[size=38]Qui sont les coptes en France ?[/size]
Alors que la construction d’une église copte à Sarcelles rencontre l’opposition de certains riverains, La Croix se penche sur cette communauté mal connue.
Messe dominicale copte orthodoxe dans l’église de l'Archange Michel et de Saint Georges à Villejuif, le 26 avril 2015.[size=12]GUILLAUME POLI/CIRIC[/size]
Le maire (PS) de Sarcelles François Pupponi l’admet volontiers : l’opposition de certains riverains au projet de construction d’une église copte dans le quartier historique de Sarcelles (le Village) l’a fait « tomber des nues ».
« En vingt ans de mandat, c’est la première fois que la construction d’une église pose problème », déplore l’élu, convaincu qu’il y a de la part de ces habitants en colère « beaucoup d’ignorance ». Il rappelle que certains n’avaient pas non plus vu d’un bon œil l’arrivée de chrétiens chaldéens il y a trente ans, et que leur intégration à Sarcelles est aujourd’hui « exceptionnelle ».
Cela fait déjà une quinzaine d’années que cette commune du Val-d’Oise connue pour son cosmopolitisme abrite une église copte-orthodoxe. Mais le petit bâtiment de 60 m² était devenu trop étroit pour accueillir les 200 fidèles qui se rendent à la messe chaque dimanche. Alors la paroisse a décidé de déménager quelques rues plus loin, dans un ancien corps de ferme réaménagé et agrandi.
Seulement voilà : plusieurs voisins s’opposent à ce projet et ont manifesté leur mécontentement en conseil de quartier, jeudi 9 mars, alors que le chantier était déjà bien avancé. Certains ont dit redouter des difficultés de stationnement, d’autres de voir leurs impôts financer cette église, et d’autres encore ont demandé l’interdiction de sa construction « au nom de la laïcité ».
François Pupponi reconnaît qu’il aurait pu expliquer davantage ce projet aux voisins, sans se contenter d’afficher publiquement le permis de construire. Mais le maire déplore aussi une certaine « montée de l’intolérance », ainsi qu’un décalage entre le discours théorique de soutien aux chrétiens d’Orient et leur accueil dans les faits. « Ils ont beau être chrétiens, dès lors qu’ils ne sont pas d’ici, les gens se demandent ce qu’ils viennent faire là… »
À lire aussi
Qui sont les coptes ?
Il est vrai que les coptes ne forment pas la communauté chrétienne la plus visible en France. Avant l’importante émigration égyptienne des années 1970, ils n’étaient qu’une poignée de fidèles. Ils n’avaient des messes que pour Noël et Pâques, célébrées dans des églises catholiques par des prêtres coptes-orthodoxes venus spécialement d’autres pays d’Europe.
Les choses ont changé en 1974, alors que de plus en plus d’Égyptiens émigraient en Amérique du nord ou en Europe, à la recherche d’une meilleure situation économique.
Aujourd’hui, deux Eglises coptes orthodoxes coexistent en France, indépendantes l’une de l’autre.
Mgr Athanasios est le métropolite de l’Eglise copte « de » France, dont il est le seul évêque. La paroisse de Sarcelles, placée sous la responsabilité d’un prêtre égyptien et rassemblant des fidèles surtout égyptiens, en fait partie. Pour le reste, cette Eglise accueille un certain nombre d’anciens prêtre catholiques latins ou orthodoxes byzantins séparés de leur Eglise d’origine.
Par ailleurs, l’Eglise copte « en » France a maintenant deux évêques et rassemble 98 % des coptes orthodoxes en France. Très dynamique, elle compte des paroisses en région parisienne, à Lyon, Marseille et des communautés grandissent également à Nice ou Strasbourg….
Soumis à de nombreuses exactions ces dernières années, les chrétiens coptes pèsent encore lourd dans la société égyptienne, dont ils représenteraient 10 % des 90 millions d’habitants.
Si les paroisses de région parisienne sont plutôt arabophones – conduites par des prêtres égyptiens –, l’usage du français y est de plus en plus fréquent dans la liturgie. « La jeune génération est de parents ou grands-parents égyptiens mais n’a parfois jamais vécu en Égypte et ne parle pas toujours arabe », explique Mgr Athanasios. « Notre liturgie mêle de plus en plus les langues arabe, française et copte »
Il y a aussi en France une communauté copte catholique, beaucoup moins nombreuse : environ « 200 familles », selon le diacre de cette église, dans le 18e arrondissement de Paris.
Les orthodoxes observent le calendrier julien et les catholiques le calendrier grégorien, ce qui explique que les célébrations de Noël ne tombent pas à la même date pour tous les coptes.
Alors que la construction d’une église copte à Sarcelles rencontre l’opposition de certains riverains, La Croix se penche sur cette communauté mal connue.
Les coptes sont environ 45 000 en France, principalement orthodoxes et d’origine égyptienne.
- Mélinée Le Priol,
- le 16/03/2017 à 12:50
Messe dominicale copte orthodoxe dans l’église de l'Archange Michel et de Saint Georges à Villejuif, le 26 avril 2015.[size=12]GUILLAUME POLI/CIRIC[/size]
Le maire (PS) de Sarcelles François Pupponi l’admet volontiers : l’opposition de certains riverains au projet de construction d’une église copte dans le quartier historique de Sarcelles (le Village) l’a fait « tomber des nues ».
« En vingt ans de mandat, c’est la première fois que la construction d’une église pose problème », déplore l’élu, convaincu qu’il y a de la part de ces habitants en colère « beaucoup d’ignorance ». Il rappelle que certains n’avaient pas non plus vu d’un bon œil l’arrivée de chrétiens chaldéens il y a trente ans, et que leur intégration à Sarcelles est aujourd’hui « exceptionnelle ».
Cela fait déjà une quinzaine d’années que cette commune du Val-d’Oise connue pour son cosmopolitisme abrite une église copte-orthodoxe. Mais le petit bâtiment de 60 m² était devenu trop étroit pour accueillir les 200 fidèles qui se rendent à la messe chaque dimanche. Alors la paroisse a décidé de déménager quelques rues plus loin, dans un ancien corps de ferme réaménagé et agrandi.
« Montée de l’intolérance »
Seulement voilà : plusieurs voisins s’opposent à ce projet et ont manifesté leur mécontentement en conseil de quartier, jeudi 9 mars, alors que le chantier était déjà bien avancé. Certains ont dit redouter des difficultés de stationnement, d’autres de voir leurs impôts financer cette église, et d’autres encore ont demandé l’interdiction de sa construction « au nom de la laïcité ».
François Pupponi reconnaît qu’il aurait pu expliquer davantage ce projet aux voisins, sans se contenter d’afficher publiquement le permis de construire. Mais le maire déplore aussi une certaine « montée de l’intolérance », ainsi qu’un décalage entre le discours théorique de soutien aux chrétiens d’Orient et leur accueil dans les faits. « Ils ont beau être chrétiens, dès lors qu’ils ne sont pas d’ici, les gens se demandent ce qu’ils viennent faire là… »
À lire aussi
Qui sont les coptes ?
Il est vrai que les coptes ne forment pas la communauté chrétienne la plus visible en France. Avant l’importante émigration égyptienne des années 1970, ils n’étaient qu’une poignée de fidèles. Ils n’avaient des messes que pour Noël et Pâques, célébrées dans des églises catholiques par des prêtres coptes-orthodoxes venus spécialement d’autres pays d’Europe.
De Villejuif à Toulon
Les choses ont changé en 1974, alors que de plus en plus d’Égyptiens émigraient en Amérique du nord ou en Europe, à la recherche d’une meilleure situation économique.
Aujourd’hui, deux Eglises coptes orthodoxes coexistent en France, indépendantes l’une de l’autre.
Mgr Athanasios est le métropolite de l’Eglise copte « de » France, dont il est le seul évêque. La paroisse de Sarcelles, placée sous la responsabilité d’un prêtre égyptien et rassemblant des fidèles surtout égyptiens, en fait partie. Pour le reste, cette Eglise accueille un certain nombre d’anciens prêtre catholiques latins ou orthodoxes byzantins séparés de leur Eglise d’origine.
Par ailleurs, l’Eglise copte « en » France a maintenant deux évêques et rassemble 98 % des coptes orthodoxes en France. Très dynamique, elle compte des paroisses en région parisienne, à Lyon, Marseille et des communautés grandissent également à Nice ou Strasbourg….
Soumis à de nombreuses exactions ces dernières années, les chrétiens coptes pèsent encore lourd dans la société égyptienne, dont ils représenteraient 10 % des 90 millions d’habitants.
Une liturgie en français, arabe et copte
Si les paroisses de région parisienne sont plutôt arabophones – conduites par des prêtres égyptiens –, l’usage du français y est de plus en plus fréquent dans la liturgie. « La jeune génération est de parents ou grands-parents égyptiens mais n’a parfois jamais vécu en Égypte et ne parle pas toujours arabe », explique Mgr Athanasios. « Notre liturgie mêle de plus en plus les langues arabe, française et copte »
Il y a aussi en France une communauté copte catholique, beaucoup moins nombreuse : environ « 200 familles », selon le diacre de cette église, dans le 18e arrondissement de Paris.
Les orthodoxes observent le calendrier julien et les catholiques le calendrier grégorien, ce qui explique que les célébrations de Noël ne tombent pas à la même date pour tous les coptes.