13 à 17 Baptème de Jésus.
Comparer Marc 1.9-11 ; Luc 3.21,22
- Les premiers mots de ce verset marquent le moment solennel où Jésus sortit de sa longue retraite à Nazareth pour être manifesté au monde et entrer dans son ministère ; les derniers indiquent le but précis de ce voyage en Judée, au Jourdain : c'était pour y être baptisé par Jean.
Le baptême de Jésus est l'un des traits de sa vie les plus difficiles à comprendre. Pourquoi lui, le Saint et le Juste, qui n'avait besoin ni de repentance, ni de régénération, voulut-il être baptisé ? A cette question les réponses les plus diverses ont été successivement faites. Il faut écarter d'abord celles qui ne sont pas dignes du Sauveur, ou qui ôtent à son baptême sa vérité et sa réalité intimes, pour y substituer des motifs plus ou moins extérieurs.
Jésus ne se soumit au baptême, ni parce qu'il aurait eu besoin, comme nous, de la purification du péché, ni parce que son séjour parmi les hommes l'aurait entaché d'une impureté lévitique, ni parce que ce baptême aurait appartenu à l'observation de la loi cérémonielle, ni parce que cet acte d'obéissance devait avoir lieu pour nous, à notre place, ni parce que Jésus aurait voulu honorer et sanctionner par là le baptême de Jean ou le baptême en général, ni parce qu'il voulait provoquer par cet acte le témoignage que Jean devait rendre à sa dignité messianique ou qu'il espérait recevoir de Dieu lui-même la confirmation solennelle de cette messianité, dont il n'aurait point eu jusqu'alors la certitude.
Non, Jésus reçut le baptême parce que ce baptême lui était indispensable. Homme "semblable à ses frères en toutes choses," bien que "sans péché," Jésus dut, pendant toute sa vie, fournir une carrière de développement religieux et moral Luc 2.52 dont le terme suprême ne fut atteint que lorsqu'il eut été consommé dans son obéissance absolue envers Dieu, dans son amour sans bornes envers les hommes, et cela, par la souffrance et le sacrifice. Hébreux 2.10,11 ; 5.8,9 La souffrance et la mort furent son vrai baptême Marc 10.38 et tout baptême a cette signification. (Romains 6.3,4, note.) Or la carrière qui devait aboutir à ce terme s'ouvrait alors devant le Sauveur ; il fallait qu'il s'y consacrât tout entier ; tel est le sens de son baptême. Surtout enfin, cette carrière, il ne pouvait l'accomplir qu'en triomphant des plus redoutables obstacles, dans les plus violents combats contre le péché, le monde et la puissance des ténèbres ; qu'en acceptant les plus amers renoncements, jusqu'au sacrifice entier de sa volonté et de sa vie. Pour cela, il fallait qu'il fût rempli de l'Esprit-Saint "sans mesure," Jean 3.34, et c'est ici le côté positif et essentiel de son baptême, (verset 16) qui coïncide avec le témoignage solennel de Dieu (verset 17) acceptant la consécration de son Fils bien-aimé.