles qui permet, au titre de leur baptême, de promouvoir les laïcs, hommes et femmes.

S’informer avec calme, recul et confiance est plus que jamais nécessaire
La Croix Numérique
À lire aussiPolémique à l’université catholique de Louvain après des propos du pape sur les femmes
Mais que n’a-t-il couplé ces deux décisions humiliantes avec des gestes positifs pour les femmes ? Cela ne peut que donner l’impression qu’elles comptent bien peu dans l’esprit du pontife et sans doute de tout le magistère romain, durablement empêtré dans les tensions liées à la déclaration Fiducia supplicans sur l’homosexualité (2). Pris entre des pressions opposées, François semble se contenter de naviguer au moins mal, un coup de rame à gauche, un autre à droite, et vogue la galère… Mais derrière ces subtiles stratégies, il y a la moitié de l’humanité. En quelle estime est-elle tenue ?

Lechercheur



Ce mercredi 2 octobre 2024, le pape François a ouvert la seconde Assemblée générale d’un sommet mondial sur l’avenir de l’Église catholique, l’un de ses principaux chantiers, sur fond de pressions sur la place des femmes et la lutte contre les violences sexuelles.


Lors de cette cérémonie d’ouverture, le pape François a ajouté sept nouveaux péchés à la doctrine catholique. On vous explique.

C'est quoi un péché ?
Selon le dictionnaire Le Robert, un péché est un "acte conscient par lequel on fait ce qui est interdit par la loi divine".

Lechercheur



https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/10/18/essentielles-mais-dans-l-ombre-la-petite-place-des-femmes-dans-l-eglise_6354761_3224.html

Essentielles, mais dans l’ombre, la petite place des femmes dans l’Eglise
Le rôle des croyantes se retrouve au centre des débats du synode sur la synodalité, à Rome, jusqu’au 27 octobre. Une démarche plutôt progressiste, même si le pape a déjà repoussé les discussions autour du diaconat féminin. Catéchisme, préparation des adultes au baptême ou au mariage… les femmes occupent pourtant une place centrale dans la vie ordinaire de l’Eglise.

Par Robin Richardot





Le pape François (en blanc), au synode des évêques, au Vatican, le 2 octobre 2024. ANDREAS SOLARO / AFP
Du haut de ses 18 ans, Esther Labouret doit combattre un « blocage ». La question qui la taraude : les inégalités entre hommes et femmes dans l’Eglise. « Vraiment, je ne comprends pas. Pourquoi l’Eglise n’offre-t-elle pas une place plus juste aux croyantes ?, interroge l’étudiante en école d’orthophonie, ayant grandi dans une famille pratiquante. La société évolue, il faut accompagner ce changement. »

Elle n’a pas plus compris quand, il y a quelques années, on lui a dit qu’elle n’avait pas le droit de chanter durant une vigile pascale (la célébration de la nuit avant le dimanche de Pâques), parce qu’elle n’était pas un homme. Même incompréhension quand un diacre avait tenté de la soutenir en l’invitant à « passer par la fenêtre quand on ne peut pas passer par la porte ». Elle lui avait répondu que cela pouvait en décourager certaines et que « c’était quand même plus simple de laisser la porte ouverte à tout le monde ».


Le pape François a entrouvert cette porte avec le synode sur la synodalité. La grande assemblée pour réfléchir à l’avenir et à l’organisation de l’Eglise se tient à Rome, du 2 au 27 octobre. Cette consultation, dont la première partie s’est tenue en octobre 2023, revêt un aspect historique : pour la première fois, des femmes (53 sur 368 membres), religieuses ou laïques, peuvent donner leur avis et voter. Et la place des croyantes au sein de l’institution est justement un des thèmes centraux évoqués dans les discussions.

« Pas trop de sujets qui fâchent »
Le début d’une possible révolution au sein de l’Eglise, dont la gouvernance, du Vatican aux paroisses locales, reste gérée par des hommes et échappe totalement aux figures féminines, souvent plus investies sur le terrain, mais reléguées aux tâches de l’ombre. Pour autant, le pape François a gardé un verrou sur la porte et écarté, dès mai, la possible ordination diaconale des femmes (le diacre est un clerc qui peut célébrer des mariages et des baptêmes ou faire des homélies). Et ce qui devait être un sujet brûlant du synode sera en réalité confié à des groupes de travail qui rendront leurs conclusions en juin 2025, donnant l’impression de tuer dans l’œuf toute émancipation féminine. « Le fait d’avoir écarté ce sujet est très représentatif de la tension dans l’Eglise aujourd’hui. Il y a une ouverture à la discussion, mais, en même temps, il ne faut pas trop de sujets qui fâchent », résume Véronique Margron, religieuse dominicaine et présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France (Corref).

Lechercheur






Actualité Religion
Synode : place des femmes, transparence, nouveaux ministères… Ce que contient le document final
Analyse Après un mois d’échanges, la seconde assemblée du Synode sur la synodalité a conclu ses travaux, samedi 26 octobre 2024, à Rome. Aussitôt approuvé – dans un geste rare – par le pape François, son rapport final préconise un changement de style et des réformes jugées importantes.
Mikael Corre (envoyé spécial permanent à Rome) et Malo Tresca (à Rome), le 27/10/2024 à 09:08
Le pape François, au centre de la seconde assemblée du Synode sur la synodalité, dans la salle d’audience Paul VI, samedi 26 octobre, au Vatican.

Un geste rare, aussitôt salué par des applaudissements Salle Paul VI, au Vatican. Ce samedi 26 octobre, en conclusion des travaux du Synode sur la synodalité, le pape a annoncé que son document final serait publié tel quel, et qu’il ne l’accompagnera pas d’une exhortation apostolique.

À lire aussi« Dilexit nos » : le Sacré-Coeur, l’antidote spirituel de François dans un monde déshumanisé
Le texte a de fait une valeur magistérielle et peut « servir de guide », a dit François. Fruit...



À découvrir Synode sur l’avenir de l’Église : le pape change de méthode pour cadrer les débats
Synode

Réforme de la Curie romaine

Le pape François
Près du Vatican, une « pseudo-ordination » de femmes prêtres

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Josué

Josué
Administrateur

La décision du pape François d’officialiser l’accès des femmes aux « ministères de la Parole - Page 2 20241024
Le Dauphiné libéré.

chico.

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Après trois années de réflexion, le Synode sur la synodalité lancé par le pape François a abouti dans la soirée du 26 octobre 2024 avec le vote d’un document final. Diaconat féminin, décentralisation, montée en puissance des laïcs et culture de la transparence… Décryptage des principaux points.
https://fr.aleteia.org/2024/10/27/diaconat-feminin-decentralisation-le-programme-du-synode-pour-leglise-de-demain?utm_medium=email&utm_source=sendgrid&utm_campaign=EM-FR-Newsletter-Daily-&utm_content=Newsletter&utm_term=20241027

papy

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L'église et en train de mettre de l'eau dans son vin. koa

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L'Eglise catholique laisse "ouverte" la question de l'ordination des femmes comme diacres

L'Eglise catholique laisse "ouverte" la question de l'ordination des femmes comme diacres
Par La Provence (avec AFP)

Publié le 26/10/24 à 20:46 - Mis à jour le 26/10/24 à 21:27

Le pape François prononce son homélie lors d'une grande messe au stade national de Bruxelles le 29 septembre 2024. Photo d'illustration.
Le pape François prononce son homélie lors d'une grande messe au stade national de Bruxelles le 29 septembre 2024. Photo d'illustration
"Ce discernement doit se poursuivre", peut-on lire dans le document final approuvé par le pape François, reconnaissant que "les femmes continuent à rencontrer des obstacles pour obtenir une plus grande reconnaissance" de leur rôle.
L’Église catholique a annoncé ce samedi laisser "ouverte" la question de l'ordination des femmes comme diacres, une fonction précédant celle du prêtre, sans aborder la possibilité de la prêtrise, au terme d'un sommet mondial sur l'avenir de l’Église au Vatican. "La question de l’accès des femmes au ministère diaconal reste ouverte. Ce discernement doit se poursuivre", peut-on lire dans le document final approuvé par le pape François, au terme d'un mois de débats.
Si "les femmes et les hommes ont une dignité égale en tant que membres du peuple de Dieu", "les femmes continuent à rencontrer des obstacles pour obtenir une plus grande reconnaissance" de leur rôle, peut-on lire dans ce document de 51 pages. Comme pour les prêtres, et contrairement à d'autres confessions, l’Église catholique n'autorise que les hommes à être diacres, un ministère qui permet de célébrer baptêmes, mariages et funérailles, mais pas les messes.

"Aucune raison qui puisse empêcher les femmes d’exercer des rôles de direction dans l'Eglise"
"Il n’y a aucune raison ni aucun obstacle qui puisse empêcher les femmes d’exercer des rôles de direction dans l’Église", indique le document, sans toutefois préciser quels pourraient être ces rôles. Il n'aborde pas non plus la possibilité d'ordonner des femmes prêtres, réclamée par de nombreuses associations notamment en Europe et en Amérique du Nord. Depuis le 2 octobre, 368 personnes - religieux, évêques et laïcs dont des femmes - d'une centaine de pays ont débattu à huis clos au Vatican lors de l'Assemblée générale du Synode sur l'avenir de l’Église, qui s'était déjà réunie une première fois en octobre 2023.

Parmi les 155 paragraphes, l'alinéa sur les femmes est celui qui a rencontré le plus d'objections, avec 97 votes contre et 258 pour. Le document propose également une réorganisation de la formation des prêtres, une plus grande implication des laïcs y compris dans la sélection des évêques, mais ne formule aucune proposition sur l'accueil des fidèles LGBT+. Le Synode est un organe consultatif livrant ses conclusions au pape, lequel garde le dernier mot sur d'éventuelles réformes doctrinales. Mais fait rare, ce dernier a annoncé samedi qu'il adoptait directement les propositions de l'assemblée, lui conférant une valeur officielle.
"Je n'ai pas l'intention de publier une +exhortation apostolique+, ce que nous avons approuvé suffit. Dans le document, il y a déjà des indications très concrètes qui peuvent servir de guide pour la mission des Églises, sur les différents continents, dans différents contextes", a déclaré François à la clôture de l'assemblée samedi soir. Fruit d'une consultation des catholiques du monde entier depuis 2021, cette 16e Assemblée générale du Synode s'est distinguée par un fonctionnement plus horizontal, avec la première participation de laïcs et d'une cinquantaine de femmes, une révolution pour cette institution créée par Paul VI

Josué

Josué
Administrateur

https://www.lemonde.fr/international/article/2024/10/28/le-synode-sur-l-avenir-de-l-eglise-se-conclut-sur-de-modestes-avancees-societales_6362607_3210.html?lmd_medium=email&lmd_campaign=trf_newsletters_lmfr&lmd_creation=le_monde_des_religions&lmd_send_date=20241107&lmd_email_link=dans-l-actu_titre_3&M_BT=113977059162465

Le synode sur l’avenir de l’Eglise se conclut sur de modestes avancées sociétales
Le texte, adopté à l’issue de trois ans de travaux, reste vague, notamment sur le rôle des femmes dans l’Eglise.

Par Allan Kaval (Rome, correspondant)
Publié le 28 octobre 2024 à 09h23, modifié le 28 octobre 2024 à 10h01 

Le pape François préside une messe pour la conclusion de la deuxième session de la 16ᵉ assemblée générale du synode des évêques, dans la basilique Saint-Pierre, au Vatican, le 27 octobre 2024. TIZIANA FABI/AFP
Dimanche 27 octobre, en la basilique Saint-Pierre de Rome, centre du catholicisme universel, le pape François a marqué par une messe la conclusion d’un long travail censé contribuer à la transformation de l’Eglise et entrer dans l’histoire comme l’un des grands héritages de son pontificat. Depuis 2021, l’institution deux fois millénaire était engagée dans un processus mené à l’échelle de la planète et voué à donner aux fidèles la possibilité de s’exprimer sur son avenir, dans un contexte marqué par des tensions internes et des scandales. Leurs contributions, récoltées paroisse par paroisse, ont d’abord été synthétisées à Rome, faisant remonter de nombreux sujets sensibles – de l’ordination des hommes mariés au rôle des laïcs et à la prévention des violences sexuelles –, mais mettant tout particulièrement l’accent sur la place des femmes.

S’en est suivi une première session du synode, à l’automne 2023, avec des discussions regroupant, en plus des évêques, des religieux de rang inférieur, des laïcs et, pour la première fois, des femmes. Un an plus tard, la seconde session du 16e synode ordinaire des évêques, qui s’est tenue tout au long du mois d’octobre, a pris fin samedi 26 octobre avec la diffusion d’un document final approuvé par le pape.

Le texte, issu du travail de 368 « pères » et « mères » synodaux d’une centaine de nationalités, ouvre, au fil de ses 51 pages, des perspectives d’évolution tout en laissant ouvertes certaines des questions les plus pressantes. Surprenant les observateurs, le pape a renoncé à transcrire les conclusions des travaux dans une exhortation apostolique, mais a décidé d’adopter directement les propositions de l’assemblée, leur donnant de manière immédiate une valeur officielle pour « servir de guide », selon ses mots. Depuis le début du synode, la méthode, horizontale et inclusive, était elle-même un but en soi, facteur de changement.

Lire aussi (2023) : Article réservé à nos abonnés Place des femmes dans l’Eglise : que peut-on vraiment attendre du synode (et du pape) ?

Après avoir plané sur les débats au cours des trois années écoulées, la question de l’ordination de femmes diacres chargées d’assister les prêtres dans la liturgie n’est pas clairement évoquée. Le document

Lechercheur



« Ordonner des femmes diacres est une fausse bonne idée »
Tribune
Père Denis Biju-Duval
Professeur de théologie à l’Institut Pastoral de l’Université Pontificale du Latran (Rome)
Évacué des débats du Synode sur la synodalité avant que sa synthèse finale ne lui laisse la porte ouverte, le diaconat féminin aura alimenté les discussions les plus vives. Le théologien Denis Biju-Duval juge qu’il s’agit d’une fausse bonne idée, qui cacherait même une forme de machisme clérical.

Père Denis Biju-Duval, le 13/11/2024 à 17:11
Lecture en 4 min.

« Ordonner des femmes diacres est une fausse bonne idée »
Des femmes participent à une manifestation pour réclamer l’ordination des femmes à la fonction sacerdotale avant l’ouverture du Synode, à Rome, Italie, le 2 octobre 2024.
Remo Casilli /
Le synode n’a pas voulu clore la question de l’ordination de diaconesses. On le sait, le pape lui-même est réticent, et il avait préféré réserver la question à un groupe d’étude ad hoc. Le cardinal Fernandez, préfet du dicastère pour la doctrine de la foi, à qui ce groupe a été confié, suit évidemment la même ligne. Il est vrai que, si l’on s’en tenait au seul principe de la parité hommes-femmes, on ne comprendrait pas pourquoi n’ordonner diacres que des hommes : la logique voudrait même que, comme l’anglicanisme, on accepte aussi des femmes prêtres, voire des femmes évêques
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Or lorsque saint Jean-Paul II publia le document Ordinatio sacerdotalis qui excluait définitivement l’ordination de femmes prêtres, il s’appuya sur d’autres critères que la parité : en particulier sur le caractère structurellement « genré » de nombre de vocations et de ministères dans l’Église, et sur leur enracinement dans la Révélation elle-même.
Le mot « Dieu » se conjugue au masculin
Dans l’Écriture, le symbolisme masculin domine dans l’expression du divin : le mot « Dieu » se conjugue au masculin. Lorsque l’on passe au mystère de l’incarnation, il ne s’agit plus seulement de symbolisme mais de réalité physique : le Verbe s’est fait chair en se faisant homme masculin. C’est à cette lumière que l’Église a compris le choix exclusivement masculin des Douze par Jésus, et qu’elle n’a ensuite ordonné de successeurs des apôtres que masculins. Le pape François se situe dans cette même ligne quand il demande que la réflexion théologique approfondisse les enjeux des ministères féminins à la lumière du mystère de l’Église épouse et mère, plutôt qu’en rapport avec le sacrement de l’ordre. Mais tout cela pourrait-il
À lire aussiSynode : place des femmes, transparence, nouveaux ministères… Ce que contient le document final
Cela semble bien impossible. Dans sa déclaration en effet, le pape Jean-Paul II a délibérément choisi une formulation qui, selon le concile Vatican II, renvoie à l’infaillibilité du magistère ordinaire de l’Église. C’est du reste l’une des raisons qui ont conduit le pape François à exclure toute remise en cause. Il est vrai cependant que le texte visait le sacerdoce ministériel, et non le diaconat. Restait donc ouverte la question de l’ordination de femmes diacres. Or, trois facteurs au moins militent contre une telle hypothèse.

On semble tout d’abord ignorer que, comme l’a précisé le concile, épiscopat, presbytérat et diaconat ne sont pas trois sacrements distincts, mais trois degrés d’un même sacrement dont l’épiscopat est la plénitude. Le resteraient-ils si, pour une raison particulière, l’un des degrés n’avait pas les mêmes destinataires, et devenait indépendant de la source masculine christologique et apostolique du sacrement de l’ordre ?

Machisme clérical
L’autre facteur concerne l’intention de promouvoir le rôle des femmes dans l’Église : en leur concédant le diaconat, n’aggrave-t-on pas en fait leur subordination ? Dire aux femmes « tu ne pourras jamais accéder aux degrés supérieurs du sacrement de l’ordre, mais console-toi, il te reste encore le degré inférieur, celui du diaconat », ne serait-ce pas la pire expression du machisme clérical ?

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Ajoutons que les travaux historiques et théologiques qu’a demandés par ailleurs le pape François à différentes commissions, dont la commission théologique internationale, ont conclu que, lorsqu’elles ont existé dans les premiers siècles, les « diaconesses » recevaient bien un ministère, mais non pas le sacrement de l’ordre. Il s’agissait donc d’autre chose que d’une version féminine des diacres.

Imiter les hommes
Entre hommes et femmes, dans le monde et dans l’Église, il y a parité de dignité. Les remarques ici faites montrent que, en matière de ministères et de vocations, ce critère de la parité doit être complété par la valorisation des identités sexuelles dans leur spécificité. Dès lors, il ne s’agit plus pour les femmes de se contenter d’imiter les hommes, ou de conquérir leurs prérogatives. Il s’agit pour toute l’Église de développer une conscience plus vive des charismes féminins et de leur originalité, afin qu’ils fructifient davantage pour tout le corps. Et de même en ce qui concerne les charismes masculins, peut-être mis en exergue en ce qui concerne le sacrement de l’ordre, mais encore bien peu valorisés en ce qui concerne le laïcat.

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C’est en ce sens que vont les indications du pape François sur le rapport entre les vocations féminines et le caractère symboliquement féminin de toute l’Église. Pensons à une femme comme sainte Catherine de Sienne. Sans avoir besoin d’une quelconque position hiérarchique, elle se permet de tancer le pape Grégoire XI, au point d’obtenir son oreille pour son retour d’Avignon à Rome. Or c’est bien elle dont l’Église a gardé la mémoire vivante au point de la proclamer docteur de l’Église, plutôt que ledit pape, dont se souviennent tout juste quelques spécialistes.

Une mauvaise copie du diaconat masculin
En outre, puisque historiquement des diaconesses ont bien existé dans les premiers siècles sous la forme de ministères non ordonnés, rien n’empêche a priori de retenter l’expérience. À l’époque, elles répondaient à des besoins spécifiques, en particulier dans le cadre liturgique du baptême des femmes. De même ici, on ne saurait se limiter à créer une réalité ministérielle pour la seule satisfaction de donner aux femmes une mauvaise copie du diaconat masculin en guise de lot de consolation. Il conviendrait plutôt de réfléchir en positif aux lieux et aux services qui rendraient originale et significative leur présence en tant que femmes : une question pour l’instant à peu près inexplorée.

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Ce sont là des réalités prometteuses pour la suite de la réflexion théologique et pastorale. En revanche, ordonner des femmes diacres comme le réclament certains ressemble à une fausse bonne idée. Sans même considérer l’ampleur des bouleversements doctrinaux que cela entraînerait de loin en loin, avec les divisions graves qui leur seraient liées, comme l’ont montré les tentatives anglicanes, on ne ferait en réalité qu’ajouter du cléricalisme au cléricalisme, tout en sacrifiant aux confusions idéologiques de genres.


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Opinions

Diaconat féminin : « L’Église devrait relire l’Évangile sans les biais de 18 siècles de patriarcat »
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Le christianisme est-il de droite ou de gauche ? Le débat passionne les lecteurs de la Croix

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Diaconat féminin : « L’Église devrait relire l’Évangile sans les biais de 18 siècles de patriarcat »
tribune
Sylvaine Landrivon
Docteure en théologie, co-présidente du Comité de la jupe
Carmen Chaumet
Responsable du pôle international du Comité de la jupe
Dans un récent texte publié par La Croix, le père Denis Biju Duval explique pourquoi selon lui le diaconat féminin serait une « fausse bonne idée », alors qu’il a été au cœur des débats du synode. Sylvaine Landrivon et Carmen Chaumet lui répondent, et dénoncent une « approche masculiniste ».

Sylvaine Landrivon et Carmen Chaumet , le 15/11/2024

Des défenseurs de l’ordination des femmes tiennent des banderoles lors d’une manifestation à Rome, juste devant le Vatican où le pape François tient le synode des évêques, vendredi 4
Quand le patriarcat catholique se préoccupe de combattre le « machisme clérical » en dénonçant l’ordination de « diaconesses » comme une « fausse bonne idée », une large moitié du peuple de Dieu a toutes les raisons de s’inquiéter.
Cette tribune illustre toutes les chausse-trapes dont l’institution a balisé sa tradition pour exclure les femmes des charges de la transmission de l’Évangile, et pour ainsi le trahir. Exeunt Sarah, Déborah, Tsipporah, Judith, Marie, la Magdaléenne, la Samaritaine… Oubliée l’humanité créée pour la relation et l’alliance entre humains égaux devant
Approche masculiniste
Pour reprendre l’argumentation à son début, faut-il d’abord rappeler que le terme grec diaconos ne possède pas de féminin dans le Nouveau Testament, même pour décrire le ministère de Phoébé la collaboratrice de Paul ? Il importe donc de conserver pour cette fonction le terme « diacre » même en référence aux femmes. Mais peut-on reprocher cette féminisation lexicale à quelqu’un qui croit encore que « le mot Dieu se conjugue au
Lire la Bible sans androcentrisme
Quant à considérer que l’incarnation du Verbe dans un corps masculin exclurait le féminin et que le choix des apôtres se réduirait à celui des Douze, quelle piètre analyse théologique à laquelle n’adhèrent sans doute plus que quelques membres de l’entre-soi clérical romain. Faut-il encore rappeler que si Jésus a nommé Douze « apôtres » dont les noms varient d’un évangile à l’autre, ce n’est pas pour établir spécifiquement ces individus dans un rôle prédéfini, mais pour évoquer l’ensemble du peuple élu, en référence à la symbolique du nombre « 12 ».

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D’ailleurs la remarque de Paul aux Corinthiens expliquant que le Christ ressuscité « est apparu à Céphas, puis aux Douze » (1 Co15, 5), montre assez son caractère purement symbolique puisque dans ce verset, Pierre étant ajouté aux Douze, les disciples présents seraient… treize, sans compter Paul qui, lui-même, qualifie également Junia d’apôtre. Apprendre à lire la Bible sans androcentrisme et sans faire de saute-versets permet d’éviter de lourdes erreurs.

Infaillibilité papale
Toutefois, sans doute conscient du manque de pertinence scripturaire, cet article se réfugie bien vite derrière la tradition, sous la loi d’infaillibilité d’un pape qui a décidé d’interdire toute approche de l’ordination presbytérale des femmes. Or dans la rubrique ecclésiologie, mettre le diaconat comme degré nécessaire vers le presbytérat, c’est avoir lu trop vite Lumen gentium de Vatican II au § 29 de la constitution hiérarchique de l’Église. Ainsi, les diacres permanents, généralement mariés seraient-ils susceptibles d’accéder à la prêtrise ? Non bien sûr ! Les femmes peuvent donc tout aussi bien assumer cette charge.

Les arguments théologiques et ecclésiologiques se révélant sans fondement, reste pour cette posture typiquement cléricale, un retour à l’anthropologie essentialiste. Il est presque surprenant de ne pas voir apparaître la notion de « nature » de « la » femme, mais nous n’en sommes pas loin, puisqu’il s’agit pour « l’Église de développer une conscience plus vive des charismes féminins et de leur originalité » On retrouve donc bien ce qu’a répondu le pape François à l’université de Louvain quand il considère que « la femme est accueil fécond, soin, dévouement vital ».

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Il ne manque que le renvoi à l’imitation de la « Vierge Marie » et la réitération de l’insistance sur le schéma « marial-pétrinien » qui accorde aux hommes à la suite de Pierre, l’autorité, et aux femmes la dignité d’être « épouse et mère » selon le modèle de Marie, comme si l’assemblée ecclésiale tout entière n’était pas cette épouse du Christ ? ! Comme si le fait de confier les clefs à Pierre était plus important que d’envoyer la Magdaléenne annoncer la résurrection, ou d’unir Marie avec le « bien-aimé » pour fonder une Église universelle d’humains toutes et tous frères et sœurs de Jésus, sans plus de hiérarchie !

Une Église vivante
Dès lors, la question est moins de réclamer le diaconat pour les femmes, ce que nous revendiquons pourtant avec le soutien d’une immense partie de l’assemblée ecclésiale (voir le succès de notre campagne « Pourquoi pas moi ? » lancée par le Comité de la Jupe) mais de nous désoler de ce refus de vivre dans une Église semper reformanda, c’est-à-dire vivante !

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À quand un retour à l’Écriture pour réformer cette structure en pleine « implosion » ? Ce qui nous rend inconsolables, c’est la surdité de notre Institution, son manque de courage évangélique et son refus de relire l’Évangile sans les biais de 18 siècles de patriarcat qui ont invisibilisé les femmes que Jésus a tant mises en

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