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L'État, acteur très vigilant de la formation des imams

2 participants

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Josué

Josué
Administrateur

L'État, acteur très vigilant de la formation des imams
PHILIPPE CLANCHÉ publié le 15/12/2016

Devant les difficultés de la communauté musulmane à s'organiser, les pouvoirs publics continuent de suivre de très près la formation des cadres de l'islam.
Voici bientôt 20 ans que la formation des imams de France intéresse la République. « L'État se devait de bien former les aumôniers qu'il rémunère », raconte Didier Leschi, ancien chef du Bureau central des cultes au ministère de l'Intérieur de 2004 à 2008. C'est pour eux que la formation a été d'abord pensée, puis pour tous les imams. « Certes ils guident la prière, mais ils sont aussi des conseillers dans la vie sociale. Comme les ministres des autres cultes, on leur demande d'être rassurants, de pouvoir parler à leurs fidèles et à l'ensemble de la société. »
Pour dispenser des humanités françaises, marquées par la laïcité et la pluralité religieuse, le premier diplôme universitaire (DU) intitulé « Interculturalité, laïcité et religions » voit le jour en 2008. La Sorbonne ayant refusé, il est lancé à l'Institut catholique de Paris, avec l'appui d'enseignants de l'université publique. Mohamed-Ali...
http://www.lavie.fr/religion/islam/l-etat-acteur-tres-vigilant-de-la-formation-des-imams-15-12-2016-78636_20.php

Josué

Josué
Administrateur

04.04.2017
Le Maroc accepte de former des imams en France
Jusqu’ici, les jeunes Français d’origine marocaine désireux de devenir imams partaient à Rabat pour étudier les sciences religieuses.
Dimanche 2 avril, l’Union des mosquées de France a annoncé l’ouverture d’un institut de formation en France d’ici à la rentrée 2018.

Des élèves étudient le Coran à l’institut Européen des sciences sociales à Saint-Leger-de-Fougeret, en France. L’institut forme des musulmans durant 7 ans pour qu’ils deviennent Imams.
ZOOM
Des élèves étudient le Coran à l’institut Européen des sciences sociales à Saint-Leger-de-Fougeret, en France. L’institut forme des musulmans durant 7 ans pour qu’ils deviennent Imams. / PHILIPPE DESMAZES/AFP

Un nouvel institut de formation des imams et des morchidates (prédicatrices) ouvrira en France « dès la rentrée de septembre 2018 ». Le conseil d’administration de l’Union des Mosquées de France (proche du Maroc) a validé le projet, dimanche 2 avril.

« La lutte contre le radicalisme qui frappe une frange de notre jeunesse repose en partie sur notre capacité à bien former nos cadres religieux et à leur donner les moyens adaptés à leur noble mission », indique le communiqué de l’UMF.

L’annonce sera reçue comme une bonne nouvelle pour le gouvernement français qui pousse, depuis plusieurs mois, à la structuration, en France, d’une formation à la fois théologique et profane de qualité et adaptée au contexte français pour les cadres musulmans. L’idée est à la fois d’inciter les fédérations musulmanes à définir une sorte de « tronc commun » théologique, mais aussi de créer des passerelles avec des enseignements en sciences humaines, à l’université.

À LIRE : Des propositions pour permettre une formation « plus diversifiée » des imams

Un rapport, publié mi-mars par trois universitaires – dont l’islamologue Rachid Benzine – a imaginé plusieurs solutions pour y parvenir.

Contexte français

Jusqu’ici, les discussions entre fédérations butaient sur un déséquilibre de fait : l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) – proche des Frères musulmans – possède deux instituts (à Saint-Denis et à Nevers) ; la Grande mosquée de Paris (proche de l’Algérie) en abrite un dans ses locaux à Paris ; mais l’Union des mosquées de France ne disposait d’aucune structure. Et pour cause.

« Pour la formation des imams et des morchidates, l’UMF a fait le choix pragmatique et mûrement réfléchi de tirer profit de l’expérience du royaume du Maroc reconnue dans ce domaine sur le plan international », reconnaît dans le communiqué le président de cette fédération marocaine, Mohammed Moussaoui, réélu « à l’unanimité pour un deuxième mandat de trois ans ».

À LIRE : La formation d’imams français au Maroc, une « étape »

Depuis la reprise en main de ses mosquées et de ses institutions religieuses, consécutive aux attentats de Casablanca en 2003, le Maroc communique avec insistance sur sa capacité à « enseigner un islam du juste milieu », conforme aux « valeurs d’ouverture et de tolérance » et placé sous l’autorité d’un souverain qui porte aussi le titre prestigieux de « commandeur des croyants ».

Difficulté de trouver des enseignants

De nombreux pays africains mais aussi arabes (Mali, Guinée, Tunisie, Émirats arabes unis ou Koweït) ont choisi de lui faire confiance. Ils envoient certains de leurs étudiants en sciences religieuses se former au Maroc, qui a bâti de toutes pièces un Institut Mohammed-VI capable d’accueillir un millier d’étudiants. De jeunes Français sélectionnés par l’UMF étaient eux aussi envoyés étudier à Rabat.

Deux arguments principaux étaient mis en avant par cette fédération proche du Maroc pour refuser l’ouverture d’un centre de formation en France : le coût de l’opération, et l’impossibilité de trouver sur place des enseignants.

Or deux éléments nouveaux l’ont conduit à évoluer. Sur le plan matériel, la mosquée d’Evry, qui subit d’importants travaux de rénovation, a accepté de mettre à la disposition de l’UMF « sa partie culturelle comme centre de formation », indique Mohammed Moussaoui. D’autre part, l’Institut Mohammed-VI choisira et prendra en charge lui-même les enseignants pendant trois ans. « Le temps que nos étudiants français achèvent leur cursus et soient capables à leur tour d’enseigner », indique le président de l’UMF.

Une formation en France permettra de répondre à davantage de demandes, se réjouit Mohammed Moussaoui : « une partie des candidats à l’imamat, mariés, ne pouvaient pas partir pour trois ou quatre ans au Maroc ». D’autres, désireux d’enseigner ou de guider la prière mais sans être imams à plein-temps, souhaiteraient bénéficier de cours « le soir ou le week-end ».

Une prise de conscience ?

Cette annonce est donc un premier pas. Le signe - peut-être - d’une prise de conscience au sein de l’UMF de la nécessité de passer des paroles aux actes, sur ce dossier lancinant de la formation des cadres religieux.

À LIRE : « Charte de l’imam » : le CFCM entre pression de l’opinion et dissensions internes

Après la pitoyable séquence de la « charte de l’imam » – publiée mercredi 29 mars par le CFCM et aussitôt torpillée par une partie des fédérations-membres – la fédération de Mohammed Moussaoui semble vouloir faire preuve de responsabilité.

« Face à la crise provoquée par la diffusion par le président du CFCM, du document de travail intitulé Charte de l’imam de France et la réaction de cinq fédérations musulmanes qui a suivi, l’UMF appelle toutes les parties à prendre la mesure de la gravité du moment que vit notre pays à la veille de rendez-vous électoraux importants pour son avenir, écrit-il. Dans ces moments particuliers, les musulmans de France ont besoin plus que jamais de consolider leur unité pour mieux servir l’unité et la cohésion de leur pays ».
http://www.la-croix.com/Religion/Islam/Le-Maroc-accepte-de-former-des-imams-en-France-2017-04-03-1200836816

Josué

Josué
Administrateur

L'État, acteur très vigilant de la formation des imams Imams_10

Josué

Josué
Administrateur

Islam de France : «La montagne a accouché d'une souris»
Par Alexis Feertchak Mis à jour le 29/08/2017 à 16:48 Publié le 29/08/2017 à 16:30
Le 29 août 2016, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve avait annoncé le lancement de deux fondations.
Un an exactement après la relance du projet d'islam de France, trois sénateurs déplorent l'absence de toute «avancée sérieuse» en matière de contrôle des financements, de taxation des produits halal et de formation des imams.
Un an, jour pour jour, après la relance du projet d'«islam de France», trois sénateurs membres de la mission d'information sur l'organisation de l'islam en France tirent la sonnette d'alarme. «Aucune avancée sérieuse» n'a été observée depuis que Bernard Cazeneuve, alors ministre de l'Intérieur, a annoncé lors d'une «journée de consultation sur l'islam de France», le 29 août 2016, le lancement d'une Fondation de l'islam de France, laïque, à vocation culturelle, confiée à Jean-Pierre Chevènement, et d'une association cultuelle chargée du financement, notamment de la formation des imams. «La montagne a accouché d'une souris», déplorent dans une tribune envoyée à l'AFP, que Le Figaro s'est procurée, les sénateurs Corinne Féret (PS), Nathalie Goulet (UDI) et André Reichardt (LR) qui ont rendu en juillet dernier les conclusions de leur rapport d'information.
» Lire aussi - Jean-Pierre Chevènement: mon plan pour construire l'islam de France
En un an, les mesures prises se comptent sur les doigts de la main. «C'est juste épouvantable!», s'exclame André Reichardt, contacté par Le Figaro. La Fondation de l'islam de France a accordé en avril une subvention aux scouts musulmans et a annoncé de prochains partenariats avec une association proposant des cours de français aux migrants et aux imams. En octobre prochain entre en vigueur un décret instituant à l'égard des aumôniers militaires, hospitaliers et pénitentiaires l'obligation d'être diplômé d'une formation agréée comprenant un enseignement relatif aux grandes valeurs de la République. En dehors de ces trois mesures, «tout le reste est en rade», explique le sénateur.
L'urgence du contrôle des financements, notamment étrangers
Reprenant les conclusions de la mission d'information, André Reichardt estime que l'existence de deux entités distinctes - l'une culturelle, l'autre cultuelle - rend l'entreprise hasardeuse. «Nous aurions dû plutôt relancer la Fondation des œuvres de l'islam de France créée en 2005. Aujourd'hui, l'association cultuelle, chargée des financements, n'est pas encore sortie des fonts baptismaux. Quant à la Fondation de l'islam de France, à vocation culturelle, elle ne dispose d'aucun moyen et ses objectifs ne sont pas suffisamment définis», explique le sénateur.
Trois grands chantiers, imbriqués, sont au point mort, regrettent les trois élus dans leur tribune. Le premier concerne les financements de l'islam de France, qui devraient être centralisés au niveau de l'association cultuelle. «Cela concerne notamment les financements étrangers», explique André Reichardt, qui rappelle que, lors des auditions de la mission d'information, les représentants des États concernés, comme le Maroc, l'Algérie, la Turquie ou l'Arabie saoudite, avaient donné leur accord à ce que leurs financements transitent par une telle association. «Elle pourrait également avoir un droit de regard sur les financements locaux qui, souvent, par des divers accommodements, financent des dépenses cultuelles, alors que la loi de 1905 l'interdit», ajoute l'élu.
Formation des imams: «Il faut réformer la loi de 1905»
En matière de formation des imams, les avancées sont là encore anecdotiques. «Les attaques terroristes perpétrées en France depuis 2015 et l'implication, au premier plan, d'un imam dans les attentats de Catalogne doivent conduire les politiques publiques à œuvrer dans le sens d'une meilleure intégration (...) du culte musulman dans la société, par le biais d'une formation académique des cadres religieux», écrivent les trois sénateurs. «Il faut des formations théologiques pour les imams car n'importe quel fidèle peut aujourd'hui devenir imam dès lors qu'il est désigné par sa communauté. Quant aux 300 imams qualifiés, ils le sont à l'étranger», précise André Reichardt. «On a rencontré à l'Institut Mohammed VI à Rabat des personnes qui n'avaient jamais rencontré un juif de leur vie. Ils ne connaissent pas le contexte français. C'est pourtant éminemment important. Peut-on aujourd'hui parler du génocide arménien à un imam formé en Turquie?», lance le sénateur.
Selon André Reichardt, il est urgent que les universités publiques et non des instituts privés proposent des formations en théologie: «Il faut organiser de telles formations à l'Université de Strasbourg puisque le régime concordataire en Alsace-Moselle [qui n'a pas été abrogé par la loi de séparation des Églises et de l'État en 1905] le permet». Et d'ajouter: «Je souhaite par ailleurs déposer une proposition de loi pour réformer la loi de 1905 de sorte à inscrire dans la loi l'obligation d'une qualification professionnelle pour les ministres du culte. Il n'est pas nécessaire que celle-ci soit accordée par l'État, les religions peuvent l'organiser elles-mêmes, à l'image de ce que font déjà les catholiques, les protestants ou les juifs.»
«Aucun véritable accord sur la taxe halal n'a vu le jour»
La troisième priorité concerne la mise en place d'une contribution «volontaire et négociée» de la filière halal. Mais «aucun véritable accord sur la taxe halal n'a vu encore le jour», écrivent Corinne Feret, Nathalie Goulet et André Reichardt dans leur tribune. Un premier pas avait pourtant été franchi en mars 2016 avec l'adoption de la charte halal par le CFCM, définissant le «caractère halal des produits carnés ainsi que les règles d'hygiène et de sécurité lors des abattages». «Les recettes fiscales générées pourraient être réparties entre différents projets de formation et de création de mosquées, afin d'assurer une parfaite transparence», notent les trois sénateurs.
Selon ces parlementaires, «il faut absolument donner aux communautés musulmanes les moyens de ne plus être les otages des terroristes qui dévoient l'islam» et qui ont commis en France des attaques djihadistes ayant fait 239 morts depuis janvier 2015. Pour les trois sénateurs, la fermeture administrative des lieux de culte «est une réponse insuffisante à la surenchère radicale», alors qu'environ 17.400 personnes sont recensées dans le FSPRT, le fichier des signalements pour la prévention et la radicalisation, créé en 2015. Il est «de la responsabilité politique et sociale du président de la République et du gouvernement de relancer de façon la plus urgente les avancées du précédent gouvernement et le travail proposé par notre mission sénatoriale, dont le travail a été unanimement salué», concluent les élus.
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2017/08/29/01016-20170829ARTFIG00183-islam-de-france-la-montagne-a-accouche-d-une-souris.php

chico.

chico.

https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/12/30/pourquoi-la-fin-des-imams-detaches-est-un-mirage_6208423_3224.html?lmd_medium=email&lmd_campaign=trf_newsletters_lmfr&lmd_creation=le_monde_des_religions&lmd_send_date=20240111&lmd_email_link=comprendre_titre_1&M_BT=113977059162465

Pourquoi la fin des « imams détachés » est un mirage
A compter du 1ᵉʳ janvier 2024, la France n’est plus censée accepter la présence d’imams détachés financés par l’étranger sur son sol. Mais cette promesse d’Emmanuel Macron se heurte à une réalité complexe où les dispositifs de formation manquent.

Par Sarah Belouezzane 
Publié le 30 décembre 2023 à 14h30, modifié le 31 décembre 2023 à 05h50 



La Grande Mosquée de Paris, le 19 octobre 2022. LUDOVIC MARIN / AFP
Emmanuel Macron l’avait assuré lors de son discours de Mulhouse (Haut-Rhin), en février 2020. D’« imams détachés » ou consulaires selon l’expression consacrée, il ne devait plus être question en France. Il fallait mettre fin à cette situation « héritée », disait-il, du passé. « Nous allons ainsi progressivement mettre fin au système des imams détachés, et là aussi, de manière progressive, aux psalmodieurs qui sont accueillis spécifiquement chaque année lors du ramadan », avait annoncé le président de la République. Avant de préciser de quoi il s’agissait : « Nous importons de manière régulière, chaque année, des imams et des psalmodieurs, des imams qu’on appelle détachés, des psalmodieurs qui sont nommés, désignés, formés par d’autres gouvernements », avait-il rappelé.

Son souhait : que la pratique cesse dès janvier 2024. Vendredi 29 décembre, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a envoyé une lettre aux pays concernés rappelant que la France n’accepterait plus d’imams détachés sur son sol à partir du 1er janvier.

En vertu d’accords bilatéraux contractés avec l’Algérie, le Maroc et la Turquie dans les années 1990, la France accorde depuis plusieurs décennies des visas et des titres de séjours à des imams issus de ces pays-là. En 2020, le pays en comptait trois cents. Formés dans leurs universités et dans leurs écoles religieuses, ces ministres du culte venus officier dans l’Hexagone sont aussi salariés de leur nation d’origine où ils sont d’ailleurs fonctionnaires.

Le but de l’opération, assurer aux musulmans de France, dont le nombre a crû au fil du XXe siècle au fur et à mesure des vagues de migration et dont le culte a commencé à s’organiser après la loi de 1905 de séparation de l’Eglise et de l’Etat, la possibilité d’avoir accès à des imams. La France n’ayant pas les capacités ni les structures pour en former. Pour les associations cultuelles et les fédérations de mosquées en lien avec l’Algérie, le Maroc et la Turquie, c’était un soutien financier bienvenu dans un contexte budgétaire tendu.

De l’autre côté, les pays d’origine gardaient un lien fort, voire diront certains un contrôle, sur les Français qui en étaient originaires. Notamment, pour les services de renseignement de ces pays, désireux de surveiller les dérives potentielles de leurs binationaux.

Josué

Josué
Administrateur

Imams : où en est leur formation en France ?
Analyse La fin des imams détachés, qui sera définitivement actée le 1er avril, pose la question de la formation des imams en France. Actuellement, si une offre existe, son développement et son attractivité butent sur l’absence de statut clair de l’imam.
Marguerite de Lasa, le 21/01/2024 à 13:50
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Lecture en 4 min.
Imams : où en est leur formation en France ?
À Strasbourg, l’institut Islamica forme des imams, le 2 décembre 2023.
THOMAS TOUSSAINT / DNA/MAXPPP

Lors de ses vœux, le 11 janvier, le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-eddine Hafiz, a annoncé la création d’un centre de formation pour les imams à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne). Censé ouvrir ses portes en septembre prochain, ce nouveau bâtiment abritera le siège de l’Institut Al-Ghazali, centre de formation pour les imams créé en 1993, que le recteur souhaite professionnaliser. De fait, alors que la fin du système des imams détachés – ces ministres du culte algériens, marocains ou turcs rémunérés par les pays d’origine – sera définitivement actée au 1er avril, se pose de manière accrue la question de la formation des imams en France.

Certes, pour l’heure, l’arrêt des imams détachés, pensé pour mettre un terme aux influences étrangères, n’implique pas la fin de la formation des imams français à l’étranger. Depuis 2015, l’Union des mosquées de France (UMF), fédération de mosquées proche du Maroc, envoie par exemple de jeunes aspirants imams français se former à l’institut Mohammed-VI de Rabat, à l’image de Kalilou Sylla, 27 ans, originaire de Sevran (Seine-Saint-Denis) et aujourd’hui imam de la Grande Mosquée de Strasbourg.

De même, pour combler le manque de ses imams détachés, l’association Ditib – liée à la Diyanet, la direction des affaires religieuses turque – envoie ses candidats français à l’imamat se former en Turquie. « Après leur bac, ces jeunes suivent dans des universités un cursus de théologie de quatre à cinq ans », précise Ibrahim Alci, président du Comité de coordination des musulmans turcs de France (CCMTF). Lui-même reconnaît pourtant que l’idéal serait de les former en France.

Difficultés de rémunération
Or l’offre de formation des imams en France est encore loin d’être centralisée au niveau national. Si des initiatives d’instituts ont émergé récemment – comme l’institut Islamica de l’UMF ou l’École nationale des cadres religieux et aumôniers musulmans (Encram) d’Abdelhaq Nabaoui en Alsace –, les deux principaux lieux de formation pour les imams demeurent l’Institut européen des sciences humaines (IESH) de Château-Chinon (fondé par Musulmans de France, anciennement UOIF, proche des Frères musulmans) et l’Institut Al-Ghazali de la Grande Mosquée de Paris, qui comporte six annexes. Dans les universités françaises, des cursus de formation à l’islamologie se sont développés, mais, étant aconfessionnels, ils ne visent pas directement à former des imams.

À lire aussiLa délicate acculturation en France des imams « détachés »
Les débouchés de ces instituts, et surtout l’assurance pour les étudiants de pouvoir vivre de l’activité d’imam, sont loin d’être acquis à la sortie. À l’institut Al-Ghazali, les étudiants suivent un cursus en trois ans dont les cours ont lieu le week-end, et parmi eux, tous ne souhaitent pas devenir imams. « Certains sont déjà imams quelque part et veulent une reconnaissance diplômante, décrit Abobikrine Diop, coordinateur de l’annexe de Marseille. D’autres suivent cette formation simplement pour acquérir des connaissances. »

De fait, devenir ministre du culte à la sortie est loin d’être automatique. « Les étudiants obtiennent un diplôme, explique Chems-eddine Hafiz, recteur de la Grande Mosquée de Paris, mais ils sont inquiets parce que ce n’est pas évident qu’une mosquée les prenne en charge financièrement ensuite. »

« Le métier d’imam ne séduit pas »
À la sortie de l’IESH, où les étudiants peuvent suivre à temps complet un cursus de théologie, d’apprentissage du Coran ou de langue arabe, « beaucoup deviennent imams, d’autres aumôniers ou enseignants », assure quant à lui Larabi Becheri, doyen. Mais il pointe davantage le problème de l’attractivité : « Le métier d’imam ne séduit pas une majorité de jeunes musulmans », constate-t-il.

En cause : l’absence de statut clair de cette fonction. « Il n’y a pas de statut des imams fixé au niveau national, explique Francis Messner, professeur émérite à l’université de Strasbourg et spécialiste du droit des cultes. Ettrès souvent la rémunération est trop faible pour entretenir une famille. »

À lire aussiIslam : ces jeunes musulmans qui apprennent la religion sur Internet
Encore aujourd’hui, dans beaucoup de mosquées, les imams sont bénévoles et n’ont pas nécessairement suivi de formation académique. Ils peuvent être chargés de missions variables, allant de la direction des cinq prières quotidiennes à la prédication du vendredi, en passant par la dispense d’enseignement, ou encore la médiation auprès des familles.

« Dans de nombreux lieux de culte, les imams sont choisis pour leur connaissance du Coran mais exercent un métier à côté, et ne sont pas diplômés », témoigne Abobikrine Diop. D’où l’importance de fixer un statut pour organiser la formation : « Sans statut, reprend Francis Messner, personne n’a de vision très claire de la fonction d’imam. Le statut comprend le niveau de formation exigé, ses droits en matière de vacances, sa rémunération, ses fonctions, la protection sociale. » Le Forum de l’islam de France (Forif), plateforme de dialogue entre le culte musulman et le gouvernement, y travaille actuellement.

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Les fédérations s’adaptent
En février 2020, Emmanuel Macron avait annoncé sa volonté de mettre fin à l’accueil des imams détachés afin de lutter contre le « séparatisme islamiste » et les « influences étrangères ». Ceux encore présents en France devront changer de statut avant le 1er avril 2024.

La Turquie, qui comptait 150 imams détachés à l’origine, a progressivement réduit le nombre de ses imams détachés qui ne sont plus que 60 aujourd’hui. La trentaine d’imams venus du Maroc a été salariée en 2022 par les associations de mosquées françaises. Quant aux 120 imams détachés algériens, le recteur de la Grande Mosquée de Paris « étudie les possibilités de maintenir ceux qui veulent rester en France », mais ce sera désormais « la Grande Mosquée de Paris qui les emploiera ».

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chico.

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Sourate au Parlement de Bruxelles : les Frères musulmans ciblent la Belgique comme ventre mou de l'Europe

L’ambassadrice d’Israël en Belgique, Idit Rosenzweig-Abu, a été légitimement horrifiée par des sourates psalmodiées au parlement de la région de Bruxelles-Capitale par un imam intégriste récompensé par une ministre belge.


Claude Moniquet

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Sourate au Parlement de Bruxelles : les Frères musulmans ciblent la Belgique comme ventre mou de l'Europe

avec Claude Moniquet



Atlantico : L’ambassadrice d’Israël en Belgique, Idit Rosenzweig-Abu, a été légitimement horrifiée par des sourates psalmodiées au parlement de la région de Bruxelles-Capitale par un imam intégriste récompensé par une ministre belge. Cet imam a récité une prière à la tribune de l'hémicycle lors de la visite d'un groupe. La vidéo, qui a été partagée sur les réseaux sociaux, a été tournée le 13 janvier lors d'une visite qui n'était pas organisée par le parlement bruxellois, selon l’institution. Comment expliquer qu’un tel événement ait pu avoir lieu dans l’enceinte de cette institution à Bruxelles ? Est-ce un signe de la dérive et d’une forme de complaisance des instances européennes ou belges envers le fondamentalisme ?
Claude Moniquet : Il faut d’abord souligner que cette prière, du haut du perchoir du parlement de la Région de Bruxelles, ne s’est pas déroulée dans le cadre d’activités parlementaires, contrairement à ce que l’imam Norani a voulu faire croire en en diffusant la vidéo sur les réseaux sociaux. Tout s’est passé hors session, dans un hémicycle vide dans lequel une association peu connue « Friends of Brussels » organisait une remise de prix à des citoyens bruxellois méritant et d’origine pakistanaise. L’association avait été invitée par un élu socialiste d’origine turque, Hasan Koyuncu. Une secrétaire d’Etat qui état présente dans l’enceinte et qui devait remettre l’un des prix, Nawal Benhamou, a immédiatement quitté les lieux et le président du Parlement, Le socialiste Rachid Madrane a lui aussi condamné cette intervention et rappelé que la neutralité était de rigueur. Reste que la symbolique est très forte : la lecture d’un texte religieux musulman, à la tribune du parlement, en plein cœur de la capitale européenne. L’opposition tempête et demande une commission parlementaire d’enquête. Maintenant oui, bien entendu, cette manifestation souligne le fait qu’une partie importante du spectre politique belge – essentiellement à gauche : socialistes, écologistes et extrême gauche  – s’est embarquée depuis longtemps dans une dérive communautariste, guidée par le clientélisme le plus évident.   
Le contenu du message en question (la sourate "Al-Ahzab") était-il particulièrement inquiétant et polémique au regard du contexte international très sensible avec le conflit à Gaza et alors que le sort des otages du Hamas reste incertain ?
La Sourate 33, al-Ahzab (« Les Factions ») est effectivement polémique. Elle fait référence à la bataille dite « de la tranchée » qui s’est déroulée à La Mecque en 627 et au cours de laquelle les musulmans ont affronté des tribus polythéistes arabes alliées, affirme la tradition, à une tribu juive. L’un de ses verste (le 26), proclame : « Il a fait descendre de leurs forteresses ceux des gens du Livre ralliés aux factions. Il a jeté l’effroi dans leurs cœurs. Vous avez alors tué une partie d’entre eux et vous avez réduit les autres en captivité ». En islam, « les gens du Livre » désignent les monothéistes non musulmans, à savoir les chrétiens et les juifs. Dans le contexte historique auquel cette sourate se rattache, il ne fait aucun doute que ce sont évidemment les juifs qui sont ainsi désignés dans ce texte. Et bien entendu, on ne peut ignorer le contexte actuel et la guerre à Gaza. Il est très improbable que l’imam Norani n’y ait pas songé en faisant ce choix, mais comme souvent, dans le contexte de l’islamisme politique, les choses sont ambigües et l’on ne peut pas clairement incriminer une intention antisémite ou anti-israélienne, même si à mes yeux, elle ne fait aucun doute…    
Ce cas est-il l’illustration de l’influence de plus en plus grandissante du fondamentalisme religieux ou de la pression exercée par les Frères musulmans au sein des instances européennes ?
En tant que capitale européenne et siège de l’OTAN, Bruxelles fait, depuis des décennies, l’objet d’une offensive en règle des Frères musulmans. Ils y ont créé ou implanté une myriade d’associations dans le but d’influencer les institutions européennes et de les pénétrer. Quant aux institutions belges elles-mêmes, étant donné l’attitude clientéliste de la gauche, elles sont l’objet de la même attention des mouvements prônant l’islam politiques. La stratégie est limpide : les islamistes (et, principalement, les Frères musulmans) ont compris que la Belgique était le « ventre mou » de l’Europe. Et comme elle abrite les institutions les plus importantes de l’Union (Conseil, Commission, Parlement), en y progressant, ils espèrent banaliser leur présence et augmenter la pression sur l’UE. Pas plus tard qu’il y a quelques semaines, le conseil municipal d’une commune de l’ouest de Bruxelles, Anderlecht, a voté  un texte autorisant le port du voile dans l’administration. C’est une première à Bruxelles et elle marqué une rupture évidente avec le principe de « neutralité » (la Belgique n’est pas un Etat laïque mais « neutre »). Et on peut  craindre que ce soit un précédent. Je soulignerais que ce vote a été acquis sous pression. La salle des délibérations était bondée d’activistes islamistes, l’ambiance était extrêmement tendue  et certains élus n’ont pas caché ne pas s’être senti à l’aise lors du débat et du vote de cette résolutions. Et ceci est un euphémisme.  
Le rappel du respect de la « neutralité » de cette institution par le président du parlement régional bruxellois est-il à la hauteur des événements et de cet incident ? La réponse des institutions européennes et de la classe politique est-elle suffisamment ferme pour que de tels faits ne puissent pas se répéter ?
Rachid Madrane, le président du parlement de Bruxelles est un authentique laïque, mais il est en rupture, pour d’autres raisons, avec son parti, le PS, et il n’est pas certain qu’aujourd’hui il représente encore une tendance majoritaire chez les socialistes bruxellois. Sa prise de position est assez ferme si l’on considère que le parlement n’était pas directement impliqué dans cet incident mais qu’il s’agissait de l’initiative d’une association de droit privé (invitée et encouragée, il est vrai, par un parlementaire, camarade de parti monsieur Madrane).
Mais rappelant les grands principes au député Koyuncu ne réglera rien. L’entrisme des Frères musulmans dans les partis et institutions ne date pas d’hier et ce mouvement jouit du soutien de réseaux bien implantés. On peut même penser que la situation devrait encore s’aggraver dans les mois à venir. Au printemps, la Belgique votera pour les électons européennes mais aussi pour renouveler l’ensemble de ses assemblées parlementaires (fédérale et régionales) et il est clair que la course aux voies est ouverte. Quand on sait que la communauté musulmane représente au moins 40% de la population bruxelloise, on devine dans quels sens certains partis feront peser leurs efforts.

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