Les mormons et la Bible
“Nous croyons que la Bible est la parole de Dieu, pour autant qu’elle est traduite correctement”, dit le huitième des Articles de foi mormons. Et d’ajouter: “Nous croyons aussi que le Livre de Mormon est la parole de Dieu.” Beaucoup se demandent cependant pourquoi d’autres écrits sont nécessaires.
Bruce McConkie, un ancien, a déclaré: “Personne sur terre n’a de plus grand respect pour la Bible que [les mormons]. (...) Mais nous sommes aussi convaincus que (...) la Bible ne contient pas tout ce qui est nécessaire au salut.” Le président Gordon Hinckley a écrit, dans une brochure intitulée Qui sont les mormons? (angl.), que l’existence de nombreuses sectes et Églises “prouve que la Bible ne se suffit pas à elle-même”.
Alléguant de nombreuses suppressions et erreurs de traduction dans le texte, les rédacteurs mormons expriment un profond scepticisme quant à la fiabilité de la Bible. Dans son livre Études des articles de foi, l’apôtre mormon James Talmage donne ce conseil: “Que la Bible soit donc lue avec révérence et un soin pieux, le lecteur recherchant toujours, par la prière, la lumière de l’Esprit afin de pouvoir discerner les erreurs des hommes.” Orson Pratt, un des premiers apôtres mormons, est allé jusqu’à dire: “Qui sait si un seul verset de la Bible a échappé à l’altération?”
Toutefois, dans ce domaine, les mormons ne semblent pas être au courant de tous les faits. Certes, la Bible a été copiée et traduite maintes et maintes fois au fil des siècles. Cependant, les preuves de son intégrité ne manquent pas. Des milliers de manuscrits hébreux et grecs de l’Antiquité ont été comparés à des copies plus récentes de la Bible. Par exemple, on a collationné un des rouleaux de la mer Morte, contenant la prophétie d’Ésaïe et daté du IIe siècle avant notre ère, avec un manuscrit plus récent de 1 000 ans. De grosses altérations ont-elles été relevées dans le texte? Absolument pas! En fait, d’après un bibliste, les quelques variantes découvertes “étaient principalement dues à des lapsus de la plume et à des différences d’orthographe”.