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Quelles sont les différences entre une Bible protestante, catholique, orthodoxe ?

+7
gnosis
papy
samuel
Josué
vulgate
Mikael
chico.
11 participants

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chico.

chico.

[size=38]Quelles sont les différences entre une Bible protestante, catholique, orthodoxe ?[/size]
Il n’y a qu’une Bible, mais toutes les Bibles ne comportent pas les mêmes textes.  
 Un contenu proposé par Alliance biblique française (ABF)

chico.

chico.

Ces différences s’expliquent par les origines linguistiques des Ecritures et par l’histoire des Eglises.
Première traduction de la Bible
Pour comprendre la différence entre les bibles protestantes, catholiques et orthodoxes, il faut remonter loin dans l’histoire, avant même l’apparition du christianisme.
Au 2e siècle avant notre ère, alors que la langue grecque a conquis tous les pays méditerranéens, les juifs établis à Alexandrie éprouvent le besoin d’avoir leurs Ecritures saintes dans la langue qu’ils parlent au quotidien. Ils réalisent donc une traduction de la Tora d’abord, puis des autres livres saints, d’hébreu en grec. La légende raconte que cette traduction a été réalisée par 72 savants en 72 jours, d’où son nom de Septante. Les juifs de cette époque ne se sont pas contentés de traduire les livres autrefois écrits en hébreu, ils y ont ajouté d’autres textes religieux plus récents, directement écrits en grec ou en tous cas fortement influencés par la nouvelle culture hellénistique.
La Septante n’est pas une simple traduction, mais elle représente déjà un gros effort de transculturation. En effet, lorsque des expressions ou des images risquent de ne pas être comprises par des gens qui évoluent en milieu hellénistique, la Septante transpose le texte pour le rendre compréhensible. Dans la version grecque du livre d’Esther par exemple, même les noms des personnages de l’histoire sont modifiés afin que l’histoire sonne moins exotique aux oreilles de ses auditeurs.
En utilisant toutes les ressources de la langue grecque, notamment la conjugaison, la Septante accentue dans les textes bibliques l’attente messianique (un envoyé de Dieu qui viendra pour rétablir la justice) et l’attente eschatologique (une intervention magistrale de Dieu à la fin des temps qui met fin à l’empire du mal).
Tout naturellement, les premiers chrétiens ont utilisé ce texte grec de la Bible qui préparait si bien le terrain de leur conviction principale : Jésus de Nazareth est le Messie annoncé par les prophètes et attendu par les juifs. Quasiment toutes les citations de l’Ancien Testament dans les écrits du Nouveau Testament sont réalisées à partir de la Septante. Lorsqu’après les apôtres, les Pères de l’Église ont commenté les Écritures, c’est encore à partir de la Bible grecque et en langue grecque qu’ils ont écrit leurs ouvrages.
Plusieurs ruptures
Un premier changement survient à la fin du 1er siècle. Le judaïsme pharisien réuni à Yavné au nord de la Palestine détermine la liste des livres qu’il considère comme inspirés. En réaction peut-être avec le christianisme qui s’est approprié la Septante, le judaïsme se recentre sur les seuls livres dont il est sûr qu’ils ne sont pas influencés par la culture grecque. Les livres tardifs que la Septante avait intégrés sont donc désormais exclus du corpus de livres saints.
Un deuxième changement intervient en 380, lorsque le pape Damase demande à Jérôme de réaliser une traduction officielle de la Bible en latin pour l’Eglise d’occident. Jérôme prend son travail très à cœur, il se rend en Palestine pour apprendre l’hébreu et rechercher des manuscrits très fiables. Pour lui, la traduction de la Bible doit se fonder sur les textes originaux, hébreu pour l’Ancien Testament et grec pour le Nouveau.
Ainsi l’Église d’Occident diverge-t-elle des Églises d’Orient qui restent attaché à la version grecque intégrale. Aujourd’hui encore, toutes les traductions de la Bible en milieu orthodoxes sont réalisées à partir de la Bible grecque.
Troisième changement avec l’apparition de la Réforme au 16e siècle. Les réformateurs s’inscrivent dans le renouveau humaniste qui retourne aux sources des Ecritures plutôt que de s’en tenir au latin. Luther pour l’Allemagne, Olivétan pour la France et la Suisse, traduisent donc à partir de la bible hébraïque, mais ils traduisent aussi à partir du grec les livres tardifs du judaïsme. Comme ces livres ne sont pas reconnus comme inspirés par les juifs, les réformateurs les regroupent à la fin de l’Ancien Testament sous le noms de « Livres apocryphes », un mot grec qui signifie « caché ».
Lorsque l’Église catholique examine ses propres positions face à l’interpellation de la Réforme, au concile de Trente, elle se penche sur le sort de ces livres et refusant les arguments avancés par les protestants, elle considère quant à elle que ces livres sont tout aussi inspirés que les autres et qu’ils constituent un deuxième canon, grec, à côté de l’ancien canon hébraïque. D’où le nom de « deutérocanoniques » qu’elle donne à cette collection de livres grecs.
Pendant plusieurs siècles, la situation demeurera à l’identique. Les choses changent à nouveau avec l’apparition des Sociétés bibliques au début du 19e siècle. Leur objectif est de diffuser la Bible le plus largement possible. Étant donné que ces livres apparaissent comme secondaires pour les protestants, on considère que de ne pas les intégrer dans la Bible permettra de faire des économies et donc de diffuser davantage de bibles. Cette habitude de ne pas intégrer les livres deutérocanoniques dans les bibles protestantes s’est très largement répandue.
Des différences liées à l’histoire des Églises
En résumé :

  • Les Bibles orthodoxes sont traduites à partir de l’Ancien Testament grec. Elles intègrent naturellement les livres apocryphes.

  • Les Bibles catholiques sont traduites à partir de l’hébreu (jusqu’au 19e elles se contentaient de partir du latin) et elles intègrent les livres deutérocanoniques.

  • Les Bibles protestantes sont traduites à partir de l’hébreu et elles ne comportent en général pas les livres apocryphes.

  • Les Bibles juives ne contiennent ni les livres apocryphes, ni le Nouveau Testament.


Depuis les années 70 est intervenu un accord entre le Vatican et les Sociétés bibliques qui travaillent à la diffusion de la Bible dans la plupart des pays du monde avec un souci de servir tous les croyants. On a ainsi défini le concept d’édition interconfessionnelle de la Bible : les livres deutérocanoniques sont présents, mais ils sont regroupés dans une section particulière à la jonction de l’Ancien et du Nouveau Testament. En français la Bible TOB (Traduction Œcuménique de la Bible) a été la première à inaugurer ce principe. Elle a été suivi depuis par d’autres éditions de la Société biblique : la Bible en français courant et la Bible Parole de Vie.
La liste des livres apocryphes : Tobit, Judith, 1 et 2 Maccabées, Sagesse, Ecclésiastique (ou Siracide), Baruc. Les livres d’Esther et de Daniel reçoivent dans la version grecque des suppléments significatifs.
Lire la suite sur Alliance biblique française (ABF)

Mikael

Mikael
MODERATEUR
MODERATEUR

Les bibles catholiques et orthodoxes contiennent les livres apocryphes.

vulgate

vulgate

Mikael a écrit:Les bibles catholiques et orthodoxes contiennent les livres apocryphes.
Les Bibles Orthodoxes contiennent les apocryphes des Bibles catholiques plus d'autres apocryphes qui leur sont propres, tels que 3 et 4 Macchabée.

Josué

Josué
Administrateur

Les Bibles françaises (ou européennes) d'utilisation usuelle sont pratiquement toutes traduites sur l'hébreu pour l'Ancien Testament...
 
Les Bibles françaises, aujourd’hui, sont pratiquement toutes traduites à partir du texte hébreu pour l’Ancien Testament. Cela ne va pas sans poser problème à l’Église Orthodoxe qui, dans sa réflexion théologique et surtout dans sa liturgie, est toujours partie de la Septante. D’où cette question pour nombre d’orthodoxes français aujourd’hui : faut-il lire l’Ancien Testament dans nos Bibles modernes traduites de l’hébreu ou seulement dans la Septante ?
Nous abordons un problème qui existe non seulement à l'Institut Saint-Serge mais chez nombre d'orthodoxes français : faut-il lire l'Ancien Testament dans nos Bibles modernes ou seulement dans la Septante ?
Les Bibles françaises (ou européennes) d'utilisation usuelle sont pratiquement toutes traduites sur l'hébreu pour l'Ancien Testament, alors que l'Église Orthodoxe s'est basée de tout temps sur la Bible grecque pour son expression théologique et surtout pour sa liturgie : tropaires divers, odes des matines, versets psalmiques, cantiques et lectures bibliques... - la Septante fut alors traduite dans les langues anciennes des pays orthodoxes.
Cette Bible grecque, la Septante, est actuellement en cours de traduction française (Collection « La Bible d'Alexandrie » aux éditons du Cerf, Paris), mais elle n'est pas le texte communément lu par les chrétiens de toutes confessions et les chercheurs. C'est le texte hébraïque que traduit en français la TOB, la Bible de Jérusalem, Segond... Ce qui pose problème, car ce sont les seules Bibles complètes dans nos langues modernes les plus courantes et peu sont capables de lire couramment la Septante en grec ancien ou en slavon. Et, de plus, comment assumer le fait que, pour la majorité des orthodoxes, seule la Septante est la Bible chrétienne authentique au détriment du texte hébreu...
Y a-t-il vraiment deux blocs ? La Septante « sainte » et cette autre que nous sommes obligés de lire, puisque c'est la seule Bible complète traduite en français et celle dont tout le monde se sert ?
Essayons de nuancer les différences et de montrer ce que chacune peut apporter.
Rappel historique
À la fin du 1er siècle de notre ère en Palestine, lors de la reconstruction du Judaïsme après la destruction du Temple en 70, les docteurs juifs vont choisir et stabiliser un type de texte biblique. Plus tard, du 6e au 9e siècle, les Massorètes en fixeront la lecture et le sens définitif en mettant en place un système de vocalisation et de ponctuation (d'après un usage oral ancien que les Massorètes ont voulu préserver). C'est pourquoi, à l'époque moderne, il sera appelé le Texte Massorétique (TM). Mais le texte du 1er siècle, encore consonantique, n'est pas exactement la forme textuelle hébraïque qui avait été traduite en grec à partir du 3e siècle av. J.-C : la Septante (LXX), dont on a pu noter les différences, les écarts d'avec le texte hébreu standard, ce texte reçu par la Synagogue au 1er siècle, le futur TM. De là viennent toutes nos difficultés !
1. La  Septante et ses versions révisées
On sait également que la Septante fut très tôt révisée, dès avant notre ère. Puis, alors qu'elle était en faveur chez les Juifs de langue grecque, elle devint suspecte auprès des autorités juives palestiniennes pour plusieurs raisons : le mauvais état du texte causés par la transmission manuscrite ; une hellénisation supposée de la Bible hébraïque lors de son passage à la langue grecque ; peut-être aussi à cause du renouveau des études bibliques hébraïques de l'époque (la LXX contenait en plus des livres bibliques postérieurs à l'ère prophétique) ; mais cette méfiance fut surtout favorisée par l'utilisation doctrinale qu'en faisait la jeune Église chrétienne. Le Judaïsme dut se défendre. Donc, pour rendre le texte grec plus conforme au texte hébreu d'usage officiel, des lettrés juifs de langue grecque furent chargés de réviser le texte traduit et de l'aligner sur l'hébreu officiel. Les réviseurs les mieux connus sont ceux des 1er et 2e siècles : je les cite chronologiquement : Théodotion, Aquila, Symmaque.
Les Pères grecs et latins connaissaient les versions grecques révisées et s'en sont servis pour leur doctrine, mais ils les ont aussi critiquées quand celles-ci s'opposaient à la tradition chrétienne. Car, en même temps, les réviseurs avaient retraduit autrement certains mots grecs de la LXX pour en limiter la portée messianique chrétienne. Par exemple, Aquila remplace « christos » (oint) par « eleimmenos » ; « parthenos », vierge (cf. Is 7,14 cité par Matthieu 1,23), fut retraduit par « neanis », jeune fille, par Aquila et Theodotion, une traduction plus proche de l'almah hébraïque correspondante. Certains Pères comme Irénée ou Justin exprimeront leur mécontentement. Irénée fustige les deux réviseurs : « Elle n'est donc pas vraie, la version de certains traducteurs qui osent traduire ainsi l'Écriture [...] détruisant [...] l'économie divine et réduisant à néant le témoignage des prophètes, qui est l'œuvre de Dieu » (Contre les hérésies, III, 21, 1). Justin s'élève à l'égard de « ceux qui ne reconnaissent point exacte la traduction (des) soixante-dix vieillards [...] et  (qui) essayent de faire eux-mêmes leur traduction [...] dénaturant les interprétations des anciens » (Dialogue avec Thryphon, § 71 et 84).
Mais il n'en demeure pas moins que les Pères se sont montrés très libres vis-à-vis de ces versions grecques révisées et s'en sont indifféremment servies quand elles pouvaient appuyer leur doctrine.
C'est ce qu'a fait Saint Irénée : il va même mettre ensemble les deux variantes d'un seul texte à l'appui de sa christologie pour démontrer la divinité du Messie.
Il utilise un exemple significatif à cet égard, celui d'Isaïe 9,5 qui annonce la naissance du Roi Messie, c'est-à-dire du roi israélite et en définitive celle du Christ. Le texte a deux variantes et Saint  Irénée va les utiliser l'une et l'autre pour son commentaire.
Le TM dit : « Et son nom est appelé : Merveilleux conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix ». Ces quatre titres royaux traduisent les capacités du futur roi pour gouverner, faire la guerre et instaurer la paix pour le peuple, dont il est le père. Ces quatre titres du roi davidique sont curieusement « divinisants », même en hébreu.
La LXX ne connaît qu'un seul titre : « Et son nom est appelé l'Ange (= envoyé, messager) du grand Conseil... paix et santé à lui », ce qui traduit une influence royale hellénistique - c'est l'époque de la traduction en grec des prophètes - dans l'expression des qualités de ce futur roi issu de David.
Irénée se sert de l'appellation « Ange du Grand Conseil » pour exprimer que le Fils de Dieu est issu humainement de David : « Un seul et même "Fils de Dieu, Jésus-Christ ", annoncé par les prophètes, issu du fruit des entrailles de David, "l'Emmanuel", le Messager du Grand Conseil du Père [...] par qui Dieu a fait se lever sur la maison de David le « Soleil levant »... (qui) est aussi Fils de David » (Contre les hérésies, III, 16, 3).
Et, quelques dizaines de pages plus loin, Saint Irénée utilise l'autre variante provenant du grec révisé pour exprimer la nature divine du Christ : « D'une part il est "homme", "sans gloire", "soumis à la souffrance" (cf. Is 53, 2-3) [...] D'autre part, il est le "Seigneur Saint", "Admirable", "conseiller [...] "Dieu fort" » (Contre les hérésies, III, 19, 2, 3).
Dans sa Démonstration de la prédication apostolique, saint Irénée cite également les deux formes du texte d'Isaïe pour exprimer les deux natures du Christ. « (Isaïe) l'appelle "admirable conseiller" d'abord du Père. C'est par son conseil que le Père fait tout en commun avec lui, comme il est dit [...] "faisons l'homme à notre image et à notre ressemblance" (Gn 1,27)... mais il est aussi notre conseiller demeurant avec nous, nous donnant des avis, sans nous faire violence comme nous, lui qui est cependant le Dieu fort » (Démonstration de la Prédication apostolique, § 55). Il est remarquable que les deux variantes, citées successivement, permettent à Saint Irénée de montrer ici la continuité de l'œuvre du Christ, de la création de l'homme à l'Incarnation.
Origène aussi connaissait ces variantes et les avaient notées en mettant en parallèles texte hébreu,  LXX et versions révisées dans ses Hexaples.
Il montre l'importance de ces variantes : pour lui, « une prophétie qui ne se trouve pas chez les LXX... mais qui figure dans l'hébreu (est) pleine d'enseignement nécessaire, qui peut [...] convertir notre âme » (Homélies sur Jérémie 16,10). S'il existe deux leçons, « il faut à la fois expliquer la leçon ordinaire qui a cours dans les églises et ne pas laisser inexpliquée celle qui vient de l'hébreu » (14,3 ; 15,5). Il faisait donc des commentaires spirituels sur les variantes elles-mêmes.
Les Pères reconnaissaient donc cette pluralité textuelle : ils citaient la LXX, les versions révisées et accordaient donc une certaine valeur à l'hébreu officiel sous-jacent.
On peut donner un autre exemples : les « non messianismes » de la Septante, c'est-à-dire le coup d'arrêt donné par la tradition grecque à l'interprétation messianique du texte hébreu.
Si le texte de la Septante a favorisé réellement une lecture messianique chrétienne - on peut faire toute une liste de versets en grecs annonçant le Messie chrétien, d'autres textes révèlent au contraire un non messianisme au bénéfice de l'équivalent hébreu. Par exemple, quand Matthieu (2,15) veut justifier le retour d'Égypte de Jésus et de sa famille qui avait fui Hérode, il cite le prophète Osée (11,1) qui dit à propos d'Israël : « Quand Israël était jeune, je l'ai aimé, et d'Égypte, j'ai appelé mon fils ». Alors que la LXX dit : « Parce qu'Israël (était) en bas âge, moi aussi je l'ai aimé et, d'Égypte, j'ai appelé ses enfants », ce qui ne pouvait pas être utilisé par l'Evangéliste comme lecture messianique typologique du Christ : seul « mon fils » peut désigner Jésus. Matthieu utilise-t-il un autre modèle grec proche du texte hébreu standard ? Ce sera en tout cas la future lecture massorétique d'Osée 11,1.
Ces variantes ont donc pénétré dans le Nouveau Testament et dans l'Église chrétienne. Dès les écrits rédigés en grec que l'on réunira sous ce nom, les citations de l'Ancien Testament y sont faites selon le grec de la Septante, et parfois sous une forme révisée sur l'hébreu : Jn 19,37 cite Za 12,10 selon Théodotion : « Celui qu'ils ont transpercé », et non selon la LXX : « Parce qu'ils ont dansé autour de lui avec dérision ».
Et même dans les grands manuscrits en onciales des 4e et 5e siècles, qui nous ont transmis le texte de la LXX, les formes révisées sont abondantes : c'est le Daniel de Théodotion qui se trouve inséré dans le Vaticanus, et non le Daniel LXX ; le Qohelet, vraisemblablement, est celui d'Aquila.
Si nous insistons sur les versions grecques révisées de la LXX et sur le modèle hébreu standard, c'est pour montrer qu'ils étaient passés dans les écrits du Nouveau Testament et dans la doctrine chrétienne. Donc des chrétiens préférèrent parfois - via la langue grecque - la forme hébraïsée du texte à la forme de la Septante ancienne.
Ce qui nous amène au point suivant : souligner en quelques mots l'importance de la langue grecque.
2. La Septante et la langue grecque
Il est indéniable que la traduction des Saintes Écritures de l'hébreu en grec fut très importante pour le christianisme. La version grecque des livres écrits en hébreu ne pouvait pas être un pur décalque. On est passé d'une langue sémitique à la langue de la civilisation hellénique, qui ouvrira la voie au christianisme, c'est-à-dire d'une langue concrète à une langue capable d'abstraction, et pouvant exprimer une philosophie. Cependant l'usage de mots grecs, issus parfois de la philosophie grecque, n'entraîna pas une hellénisation de la Bible. Le sens biblique fut préservé. Les Pères de l'Église ne s'y sont pas trompés, qui utilisèrent la langue grecque pour leur exégèse patristique (à la suite de Philon d'Alexandrie) et leurs commentaires à visée théologique.
La Septante a fourni aux premiers chrétiens leur langue religieuse. Déjà l'unité de langue établit plus nettement l'unité des deux Testaments. La foi en la Résurrection des morts, essentielle pour les chrétiens, fut soulignée davantage par la Septante (et contribua à en développer le thème pour les juifs). De plus, les grandes affirmations théologiques sur le Dieu unique, sur sa Parole (Logos), sur son Esprit (Pneuma), sur le salut apporté aux nations, sur l'image (eikôn)  prennent appui sur les formules de la Septante.
Au cours des quatre premiers siècles, les Pères grecs, fondateurs des doctrines et de la piété chrétiennes orthodoxes, n'ont pas connu d'autres sources bibliques que la Septante dans sa pluralité textuelle acceptée.
Ce qui nous fait signaler au passage une difficulté supplémentaire : il n'y a pas qu'une seule Septante, en ce sens qu'elle n'a pas été standardisée comme le texte hébreu massorétique. Mais, de plus, après les réviseurs juifs, il y eut des recenseurs chrétiens. Par exemple, la Septante que les orthodoxes utilisent n'est pas celle de Rahlfs, la plus communément admise actuellement, mais la « LXX de l'Eglise grecque ». C'est une Septante qui est souvent marquée par la présence de doublets : à côté du texte de la Septante ancienne est insérée la leçon hébraïsante. C'est le cas en Is 9,5 où les deux variantes sont placées à la suite l'une de l'autre. La Bible slavonne est semblable. Cette Septante dépendrait de la tradition lucianique ou antiochienne (mais l'existence même de cette dernière est controversée).
3. La Septante et la Bible hébraïque : la modernité chrétienne
Pourtant, l'Ancien Testament, même traduit sur l'hébreu fait partie de la Bible chrétienne -  ce sont les mêmes récits, et il peut parfaitement être lu en référence au Nouveau Testament. Des notes en bas de page en indiquent les citations et allusions. C'est le cas de la plupart des Bibles catholique et protestante, même si elles n'ont pas la même organisation canonique des textes, en particulier pour Les deutérocanoniques..
De plus, l'Ancien Testament doit garder une valeur générale en tant que telle, et le lire, pour les chrétiens a une grande importance : les grands récits fondateurs du peuple d'Israël, le messianisme, le Royaume de Dieu, le salut, toute la thématique bibliques sont le cadre culturel et religieux, qui  permet de comprendre l'accomplissement des Écritures, et donc le message du Nouveau Testament. On peut le lire pour son profit personnel. Précisons d'ailleurs que même le monde du Nouveau Testament  renvoie essentiellement au contexte hébraïque, même si c'est à travers le contexte hellénistique ou romain.
La lecture de l'Ancien Testament permet de connaître également le milieu géographique et l'histoire du peuple hébreu que l'on peut confronter aux découvertes archéologiques. Elle ouvre ainsi la voie à toute l'exégèse, à l'énigme de la formation des textes, aux questions - et elles sont importantes actuellement - que  pose la véracité du texte inspiré quand on la confronte aux réalités du terrain.
De plus, les études actuelles sur le Judaïsme ancien éclairent le milieu de vie du Christ et même la genèse du Nouveau Testament. Le Christ fut façonné par son milieu de vie et profondément inséré dans l'histoire de son époque : Jésus a d'abord pris en charge l'espérance juive (P. grelot, L'Espérance juive à l'heure de Jésus, Paris, Desclée, 1978, p. 17) « pour la transformer de l'intérieur, non en la contredisant, mais en poussant à la limite certaines de ses virtualités latentes. Ensuite, il est devenu lui-même le centre d'une nouvelle forme d'espérance, qui relayait l'espérance juive en proclamant  son "accomplissement" ».
L'originalité de l'apport hébraïque ne doit pas se perdre et il est bon d'en retrouver le substrat dans les textes : les Septante n'ont pu reproduire à l'identique ni la syntaxe, ni le lexique, ni le rythme qui soutient le sens des phrases, ni les jeux de mot qui ont contribué à transmettre le message religieux.
Les mots hébreux ont été remplacés par des termes d'usage courant dans le monde hellénistique. Par exemple, dans le récit de la création, le chaos initial, vide et désert (« tohu wa bohu ») devint la matière « invisible et inorganisée » (et une source d'ennuis pour Origène). Le mot hébreu  « bara », créer, réservé au Seigneur, n'a pas de correspondant réel en grec (ce qui causa quelques problèmes dogmatiques). Les divers noms du Dieu des Hébreux : le Tétragramme imprononçable YHWH fut traduit par Kurios, Maître ; les différentes formes El, Eloah, Elohim devinrent toutes Theos ; les appellations El Shadday et Sabaoth furent traduites par Pantokratôr, effaçant leur origine - mais devenant une appellation de l'icône du Christ ! Gardons l'interprétation essentielle de la Tradition, mais aussi sa base, le sens hébraïque des mots bibliques.
La Septante grecque, dans sa pluralité de formes textuelles hébraïsantes ou non, ouvre plus directement sur le Nouveau Testament, base de la théologie orthodoxe et il est nécessaire de la connaître. La Septante finalement est complémentaire de la Bible hébraïque. On ne peut les opposer. Et il faut aussi vivre avec son époque,  prendre aux sérieux les questions bibliques actuelles et nos Bibles modernes, tout en n'empêchant pas une lecture orthodoxe, nous permettent de vivre à l'ère œcuménique et de rejoindre tous nos frères croyants.
 
© Madame Françoise Jeanlin, Maître de conférence en Ancien Testament à l'Institue Saint-Serge à Paris. Conférence donnée le 7 février 2008, lors du colloque : « Les Orthodoxes et la traduction de la Bible » à l'Institut Saint Serge. SBEV, Bulletin Information Biblique. n° 71 (décembre 2008), pages 8-11.

samuel

samuel
Administrateur

Je ne suis pas sur qu'il existe une bible orthodoxe traduite en français!

papy

papy

samuel a écrit:Je ne suis pas sur qu'il existe une bible orthodoxe traduite en français!
En cas sur google je n'ai pas trouvé.

vulgate

vulgate

samuel a écrit:Je ne suis pas sur qu'il existe une bible orthodoxe traduite en français!
La TOB 2010 contient tout le canon de la Bible Orthodoxe.

Josué

Josué
Administrateur

Tien je ne savais pas et pourtant je possède cette bible.

Josué

Josué
Administrateur

Un trésor oublié refait surface : l’histoire de la Bible de Makarios
EN 1993, un chercheur a trouvé dans la Bibliothèque nationale de Russie à Saint-Pétersbourg une pile de revues jaunies par le temps, la collection Revue orthodoxe. Les numéros des années 1860 à 1867 recelaient un trésor qui était resté caché au public pendant plus d’un siècle. Il s’agissait de l’ensemble des Écritures hébraïques, ou “ Ancien Testament ”, traduites en russe !
Les auteurs de cette traduction étaient Mikhail Iakovlevich Glukharev, appelé archimandrite Makarios, et Gerasim Petrovich Pavsky. Tous deux étaient des membres éminents de l’Église orthodoxe russe doublés de linguistes émérites. Lorsque ces hommes entreprirent leurs travaux au début du siècle dernier, la Bible n’avait pas encore été traduite en russe dans son intégralité.
On disposait, il est vrai, de la Bible en slavon, ancêtre de la langue russe actuelle. Au milieu du XIXsiècle, cependant, cette langue était tombée en désuétude, et seul le clergé continuait de l’employer lors des offices. Une situation comparable s’était d’ailleurs produite en Occident, où l’Église catholique avait essayé de circonscrire la Bible au latin, autre langue morte.
Makarios et Pavsky cherchèrent à rendre la Bible accessible au peuple. La découverte de leurs travaux longtemps oubliés a dès lors permis d’exhumer une pièce importante de l’héritage littéraire et religieux de la Russie.
Mais qui étaient au juste Makarios et Pavsky ? Et pourquoi leur initiative de traduction de la Bible dans la langue du peuple a-​t-​elle suscité tant de résistance ? Outre son caractère passionnant, leur histoire affermira la foi de tous ceux qui aiment la Bible.
La nécessité d’une Bible russe
Makarios et Pavsky ne furent pas les premiers à croire à la nécessité d’une Bible dans la langue courante du peuple. Une centaine d’années plus tôt, le tsar Pierre Ier, ou Pierre le Grand, s’en était également soucié. On notera que cet homme éprouvait du respect pour les Saintes Écritures, et il aurait déclaré : “ La Bible est un livre qui surpasse tous les autres et renferme tout ce qui a trait aux obligations de l’homme envers Dieu et son prochain. ”
C’est pourquoi, en 1716, il ordonna à la cour de faire imprimer sur ses fonds propres une bible à Amsterdam. Chaque page devait comporter une colonne avec le texte russe et une autre avec le texte néerlandais. À peine un an plus tard, en 1717, les Écritures grecques chrétiennes, ou “ Nouveau Testament ”, étaient prêtes.
La partie néerlandaise de la traduction en quatre volumes des Écritures hébraïques avait été imprimée en 1721. Une colonne restait blanche pour recevoir plus tard le texte russe. Le tsar remit les bibles au “ Saint Synode ” de l’Église orthodoxe russe, l’instance religieuse suprême de l’Église, pour qu’il en achève l’impression et en assure la diffusion. Le synode ne mena toutefois pas le travail à bonne fin.
Pierre Ier mourait moins de quatre ans plus tard. Que sont devenues ses bibles ? Les colonnes blanches réservées au texte russe ne furent jamais complétées. Les bibles furent stockées en grosses piles dans un sous-sol et s’abîmèrent ; pas un seul exemplaire en bon état ne fut retrouvé ! Le synode décida de “ vendre tous les exemplaires subsistants aux marchands ”.
Début des travaux de traduction
En 1812, John Paterson, membre de la Société biblique britannique et étrangère, arrivait en Russie. Il réussit à convaincre les milieux intellectuels de Saint-Pétersbourg de l’intérêt de fonder une société biblique. Toujours en 1812, l’année où l’armée russe refoulait les troupes de Napoléon Ier, le tsar Alexandre Ier approuva le 6 décembre une charte portant création d’une société biblique russe. En 1815, il demanda au président de cette société, le prince Aleksandr Golitsyn, de faire admettre au synode dirigeant qu’il fallait “ offrir aux Russes aussi la possibilité de lire la Parole de Dieu dans leur langue natale, le russe ”.
L’heureuse décision fut prise d’autoriser la traduction des Écritures hébraïques en russe à partir de l’original hébreu. C’est l’ancienne version grecque des Septante qui avait servi de support aux traductions des Écritures hébraïques en slavon. Les traducteurs chargés de la version russe se virent recommander comme principes essentiels de travail : exactitudeclarté et pureté. Quel fut l’aboutissement de ces premiers efforts de traduction de la Bible en russe ?
Le coup de grâce ?
Les éléments conservateurs de l’Église et du gouvernement s’inquiétèrent très vite de ce qu’ils ressentaient comme des influences religieuses et politiques venant de l’étranger. Certains responsables de l’Église affirmaient par ailleurs que le slavon, la langue liturgique, exprimait mieux le message biblique que la langue russe.
La Société biblique russe fut donc dissoute en 1826. Plusieurs milliers de traductions imprimées par cette société furent brûlées. En conséquence, la Bible fut de nouveau reléguée dans l’ombre au profit des rites et des traditions. Imitant l’attitude de l’Église catholique, le synode émit en 1836 le décret suivant : “ Il est permis à tout laïc pieux d’entendre les Écritures, mais il n’est permis à personne de lire des parties des Écritures, surtout de l’Ancien Testament, sans recours à une direction. ” La traduction de la Bible avait apparemment reçu le coup de grâce.
L’œuvre de Pavsky
Dans l’intervalle, Gerasim Pavsky, professeur d’hébreu, avait entrepris la traduction des Écritures hébraïques en russe. En 1821, il avait achevé la version des Psaumes. Le tsar l’approuva rapidement et en janvier 1822 le livre des Psaumes était publié. Le public lui réserva un accueil enthousiaste, et l’ouvrage fut réédité 12 fois ; en tout 100 000 exemplaires furent produits !
Par la qualité de son travail, Pavsky s’attira le respect de nombreux linguistes et théologiens. On trace de lui le portrait d’un homme droit et honnête qui était au-dessus des intrigues. Malgré les soupçons d’ingérence étrangère qu’éveillait la Société biblique russe et l’opposition que l’Église vouait à cette société, le professeur Pavsky continua de traduire en russe des versets de la Bible lors de ses cours. Ses élèves admiratifs notaient ses traductions et purent par la suite compiler son œuvre. En 1839, ils eurent la hardiesse d’en imprimer eux-​mêmes 150 exemplaires sur la presse de l’université, sans l’autorisation des censeurs.
La traduction de Pavsky fut très appréciée de ses lecteurs, et la demande devint toujours plus forte. Mais en 1841 une plainte anonyme adressée au synode dénonça le “ danger ” que représentait cette traduction, prétendant qu’elle s’écartait du dogme orthodoxe. Deux ans plus tard, le synode décrétait : “ Confisquez toutes les copies existantes, manuscrites ou lithographiées, de l’Ancien Testament traduit par G. Pavsky, et détruisez-​les. ”
Une traduction qui rend gloire au nom de Dieu
Pavsky avait toutefois ravivé l’intérêt pour la traduction de la Bible. Il avait aussi créé sur un point capital un précédent qui influença ses successeurs : l’utilisation du nom de Dieu.
Le chercheur russe Korsunsky écrivit : ‘ Le nom personnel de Dieu, le plus saint de ses noms, se composait des quatre lettres hébraïques יהוה et se prononce aujourd’hui Jéhovah. ’ Dans des copies anciennes de la Bible, ce nom distinctif de Dieu figure des milliers de fois dans les Écritures hébraïques. Les Juifs estimèrent cependant à tort que le nom divin était trop sacré pour qu’on puisse l’écrire ou le prononcer. Sur ce point précis, Korsunsky fait la remarque suivante : ‘ À l’oral ou à l’écrit, on lui substituait habituellement le terme Adonaï, mot généralement traduit par “ Seigneur ”. ’
C’est donc à l’évidence par crainte superstitieuse, et non par crainte de Dieu, que l’on cessa d’employer le nom divin. La Bible ne déconseille nulle part d’employer le nom de Dieu. Dieu lui-​même avait dit à Moïse : “ Voici ce que tu diras aux fils d’Israël : ‘ Jéhovah le Dieu de vos ancêtres [...] m’a envoyé vers vous. ’ C’est là mon nom pour des temps indéfinis et c’est là mon mémorial de génération en génération. ” (Exode 3:15). On trouve souvent dans les Écritures cette invitation à l’adresse des adorateurs de Dieu : “ Rendez grâces à Jéhovah. Invoquez son nom. ” (Isaïe 12:4). Il n’empêche que la plupart des traducteurs de la Bible ont choisi de respecter la tradition juive et ont mis de côté le nom divin.
Pavsky, pour sa part, n’a pas suivi ces traditions. Ne serait-​ce que dans sa traduction des Psaumes, le nom Jéhovah figure plus de 35 fois. Son courage allait profondément influencer un de ses contemporains.
L’archimandrite Makarios
Ce contemporain de Pavsky était l’archimandrite Makarios, un missionnaire russe orthodoxe remarquablement doué pour les langues. À l’âge de sept ans il savait traduire de petits textes du russe en latin. À 20 ans il connaissait l’hébreu, l’allemand et le français. Mais son humilité et un sens aigu de ses responsabilités envers Dieu le préservèrent des pièges de la présomption. Il recherchait sans cesse les conseils d’autres linguistes et exégètes.
Makarios souhaitait réformer l’activité missionnaire en Russie. Il estimait qu’avant de porter le christianisme aux musulmans et aux juifs de Russie, l’Église devait “ éclairer les masses en ouvrant des écoles et en diffusant des bibles en russe ”. En mars 1839, Makarios se rendit à Saint-Pétersbourg dans l’espoir d’obtenir l’autorisation de traduire les Écritures hébraïques en russe.
Makarios avait déjà traduit les livres d’Isaïe et de Job, mais le synode lui refusa la permission espérée. À vrai dire, on conseilla à Makarios de réprimer toute velléité de traduire les Écritures hébraïques en russe. Dans un décret daté du 11 avril 1841, le synode ordonna à Makarios de “ s’acquitter d’une pénitence de trois à six semaines chez un évêque de Tomsk, afin de purifier sa conscience par la prière et les génuflexions ”.
Makarios tient tête
Makarios fit pénitence de décembre 1841 à janvier 1842, après quoi il se mit immédiatement à l’ouvrage pour traduire le reste des Écritures hébraïques. Il s’était procuré une copie des Écritures hébraïques traduites par Pavsky, dont il se servit pour vérifier son travail. Comme Pavsky, il refusa d’occulter le nom divin. En fait, le nom Jéhovah figure plus de 3 500 fois dans la traduction de Makarios !
Makarios envoya des copies de son ouvrage à des amis de confiance. Quelques exemplaires manuscrits furent diffusés, mais l’Église continuait d’entraver la publication de ce texte. Makarios envisagea de faire connaître sa traduction à l’étranger. Mais peu avant son départ, il tomba malade et fut rapidement emporté ; il mourut en 1847. Sa traduction de la Bible ne fut jamais publiée de son vivant.
Enfin publiée !
Le climat politique et religieux allait encore évoluer. Un vent de libéralisme souffla sur la Russie et en 1856 le synode approuva de nouveau la traduction de la Bible en russe. Le climat étant devenu plus serein, la Bible de Makarios fut publiée par cahiers dans la Revue orthodoxe entre 1860 et 1867 sous le titre Essai de traduction en russe.
L’archevêque Filaret de Tchernigov, spécialiste de littérature religieuse russe, donna son avis sur la Bible de Makarios : “ Sa traduction est fidèle au texte hébreu, et la langue du texte traduit est pure et adaptée au sujet. ”
La Bible de Makarios ne fut néanmoins jamais mise à la disposition du large public. En fait, elle tomba pour ainsi dire dans l’oubli. En 1876, la Bible intégrale (Écritures hébraïques et grecques) était enfin traduite en russe avec l’approbation du synode. Cette Bible complète est souvent appelée traduction synodale. Ironie de l’histoire, cette traduction “ officielle ” de l’Église orthodoxe russe s’appuie principalement sur la traduction de Makarios, ainsi que sur celle de Pavsky. Mais le nom divin n’est employé que dans quelques-uns des endroits où il figure dans le texte hébreu.
La Bible de Makarios aujourd’hui
La Bible de Makarios resta dans l’ombre jusqu’en 1993. Comme le relate l’introduction du présent article, cette année-​là, le texte fut retrouvé dans les fascicules de la Revue orthodoxe, dans la section des ouvrages rares de la Bibliothèque nationale russe. Les Témoins de Jéhovah estimèrent que cette Bible méritait d’être mise à la disposition du public. La bibliothèque autorisa l’Organisation religieuse des Témoins de Jéhovah de Russie à reproduire la Bible de Makarios afin d’en préparer la publication.
Les Témoins de Jéhovah en firent imprimer près de 300 000 exemplaires en Italie afin de la diffuser en Russie et dans de nombreux autres pays où l’on parle russe. Outre l’essentiel des Écritures hébraïques traduites par Makarios, cette édition contient la traduction des Psaumes dans le texte de Pavsky, ainsi que la version synodale (reconnue par l’Église orthodoxe) des Écritures grecques.
En janvier 1997, elle a été présentée au public lors d’une conférence de presse à Saint-Pétersbourg (voir page 26). Les lecteurs russes seront sans nul doute éclairés et bâtis spirituellement par la lecture de cette nouvelle Bible.
La publication de cette Bible est par conséquent un événement religieux et littéraire ! Mais elle affermit aussi notre foi en confirmant la véracité des paroles d’Isaïe 40:8 : “ L’herbe verte s’est desséchée, la fleur s’est flétrie, mais la parole de notre Dieu, elle, durera pour des temps indéfinis. ”
[Encadré/Illustration, page 26]
Une Bible applaudie par la critique
“ UN NOUVEAU monument de la littérature vient d’être publié : la Bible de Makarios. ” C’est sur ces mots que s’ouvrait l’article de la Komsomolskaya Pravda qui annonçait la parution de la Bible de Makarios.
Après avoir fait remarquer que la première Bible en russe était apparue seulement “ il y a 120 ans ”, ce journal émettait un regret : “ Pendant de longues années, l’Église s’est opposée à la traduction des livres sacrés dans un langage compréhensible. Après avoir écarté plusieurs traductions, en 1876 l’Église a finalement donné son aval à un texte qui fut appelé la traduction synodale. Son usage ne fut toutefois pas autorisé dans les églises. À ce jour, la seule Bible qui y soit en honneur est le texte slavon. ”
Le journal St. Petersburg Echo a également souligné l’intérêt de la publication de la Bible de Makarios : “ Les spécialistes faisant autorité à l’Université d’État de Saint-Pétersbourg, à l’Université Herzen et au Musée national d’histoire des religions font l’éloge de cette nouvelle édition de la Bible. ” Faisant remarquer que Makarios et Pavsky avaient traduit la Bible en russe dans la première moitié du siècle passé, le journal ajoutait : “ En Russie on ne pouvait jusque-​là lire la Bible qu’en slavon, une langue que ne comprenaient que les membres du clergé. ”
La publication de la Bible de Makarios par les Témoins de Jéhovah fut annoncée au début de 1997 lors d’une conférence de presse tenue à Saint-Pétersbourg. Le quotidien local Nevskoye Vremya fit ce commentaire : “ Les spécialistes [...] insistent pour dire que cette édition devrait être considérée comme un événement d’une portée considérable sur la vie culturelle de la Russie et de Saint-Pétersbourg. On peut apprécier diversement l’activité de cette organisation religieuse, toujours est-​il que la publication de cette traduction de la Bible restée inconnue est indiscutablement d’un grand intérêt. ”
Tous les humains attachés à Dieu se réjouissent certainement lorsque sa Parole écrite devient disponible dans une langue lue et comprise par l’ensemble de la population. Tous ceux qui aiment la Bible, où qu’ils vivent, sont heureux d’apprendre qu’une nouvelle traduction a été mise à la disposition des millions de personnes qui parlent russe dans le monde.

Mikael

Mikael
MODERATEUR
MODERATEUR

Mais cette bible n'est encore traduite en Français .

vulgate

vulgate

Josué a écrit:Tien je ne savais pas et pourtant je possède cette bible.
Tu peux constater qu'on y trouve les livres apocryphes suivants : 3 et 4 Maccabées, la prière de Manassé, 3 et 4 Esdras et le psaume 151. Ces livres sont spécifiques à la Bible Orthodoxe. Ils n'avaient pas été intégrés à la première TOB qui date des années 70.

Josué

Josué
Administrateur

Ma tob date de 2004, mais il vrais que je l'utilise rarement car c'est pas ma tasse de thé cette traduction.

vulgate

vulgate

Josué a écrit:Ma tob date de 2004, mais il vrais que je l'utilise rarement car c'est pas ma tasse de thé cette traduction.
Bien que j'aie les deux (1975 et 2010), ce n'est pas ma tasse de thé non-plus. Mais il n'empêche que si la tienne date de 2004, c'est une réédition de celle de 1975. Elle ne contient donc pas les livres apocryphes de l'église orthodoxe qui n'ont été incorporés à la TOB que dans sa révision de 2010.

gnosis

gnosis
MODERATEUR
MODERATEUR

A priori elle devrait être la traduction la plus neutre même si difficilement j'arrive a croire une réelle neutralité.

Marmhonie

Marmhonie
MODERATEUR
MODERATEUR

On ne peut se tromper, la structure et l'ordre des textes indique si on est dans le canon catholique, protestant pu orthodoxe.

Si la Bible contient 73 Livres, avec l'importance donnée à Jean, c'est catholique.
Si la prépondérance est à Pierre, c'est orthodoxe.
S'il n'y a que 66 Livres, c'est protestant, imposé par Luther moine augustin catholique qui privilégiait Jean.

Donc je prends une TOB, elle a 73 Livres, priorité à Jean, c'est catholique. Cependant la conjugaison hébraïque n'est pas respectée, donc c'est œcuménique. Fausse traduction.

Je prends une traduction du monde nouveau, 66 Livres, c'est une mouvance protestante. On remarque l'importance de l'Apocalypse, c'est bien Jean qui est important.

http://forummarmhonie.forumotion.asia/forum

Rene philippe

Rene philippe

À quoi tu juges l’importance ou la prépondérance ?

Lechercheur



[size=30]Slavon d'église[/size]

Description

Le slavon d'église, également appelé slavon liturgique, est la principale langue liturgique de l'Église orthodoxe. Elle est issue du vieux-slave.Wikipédia

Région : Europe de l'Est
Recherches associées : Latin, Russe, Sanskrit, Hébreu, Anglais, PLUS
Famille de langues : Langues slaves, Langues indo-européennes
Systèmes d'écriture : Alphabet glagolitique, Alphabet cyrillique

chico.

chico.

L'église Orthodoxe n'a pas vraiment fait beaucoup d'efforts pour traduire la bible.

Josué

Josué
Administrateur

Un trésor oublié refait surface : l’histoire de la Bible de Makarios
EN 1993, un chercheur a trouvé dans la Bibliothèque nationale de Russie à Saint-Pétersbourg une pile de revues jaunies par le temps, la collection Revue orthodoxe. Les numéros des années 1860 à 1867 recelaient un trésor qui était resté caché au public pendant plus d’un siècle. Il s’agissait de l’ensemble des Écritures hébraïques, ou “ Ancien Testament ”, traduites en russe !
Les auteurs de cette traduction étaient Mikhail Iakovlevich Glukharev, appelé archimandrite Makarios, et Gerasim Petrovich Pavsky. Tous deux étaient des membres éminents de l’Église orthodoxe russe doublés de linguistes émérites. Lorsque ces hommes entreprirent leurs travaux au début du siècle dernier, la Bible n’avait pas encore été traduite en russe dans son intégralité.
 la suite ici.
https://wol.jw.org/fr/wol/d/r30/lp-f/1997925

Rene philippe

Rene philippe

Josué a écrit:Un trésor oublié refait surface : l’histoire de la Bible de Makarios
EN 1993, un chercheur a trouvé dans la Bibliothèque nationale de Russie à Saint-Pétersbourg une pile de revues jaunies par le temps, la collection Revue orthodoxe. Les numéros des années 1860 à 1867 recelaient un trésor qui était resté caché au public pendant plus d’un siècle. Il s’agissait de l’ensemble des Écritures hébraïques, ou “ Ancien Testament ”, traduites en russe !
Les auteurs de cette traduction étaient Mikhail Iakovlevich Glukharev, appelé archimandrite Makarios, et Gerasim Petrovich Pavsky. Tous deux étaient des membres éminents de l’Église orthodoxe russe doublés de linguistes émérites. Lorsque ces hommes entreprirent leurs travaux au début du siècle dernier, la Bible n’avait pas encore été traduite en russe dans son intégralité.
 la suite ici.
https://wol.jw.org/fr/wol/d/r30/lp-f/1997925

C'est un vieil article de la Tour de Garde du 15/12/1997

philippe83


MODERATEUR
MODERATEUR

Et dans cette traduction on trouve le Nom de Jéhovah. Les autorités russes savent donc que le Nom de Jéhovah n'est pas inventé par les témoins de Russie comme ils le prétendent dans leurs fausses accusations contre les frères de ce pays.
A+

Josué

Josué
Administrateur

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