Jn 19,17 Mt 27,33 Mc 15,22 Lc 23,33a) // +Lv 16,27 He 13,12-16 He 9,13-14— Quel que soit le point de départ du chemin de croix (suivant l'emplacement du prétoire: cf. § 345 *), nous pouvons vénérer le seuil de < la Porte d'Éphraïm > par lequel Jésus est sûrement passé pour sortir de Jérusalem et parvenir à ce monticule < hors-les-murs >, surnommé < lieu du crâne >. Son identification avec la sépulture d'Adam ne prétend évidemment pas être topographiquement vraie, mais elle n'en garde pas moins toute sa valeur symbolique, pour rapprocher du Premier Homme le Nouvel Adam, et signifier qu'il meurt au Golgotha pour délivrer l'humanité de cette condition mortelle (qu'évoque le < crâne >) héritée d'Adam, et lui redonner la Vie éternelle.
— Ils le crucifièrent : les clous devaient traverser les poignets, atteignant le nerf médian; et les pieds étaient encloués l'un sur l'autre, jambes plus ou moins fléchies suivant qu'on voulait prolonger ou raccourcir l'agonie, qui pouvait durer jusqu'à un, deux ou trois jours. Le supplice de la croix venait en effet, plus encore que de ces horribles blessures, de ce que la suspension du corps empêchait la cage thoracique d'expirer suffisamment d'air, entraînant une viciation du sang, des crampes musculaires et un début d'asphyxie que pouvait seul ralentir un redressement, prenant appui sur les pieds (s'aidant du support, quand il y en avait un). Mais cet effort causait de telles douleurs que le corps retombait bientôt dans sa position affaissée. Sur le Suaire on peut relever les traces de cette alternance, les rigoles de sang divergeant selon l'une et l'autre des positions du crucifié (Sur tout ceci, cf. R. Gilly, p. 99-116). Pour Jésus, cette agonie aurait duré 3 heures. (Bible chrétienne Evang. - §352. le crucifiement : Jn 19,17 (et Mt 27,33 Mc 15,22 Lc 23,33a) // Lv 16,27 He 13,12-16 et He 9,13-14)
— Là où les Synoptiques se bornent à mentionner sans commentaire le < Titulus >, le IV° Évangile tend à en faire une profession de foi, que les dirigeants juifs persistent à refuser (comme en 19,15*). Mais c'est en vain, car la sentence est à la fois universelle (les 3 langues), et définitive (« c'est écrit »). Ainsi, « ce qui s'est passé au prétoire est présenté comme un modèle — une préfiguration, une esquisse — de la réalité intérieure qui s'y cache... et qui va trouver sa complète réalisation dans la crucifixion... La proclamation faite par Pilate au prétoire que Jésus est le Roi des Juifs, était l'annonce et la préfiguration de la réalité suprême, qui aura lieu sur la croix... trône royal de Jésus » (Ibid. p. 128-129) :
Origène, Sur Matthieu (PG 13,1779): Que ce soit par hasard, ou par sincérité, ils déclarent que Jésus est roi. En grec, en latin et en hébreu, son règne est attesté : au-dessus de sa tête, comme en guise de couronne, l’inscription : « Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs ». Et comme on n'a trouvé en lui aucun autre motif de le mettre à mort, on mentionne seulement celle-ci, dont il avait parlé lui-même en disant : « Moi, je suis établi roi par Dieu, sur Sion, sa Montagne Sainte » (Ps 2).
Jean Damascène, Fragmenta in Mt (PG 96,1411): Le Seigneur leur a-t-il remis leur péché? Il le leur a remis, s'ils avaient la volonté de se convertir. La preuve, c'est que s'il n'avait pas remis leur péché, il n'y aurait pas eu d'Apôtre Paul; s'il ne l'avait pas remis, il n'y aurait pas eu trois mille hommes pour croire en un seul jour, et puis cinq mille, et puis des milliers de myriades. (Bible chrétienne Evang. - §352. le crucifiement : Jn 19,17 (et Mt 27,33 Mc 15,22 Lc 23,33a) // Lv 16,27 He 13,12-16 et He 9,13-14)