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Peut-on être “accro” à des aliments ?

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Josué

Josué
Administrateur

Peut-on être “accro” à des aliments ?
Par Christophe Doré Mis à jour le 17/08/2017 à 18:47 Publié le 17/08/2017 à 18:47
À cause du «circuit de la récompense», la nourriture peut être addictive selon plusieurs enquêtes - à condition que l’on accepte une définition large de la dépendance.

Addict à notre nourriture? Ce n’est pas si absurde. Des expérimentations scientifiques ont montré que ce qui contient du sucre, du gras et du sel a un fort potentiel addictif. Les grandes entreprises de l’industrie agroalimentaire qui usent et abusent de ces ingrédients l’ont bien compris.
Mais de quoi parle-t-on, exactement? On peut voir dans cette dépendance à un ou plusieurs aliments un trouble du comportement qui nous fait perdre le contrôle de la consommation d’un produit. Et de ce point de vue-là, côté alimentation, il semble que bon nombre d’entre nous soient tombés dans le piège…
«Accro» au sucre?

«En transposant les critères généraux d’addiction à l’alimentation, 5 à 10 % de la population de poids normal présente des comportements addictifs vis-à-vis de la nourriture, selon le neuroscientifique Serge Ahmed, dans le dernier dossier du magazine Science&Santé (Inserm). Cette proportion augmente avec l’indice de masse corporelle pour atteindre 40 % chez les obèses.»
Or, dans les aliments dont beaucoup se reconnaissent «accro», bien souvent le sucre est présent. Serge Ahmed s’est donc lancé dans des expérimentations visant à tester son potentiel addictif. En proposant à des souris soumises à des tests de choisir entre une boisson sucrée et une injection de cocaïne. Et qu’ont-elles préféré? La boisson sucrée, plus de huit fois sur dix!
Le circuit de la récompense

Pas question pour autant de pousser trop loin la comparaison avec les drogues. Certes, le fait de déguster un carré de chocolat active, dans notre cerveau, un circuit bien particulier, baptisé «circuit de la récompense»: il y a libération de dopamine - un messager chimique qui transmet les informations entre neurones - ce qui a pour effet de renforcer le comportement qui a stimulé sa sécrétion: le plaisir appelle le plaisir. Même type de comportement avec tout ce qui renferme du gras. Au point que, dans un article paru dans la revue PloS One, des chercheurs américains ont mis sur le même plan l’addiction au fromage et aux drogues les plus dures!
Des spécialistes français de l’addiction n’ont toutefois pas manqué de pointer le flou de l’étude (par exemple, l’absence de données sur les fromages en cause), sa faiblesse statistique et, surtout, l’usage inapproprié du mot «addiction».
Un besoin impérieux de consommer la substance

Dans le DSM-5, le manuel de l’Association américaine de psychiatrie qui définit les maladies mentales, l’addiction revêt un sens précis, avec des critères de diagnostic: quand seuls deux à trois sont présents, elle est jugée faible, s’il y en quatre ou cinq, elle est modérée et elle devient forte si l’on en compte six ou plus. Le premier de ces critères est le besoin impérieux et irrépressible de consommer la substance, et il est bien présent avec les aliments gras et sucrés.
Il en existe bien d’autres: un temps énorme consacré à la recherche de la substance, une augmentation de la tolérance, un syndrome de sevrage, l’incapacité de remplir des obligations, une consommation même en cas de risques physiques, des problèmes personnels ou sociaux, le désir persistant de diminuer la dose, des activités réduites pour la consommer, des dégâts physiques ou psychologiques… Il suffit de répondre à trois critères de la liste pour que l’addiction à la nourriture soit comparée à celle du tabac.
http://sante.lefigaro.fr/article/peut-on-etre-accro-a-des-aliments-/?utm_source=AM2&utm_medium=email&utm_campaign=Sante

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