Joseph Sitruk, Grand Rabbin hors norme
MARIANNE DUBERTRET publié le 26/09/2016
Grand Rabbin de France pendant 21 ans, entre 1987 et 2008, Joseph Sitruk a marqué le judaïsme français. Décédé dimanche 25 septembre à 71 ans, il a été une figure symbolique controversée. La Vie dressait son portrait en 1994, lors de sa première réélection au Grand rabbinat.
« Joseph Sitruk a été réélu haut la main Grand Rabbin de France pour les sept ans à venir. « Mon seul programme est de rejudaïser les juifs », aime-t-il répéter. "Jo" Sitruk est devenu le symbole du retour à une pratique religieuse stricte et fervente. Quoique très pieux, il contraste avec l’image traditionnelle du Grand Rabbin érudit et peu à son aise en matière de communication. Passionné de sport automobile et amoureux de la montagne, il est plus à l’aise face à quelques centaines de jeunes juifs enthousiastes que dans les cercles intellectuels.
Ce Méridional – il est né à Tunis en 1944 – au verbe chaleureux commente la Torah chaque lundi soir, à la synagogue de la Victoire, à Paris, devant un auditoire séduit par ses formules choc et la moderne simplicité de son discours. Son enseignement est enregistré et diffusé jusque dans les synagogues de New York ou du Canada. Un style qui lui vaut d’être traité de « télévangéliste » ou de « gourou » par ses détracteurs. « Ma place est d’abord parmi mes fidèles », rétorque-t-il, sa fonction étant d’abord, à son idée, celle d’un homme de terrain et de contacts.
Élu une première fois Grand Rabbin de France en 1987, ce père de huit enfants fait rapidement, son charisme inépuisable aidant, la conquête des médias. Il n’hésite pas à donner son opinion sur les sujets les plus divers, de la situation politique en Israël au procès Touvier, auquel il avait été cité comme témoin.
Et ces initiatives ne font pas l’unanimité. Un Grand Rabbin est censé, rappellent les ténors laïcs de la communauté, se cantonner dans les affaires religieuses. Autre reproche qui le poursuit : en bataillant pour une rigoureuse orthodoxie, Jo Sitruk agit comme le représentant des plus pieux, et d’eux uniquement, alors qu’ils ne constituent qu’une minorité parmi les juifs croyants. « Je ne donne pas de mot d’ordre, se défend-il, je suis pour une société ouverte, contre toute forme de ghetto. » »
http://www.lavie.fr/religion/judaisme/joseph-sitruk-grand-rabbin-hors-norme-26-09-2016-76446_19.php
MARIANNE DUBERTRET publié le 26/09/2016
Grand Rabbin de France pendant 21 ans, entre 1987 et 2008, Joseph Sitruk a marqué le judaïsme français. Décédé dimanche 25 septembre à 71 ans, il a été une figure symbolique controversée. La Vie dressait son portrait en 1994, lors de sa première réélection au Grand rabbinat.
« Joseph Sitruk a été réélu haut la main Grand Rabbin de France pour les sept ans à venir. « Mon seul programme est de rejudaïser les juifs », aime-t-il répéter. "Jo" Sitruk est devenu le symbole du retour à une pratique religieuse stricte et fervente. Quoique très pieux, il contraste avec l’image traditionnelle du Grand Rabbin érudit et peu à son aise en matière de communication. Passionné de sport automobile et amoureux de la montagne, il est plus à l’aise face à quelques centaines de jeunes juifs enthousiastes que dans les cercles intellectuels.
Ce Méridional – il est né à Tunis en 1944 – au verbe chaleureux commente la Torah chaque lundi soir, à la synagogue de la Victoire, à Paris, devant un auditoire séduit par ses formules choc et la moderne simplicité de son discours. Son enseignement est enregistré et diffusé jusque dans les synagogues de New York ou du Canada. Un style qui lui vaut d’être traité de « télévangéliste » ou de « gourou » par ses détracteurs. « Ma place est d’abord parmi mes fidèles », rétorque-t-il, sa fonction étant d’abord, à son idée, celle d’un homme de terrain et de contacts.
Élu une première fois Grand Rabbin de France en 1987, ce père de huit enfants fait rapidement, son charisme inépuisable aidant, la conquête des médias. Il n’hésite pas à donner son opinion sur les sujets les plus divers, de la situation politique en Israël au procès Touvier, auquel il avait été cité comme témoin.
Et ces initiatives ne font pas l’unanimité. Un Grand Rabbin est censé, rappellent les ténors laïcs de la communauté, se cantonner dans les affaires religieuses. Autre reproche qui le poursuit : en bataillant pour une rigoureuse orthodoxie, Jo Sitruk agit comme le représentant des plus pieux, et d’eux uniquement, alors qu’ils ne constituent qu’une minorité parmi les juifs croyants. « Je ne donne pas de mot d’ordre, se défend-il, je suis pour une société ouverte, contre toute forme de ghetto. » »
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