[size=38]L’Église de Grèce réitère sa vive opposition à la crémation[/size]
Les faits
Le premier crématorium de Grèce a ouvert en octobre dernier dans la zone industrielle de Ritsona, à environ 80 km au nord d’Athènes.[size=12]LOUISA GOULIAMAKI/AF[/size]
« Les corps morts ne sont pas des déchets (…) L’Église s’oppose à l’incinération (…) c’est tragique de brûler ou de pulvériser tout ce qui a une vraie valeur ». Dans un document publié à la fin du mois de novembre par le saint-synode de l’Église de Grèce, elle réaffirme très fermement son opposition catégorique à l’incinération.
Ce texte de quatre pages, intitulé « Crémation des corps humains : solution décente ou recyclage ? » est adressé à « la population » et doit être distribué aux fidèles dans les églises. Comme « l’Église respecte la liberté de ceux qui choisissent de se livrer au feu (…) ces derniers doivent également reconnaître la liberté de l’Église de ne pas être obligée de célébrer les obsèques de quelqu’un qui choisit de participer de manière sélective à l’Église (…) en rejetant ses traditions funéraires comme l’enterrement », est-il souligné.
À lire aussi
La crémation au cœur d’une lutte de pouvoir en Grèce
Ce document est publié un peu plus d’un mois après l’ouverture du premier crématorium de Grèce, bâti à l’aide de fonds privés à Ritsona, à 80 km d’Athènes, dans l’un des derniers pays de l’Union européenne à rendre possible l’incinération des défunts. En Grèce, où une très grande majorité des habitants se proclament orthodoxes, les différents de crématorium avaient jusqu’ici été bloqué par l’opposition de l’Église.
En 2006, une loi avait autorisé pour la première fois « la crémation des corps », une réforme réclamée à la fois par les partisans de plus de laïcité et par de nombreuses municipalités, confrontées à un manque de places dans les cimetières.
Les religions autorisent-elles la crémation ?
En l’absence de centre funéraire d’incinération, des centaines de familles grecques étaient ainsi contraintes de transporter la dépouille de leurs proches en Bulgarie voisine. Pendant la crise, le recours à l’incinération n’a cessé de croître en raison du coût plus élevé d’un enterrement.
La position de l’Église de Grèce, elle, n’a pas évolué. Déjà, en 2014, dans une circulaire du saint-synode, l’organe décisionnel de l’Église orthodoxe grecque, elle assurait que les personnes souhaitant être incinérées n’auront pas droit à des obsèques religieuses. Il était souligné que l’Église n’acceptait pas l’incinération « car le corps est un temple du Saint-Esprit ». « Celui qui exprime l’intention d’être incinéré affirme sa séparation de l’Église et n’a pas droit à un office religieux », était-il également spécifié.
L’Église catholique précise les règles de la crémation
Le refus de l’Église de Grèce est souvent mis par ses opposants sur le compte de motivations financières ce à quoi elle répond que si c’était le cas, elle exhorterait plutôt le clergé à poursuivre les funérailles de ceux qui étaient incinérés pour bénéficier d’une rémunération. L’Église de Grèce s’inscrit dans la tradition de l’orthodoxie sur l’incinération.
De son côté, l’Église catholique a précisé les règles de la crémation en octobre 2016. La Congrégation pour la doctrine de la foi avait réaffirmé la préférence de l’Église pour l’inhumation des corps, tout en reconnaissant que « la crémation n’est pas interdite » et en établissant des normes pour la conservation des cendres.
Les faits
Un peu plus d’un mois après l’inauguration du premier crématorium en Grèce, l’Église orthodoxe a réitéré son opposition à l’incinération des défunts et son refus de célébrer des obsèques religieuses en cas de crémation.
- Arnaud Bevilacqua (avec AFP),
- le 06/12/2019 à 17:44
Le premier crématorium de Grèce a ouvert en octobre dernier dans la zone industrielle de Ritsona, à environ 80 km au nord d’Athènes.[size=12]LOUISA GOULIAMAKI/AF[/size]
« Les corps morts ne sont pas des déchets (…) L’Église s’oppose à l’incinération (…) c’est tragique de brûler ou de pulvériser tout ce qui a une vraie valeur ». Dans un document publié à la fin du mois de novembre par le saint-synode de l’Église de Grèce, elle réaffirme très fermement son opposition catégorique à l’incinération.
Rejet des traditions funéraires
Ce texte de quatre pages, intitulé « Crémation des corps humains : solution décente ou recyclage ? » est adressé à « la population » et doit être distribué aux fidèles dans les églises. Comme « l’Église respecte la liberté de ceux qui choisissent de se livrer au feu (…) ces derniers doivent également reconnaître la liberté de l’Église de ne pas être obligée de célébrer les obsèques de quelqu’un qui choisit de participer de manière sélective à l’Église (…) en rejetant ses traditions funéraires comme l’enterrement », est-il souligné.
À lire aussi
La crémation au cœur d’une lutte de pouvoir en Grèce
Ce document est publié un peu plus d’un mois après l’ouverture du premier crématorium de Grèce, bâti à l’aide de fonds privés à Ritsona, à 80 km d’Athènes, dans l’un des derniers pays de l’Union européenne à rendre possible l’incinération des défunts. En Grèce, où une très grande majorité des habitants se proclament orthodoxes, les différents de crématorium avaient jusqu’ici été bloqué par l’opposition de l’Église.
Ouverture d’un premier crématorium
En 2006, une loi avait autorisé pour la première fois « la crémation des corps », une réforme réclamée à la fois par les partisans de plus de laïcité et par de nombreuses municipalités, confrontées à un manque de places dans les cimetières.
Les religions autorisent-elles la crémation ?
En l’absence de centre funéraire d’incinération, des centaines de familles grecques étaient ainsi contraintes de transporter la dépouille de leurs proches en Bulgarie voisine. Pendant la crise, le recours à l’incinération n’a cessé de croître en raison du coût plus élevé d’un enterrement.
« Le corps est un temple du Saint-Esprit »
La position de l’Église de Grèce, elle, n’a pas évolué. Déjà, en 2014, dans une circulaire du saint-synode, l’organe décisionnel de l’Église orthodoxe grecque, elle assurait que les personnes souhaitant être incinérées n’auront pas droit à des obsèques religieuses. Il était souligné que l’Église n’acceptait pas l’incinération « car le corps est un temple du Saint-Esprit ». « Celui qui exprime l’intention d’être incinéré affirme sa séparation de l’Église et n’a pas droit à un office religieux », était-il également spécifié.
L’Église catholique précise les règles de la crémation
Le refus de l’Église de Grèce est souvent mis par ses opposants sur le compte de motivations financières ce à quoi elle répond que si c’était le cas, elle exhorterait plutôt le clergé à poursuivre les funérailles de ceux qui étaient incinérés pour bénéficier d’une rémunération. L’Église de Grèce s’inscrit dans la tradition de l’orthodoxie sur l’incinération.
De son côté, l’Église catholique a précisé les règles de la crémation en octobre 2016. La Congrégation pour la doctrine de la foi avait réaffirmé la préférence de l’Église pour l’inhumation des corps, tout en reconnaissant que « la crémation n’est pas interdite » et en établissant des normes pour la conservation des cendres.