Illustration (La Croix)
Comment rendre compte des scandales qui éclaboussent le clergé quand on est un quotidien catholique ? C’est le défi lancé à la rédaction du titre fondé en 1883 par les assomptionnistes.
Par Véronique GroussardPublié le 20 janvier 2019 à 11h00
Ce 20 décembre, une vaste affaire de pédophilie - une de plus ! - surgit dans l’actualité : 700 prêtres de l’Illinois incriminés. Mais ce matin-là, à la conférence de rédaction de « la Croix », on sent le besoin de faire une trêve, l’envie de profiter du déjeuner de Noël organisé par le comité d’entreprise. Toute l’année, les révélations ont déferlé comme jamais : d’Allemagne, d’Australie, de Pennsylvanie, des prêtres se sont suicidés, des évêques chiliens ont démissionné en bloc… 2019 s’ouvrira avec le procès du cardinal Barbarin, accusé de s’être tu alors qu’il était informé d’agressions sexuelles sur mineurs. Alors, pour l’Illinois, le quotidien s’en tiendra à une brève, différant un traitement plus long. Ne rien cacher mais ne pas contribuer à fragiliser une Eglise qui se dit « défigurée », être irréprochable journalistiquement sans perdre en route ses abonnés : comment le quotidien catholique fait-il la vérité sur les effroyables secrets de sa propre famille ?